mercredi 12 octobre 2011
The human centipede (First sequence)
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Tom Six
Année : 2009
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Ashley C. Williams, Ashlynn Yennie, Akihiro Kitamura, Dieter Laser
Résumé : Deux jeunes femmes en voyage en Allemagne se rendent à une fête, mais leur projet se voit gâché par un pneu crevé. Au milieu de nulle part, elles cherchent à contacter un dépanneur, et trouvent une maison isolée depuis laquelle elles comptent téléphoner. Mais la demeure n'est pas située en pleine forêt pour rien, son propriétaire est un ancien chirurgien qui préfère garder secrète son expérience. Il compte créer une chenille humaine, et vient de se trouver deux nouveaux cobayes.
Avis sur le film :
Alors qu'on pourrait croire le contraire, lorsque j'ai vu le trailer pour The human centipede, ça ne m'avait pas intéressé de regarder ça, car j'y voyais un de ces films qui misent tout sur une idée-choc très forte pour attirer le public, et se reposent en quelque sorte sur leurs lauriers, en n'apportant rien de plus une fois posé le concept de base.
Le buzz a pris de l'ampleur ensuite, mais je n'étais toujours pas intéressé.
A la même époque, il y avait A Serbian film, et j'avais l'impression que les deux étaient présentés en duo comme les nouveaux films complètements malades à voir. A ce que j'ai lu sur le forum Nanarland (section cinéma non nanar), ils avaient même été présentés ensemble pour une projection presse. Je me demande encore si à une époque, quelqu'un a eu la folle idée de les sortir en salle chez nous, à moins que ça se soit passé dans un autre pays.
J'ai choisi de voir A Serbian film, qui avait l'air plus intense ; The human centipede me semblait plus cheap, et visant surtout les âmes sensibles qui n'y connaissent pas grand chose au cinéma d'horreur et s'excitent dès qu'il y a un truc qui sort de l'ordinaire.
Des phrases amusantes sur IMDB du genre "Who's eating more poo, the audience or the actors?" me confortaient dans mon avis.
Plus récemment, j'ai été lassé de voir toutes ces news sur The human centipede 2, et la nouvelle affiche a été le déclencheur qui m'a poussé à voir le 1.
On peut voir une certaine symbolique dans la scène d'introduction : nous avons d'abord un traveling sur l'autoroute, mais la caméra s'en détache pour filmer une petite route à part, représentation de ce film qui veut sortir du lot mainstream ? Et ce rai de lumière passant à travers les arbres pour atteindre la voiture du chirurgien, est-ce un hasard ?
Je cherche peut-être un peu pour rien, le film ne semblait pas de prime abord bien malin : le type qui fait défiler les photos de son "doggy centipede" de sorte à ce que le spectateur voie une évolution, par exemple. Et puis il y a ces redondances du cinéma d'horreur, comme le vieux étranger qui passe par là et qui, comme par hasard, est un pervers, ou la classique maison perdue en pleine forêt.
Plus tard, une des femmes m'a semblé sotte, car plutôt que de courir chercher les secours, elle traîne le corps de sa copine très lentement et en expirant fortement sous l'effort, alors que le docteur Heiter est encore quelque part dans les parages.
Le plus inapproprié est le plan où le médecin lèche le sang par terre, vers la fin du film, ce qui m'a déçu car jusque là tout était si bien.
Dans le même genre, il y a la jouissance du médecin quand il injecte l'anesthésiant à sa victime, comme si c'était une domination devenue sexuelle, mais j'ai apprécié ce détail.
Et dans les petites attentions plaisantes, il y a les deux amies qui se serrent la main une fois qu'elles font partie du mille-pattes, trouvant là une façon de se soutenir sans ne pouvoir rien dire.
Effectivement, malgré des débuts un peu trop stéréotypés et les mauvaises préconceptions que j'avais sur le film, celui-ci a été une surprise.
Tout ne se résume pas à l'élaboration du mille-pattes humain, il y a suffisamment d'éléments d'intérêt avant et après.
La présentation de la transformation était pourtant un moment fort : quand le docteur Heiter expose son plan à ses sujets à l'aide d'images projetées sur un écran, on voit que tout est parfaitement prévu, il a pensé à tout ; c'est génial. En plus de cela, à l'hilarité que peut provoquer ce projet de malade, s'ajoute la terreur, avec la torture qu'est la présentation, sous forme d'exposé qu'on pourrait faire à l'école, de cette transformation, à ceux qui vont en faire les frais. Ils crient, ils se débattent, alors qu'ils ont chaque membre lié à un lit d'hôpital. Rien que cette position est désagréable et affreuse vu la situation.
C'est ce mélange d'horreur et de plaisir que j'ai déjà trouvé délectable.
Plus d'une fois, le film m'a fait frémir, par dégoût et/ou amusement.
Moi qui n'aime pas les piqûres et qui me souviens encore des perfusions qu'on m'a fait, dont je détestais rien que l'idée d'avoir un truc planté dans le bras comme une extension qu'on devait trimballer partout avec précaution, j'ai été bien ébranlé par la scène où une des filles arrache sauvagement sa perfusion, s'entaillant au passage.
C'est fou, mais j'ai stressé pour elle lors de la poursuite dans la maison. En plus son sang coulait. Une fois dans la piscine, j'avais carrément peur car je m'attendais à ce qu'elle se prenne l'aiguille de tranquillisant dans l'œil. C'est ce qui pouvait arriver avec le caractère imprévisible de ce fou furieux de chirurgien, mais aussi le risque qu'il vise mal. La fille se retrouve piégée dans l'eau, sa seule façon de s'échapper, un bref instant seulement, c'est de plonger. Et elle le fait, elle saisit cette occasion d'avoir l'illusion pendant un moment de pouvoir fuir l'inévitable. Mais là encore, sous l'eau, on voit toujours le docteur avec son fusil ; il pouvait encore tirer, et la flèche aller on ne sait où. Je m'attendais à voir une munition arriver soudainement pour crever l'oeil de cette pauvre femme.
Et ce vicieux de chirurgien, il actionne le volet qui vient recouvrir la piscine. Et il raconte qu'il va faire à cette inconnue la même chose qu'avec un de ses chiens qui, sait-on pourquoi, a voulu échapper à l'opération au dernier moment, à savoir qu'il va la placer au milieu du mille-pattes.
Le docteur Heiter dit "I hate human beings", ainsi on se demande pourquoi il passe avec douceur ses doigts dans les cheveux d'une des captives pour la réveiller. Ce que je m'imaginais est confirmé plus tard, c'est-à-dire qu'il commence à voir les trois êtres humains choisis pour son expérience comme des animaux, enfin, plutôt "un" animal.
"My sweet centipede", dit-il avec tendresse plus tard, caressant son nouvel animal de compagnie.
Il le dresse comme un chien, et les trois membres du centipede se voient obligés de se soumettre, car ils sont en position d'infériorité, et ne peuvent pas s'échapper ou se défendre. La punition est rude également, par exemple, mécontent de ne pas pouvoir dormir à cause des gémissements, le docteur a l'idée de faire subir une nouvelle opération au mille-pattes pour lui retirer les cordes vocales.
Le maître ne connaît pas le nom de chaque personne qui constitue son centipede, et en fait il s'en fout, la dernière il la nomme "end section", et après tout autrement ce serait comme si on donnait un nom à la patte arrière gauche de son chien, non ?
The human centipede est dérangeant par son sujet, mais bien plus horrible que je l'imaginais, car c'est viscéralement qu'il s'attaque au spectateur, faisant ressentir la souffrance de la chair de chacune des victimes.
C'est déjà douloureux de s'imaginer trois personnes se mouvoir en étant reliées "ass-to-mouth" (nouvelle définition du terme), mais le film nous montre aussi comment faire monter un escalier à un human centipede.
Normalement, il y a un truc qui cloche dans le plan du docteur, et c'est le fait que sa créature est polycéphale, chaque corps relié ayant sa volonté propre et dirigeant chacun deux paires de membres. Malgré tout, il faut qu'ils trouvent une solution pour faire passer des indications de mouvements et de directions. C'est compliqué pour deux des personnes parce qu'elles ont un cul dans leur bouche, et pour la troisième parce qu'il est un japonais qui ne parle pas la même langue que les deux américaines qui lui collent au cul.
Je me suis fait la réflexion vers le milieu du film, mais The human centipede est un film d'horreur moderne efficace avec une musique très effacée (je le voyais comme un défaut au départ), pas de jump-scares merdiques, et relativement peu de sang. Je n'attendais pas du tout cela de ce film, mais il marque vraiment la différence avec tout ce qui m'exaspère dans la plupart des long-métrages d'horreur de nos jours, qui croient qu'il faut toujours en faire des tonnes pour surpasser les autres, mais en utilisant les mêmes vieux procédés.
The human centipede va plus loin, mais sans nous balancer de gros trucs en pleine face ou nous briser les tympans ; il va plus loin en s'en prenant au spectateur à un autre niveau, et j'ai aimé la façon dont il m'a fait me sentir mal.
J'ai plutôt hâte de voir le 2 maintenant.
PS : Comme je m'en doutais, il n'y a rien à voir avec A Serbian film. Les deux films n'ont pas le même but.
Bande-annonce VO :
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire