jeudi 30 décembre 2010

Bilan 2010


En premier lieu, en hommage à ces quelques personnes décédées en 2010 : Corey Haim (acteur de Génération perdue, Dickie Roberts), Gary Coleman (acteur de Arnold et Willy, Postal 2), Claude Chabrol (réalisateur de La fille coupée en deux, Madame Bovary), Tony Curtis (acteur de Amicalement vôtre, Certains l'aiment chaud), Arthur Penn (réalisateur de Bonnie & Clyde, Little big man), Roy Ward Baker (réalisateur de Le club des monstres, Dr Jekyll & Sister Hyde), Dino de Laurentiis (producteur de L'armée des ténèbres, Un justicier dans la ville), Sally Menke (monteuse de Pulp fiction, Reservoir dogs), Leslie Nielsen (acteur de Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Creepshow), Irvin Kershner (réalisateur de Star wars V, RoboCop 2), Blake Edwards (réalisateur de La panthère rose, The party), Jean Rollin (Ogroff, La morte-vivante)
RIP.

Meilleurs films au cinéma en 2010 :
Kick-ass, Scott Pilgrim vs. the world, Machete, Kaboom, Shutter island, Toy story 3, L'agence tous risques, The social network, Faites le mur, La horde, Inception, Des hommes et des dieux

Pire film au cinéma en 2010 :
Mords-moi sans hésitation

Films à venir en 2011 :

The Green hornet


Cowboys & aliens


127 heures


Rare exports


Paul


Hobo with a shotgun


Sucker punch


The Goon


Red state



Bonnes fêtes

mardi 28 décembre 2010

Santa's slay


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : David Steinman
Année : 2005
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Douglas Smith, Emilie de Ravin, Robert Culp, Bill Goldberg
Résumé : Il y a un millénaire de cela, un ange a défié Santa, le fils de Satan, à une partie de curling. Le représentant des forces du mal perdit, et fut condamné à distribuer des jouets aux enfants chaque 25 décembre. En 2005 la sentence s'achève, et Santa peut enfin déchaîner sa colère sur les humains.

Fiche du film :
Distribué récemment directement en DVD dans l'hexagone sous un titre opportuniste, Very bad santa est sorti en salles Américaines peu avant Noël 2005 sous le nom de Santa's slay, double jeu de mot dont l'un, assimilant "slay" (occire) et "sleigh" (luge) reprend une idée déjà glissée dans une chanson de Douce nuit, sanglante nuit, et dont l'autre correspond à son intrigue qui amalgame Satan et Santa.
Bien que produit par Brett Ratner chez qui David Steinman a travaillé par le passé, l'unique réalisation de ce dernier et dont il est question ici a pour principal atout la participation de l'ancien catcheur Bill Goldberg dans le rôle titre.


Le costume de Santa Claus est retravaillé, plus détaillé, offrant un look nouveau au personnage, ce dernier étant aussi devenu un grand costaud qui a gagné en muscles ce qu'il a perdu en bedaine. Il arrache des barres de strip-tease à mains nues et enflamme des humains qui, eux aussi, à leur façon, s'attaquent à ce qu'est censé représenter le 25 décembre. David Steinman nous offre sa vision de Noël, soulignant les mauvais aspects de la réalité de ce qu'est devenue cette fête fortement exploitée par le consumérisme. Loins de l'esprit de partage et de bienveillance, certains ne pensent plus à la naissance de Jesus mais seulement aux cadeaux, sans le moindre signe de reconnaissance. Tous seront punis d'une façon ou d'une autre, de manière classique par quelques violentes prises de catch, de manière évidente lors de l'usage d'un bâton de sucre d'orge tranchant ou d'une stalactite, voire avec plus d'imagination lors de quelques empalements.


Le film s'amuse de tout ce qui entoure la Nativité, à savoir l'usage commercial ou encore le conflit avec les célébrations juives, et détourne des éléments réels connus aux Etats-Unis, tel que le fameux article "Is there a Santa Claus" ou le site de NORAD qui permet soit-disant de suivre le parcours du père Noël, pour désacraliser le mythe alors que leur but premier est de le favoriser. Santa's slay remplace le récit habituel par sa propre version de l'histoire de Saint Nicholas qui, en se basant sur quelques anagrammes et jeux de mots, arrive à tenir la route. Le reste du script par contre n'est pas aussi bien établi que le nouveau mythe qui lui permet d'exister, puisqu'il se révèle souvent prévisible, et les meurtres ou les blagues arrivent régulièrement comme un cheveu sur la soupe, coupant parfois même le rythme de toute une scène.
Un budget restreint se perçoit au travers des CGI ou de la musique répétitive, mais au moins les chansons de Noël sont revisitées à la sauce rock'n'roll, correspondant aux poursuites ou aux combats dans un film qui modernise et ternit l'image de Santa Claus, ce qui évite également d'avoir à supporter les mêmes cantiques entendus trop souvent comme dans Christmas evil ou Douce nuit, sanglante nuit.


Santa's slay ne fait pas totalement dans l'originalité mais a tout de même une hotte chargée de bonnes idées, est très divertissant, et apporte un peu de fraîcheur au thème du père Noël tueur. Il s'agit du moins réfléchi mais du plus délibérément amusant dans cette catégorie de films réduite, grâce à ses meurtres les plus plaisants qui suffisent à le placer, pour des raisons différentes, au même niveau que ses prédécesseurs.

Bande-annonce VO :

dimanche 26 décembre 2010

36 15 Code Père Noël


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : René Manzor
Année : 1990
Genres : Thriller / Horreur
Acteurs principaux : Alain Lalanne, Patrick Floersheim, Louis Ducreux
Résumé : Malgré ce que lui dit son ami, Thomas veut continuer à croire au père Noël. Pour prouver qu'il a raison, il le contacte par minitel et l'invite chez lui. Son appel ne reste pas sans réponse, puisqu'un fou costumé en Saint Nicolas décide de rendre visite à Thomas en descendant par la cheminée.

Avis sur le film :
Réalisateur de Le passage, René Manzor quitte le fantastique pour l'horreur avec 36 15 code Père Noël, sur lequel il travaille avec son frère compositeur Jean-Félix Lalanne, sous la bienveillance de leur aîné Francis Lalanne en tant que "producteur délégué" qui appose son nom sur l'affiche. En quelque sorte la relève de Douce nuit, sanglante nuit alors que cette saga s'essouflait, ce film Français reprend le concept de l'enfant seul chez lui face à l'adversité de Maman j'ai raté l'avion, avec plus de violence.


Le réalisateur a choisi un décor appartenant dans son film à une famille riche, truffé de caméras, afin d'offrir de grandes libertés à ce qui suivra dans le récit, et pour amuser tout comme faire rêver un jeune public. Celui-ci est clairement visé au travers du personnage de Thomas, 10 ans, qui nous est présenté en même temps que son terrain de jeu géant, équipé d'une panoplie de jouets qui immergent dans un univers nourri au Rambo un enfant qui est, de plus, surdoué.
Les parties de "Donjons et dragons" avec le grand-père et les discussions sur l'existence du père Noël qui se concluent par des des chatouilles ajoutent une paisibilité et une insouciance proprement enfantines à l'environnement exprimant déjà que tout est fait pour que l'imagination de Thomas et ses spectateurs n'ait pas de limites, et donc très peu d'entraves, même à l'arrivée d'un tueur proche de s'apparenter à un pédophile.


36 15 code Père Noël prend en effet, jusque dans son affiche, des airs de film d'horreur pour enfants. Cette idée persiste en dépit de quelques scènes à la réalisation et aux mouvements de caméras inspirés, car cela nous est rappellé à plusieurs reprises par l'absence de violence lors des meurtres, et par la facilité avec laquelle le héros se débarasse du tueur grâce à des pièges disposés là où cela l'arrange le plus.
Le méchant se fait tirer dessus au lance-pierre et finit par perdre, tandis que tous les gentils s'en sortent quelque soient les mauvais traitements subis, même après un accident de voiture, comme si tout cela n'était que "pour de faux". Cependant, même s'il ne doit certainement sa présence à l'écran qu'à son nom, le jeune Alain Lalanne se montre bon acteur dans ce jeu auquel il participe.


S'il arrive à reproduire correctement certaines réactions humaines réelles, 36 15 code Père Noël comporte des trous scénaristiques et autres facilités qui ne peuvent faire illusion pour des spectateurs trop âgés.
Réalisé à une époque où le cinéma Français ne se penchait encore que peu sur l'horreur, ce film de René Manzor a tout de même accompagné l'enfance de nombreux futurs amateurs du genre, mais a davantage de quoi rester un bon souvenir qu'un long-métrage de qualité.

Bande-annonce :

mercredi 22 décembre 2010

Christmas evil


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Lewis Jackson
Année : 1980
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Bradon Maggart, Jeffrey DeMunn
Résumé : Harry adore démesurément le mythe du père Noël depuis son enfance, ainsi sa déception fut énorme quand il apprit que celui qu'il imaginait descendre la cheminée n'était que son père en costume. Aujourd'hui adulte, il essaye néanmoins de donner vie à St-Nicolas en fabriquant lui-même des jouets pour les enfants sages, mais la dure réalité va bientôt le rattraper.

Avis sur le film :
Second long-métrage écrit par Lewis Jackson, Christmas evil est aussi le seul qu'il ait réalisé avant de disparaître de l'industrie du cinéma. Resté inaperçu à sa sortie, ce film est pourtant le premier à se consacrer entièrement à l'histoire d'un père Noël tueur, quelques années après que Histoires d'outre-tombe en ait présenté un mais uniquement dans un sketch, et quatre ans avant que Douce nuit, sanglante nuit, bien mieux distribué, fasse scandale. C'est d'ailleurs grâce à ce dernier que Christmas evil a pu par la suite se faire remarquer, John Waters l'ayant même depuis qualifié de "meilleur film de Noël qu'il existe".


Au lieu de détourner la figure du père Noël, Christmas evil l'évoque par le biais d'un personnage à la bonhomie caractéristique de ce barbu emblématique, représenté très fidèlement, trop même pour ne pas rire à la simple présence chez le héros de carnets où sont notés les bons et mauvais enfants. Cet homme qui joue à se faire une barbe blanche avec sa mousse à raser indique que le film prend la voie de la comédie, ce qui n'empêche que la vision idéalisée de Santa Claus que l'on donne aux bambins ne prenne vie à l'écran, même si elle est chargée de naïveté.
Si le réalisateur se prête au jeu, cela sert à briser d'autant plus fortement l'image de St-Nicolas, d'abord par une reprise de l'idée de la chanson "I saw mommy kissing Santa" qui va plus loin que le simple baiser, puis par une critique de la société où le matérialisme et l'attrait du gain des commerçants l'emportent sur le rêve des enfants.


Cette inclusion d'un message dans l'intrigue retarde l'arrivée des meurtres mais donne à voir avec pertinence une facette de notre monde et rajoute de l'ironie à la transformation d'Harry en père Fouettard, comme devenu fou en découvrant le fossé qui ne pourra jamais être comblé entre la magie de Noël auquel il tient tant et la triste vérité que l'on découvre une fois perdue l'innocence de nos jeunes années.
Harry tente de rétablir la situation tel un Robin des bois, volant des jouets pour les offrir aux enfants pauvres. A le voir danser plus tard lors de sa tournée, nous croirions voir une comédie familiale de période de fêtes, à l'exception près d'un léger air menaçant de temps à autre sur le visage du bienfaiteur, s'il ne se mettait pas finalement à tuer.


Christmas evil est un film qui tient à peine la promesse de son titre, et qui détient une fin qui décontenance la plupart des spectateurs bien qu'elle aille au bout de ses idées. Pourtant il bénéficie dans toute sa durée d'un montage bien pensé ; et malgré un mauvais équilibres de ses différentes parties, cette réalisation de Lewis Jackson est agréable à voir pour des raisons différentes de celle pour laquelle il aurait attiré en premier lieu, c'est à dire sa place parmi les slashers, catégorisation qui sert finalement en grande partie à retirer de la niaiserie des scènes trop pleines de bons sentiments.

Extrait :

lundi 20 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit 5 : Les jouets de la mort


Fiche du film :
Réalisateur : Martin Kitrosser
Scénaristes : Brian Yuzna et Martin Kitrosser
Année : 1991
Genre : Horreur
Acteurs principaux : William Thorne, Jane Higginson, Mickey Rooney, Brian Bremer
Résumé : A l'approche de Noël, Derek trouve sur le pas de sa porte un cadeau qui lui est adressé. Au déballage, en ressort un jouet qui tue son père. L'enfant est traumatisé, mais n'a pas fini d'entendre parler de ces jouets tueurs.

Avis sur le film :
La saga continue sur la voie qu'elle a tracé sur le marché du direct-to-video, avec un nouvel épisode sortant un an après le précédent, toujours avec Brian Yuzna à l'écriture mais plus à la réalisation. Les jouets de la mort ne revient pas sur ses pas en réutilisant un père Noël tueur, du moins que très brièvement, puisque son seul lien avec ses précurseurs est le fait qu'un personnage voit le film précédent, ce qui est devenu comme une tradition dans la série. Outre ce détail, cette suite continue de se démarquer par une histoire à part entière, qui sur le papier pourrait rappeller Halloween 3, le seul film de la série où Michael Myers n'apparaissait pas et où un fabricant créait des masques meurtriers.


Mickey Rooney, qui avait protesté contre le premier Douce nuit, sanglante nuit et même écrit une lettre de menace injurieuse, s'embarque étrangement dans ce cinquième opus à l'histoire pourtant peu enthousiasmante. Effectivement, elle ressemble à un mélange de Jeu d'enfant et d'Halloween 3 qui retient essentiellement la qualité et la naïveté de ce dernier.
Contrairement à ce à quoi Brian Yuzna nous avait habitué, il n'y a pas besoin d'attendre la fin pour qu'il y ait de l'action ; ce qui ne rend pas ce film meilleur pour autant. Il est question de jouets qu'on ne voudrait offrir à quiconque, dont un "Larry la Larve" ressemblant à un taenia géant, déjà d'une laideur qui rend perplexe quant au fait qu'on puisse les considérer comme vendables, et qui s'articulent d'un grotesque supplémentaire quand ils s'animent pour tuer. On ne peut accepter non plus ces véhicules à lames rétractables qui sautent sur les humains, tirent de vraies balles, et qui, à regret, rappellent trop le non moins mauvais Puppet master par leur intrusion dans la sensualité de scènes d'amour gratuites.


Les rollers mortels apportent de l'originalité, mais ne perdent rien en ridicule ; et le moins commun, qui se rapproche le plus de ce que Douce nuit, sanglante nuit 5 a de bien à offrir, concerne un robot qui fait allusion à son absence de membre à son entrejambe et qui toutefois essaye de violer celle qu'il souhaiterait être sa mère. En dehors de cela, il n'y a entre les meurtres rien qui puisse retenir l'attention à cause d'un traitement trop banal du récit intermédiaire.
Quels que soient ses moyens ou les personnes mises à profit, la saga ne fait pas exception avec ce Les jouets de la mort  qui n'apporte rien qui puisse objecter contre l'idée que le premier film aurait aussi dû être le dernier.

Bande-annonce VO :

samedi 18 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit 4 : L'initiation


Fiche du film :
Réalisateur : Brian Yuzna
Scénaristes : Woody Keith, Brian Yuzna, S.J. Smith, Arthur Gordon, Richard N. Gladstein
Année : 1990
Genres : Horreur / Fantastique
Acteurs principaux : Neith Hunter, Clint Howard, Reggie Bannister
Résumé : Pour le quotidien "LA Eye", Kim enquète sur la combustion spontanée d'une inconnue tombée du haut d'un immeuble. La jeune journaliste ne parvient pas à avancer, mais se retrouve pourtant impliquée dans de dangereuses pratiques, similaires à celles qui ont mené à la mort la femme avant elle.

Avis sur le film :
La saga Douce nuit, sanglante nuit, après un épisode ayant raté sa sortie au cinéma, a survécu à son passage sur le marché du direct-to-video puisqu'un an après une seconde suite elle aussi médiocre sort un quatrième film qui semble indiquer que la série a attiré à elle un grand nom de l'horreur en devenir : Brian Yuzna. Ne comptant encore à cette époque que deux réalisations à son actif, le réalisateur de Society et ses collègues scénaristes retirent complètement le Saint Nicolas tueur de l'histoire, pour livrer un récit horrifique qui doit seulement son titre au fait qu'il se déroule en période de Noël.


Cela commence par une scène d'une légère violence et ridiculement comique, un instant isolé de court amusement avant que le film ne s'attarde, puisque l'enquète de Kim ne fait que piétiner. Des détours s'effectuent par des broutilles faisant partie de la vie de couple du personnage que l'on veut rendre intéressante par quelques sottises, mais finalement cela n'apporte rien aux affaires primordiales dans le récit. Celui-ci tourne en rond, certainement pour correspondre à la place de la spirale dans l'histoire, pour patauger et trouver de temps à autres des absurdités surgies sans prévenir.
Peu d'attentes dramatiques se construisent, et une fois que l'intrigue impliquant insectes géants et un sans-abris fou a dévoilé tous ses secrets, elle n'en a pas moins l'air saugrenue et n'avoir aucun sens, aussi insensé que soit son contexte.
Comme souvent, Brian Yuzna aime travailler sur la déformation du corps comme s'il s'agissait d'un jouet en plastique et sur les les matières gluantes étalées sur ses acteurs, mais ici encore, comme dans Society ou Re-animator, il faut attendre la toute fin pour que soient lâchés les effets spéciaux qui se font longuement attendre et n'apportent en définitive rien de pleinement satisfaisant.


Douce nuit, sanglante nuit 4 a certainement déçu à sa sortie du fait qu'il ne tient pas les promesses liées à son titre, mais n'offre pas même de compensation par ce film qui nous est finalement présenté. On y aperçoit un Yuzna cheminant vers ce qui deviendra son style définitif, mais sans avoir encore trouvé de scénario correct pour l'accompagner.

Bande-annonce VO :

mardi 14 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit 3 : Coma dépassé


Fiche du film :
Réalisateur : Monte Hellman
Scénaristes : Carlos Laszlo, Arthur Gorson, Monte Hellman
Année : 1989
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Bill Moseley, Samantha Scully, Eric DaRe, Laura Harring
Résumé : Un médecin, pour des raisons inconnues, a reconstitué le corps criblé de balles de Ricky Caldwell. Ce dernier s'était fait connaître pour avoir porté un costume de père Noël tandis qu'il découpait ses victimes. Maintenant qu'il est rescussité, il part sur les traces d'une médium avec qui il communique mentalement, non sans laisser quelques cadavres derrière lui.

Avis sur le film :
Malgré les faibles gains obtenus par Douce nuit, sanglante nuit 2 qui ne récupéra même pas aux Etats-Unis l'argent qui avait été consacré à son budget déjà limité, un troisième opus fut ajouté à la saga. Pour continuer à faire des suites à moindre coût, cet épisode 3 est le premier à sortir directement en vidéo. Et en effet, après qu'un premier script ait été rejeté le projet s'est concrétisé en vitesse, la ré-écriture prit une semaine et en quelques mois le film fut prêt pour être projeté dans un festival.


Le désastre causé par le second long-métrage n'a pas empêché Douce nuit, sanglante nuit 3 de reprendre les mêmes scènes du film initial et de les ré-insérer ici, ni de poursuivre l'histoire dans la continuation du précédent épisode. Les flashbacks ont par ailleurs la même fonction que par le passé, à savoir rallonger la durée, mais en dehors de cela n'apportent aucune tension, puisque les spectateurs ayant suivi la série depuis ses débuts savent que les images d'un Santa Claus tueur ne présentent pas un danger ancré dans le présent.
Ces retours en arrière sont d'ailleurs, si on excepte la présence d'un ivrogne en costume de Saint-Nicolas, les seuls liens qui existent désormais avec l'idée du père Noël assassin. Nous avons à la place un scénario encore plus insensé, qui ne cherche pas à faire dans le second degré alors que c'est bien ce dont le public a besoin pour s'amuser d'une bêtise qui, autrement, est effarante à travers les actions et dialogues absurdes.


La vulgarité et la méchanceté purement gratuites ne viennent non pas du tueur mais des personnages, parmi lesquels se trouvent néanmoins quelques acteurs reconnus mais qui n'ont pas ici l'occasion de déployer leur talent. Laura Harring, vue plus tard chez David Lynch, a un petit rôle alors que celui de l'héroïne est attribué à une actrice peu motivée ; quant à Bill Moseley, il est encore plus mou comme l'exige son personnage lobotomisé, lui qui a pourtant un potentiel énorme comme il l'avait démontré quelques années plus tôt dans le rôle du survolté Chop-Top issu de Massacre à la tronçonneuse 2. Le jeu d'acteur est quoi qu'il en soit décrédibilisé par un montage qui ne coupe pas quand il le faudrait, éternisant des scènes où les comédiens restent sur place à crier comme s'ils enchaînaient plusieurs fois la même prise.


Le milieu du récit est handicappé par un très long passage à vide où, entre les personnages principaux et les autorités à leur recherche, le script alterne les situations de mise en scène du néant narratif grâce à des dialogues creux meublés par des blagues et les rires qui s'ensuivent dont la fonction n'est pas d'amuser mais simplement de faire perdre du temps.
Douce nuit, sanglante nuit 3 reste à partir de là mou jusqu'à la fin, sans plus aucun gore auquel raccrocher son attention. Bien que sans intérêt, il a au moins le mérite de nous montrer un méchant au look délicieusement ridicule, qui ne semble pourtant pas perturber pour autant les passants, et qui conclut en nous souhaitant une bonne année. Et surtout, cette suite n'est pas aussi scandaleuse que l'épisode 2, ce qui aurait tout de même été une prouesse.

Extrait :

dimanche 12 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit 2


Fiche du film :
Réalisateur : Lee Harry
Scénaristes : Lee Harry, Joseph H. Earle, Dennis Patterson, Lawrence Appelbaum
Année : 1987
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Eric Freeman, James Newman
Résumé : Billy, qui s'était costumé en père Noël dans Douce nuit, sanglante nuit pour perpétrer son carnage, avait un frère dénommé Ricky. Lui aussi, alors qu'il n'était encore que bébé, a vu ses parents se faire tuer et a grandi traumatisé. Il se trouve désormais dans un asile, et raconte à un psychanalyste les meurtres qu'il a commis en son temps.

Avis sur le film :
Trois années après le scandale de Douce nuit, sanglante nuit, une suite put sortir sans le même soulèvement de colère de la part de la presse et de parents outrés. Les problèmes se situent cette fois ailleurs puisque, la compagnie de production ayant changé après que Tri-Star eut des ennuis, le budget est trois fois plus faible. L'argent ne suffisant pas, il fallut user de stratagèmes peu scrupuleux pour rallonger la durée du long-métrage sans augmenter les dépenses.


Il était courant dans les slashers des années 80, comme dans Sleepaway camp ou plus fréquemment dans la saga Vendredi 13, de ré-utiliser des images de l'épisode précédent pour faire un résumé tout en rallongeant quelque peu la durée du nouveau long-métrage. Or, dans Douce nuit, sanglante nuit 2, l'utilisation des flashbacks prend des proportions grotesques puisque les images d'archives doivent bien constituer 1/3 du film.
Dans la cellule d'un asile de fous, nous assistons à une séance de psychanalyse où le personnage principal est dépourvu d'existence, puisque tout le récit de sa vie passe par ce qui a été vécu par son frère dans le premier film. Les images sont reprises telles quelles, les seules coupes effectuées concernant des passages de censure. Dès lors, ce que nous voyons ne ressemble plus qu'à un remontage plus rapide de Douce nuit, sanglante nuit où la voix du personnage de Ricky fait la transition entre les passages vidéos récupérés, souvent grâce à une seule phrase en voix-off qui invente, par la force des mots, un lien entre des séquences sans rapports.


En milieu de parcours, quand il n'y a plus rien d'autre à montrer puisque la réutilisation d'archives s'est épuisée une fois arrivée à la mort du précédent papa Noël, l'histoire se penche enfin réellement sur Ricky. Mais c'est à partir de là, quand le travail d'écriture commence réellement, qu'il commence à montrer ses limites lui aussi.
Les nonnes ne sont plus simplement méchantes mais sont désormais diabolisées, les dialogues sont sots et Ricky nous affirme que le décès de plusieurs personnes dans son enrourage rend paranoïaque ; la direction d'acteurs n'est pas mieux, les interprètes exagèrent leurs mouvements ou se retrouvent dans des situations qui devraient être impossibles. Le fait qu'un médecin perde de vue son patient dans une cellule meublée uniquement de deux chaises et d'une table confirment, comme lors de cette scène où le protagoniste électrocute un homme tandis qu'il le tient par la gorge, que la la logique physique est tout autant délaissée que le script. A la place, les scénaristes essayent de favoriser les effets sur le spectateur, notamment avec quelques passages sanglants qui figurent parmi les rares éléments réussis.


Dans ce fouillis, le seul fil conducteur est la dilatation excessive du temps censée combler le vide. Douce nuit, sanglante nuit 2 est un film qui veut à tous prix profiter de la médiatisation autour d'un autre alors qu'il n'a pas les moyens pour, et qui est prêt à avoir recours aux moyens les plus honteux poussés à l'extrême pour y arriver, peu importe que le résultat soit déplorable.
Les rares plaisirs qui auraient pu être procurés, comme celui de voir la très vilaine mère supérieure du précédent film mourir, est incomplet puisque l'actrice a été changée. Cette suite n'a rien pour être sauvée, et ne peut rester en mémoire que pour "Garbage day", réplique devenue légendaire sur internet, considérée comme étant l'une des pires de tous les temps.

Réplique culte :
"Garbage day !" - Ricky

Réplique résumant le film :
"This movie is so bogus !"

Bande-annonce VO :


Extrait "Garbage day" :

vendredi 10 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit

Une affiche qui attire l'oeil par ses qualités graphiques
et qui captive par l'impossibilité physique présentée.

Fiche du film :
Réalisateur : Charles E. Sellier Jr.
Scénaristes : Michael Hickey et Paul Caimi
Année : 1984
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Robert Brian Wilson, Britt Leach, Gilmer McCormick
Résumé : Quand il était encore tout jeune, Billy a vu ses parents se faire assassiner par un homme en costume de père Noël. Il a été traumatisé depuis lors, et le jour où son patron lui demande de porter le costume rouge et blanc lors des fêtes pour mettre de l'animation dans son magasin, Billy devient fou et s'arme d'une hache pour punir tous ceux qui ont été méchants cette année.

Avis sur le film :
Sorti à une époque où les slashers se faisaient encore en grand nombre, Douce nuit, sanglante nuit franchit un pas supplémentaire en costumant son tueur en père Noël. Le film étant distribué par la firme populaire Tri-Star, il se fit remarquer lors de sa promotion, et même plus que prévu puisqu'il déchaîna la colère d'associations et de familles inquiètes pour leurs enfants. Les critiques, dont de très célèbres parmi lesquels Siskel et Ebert, concentrèrent également leur haine sur ce film, s'en servant de bouc-émissaire et prenant des mesures exceptionnelles pour le descendre en flammes.
Bien vite, les affiches furent décrochées et l'oeuvre elle-même retirée des salles. Cette controverse permit néanmoins une bonne vente en vidéo, et fit le bonheur d'un autre distributeur qui joua sur le scandale créé pour ressortir le film en 1985.


Si Douce nuit, sanglante nuit utilise le père Noël, ce n'est pas que pour reprendre cette figure joviale emblématique et en faire un tueur en considérant dès lors que le choc sur le public est acquis, puisque les scénaristes vont plus loin en se servant intelligemment de tout ce que représente le personnage. Les enfants seraient traumatisés, mais pour ce qui est des spectateurs adultes ils risquent de se remémorer cette admiration pour Saint Nicholas doublée d'une peur naïve qui est ici portée à son paroxysme, couplée au passage à la crainte des vieillards inquiétants, avant d'être justifiée par des actes du coup d'autant plus graves.
Le film fait ainsi preuve d'une grande cruauté envers les enfants en exploitant sournoisement leurs phobies au nom du scénario, et par la suite enfonce le clou en détaillant ce qui mène à devenir un psychopathe, avec l'aide de préceptes d'origine religieuse pour rajouter de quoi scandaliser encore plus.


Le malheur s'acharne sur le personnage principal, ce pauvre Billy, condamné à devenir lui-même un Santa Claus meurtrier, car même la stupidité de ses premières victimes semble être en faveur d'un massacre.
Le film a été censuré à l'époque, mais bénéficie aujourd'hui d'éditions uncut qui le dévoilent comme il aurait dû être. C'est un pur slasher qui expose ses images dans toute leur gratuité, qui fait preuve d'imagination dans des meurtres parfois particulièrement douloureux et toujours correctement truqués, et use jusqu'au bout chaque élément, de la hache au costume de papa Noël. Un morceau de la BO fait penser à Les griffes de la nuit, une idée ressemble à l'une d'Halloween, mais dans ce dernier cas elle est ici bien mieux executée et plus tragique.


Douce nuit, sanglante nuit prend un malin plaisir à démolir l'image du gentil barbu préféré des bambins, et "malin" est le mot puisque le film ne se contente pas de son pitch de départ pour attirer les foules de sadiques mais continue de rechercher des touches d'originalité pour faire un slasher à la hauteur.

Bande-annonce VO :


Extrait de "At the movies" par Siskel & Ebert :


Journal télévisé évoquant le retour en salles du film :

mardi 7 décembre 2010

Junk


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Atsushi Muroga
Année : 2000
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Nobuyuki Asano, Shû Ehara, Miwa
Résumé : Des braqueurs et leurs employeurs se retrouvent coincés dans un entrepôt abandonné par l'armée, où un produit expérimental a transformé des cadavres en morts-vivants.

Avis sur le film :
En 1995, Score gagna trois récompenses dans divers festivals de cinéma. Son acteur principal tenta de prolonger le succès en 1999 avec Score 2 : The big fight en tant que premier travail d'écriture et de réalisation, mais la réception du public ne fut pas la même. Un an plus tard, c'est au tour du réalisateur original de revenir sur son second long-métrage, de façon originale puisque son troisième film Junk est un remake du précédent, si ce n'est que des zombies sont rajoutés dans ce cadre à la Reservoir dogs.


Atsushi Muroga filme à nouveau des braqueurs commettre leur forfait avant de se réfugier dans un entrepôt, mais heureusement le traitement change par rapport à ce que le réalisateur ainsi que son modèle Quentin Tarantino avaient fait précédemment. Cela ne concerne pas seulement les personnages et leurs costumes, car les bienfaits d'une plus grosse somme d'argent à disposition se ressentent sur une mise en scène également plus maîtrisée ; le braquage nous est montré cette fois et parvient à construire de la tension, créant de l'intérêt autour des protagonistes. Si l'on excepte les acteurs qui alternent entre l'Anglais et le Japonais pour vendre le film à l'internationale alors qu'on ne comprend pas ce qu'ils disent dans la langue qui n'est pas la leur, et le jeu des comédiens toujours si cabotin lorsqu'il faut exprimer la douleur, Junk rattrappe les défauts de Score avant d'être un film de zombies.


Le réalisateur prenait tant de plaisir à faire éclater les poches de faux sang dans son précédent film, mais ici le budget est encore trop faible pour le film de non-morts, puisque nombre de scènes gores nous laissent voir immédiatement l'usage de latex imitant la peau arrachée. Les zombies sont encore correctement maquillés, mais les figurants ainsi grimés ne sont trop souvent utilisés que pour visiblement rester immobiles afin de se faire tirer dessus. Lorsque le film essaye de placer une once d'originalité, les effets sont loins d'être à la hauteur de ce qui est voulu, et d'autres tentatives de singularisation échouent cette fois à cause de leur trop grande bizarrerie : en témoigne cette zombie nue capable de pirater un ordinateur.


Comme Score dans le genre du film d'action policier, Junk en tant que que film de zombies n'est que passable. La bonne volonté et les idées sont surpassées par le manque de moyens, mais le public retiendra simplement le concept de base inédit, qui donne même davatange d'intérêt au précédent film, moins connu, de Muroga.

Bande-annonce VO :

Un désir de vendre le produit sur le marché Américain marqué par la présence d'une seule phrase, prononcée par une actrice anglophone, dans la bande-annonce.

samedi 4 décembre 2010

Score


Fiche du film :
Réalisateur : Atsushi Muroga
Scénaristes : Toshimichi Mizukami et Atsushi Muroga
Année : 1995
Genres : Action / Policier
Acteurs principaux : Hitoshi Ozawa, Shû Ehara, Ryûshi Mizukami
Résumé : Chance, braqueur qui a jusque là réussi tous ses coups, se voit payer sa caution par un homme se faisant appeller "le Colonel". La condition de sa sortie de prison est qu'il fasse un dernier gros coup, pour payer ses dettes.

Avis sur le film :
Pour sa seconde réalisation, Atsushi Muroga se lance dans l'écriture avec un scénario largement sous influence. Du côté Américain, il emprunte l'histoire de Reservoir dogs, et du côté asiatique il y ajoute de l'action carabinée façon John Woo.


Du film de Tarantino, Score se rapproche, en dépit d'une linéarité du récit, par les évènements que les scénaristes ont choisi de montrer, le braquage lui-même en étant exclu, et par certaines figures familières parmi les personnages. Le gangster blessé par balle hurlant de douleur en voiture ne peut que faire écho à Mr Orange, mais souffre désormais d'une manière qui colle à un humour purement Japonais reposant essentiellement sur l'exagération, qui finit par aller trop loin, surtout dans ce contexte sérieux.
Arrivent plus tard d'autres personnages plus originaux et intéressants, quoiqu'ils rappellent quelque peu le couple de Tueurs nés, pour semer le trouble et amener de l'action.
Cependant les fusillades la plupart du temps sont banales, si l'on excepte quelques roulades et explosions de temps à autres. Pour ce qui est des mexican stand-off, marque de fabrique de John Woo qu'a d'ailleurs repris Tarantino pour son premier long-métrage, ils ne font pas davantage réagir à cause de personnages qui nous paraissent encore être des inconnus. Seuls quelques rebondissements parviennent à relancer l'intérêt par le coup de la surprise.


Le petit budget ne se voit pas au travers du casting multinational ni aux décors même s'il s'agit principalement d'un huis-clos, mais peut se deviner avec le montage qui comporte quelques ratés concernant la piste sonore et les arrêts sur image placés de façon déroutante.
Au delà des allusions cinématographiques ciblées passant par les noms et costumes des protagonistes, Score reprend directement des scènes de Volte/Face ou A toute épreuve. Bien que le film ne soit pas réellement déplaisant à voir, il est dénué de rythme soutenu et surtout d'originalité, puisqu'il reprend ce qui a été vu ailleurs sans rien offrir de nouveau.

Bande-annonce VO :

mercredi 1 décembre 2010

Scott Pilgrim vs. the world


Fiche du film :
Réalisateur : Edgar Wright
Scénaristes : Michael Bacall et Edgar Wright
Année : 2010
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Mark Webber
Résumé : Scott Pilgrim se contente de la simplicité de sa vie, accompagné de son groupe de musique et de sa petite-amie lycéenne, jusqu'à l'arrivée de Ramona Flowers. C'est le coup de foudre, mais Scott devra battre ses 7 ex maléfiques avant de pouvoir sortir avec elle.

Avis sur le film :
Alors que Bryan Lee O'Malley ne venait de finir que le premier tome de sa sexalogie de comic books, un producteur était déjà contacté par la maison d'édition Oni Press dans le but d'une adaptation au cinéma de Scott Pilgrim. Universal choisit Edgar Wright pour la réalisation, peu après qu'il ait terminé son premier film Shaun of the dead, et Michael Bacall en collaboration avec ce dernier pour l'écriture.
Si O'Malley était au départ réticent à une adaptation de son oeuvre, il participa pourtant à l'écriture en même temps que la parution de son comic continuait, des idées scénaristiques s'échangèrent entre les deux supports, jusqu'au tournage qui démarra avant la sortie du tome 6 et prit son propre envol à partir des bases déjà établies.


Scott Pilgrim est un loser, mais un loser chanceux qui obtient la fille de ses rêves dans un monde de jeu vidéo remanié par Edgar Wright. La franchise lors de sa transposition de la BD au film est passée des mains d'un joueur nostalgique à un autre, le réalisateur de Shaun of the dead ayant compris ce qui aurait pu réchauffer son coeur et celui de milliers de geeks nourris à Super Mario Bros. La cinéphilie de Wright et ses références filmiques sont mises de côté pour déchaîner l'âme de gamer qui apporte simplement les bienfaits de la cinématographie au support papier.
Dans la reprise de l'intrigue du matériel d'origine, tous les éléments importants sont concentrés, certains sont mélangés en une même scène, pour les faire défiler sans interruption dans une histoire dénuée de bouton "pause". Le rythme survolté est permis par un univers unique où l'espace et le temps sont compressés par des effets impressionnants, et stupéfiants par la soudaineté de l'hilarité provoquée, pour bouleverser à toute vitesse la narration classique.
L'effet est favorisé par rapport au fond, et de là viennent malheureusement les deux bémols du film : il ne laisse pas le temps de souffler pour une halte romantique sans qu'une blague ne cingle pour tout interrompre, et pour les mêmes raisons l'histoire passe à l'arrière-plan.


En délaissant les phases de tranquilité entre le milieu et la fin de chaque album de Bryan Lee O'Malley, c'est sur les combats qui arrivent presque tous d'affilée qu'est mis l'accent, avec également des occasions d'en voir plus sur les ex maléfiques, toujours dans la bonne humeur et le spectaculaire. Lors de ces affrontements orchestrés comme pour un film d'action, le fantastique prend la relève afin d'offrir un régal pour les yeux comme pour les oreilles, la prépondérance des concerts dans le scénario permettant de passer une bande-son pop-rock énergique sur des images pas moins pleins de vitalité. La musique et les bruitages issus de classiques sur consoles sont replacés judicieusement dans le montage, et les batailles qui se finissent par des gains de pièces après des scènes où du 8-bit et des jauges de vie sont ajoutés à l'image complètent une vision embellie d'un rêve de geek devenu réalité. Et encore, ce n'est pas un film qui ne s'adresse qu'à une seule génération, puisque d'innatendues clins d'oeil à la culture internet viennent se glisser dans des plans.


Des références sont rendues visuellement plus claires que sous la plume d'O'Malley par des mouvements d'image qui font tout de suite comprendre les allusions, mais même en dehors de l'apport graphique, le film amène quelques changements positifs et des déplacements de gags, quand ils ne sont pas créés pour l'occasion en s'intégrant parfaitement dans le récit comme s'ils en avaient toujours fait partie, avec le même potentiel comique.
Scott Pilgrim vs the world tente de tirer le meilleur de tous les univers de la culture geek qui s'entrecroisent, le comic, le manga, les jeux vidéos et le cinéma ; certains empiètent sur le territoire d'un autre en écrasant le scénario, mais une fois l'attention reportée sur le spectacle de sons et de lumières, le spectateur est ébloui.

Réplique culte :
"Scott, if your life had a face, I'd punch it." - Kim Pine

Scott Pilgrim vs Universal
Scott Pilgrim vs the world, un titre bien indiqué pour ce film distribué par la société dont le logo est un globe terrestre. A la sortie Américaine au cinéma le 13 août 2010, la projection en salles Françaises était encore incertaine, ce parce que la branche hexagonale d'Universal ne connaissait pas l'origine de ce qui lui était confié, ni l'attente autour de la part des fans d'Edgar Wright, de Bryan Lee O'Malley, et autres mordus de jeux vidéos.
La date de sortie dans nos contrées, quatre mois après celle des Etats-Unis, n'est pas le seul signe de désintérêt de la part d'Universal France envers son produit, puisque le "vs the world" disparaît de l'affiche, l'accroche contredit des éléments de l'intrigue soulignés dans les dialogues, et finalement la distribution ne se fait que dans 4 salles dans la capitale, 64 dans l'ensemble du pays. Avec des copies aux sous-titres approximatifs, qui plus est.

Bande-annonce VOST :