mercredi 31 août 2011

Hack/Slash vs Chucky [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateur : Matt Merhoff
Date de publication : Mars 2007

Avis sur le comic :
Ce crossover entre Hack/slash et Chucky dont j'attendais tant la lecture clôt ce premier volume de l'intégrale, et c'est aussi le dernier numéro sorti avant que Cassie et Vlad n'ait leur propre série au lieu de comics sortant sporadiquement. L'auteur le savait probablement déjà à l'époque, d'où peut-être ce grand coup qu'est cette rencontre avec une icône du cinéma d'horreur, mais aussi quelques éléments qui donnent l'impression qu'on jette un regard en arrière pour se rendre compte du chemin parcouru. Cassie constate qu'ils se retrouvent dans le bayou de la Nouvelle-Orléans, après être passés au Spring break de Floride lors de l'une de leurs premières aventures. Ils retrouvent d'ailleurs un adversaire qu'ils y avaient battu, et qui tient désormais prisonnières toutes les personnes que le duo de héros a sauvées. De quoi boucler la boucle.
On ne reconnaît pas cet ennemi au premier abord, son look ayant inévitablement subi des changements après que Cassie se soit chargé de lui, et son apparence nouvelle est ce qui participe à apporter un peu de cette originalité qui manquait aux slashers de ce comics, en plus d'une façon de tuer qui démarque ce meurtrier de ce qu'on a vu jusque là.


Le slasher s'accompagne aussi de zombies, non pas ceux du style de Romero mais ceux à l'ancienne, et dont la présence est expliquée par la mise en lien avec la saga de Chucky, puisqu'on savait déjà que l'amulette de ce dernier venait de la culture vaudou.
Le comic étend donc ce qui était évoqué dans les films, et récupère aussi les principes qui y étaient déjà présents, dont l'échange de corps. Le plan du tueur est machiavélique, il s'agit de prendre le corps de Vlad et lui donner le sien, tout amoché. Non seulement l'acolyte de Cassie se retrouve dans un piteux état, mais le slasher se voit doté d'une force surhumaine, en sachant en plus de ça que l'héroïne n'osera pas le tuer sans quoi son ami perdrait aussi son enveloppe corporelle.
Cela fait plaisir également de reconnaître ce qu'on avait vu dans la saga de Jeu d'enfant : l'amulette nous apparaît d'abord, puis viennent les paroles du rituel, que j'ai pu entendre mentalement étant donné le nombre de fois que j'ai vu les films, tout comme c'est le cas aussi un peu plus tard avec le rire sardonique bien spécifique de Chucky ; à la lecture, pour les initiés, c'est comme si on entendait la voix de Brad Dourif.


La confrontation avec Cassie Hack s'annonce énorme, quand ils se voient les deux semblent se connaître, comme si la légende de chacun l'avait précédé. Ils ne s'attaquent pas, car pour rendre la rencontre plus intéressante, Tim Seeley a choisi de ne pas les faire se battre de suite, car à la place ils doivent collaborer. Chacun sert son propre intérêt, mais tous deux veulent le médaillon, pour sauver Vlad, ou pour se trouver un autre corps. Quoique je m'avance en annonçant les motivations de Chucky, elles ne sont pas clairement prononcées, depuis quelques temps de toute façon dans ses films les règles autour de l'amulette se brouillaient et la poupée ne semblait plus trop décidée à vouloir redevenir humaine. En tout cas Chucky veut l'amulette, quelle qu'en soit la raison.
L'entraide entre deux antagonistes a déjà été vue, mais cela fonctionne encore, et peut être que le fait qu'on ait droit à Cassie Hack et Chucky n'y est pas pour rien.


Chucky avait déjà eu ses propres comics, c'est certainement ce qui a aidé à ce qu'il soit présent dans ce crossover, et je ne sais pas exactement ce que valent les dessins précédents de lui en dehors des couvertures de sa série, mais ici le travail de Matt Merhoff reproduit très bien le design de la poupée tel qu'on la voit dans les films. Le dessin est suffisamment détaillé ; les ombres et la colorisation finissent de peaufiner les planches. Cassie et Vlad subissent évidemment un traitement similaire, et on a droit à l'une des plus belles versions d'eux de ce volume.
Chucky n'est pas seulement bien restitué visuellement, puisque Tim Seeley réussit à lui insuffler la vie en lui donnant exactement le même esprit que celui qui est le sien dans les films. Il a des répliques détonantes, il est drôle, violent, obscène, et déverse dans les pages tout un flot de gore qui n'avait pas été si présent que ça jusque là, malheureusement, dans Hack/slash. L'auteur a compris ce qui rendait Chucky si génial, il faudrait maintenant qu'il puisse rendre ses personnages originaux de slashers aussi marquants.
Seeley fait encore référence à Batman, il place une blague geek par le biais d'un t-shirt sur lequel est inscrit "over 9000", et se sert du contexte du vaudou pour citer The serpent and the rainbow, une oeuvre pas si connue de Wes Craven, mauvaise selon moi, mais cela fait plaisir de voir l'auteur se référer à des petits films comme celui-ci.
En tout cas il démontre qu'il ne fait pas qu'être un connaisseur en cinéma d'horreur, il sait assimiler et réutiliser correctement ce qu'il a vu, que ce soit avec ce long-métrage de Craven ou la saga de Chucky à qui il rend très bien honneur.


Je ne sais pas ce que Tim Seeley a pu penser de Le fils de Chucky, et c'est peut être simplement pour la cohérence qu'il fait sortir la poupée d'un poste de police qui se trouve à Hollywood. En tout cas il faudrait faire comme si ce numéro de Hack/slash, un des plus amusants de la série, était le cinquième film de Chucky, au lieu de l'autre abomination. Si le comic devenait un film cela serait encore mieux, mais il ne vaut mieux pas en rêver ; il faudra déjà être content si jamais l'adaptation cinématographique d'Hack/Slash se révèle être à la hauteur. Le rêve serait alors qu'il y ait des suites, et le plus probable s'il devait y avoir un crossover c'en serait un incluant Jack Crowley, le personnage de Hatchet, moins connu donc plus facile pour obtenir les droits que Chucky ou Re-animator, ce dernier ayant lui aussi croisé la route de Cassie dans un comic book. Le personnage de Crowley va justement apparaître dans des numéros nommés "Hatchet/slash", donc dans ce cas-là, il y a de quoi se permettre de rêver un peu, bien qu'il faudrait beaucoup de conditions pour en arriver là.
Mais souhaitons simplement que le film Hack/Slash soit, au minimum, bon et fidèle au matériel original.

Hack/Slash : Slice hard [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateurs : Tim Seeley, Mark Englert, Nate Bellegarde, Andy Kuhn, Joe Largent
Date de publication : Décembre 2006

Avis sur le comic :
L'originalité de ce récit ne se trouve pas tellement dans le lieu visité, à savoir une société pharmaceutique, mais surtout dans ce qui y amène les personnages, et comment ils y arrivent. Cette fois ce sont Cassie et Vlad qui tombent dans le piège de quelqu'un d'autre, ils se font capturer, et la dirigeante de l'entreprise "Ceutotech" leur demande de les aider à attraper des slashers, dont elle souhaite percer le secret de la régénération afin de l'utiliser pour des produits de beauté. La formule tirée de ces tueurs a une seule répercussion directe, plus tard dans le récit, lorsqu'elle fait apparaître un nouvel ennemi que l'on retrouvera sûrement une autre fois.
Du reste le produit est essentiellement un point de départ, et sert avant tout à simplement réunir plusieurs tueurs en un même lieu fermé d'où nos héros ne peuvent sortir facilement, et en dehors de cela l'histoire reste plutôt classique.
Parmi les tueurs présents, il y "Acid angel", une nouvelle, qui a besoin d'être excitée par quelqu'un pour produire de l'acide ; on découvre aussi les noms et caractéristiques de deux tueurs qui n'avaient été aperçus jusque là que dans une case d'Euthanized, à savoir le clown Mortimer Strick qui a le même esprit déviant que Garcy mais des pouvoirs surnaturels, et X-O, la parodie de Pinhead d'Hellraiser, dont le petit gag de la grille de morpion sur son visage est réinvesti ici en devenant un rituel qu'il effectue à chaque meurtre.
Le Hibachi devil, présent seulement dans l'un des faux trailers, réapparait lui aussi.
Il y a également le retour d'un tueur déjà rencontré, sous la forme d'un ours en peluche, ce qui rend amusant ses premières apparitions.


Le comic Hack/slash continue un peu plus à montrer qu'il s'est bâti son propre univers, et que l'auteur Tim Seeley est capable de le réutiliser naturellement. Comme dans les sagas d'horreur classiques, des tueurs reviennent pour la suite même s'ils ont déjà été tués.
On se rend compte aussi que, toujours pour suivre les caractéristiques des slashers, il y a une récurrence dans le comic des scènes de douche et de bain, ce fameux cliché qui est l'excuse favorite des réalisateurs de films d'horreur dans les 80's pour déshabiller une actrice.
Au début de ce numéro, une tueuse séduit sa victime en la tentant par un bain bien chaud avec elle, tandis que Cassie et Vlad sont à l'écoute, prêts à agir.
L'héroïne se trouve mal à l'aise, d'écouter ça avec son comparse, elle s'imagine par la suite qu'elle sera perturbée par des phrases à double-sens entre eux. Cet élément est donc ajouté à leur relation, bien qu'on se doute que Vlad soit hermétique à la sexualité, et justement il ne réagit pas à ce moment là ; Cassie est probablement simplement gênée de son côté, et en souhaitant souligner son refus de quelque chose pareil entre eux, elle exprime plus sa propre crainte, voire peut être même une peur de toute relation plus qu'amicale avec quiconque, plutôt qu'elle n'écarte une réelle éventualité.
Concernant l'évolution des personnages, Vlad a appris à jurer, de façon plus qu'approximative, ce qui apporte un peu d'humour dans les mauvaises situations où les personnages se retrouvent.
On a également un court aperçu de l'enfance de Cassie, ce qui sera développé dans la future série.
Peut-être est-ce seulement dû au travail du dessinateur, mais dans les affiches et objets visibles dans la chambre de la jeune fille, on peut s'amuser à voir un Bibendum Chamallow issu de Ghostbusters, une affiche avec Totoro, une autre des Super-nanas, et... une peluche de Pedobear !


Dans cette seule et même histoire, je ne sais pourquoi il y en a autant, mais cinq artistes se succèdent, bien que je n’aie pu vraiment séparer le récit qu'en trois parties, et quatre après coup en refeuilletant avec plus d'attention. Après quelques pages qui m'ont bien plu, le dessin change radicalement, de la peinture avec quelques cases superbes nous passons à un dessin plus classique, ce qui est quelque peu décevant en comparaison. Cela déconcerte de passer d'un style à un autre si différent, et en plus de cela on ne reconnaît pas de suite Cassie, qui a l'air, à sa première apparition après le changement, d'une sorcière avec quelques traits d'enfants sur son visage.
En réalité la première partie de l'histoire vient d'un numéro nommé Slice hard : pre-sliced, d'où la séparation qui se retrouve au niveau du dessin.
Le travail du second artiste est tout de même plus que correct, il est dans la moyenne, mais parfois les visages sont enlaidis car déformés tout simplement par les bouches. Le dessinateur ne semble pas toujours arriver à rendre une expression sans qu'elle n'altère un visage ; il suffit de voir celui de Cassie quand elle court, il est trop contrit sous l'effort.
Le troisième type de dessin que j'ai remarqué comporte des traits épais et imprécis, qui font fortement penser à des planches qui auraient été agrandies puis colorisées, et il y a des approximations dans les éléments des costumes qui varient selon les cases. C'est sans aucun doute le moins bon dessin de tous, et bizarrement il est alterné avec l'art d'un autre dessinateur plus appliqué mais au style non moins étrange, et ce au cours de plusieurs pages.


Ce Slice hard a ses faiblesses, surtout concernant le dessin à la qualité trop variable, mais bien que le récit soit aussi en dessous de ceux que l'on trouvait au début, il reste une bonne lecture sympathique.

A signaler que l'avant-propos qui se trouve dans Pre-sliced est rédigé par Trent Haaga, scénariste de Toxic avenger IV et Deadgirl, visiblement fan lui aussi du comic book de Tim Seeley.

mercredi 24 août 2011

Hack/Slash : Slashing through the snow [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateur : Mike O'Sullivan
Date de publication : janvier 2008

Avis sur le comic :
Voici un court récit un peu spécial puisqu'il était inédit avant la publication du premier volume de l'intégrale "Omnibus" en 2008.
Je ne sais donc pas quand il a été réalisé, mais il se situe dans cet album juste après les Trailers, donc soit cela correspond à sa date de création, soit l'auteur a choisi de le placer ici selon une chronologie dans les aventures de Cassie et Vlad. Il se pourrait qu'il ait été placé là en tenant compte de l'allusion de l'héroïne à la St-Valentin, donc peut être que ce sera une fête que l'on verra plus tard dans un autre numéro, avec éventuellement un hommage à Meurtres à la St-Valentin ?

Slashing through the snow, comme le titre l'indique, est consacré à Noël, et mêle les récits pour enfants avec le slasher. Il y a une inspiration marquée venant de Douce nuit sanglante nuit, le film le plus connu parmi ceux mettant en scène un père Noël tueur. Le visuel présentant l'histoire ressemble beaucoup à l'affiche, et le titre même de "Slashing through the snow" pourrait très bien faire allusion au slogan qui a été ajouté sur le DVD uncut du film.
Il y a bien un Santa Claus tueur ici aussi, bien qu'en dehors du costume il ne semble pas avoir de point commun avec le fou du long-métrage. Celui inventé par Tim Seeley a des bois de cerfs attachés à la main pour déchirer la chair des enfants, et son envie de tuer ne vient pas d'un traumatisme, mais il a simplement l'intention de punir les gens cupides qui reçoivent des cadeaux en ce jour de fête.
L'auteur fait au passage une courte allusion aux motivations des slashers, en général peu recherchées.

Le récit ne fait que 4 pages et pourtant le travail d'écriture a dû être plus compliqué que d'habitude, puisque Seeley fait avancer l'histoire en rimes, dans la tradition de nombreuses histoires de Noël pour bambins, mais avec plus de vulgarité et de violence.
Les planches sont de Mike O'Sullivan et mises en couleur par Steve Seeley, le frère de Tim, qui a peint chacune des quatre pages dans un style qui rappelle les illustrations de livres pour enfants. Le pinceau est bien utilisé, de façon un peu brute pour représenter la neige ou des ombres, mais de façon plus appliquée pour les traits des personnages. Les dessins sont agréables à regarder, ils ont un air innocent amusant par rapport au contexte, et c'est plaisant de voir nos tueurs de slashers habituels représentés de telle manière.
Peut-être est-ce l'esprit de Noël qui a atteint Cassie et Vlad, mais pour une fois ils n'assassinent pas brutalement le tueur, et ils finissent par s'offrir mutuellement un cadeau.
J'espère qu'il y aura bel et bien une histoire avec un tueur de la St Valentin, car j'aimerais voir ce que cela inspire à l'auteur et ses personnages.

dimanche 21 août 2011

Hack/Slash : Trailers [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateurs : Skottie Young, Sean Dove, Tim Seeley, Mike Norton, Stefano Caselli, Josh Medors
Date de publication : Février 2006

Avis sur le comic :
Il y a du changement par rapport à d'habitude, car nous n'avons pas un récit des aventures de Cassie et Vlad, mais plutôt des aperçus, sous la forme de "bandes-annonces" sur papier. Ca ne fait pas de mal de varier un peu, mais je ne savais pas trop ce que cela allait donner et ce que cela vaudrait par rapport aux numéros classiques, mais l'idée en tout cas était originale. L'auteur Tim Seeley est visiblement lui aussi un grand amateur de cinéma, plus particulièrement de cinéma d'horreur, et les bandes-annonces occupent une place importante dans cette passion.
 
 
Le premier trailer est "Blood & nuts", où l'écureuil de BD fictivement inspiré de Cassie prend vie pour s'attaquer à elle. Ce n'est pas vraiment original, pas vraiment drôle ; il y a des phrases qui s'apparentent à des accroches de trailers idiots mais pas assez pour vraiment amuser. Cela aurait pu être passable si les dessins de Skottie Young, celui-même qui est apparu dans le troisième numéro de Hack/slash en tant que dessinateur de Chippy, ne rendaient pas l'ensemble grotesque. Tout ce qu'on voit est difforme, les corps surtout, et les traits des personnages sont horribles. Il y a une envie de faire dans l'exagération mais excessive et qui devient lourde : la visière d'une casquette plus grosse que la tête, un cendrier rempli d'un tonnes de cigarettes, ...
La mise en couleur n'est pas mieux, elle est trop clairement réalisée à l'ordinateur, et le pire doit être la façon dont est colorisé le sang, puisqu'on le croirait épais comme de la gouache ou de la sauce bolognaise.
Cette introduction aux trailers n'est donc pas drôle, et simplement laide.

Dans "Hack/slash, Redegade knife : Itai !", nous nous retrouvons au Japon, où un chef yakuza cherche un slasher pour qu'il vienne à bout d'un autre, et Cassie et Vlad doivent affronter les deux. Rien de bien original là non plus, je retiens surtout une blague médiocre et une référence à la boîte de production Toho. Le dessin n'est pas brillant non plus, mais Sean Dove a certainement été choisi pour son travail qui se rapproche du manga, en moins peaufiné toutefois. Le fait de voir inutilement pratiquement à chaque case la culotte de Cassie a aussi certainement pour but de parodier les illustrations asiatiques. Du manga nous avons les traits, mais pas les détails qui font de la plupart des dessins de ces oeuvres orientales des merveilles.
La couleur quant à elle est sans nuances, le travail y est faible.


Il faut croire que dans ce numéro spécial "Trailers", la qualité augmente plus on avance, et on croirait que les bons artistes ont été réservés pour les meilleures histoires.
Dans "Tub club" nous nous retrouvons dans une école réservée aux jeunes filles, et le commentaire, qu'on imagine être celui d'une voix-off typique de bandes-annonces, imite un message qui serait la présentation de l'établissement, pour en arriver finalement à faire comprendre que celui-ci est assez particulier : les filles y sont toutes lesbiennes. J'adore la façon dont est repris le cliché de certains slashers avec ses adolescentes vues comme des objets sexuels, avant qu'elles ne servent plus qu'à être découpées.
Et Cassie doit infiltrer cette école en tant qu'élève ! Apparemment ce "Tub club" est la seule bande-annonce du lot à être devenu un vrai comic Hack/slash ; j'ai hâte de le lire.
C'est Tim Seeley lui-même cette fois qui dessine, et je ne sais pas s'il s'est chargé aussi de la version longue de cette histoire, mais j'aime beaucoup ses dessins ; il prouve qu'il n'est pas bon uniquement à l'écriture. Les couleurs sont plutôt ternes, comme si tout ce qui pouvait être vif en avait été retiré, même pour les chevelures blondes ou les habits rouges, mais cela a un très bon rendu.


Tim Seeley est décidément un fan de films d'horreurs en tous genres, ce n'est plus la peine de le prouver avec toutes les allusions qu'il a incluses dans sa série, mais il le confirme encore une fois dans "Obituary", où il reprend le concept de la suite qui se déroule dans l'espace.
Pour citer la voix-off : "sooner or later, most horror franchises run out of ideas for sequel, and when that happens, they end up... here."
C'est en effet ce que l'on a pu constater avec Leprechaun in spaceCritters 4 ou encore Hellraiser IV, et j'adore rien que l'idée de baser l'histoire là-dessus. L'intrigue reprend en partie celle de Jason X, puisqu'ici nous avons pleins de tueurs cryogénisés dans une station spatiale, et qui bien entendu se réveillent... et deviennent des zombies ! Et Cassie et Vlad sont envoyés dans l'espace les combattre ! Même si tout repose sur la seule idée de la parodie des suites spatiales, ce trailer pourrait très certainement donner suite à un comic mémorable, surtout lorsqu'on voit les dernières cases avec le vaisseau en direction vers la Terre et l'intérieur en flammes, avec Cassie toujours aussi battante dans sa combinaison déchirée.
Les dessins, de Mike Norton, sont très bons là aussi, avec une impression de grand détail grâce à de la couleur nuancée et appliquée. On croirait voir du Marvel récent, sauf pour Cassie et Vlad, dont les traits sont un peu plus épais, plus cartoon-esques, comme s'ils débarquaient dans un univers autre que le leur, quoique la différence n'est pas si grande. Il est dommage de ne pas voir Cassie plus longtemps, car elle est superbement dessinée.


Après "Obituary" dont l'idée de départ est une critique du genre de cinéma d'où est issu Hack/slash, il est un peu étrange de se retrouver avec "Dead celebrities" et son principe tiré de nulle part : un tueur psychopathe assassine des stars, et Vlad est le suspect. Peut-être que l'idée qui a lancé Seeley sur cette voie est simplement le sondage dont il parle en tout début, celui qui indique que 15% des enfants de moins de 10 ans pensent que le plus important dans la vie est d'être célèbre. Ainsi l'auteur s'en prendrait dans une certaine mesure aux stars, en retour ?
Je retiens d'amusant les caricatures de célébrités, les petites références à Seeley et le dessinateur Stefano Caselli placés parmi eux, celle faite à The day the earth stood still, et le gag de fin.
Les dessins de Caselli sont agréables mais peut être un peu trop caricaturaux eux aussi dans leur représentation des corps humains, quoique l'artiste a sans doute été choisi, justement, pour caricaturer des personnes comme Jay Leno et Tom Cruise.

Pour finir, une parodie de Les dents de la mer avec "Once bitten", qui s'en prend cette fois aux blondes siliconées qui peuplent les films d'horreur récents, dont de nombreux de remakes. Il y a une ambiguité concernant l'appât utilisé par Cassie et Vlad, on peut tout aussi bien comprendre que le silicone évoqué concerne la poitrine uniquement, ou tout le corps de ce qui se révèlerait ainsi être celui d'une poupée ; dans les deux cas il y a une moquerie envers ces femmes qui sont des produits de films hollywoodiens qu'on peut ne pas voir comme des gens mais des objets, des "poupées" pour reprendre Cassie qui parle de "sex dolls".
Ce trailer fait deux pages contrairement aux autres qui en font quatre, mais cela suffit pour les quelques gags qu'il y a, sans qu'il ne puisse y avoir de vide.
Les dessins de Josh Medors sont très bons aussi, et il y a quelque chose de plus brut dans les traits, ça se voit à la façon de réaliser les ombres, la chevelure de Cassie, les taches de sang, et les dents du requin, qui correspondent très bien au mélange de beauté et de violence du comic.


Cet épisode de Hack/slash propose des trailers aussi variés que les films dont on fait la promotion dans les salles de cinéma : il y a du très bon et du moins bon ; en tout cas la présentation de chacun ne dure pas longtemps et après tout on en ressort avec une bonne impression générale.

samedi 20 août 2011

Hack/Slash : Land of the lost toys [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateur : Dave Crosland
Dates de parution : Novembre 2005 - Janvier 2006

Avis sur le comic :
Comme déjà dit précédemment, l'avantage de cette série où les dessinateurs changent presque à chaque fois, est le fait que l'auteur reste toujours le même, il s'agit du créateur lui-même, Tim Seeley, et je comprends parfaitement qu'il veuille garder le contrôle absolu sur les récits mettant en scène ses personnages.
Ainsi nous avons là un auteur qui connaît très bien l'univers qu'il a lui-même créé, et fait de nombreuses références, donnant l'idée que Hack/slash a son propre petit monde avec ses protagonistes et évènements qui se croisent et recroisent.
Dans Land of the lost toys, on retrouve le personnage de Liza, la vétérinaire issue de la toute première histoire. Il est à remarquer que je me demandais qui pouvait bien téléphoner à Cassie, elle qui n'a aucun ami, et il s'agit en fait de cette connaissance qu'elle et Vlad ont rencontré lors d'une de leurs précédentes aventures.
Un nouveau personnage apparaît, Jason Michaels -nom qui par ailleurs n'est pas anodin-, un geek loser que Cassie considère sous un certain point de vue comme étant un double, selon un lien entre eux intéressant : elle n'a pas eu d'enfance, et lui en tant qu'adulescent essaye de la prolonger. Le rapport de l'héroïne à ce personnage la définit une fois encore un peu plus, et en prime nous fournit une bonne réflexion sur l'âge adulte, qu'à leur façon ces deux personnages ne veulent pas vivre, comme de nombreuses personnes.


On en apprend toujours davantage sur Cassie en découvrant qu'elle va être serveuse pour un job d'été et, encore plus inattendu, qu'elle a les mêmes fantasmes que les filles ordinaires puisqu'elle rêve d'une partie à trois avec Brad Pitt et Justin Timberlake. Elle se moque aussi quelque peu de Vlad, peut être un peu trop durement, mais lui, de son côté, ne dit rien. Ce tueur expérimenté m'apparaît comme étant un peu plus simplet, je ne l'avais pas vu sous cet angle là mais soit il est légèrement idiot, soit c'est juste qu'il a encore du mal à comprendre le monde, ayant grandi dans une cave. Un point positif par rapport au personnage, c'est que l'on apprend enfin son histoire complète dans cet épisode.
Je ne suis pas encore certain qu'il lui manque des facultés mentales, mais le fait qu'il veuille accompagner Cassie dans un rêve avant qu'elle lui dise que c'est impossible met le doute. C'est peut être pour cela qu'il est si inoffensif avec Cassie, et je me demande si elle n'en abuse pas légèrement parfois.
Il est tout de même amusant de le voir jouer avec des figurines en tout cas, surtout que son rire, le fameux "hurr hurr", ajoute une dimension cocasse supplémentaire.


Pour ce qui est du reste du récit, cette fois Cassie doit affronter un ennemi qui n'existe pas concrètement, puisqu'il n'agit que dans les rêves, et de ce fait elle ne se voit pas capable de le mettre en échec.
C'est le geek qui met nos héros sur la voie de ce tueur, mais le lien qu'il fait entre l'enfant victime d'une strangulation et le "sleep-slasher" pour découvrir son identité est vraiment ténu, je ne sais pas si c'est volontaire pour parodier les films qui tirent des conclusions de nulle part, ou pour montrer que le personnage de Jason Michaels ne pense qu'à ses histoires de serial killers.
De toute façon dans Hack/slash jusque là, la partie qui clochait, c'était justement celle concernant les slashers, car il y manque de l'originalité, aussi bien concernant les meurtriers en eux-mêmes que leurs histoires.
Et évidemment, quand le tueur s'en prend à Cassie, contrairement à ses précédentes victimes, il ne la tue pas de suite, mais attend un peu pour jouer avec elle, juste le temps qu'il faut pour qu'il soit battu par un retournement de situation. Heureusement la façon dont il est vaincu a l'avantage d'être astucieuse.


La véritable catastrophe de cet épisode, c'est le dessin, particulièrement laid à mon goût. L'artiste ne semble pas capable de dessiner des personnages à distance, ils sont comme écrasés quand ils sont éloignés, et les traits de leurs visages se résument à quelque chose que je devine être une bouche, mais je n'en suis toujours pas sûr. Il y a une case en particulier où, pour l'ami de Jason, je n'ai pas réussi à discerner son nez de sa bouche, de profil, lorsqu'il exprime sa surprise. Parfois c'est un peu moins mauvais, c'est à dire que l'écrasement et le visage étrange font penser à un personnage de manga rétréci et énervé, mais ce n'est pas trop approprié et probablement pas voulu.
La main de Vlad dans une case est plus grosse que sa tête, et plusieurs personnages subissent des déformations temporaires similaires : Cassie qui a les lèvres qui ressortent, et d'autres parties de son corps comme son fessier et ses siens, mis en avant dans le dessin, deviennent tout aussi affreux ...
Il n'y a que la tenue dans le style de Masters of the universe, dont l'auteur est fan à en croire ses photos de figurines et dessins publiés sur deviantart, que revêt à un moment Cassie qui soit cool et l'embellit, quoiqu'un autre dessinateur l'aurait mieux réalisée ; il y a toujours cette petite touche grotesque même quand l'artiste essaye de créer des images épiques reprenant l'univers de He-man ou des Thundercats.


En réalité même du côté de la narration, pour une fois, cet épisode m'a paru faible. Seeley insiste par exemple de trop sur l'importance de Cassie pour Vlad ; un autre personnage dit qu'elle est tout pour lui, ce que l'on a déjà assez bien compris pour que ça n'ait pas besoin d'être répété.
Jusque là c'est le seul récit de Hack/slash qui n'ait pas été aussi bon que les autres ; il faut espérer que la suite s'améliore.

mardi 16 août 2011

Hack/Slash vs Evil Ernie [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateur : Aadi Salman
Date de parution : juin 2005

Avis sur le comic :
Il se trouve que la confrontation avec Chucky n'était pas le seul crossover compris dans le premier volume de l'intégrale de Hack/slash, puisqu'en guise de quatrième histoire de la série, il y a cette rencontre avec un autre comic book : Evil Ernie. Celui-ci m'était totalement inconnu, et c'est en lisant le verso de l'album que j'ai découvert que c'était un crossover aussi, sans quoi je me serais imaginé que le slasher de cette histoire était un autre personnage créé de toutes pièces et non déjà existant.
Heureusement pour ceux qui sont dans le même cas que moi, le smiley que porte Ernie et qui lui confère tous ses pouvoirs raconte les origines de son maître à une de ses dernières victimes, devenue zombie esclave sexuelle, mais bien entendu c'est à l'intention des lecteurs qu'il fournit ces informations. Il y a cependant des raccourcis, et le résumé est assez peu clair ; il a fallu que j'aille faire des recherches pour comprendre pourquoi Ernie tue "au nom de l'amour", alors qu'il a simplement rencontré la Mort, ce qui en réalité fait référence au personnage de Lady Death.


Si sur toute la série Hack/slash l'auteur reste le même, c'est à dire le créateur Tim Seeley, ce qui lui permet de connaître l'évolution de l'histoire globale et de faire des références, les dessinateurs varient souvent. Quelques fois Seeley lui-même s'occupe de retranscrire en images ce qu'il a rédigé, mais la plupart du temps il confie cette tâche à d'autres, et dans le cas présent l'honneur revient à Aadi Salman, qui a une façon de dessiner pour le moins particulière. Les traits bruts et nombreux, avec certains coups de crayons encore visibles en travers des cases, font beaucoup penser à un croquis qui aurait ensuite été hâtivement recouvert de pastel et de feutre. Cela donne une ambiance différente à l'histoire, et qui semble surtout correspondre au personnage très macabre d'Evil Ernie ; c'est en tout cas très spécial et il est difficile d'y adhérer de suite. De plus il y a certaines cases où on ne voit pas correctement, et d'autres où l'action n'est pas assez bien retranscrite pour comprendre ce qu'il se passe.
Il y a quand même des moments où cette confusion graphique, usant de divers outils de dessin et de colorisation qui ont agi en tous sens, n'est pas si mauvaise. La qualité du résultat de ce genre de travail est plutôt aléatoire, cela fonctionne plus ou moins bien, tout comme la beauté du personnage de Cassie varie, puisque dans certains dessins elle est embellie, et dans d'autres elle est nettement disproportionnée.
 
 
Concernant l'histoire, ce quatrième épisode confirme ce que les précédents laissaient penser : Tim Seeley va vite en besogne. Ce n'est pas tellement le cas de l'histoire en elle-même, quoiqu'il a tout de même été rapide pour en arriver déjà au premier crossover, mais plutôt l'avancée dans l'exploration des relations et sentiments des personnages.
Le récit aussi va vite, tout se déroule rapidement, et pourtant l'auteur s'applique tout de même à inclure ces moments clés entre ses protagonistes, ce qui peut être forcé par rapport au format court du récit, mais qui fonctionne, me concernant.
En deux pages seulement surgit une remise en question émotionnelle de Cassie et Vlad, et à la fin de la seconde page c'est terminé. On a toutefois eu le temps de jauger les sentiments entre eux, de voir l'un rejeter l'autre, qui est du coup blessé, puis vient la réconciliation, mais cela a suffit à me toucher, certainement parce que je suis déjà attaché aux personnages, que je perçois leur fragilité, et qu'il y a là une case où Vlad est dessiné juste comme il faut pour me sensibiliser.
L'envie de lire la suite est renouvelée.

mardi 9 août 2011

Hack/Slash : Comic book carnage [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateur : Federica Manfredi
Date de publication : Mars 2005

Avis sur le comic :
Ce n'est que le troisième numéro de Hack/slash, et pourtant il y a déjà une mise en abyme du media utilisé pour raconter les aventures de Cassie Hack, cette dernière se retrouvant avec Vlad dans un équivalent fictif du Comic convention, à savoir le "Whizzer convention". Comme c'était déjà le cas avec les deux premiers numéros, l'auteur avance vite en épuisant de suite des idées originales qu'il aurait pu réserver pour plus tard.
Numéro trois seulement, mais pour une convention factice, il y a quand même de vrais auteurs, qui ont accepté de prêter leur nom, d'être dessinés, et tués. Tim Seeley a déjà su s'entourer d'autres artistes comme lui, dont Robert Kirkman, dont il y a une citation au dos du tome 1 de l'intégrale.


Il est probable que pour ses collègues auteurs et dessinateurs, Seeley a pu les utiliser dans son histoire sans problèmes, mais pour des questions de droits certainement, le Comic con' ou d'autres comic books ne sont pas cités autrement que par des détournements ou des allusions. Il y a un pastiche flagrant de Sin city par exemple, mais autrement les personnages font des remarques générales sur des comic books, distribuant des clins d'oeil clairs à des cas qui existent dans ce domaine, et lorsque certains d'entre eux parlent de reprendre un personnage de comic de leur enfance dont les aventures relevaient du "goofy shit" pour le replacer dans un nouveau contexte plus sombre, il y a forcément de quoi penser à Batman, qui à une époque a surtout marqué pour sa série TV complètement grotesque avant que des années plus tard des artistes comme Frank Miller ne s'occupent de rendre bien plus pessimiste son univers.
Les influences de Tim Seeley sont quoiqu'il en soit beaucoup plus affichées, pour certaines directement désignées, que ce soit concernant le slasher avec Jason et Chucky qui sont cités, le comic book, ou le cinéma, avec une référence directe à Troma par l'intermédiaire de l'une de leur tromettes, ainsi qu'un pastiche de ce même genre de films d'horreur trash et idiot.
Ce qui est amusant par ailleurs, c'est que Vlad, dans le contexte du Whizzer con', est considéré comme quelqu'un en cosplay, et qu'il est comparé au Dr Satan de La maison des 1000 morts, ce qui ne vient pas à l'esprit de suite mais s'avère plutôt juste.
 

La qualité des dessins reste la même que pour Girls gone dead, puisque Federica Manfredi continue de s'en occuper, mais les couleurs paraissent plus fades, froides, et artificielles, et justement David Amici n'est plus le seul à s'en charger sur ce numéro.
L'histoire elle aussi est tout de même moins palpitante et moins drôle, mais le comic se lit toujours sans mal et il y a tout de même quelques avancées du côté des personnages.
Seeley se plaît à nous en montrer toujours autant de l'héroïne et à la faire dessiner en petite tenue, il profite d'avoir une femme comme personnage principal, même si c'est souvent sans raison qu'elle se retrouve en culotte et t-shirt ou dans le bain. Cela peut sembler abusif et l'auteur doit le faire avec un certain plaisir personnel, mais il est quand même possible de mettre cela en lien avec les règles du slasher movie, qui veut souvent que ses personnages féminins se dévêtissent. Ce qui y fait penser est le passage où Cassie en prend conscience et s'en sert pour attirer le tueur, comptant aussi embrasser quelqu'un, sans oublier de se mettre une perruque blonde, afin de faire penser à ces couples comme ceux d'adolescents dans Vendredi 13 qui nous confirment à chaque fois la validité de la règle "sex = death".
Dans ce cas-là, la situation est clairement recherchée pour placer une tension sexuelle impliquant Cassie, mais ce n'est pas gratuit, car en même temps que cela se réfère de façon amusante au slasher film, nous en apprenons un peu plus sur la condition émotionnelle de l'héroïne, apparemment peu habituée à faire ça et qui pourtant s'y met simplement pour faire son job, mais lorsqu'elle échoue en étant rejetée elle ne peut plus cacher sa gêne de jeune fille inexpérimentée.


Je m'intéresse vraiment à ce personnage dont la dualité serait bien rare dans la réalité : charmante mais trop bizarre, trop troublée, et trop restée à l'écart du monde normal pour avoir pris en main, ou même tout simplement avoir laissé exister, sa vie amoureuse.
Là encore, cela donne envie de lire la suite pour voir comment sont développés les protagonistes sur le long terme.

samedi 6 août 2011

Hack/Slash : Euthanized & Girls gone dead [Comic book]

Samedi dernier, lors du Comic Convention de San Diego, l'auteur et dessinateur Tim Seeley dévoilait le nom de l'actrice qui prendrait le rôle de Cassie Hack dans l'adaptation du comic book qu'il a créé : Hack/slash. Il s'agira de Brea Grant, déjà aperçue dans d'autres fictions mettant en scène des tueurs en séries, avec Dexter et le Halloween 2 de Rob Zombie. Elle aurait depuis longtemps affirmé son envie de jouer Cassie, et des photos d'elle en costume étaient déjà disponibles :


Elle ne fera que prêter sa voix dans une version animée de l'album My first maniac, qui semblerait être un projet à distinguer du film en live-action, dont nous n'avons jusque là aucune autre information.

C'est l'occasion de revenir ce mois-ci sur les premiers numéros de ce comic book dont les racines sont profondément ancrées dans le cinéma, et plus particulièrement dans les genres du fantastique et de l'horreur.
En France malheureusement, un seul volume est sorti, regroupant uniquement les deux premières aventures de Cassie et Vlad. C'est par cet album que je débuterai, mais en poursuivant avec tous les récits que l'on retrouve dans le premier volume de l'intégrale "Omnibus" publié aux Etats-Unis.


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateurs : Federica Manfredi et Stefano Caselli
Dates de publication : avril et octobre 2004
Résumé : Cassandra "Cassie" Hack n'a jamais pu s'adapter à la vie normale durant son enfance, mais sa vie bascula vraiment quand elle découvrit que sa mère tuait ses camarades de classe méchants avec elle. Depuis lors elle s'en prend à tous les slashers qu'elle rencontre, les exterminant avec l'aide de Vlad, une montagne humaine au visage difforme mais doué de bonnes intentions.

Avis sur le comic :
Les deux premières histoires parues sont les one-shots Euthanized et Girls gone dead, édités en France sous les titres complètement différents, mais non moins amusants par leurs jeux de mots et références, de La nuit déchiquetée et La main du saigneur.
On ne commence pas avec les origines de Cassie, contrairement à la première histoire de la série en elle-même qui a donné suite à ces one-shots et qui en révèle plus sur le passé de l'héroïne, mais on peut de toute façon considérer Euthanized comme posant les bases.
Dans un camp de vacances, un tueur en série sévit, et Cassie est là pour se déguiser en pauvre pom-pom girl innocente prête à être coupée en morceaux afin de mettre en échec le traqueur qui est en réalité devenu la proie. Avec le décor et le masque de baseball du meurtrier, inutile de dire à quelle fameuse saga de films d'horreur l'auteur fait d'emblée référence.


Hack/slash est, dès son principe, un comic qui a de quoi me plaire. Tim Seeley a visiblement baigné dans le cinéma d'horreur, et transpose ce qu'il a ingurgité sur un autre medium. C'est assez original de reporter le slasher, genre purement cinématographique, dans l'univers du comic book, mais en plus de cela l'auteur nous montre en quelque sorte les coulisses des films. Que se passe-t-il après que la "final girl", celle qui survit contrairement à tout son entourage, a vaincu le tueur ? Elle devient Hack, tueuse de tueurs. Et qu'arrive-t-il aux tueurs en dehors de ce qu'on voit dans les films où leurs actions se résument la plupart du temps à massacrer les jeunes avec tout ce qui se trouve à portée de main ? Ici on voit ce qu'il se passe à côté de ça, aussi bien dans le camp des tueurs revenus d'outre-tombe que celui des vivants, et concernant ces derniers, contrairement à d'habitude, nous avons deux seuls et mêmes héros, qui enquêtent afin de retrouver la trace des slashers et les anéantir, et non des personnages interchangeables entre chaque suite de film.
On ne peut donc pas dire que Hack/slash est un slasher en BD, mais il offre une alternative intéressante pour les amateurs de ce genre de films.


Avoir une héroïne fixe comme Cassie Hack est très plaisant aussi, surtout qu'elle incarne en quelque sorte le rêve des fans de slashers. Sorte d'anti-Jamie Lee Curtis ou Heather Langenkamp aux airs innocents, Cassie est une fille sexy au look gothique, avec une batte à clous et une petite tenue pour, je suppose, être à l'aise quand il faut péter la gueule aux psychopathes ; et elle assume son côté asocial, ce qui la sépare du commun des mortels et en fait un personnage cool qui se démarque.
Avec elle il y a Vlad, un gros type encore plus costaud que Kane Hodder, équipé de hachoirs grands comme des machettes, et portant un masque en permanence sur son visage, avec la lanière s'étant carrément enfoncée dans son crâne, ayant sûrement laissée sa marque au fil du temps, ce qui n'est pas sans rappeler la tête de Jason dans l'épisode 9 de la saga.
Très tôt déjà, on en apprend assez sur les personnages pour s'attacher à eux, même si ça ne passe que par quelques questionnements que l'un lance à l'autre. Nous prenons connaissance dans le premier one-shot de ce qui motive Cassie, et dans le second on s'attaque déjà à ses sentiments, et ce qu'elle ressent en étant à part. On se rend compte que rien qu'entre le tome 1 et 2, il y a déjà de quoi faire référence au récit précédent, avec le personnage de Vlad qui fait allusion, simplement par l'usage d'un terme particulier, à ce qu'ont vécu précédemment les personnages.


En effet, on va déjà si loin dès le début, et d'après ce que j'ai vu jusque là Hack/slash n'est pas un comic qui fait dans l'économie mais balance rapidement tout ce qui peut relancer l'intérêt avant même qu'il n'ait été perdu. C'est ce que j'ai comme impression également quand je vois que dès la seconde histoire on s'aventure dans un univers particulier au lieu d'en rester au slasher simple, comme l'auteur aurait pu le faire un peu plus longtemps, puisque dès Girls gone dead nos héros sont transportés sur la plage durant le Spring break, avec ces fêtes qui sont une allusion directe au "Girls gone wild".
Il faut juste qu'à ce rythme là le comic ne s'épuise pas trop vite, mais je suis confiant, surtout que l'avenir paraît prometteur : je sais déjà qu'il y aura une escapade dans un monde façon "Archie", et un crossover avec Chucky.
Hack/slash est un comic très divertissant ; il contient de l'humour, de la violence, et des héros sur lesquels je veux de suite en savoir plus. Et puis un comic qui blague sur les règles des slashers et la distinction avec les tueurs normaux, qui fait référence à pleins de films de façon plus ou moins directe depuis des caricatures de personnages d'Hellraiser et de Freddy à une allusion plus subtile à Carrie, qui cite Linnea Quigley et qui fait apparaître un sticker Troma sur l'ordinateur de l'héroïne, m'est forcément attachant d'emblée.


Pour parler de l'édition française de Hack/slash, j'excuse ses traductions approximatives, (quoique se tromper dans l'orthographe du nom de l'héroïne est assez grave) car il y a des compléments bien sympathiques. Tout d'abord une liste de films et de musiques avant chaque histoire ; je sais que dans le premier cas c'est en fonction des références, mais pour les chansons je ne sais pas si c'est parce que les répliques des personnages font allusion aux paroles ou non, ou alors si c'est seulement pour l'ambiance. J'ai en tout cas écouté les quatre titres donnés juste avant Euthanized, et il n'y a que "Kill'em all" qui m'ait plu.
Pour Girls gone dead, les chansons étaient plus compliquées à trouver, mais parmi elles j'ai apprécié "Trash" d'Alice Cooper.
En fin d'histoire, il y a des dessins bonus, à savoir des pin-up déjà présents dans les comics originaux, ou des croquis. Il est cependant absurde de retrouver des images qui sont simplement des agrandissements tirés de ce qu'on vient de lire, et aussi des dessins de personnages qu'on ne connait pas encore, et qu'on ne connaîtra sûrement pas si on s'en tient aux publications françaises. En même temps, je me demande si ça ne prouve pas que l'éditeur Wetta était un peu conscient qu'il risquait de ne pas aller bien loin dans la série, pour divulguer dès le départ des images qui correspondent normalement à des histoires à venir ?
Et parmi les choses qu'on verra encore moins dans nos contrées, il a la pièce de théâtre Hack/slash : Stagefright.
Dans le même genre d'infos insolites, il faut aussi savoir que Cassie fait partie des Suicidegirls, et elle a sa propre page sur le site.