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mardi 18 octobre 2011

Red state


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Kevin Smith
Année : 2011
Genre : Thriller / Horreur
Acteurs principaux : Michael Parks, John Goodman, Kyle Gallner, Kerry Bishé
Résumé : Trois jeunes pensent avoir trouvé un bon coup sur internet, et ils se rendent à un lieu de rendez-vous où il s'imaginent avoir droit à une partie à quatre avec une femme, sans se douter qu'ils tombent dans le piège d'un groupe de fanatiques réligieux.

Avis sur le film :
J’aurais pu voir ce film à Cannes.
Evidemment à l’entrée de la salle, ils se préoccupaient plus de contrôler si vous aviez un badge d’acheteur, plutôt que du nombre de fois que vous aviez vu Clerks.
Certes en arrivant au festival, je n’avais aucune idée que le dernier film de mon réalisateur fétiche y serait projeté, et pourtant j’avais dans ma valise son livre "My boring-ass life" que l'on m'avait offert, et je pense que c’est assez significatif.
J’étais allé à Cannes sans trop me soucier de la programmation, je ne savais même pas si je pourrais aller au Marché du film, et avec le nombre de projections supplémentaires que cela comprend, je n’aurais de toute façon pas pu tout vérifier. J’y étais allé en me disant que je déciderai sur place quels films j’irai voir. Mais le premier jour, en patientant dans la file d’attente pour Porfirio, quand pour passer le temps j’ai lu le programme du Marché du film et y ai vu qu’il y avait Red state, c’est devenu LE film à voir.
Heureusement, m’étais-je dit plus tard, qu'à ce moment là je n’avais rien eu d’autre à faire que de consulter ce programme. Et heureusement que, le lendemain, j’ai pu constater qu’il fallait des invitations pour se rendre à une séance du Marché.
J’avais donc essayé d’en obtenir une pour Red state le matin de la projection, seulement bizarrement on en obtenait moins facilement que pour Yakuza weapon ou Birthday (ne cherchez pas ce dernier sur google, on n’en trouve aucune image, et ça me surprendrait si un jour un éditeur ose sortir ce truc en DVD).
Je n’ai plus eu qu’à souhaiter que je puisse accéder à la salle une fois en face, peu avant la séance. Pour ne pas m’ennuyer en attendant, j’étais allé voir Birthday. Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’à mon retour il y avait plus de gens qui voulaient entrer que la petite salle d’une quarantaine de places passant Red state ne pouvait en contenir, sachant en plus que des acheteurs étaient déjà entrés.
Et il fallait ce fichu badge bleu pour accéder à la projection. Même la presse n’avait pas la priorité pour rentrer.
J’ai patienté, mais bien sûr, contrairement à l’abominable Birthday, qui n’avait pas non plus attiré une telle foule, personne n’est sorti au bout de cinq minutes. J’ai eu beau attendre 30mn après que la projection ait commencé, même là, alors qu’il ne restait plus que moi et un homme qui avait demandé en blaguant lorsqu’il était arrivé « donc si les 5 personnes devant moi meurent, je peux entrer ? », et que deux personnes dans la salle sont sorties, je n’ai pu voir les deux tiers restants de Red state car c’est à ce moment là que l’ouvreuse m’apprit que, même là, il me fallait un badge ou une invitation. Et la femme représentant la société qui organisait la projection du film, et que j’avais vue tenir des invitations lorsqu’elle était encore là, était désormais partie.
Donc deux acheteurs sont passés devant moi et sont entrés à ma place.

 
J’étais bien entendu dégoûté, mais finalement pas tant à cause du film lui-même, mais parce que je m’étais fait avoir ainsi.
Je voulais vraiment voir Red state, mais surtout parce qu’il s’agit d’une œuvre de Kevin Smith, car le film en lui-même ne se présentait pas si bien. Le réalisateur du mythique Clerks a pas mal déconné ces temps-ci, il a cassé du sucre sur le dos de Bruce Willis qu’il avait fait jouer dans Cop out, et s’était mis en tête que si ce dernier film avait été autant démoli par la presse, c’était parce que les critiques peuvent assister à des projections sans avoir à payer et, ainsi, n’ont aucune considération pour ce qu’ils vont voir. Il n’est pas venu à l’esprit de Smith, un peu comme Eli Roth avec son Hostel, que son film était simplement mauvais, et même au point qu’il s’agisse du seul qui fasse une grosse tache bien sale sur sa filmographie.
Donc Smith a annoncé qu’il arrêtait sa carrière de réalisateur, mais qu’avant il allait distribuer Red state lui-même, ce qui explique que le film n’ait été présenté que de façon éparse à travers les Etats-Unis, lors de projections spéciales ou dans des festivals.
Il a donc fallu que j’attende qu’il soit disponible en vidéo à la demande pour voir ce film dont les avis qui ont suivi les premières projections m’ont encore plus inquiété, déjà que l’idée que Kevin Smith se mette au film d’horreur me semblait une mauvaise chose.

 
La nouvelle affiche précise "An unlikely film from that Kevin Smith", comme pour nous dire que, non, on ne s'est pas trompé, c'est bien du même Kevin Smith qu'on parle.
C'est sûr que ça change de ce qu'il fait d'habitude, c'est recherché, on voit que Kevin Smith a voulu se détacher autant que possible de ce qui peut être mis en lien avec sa notoriété. Il donne l'impression de vouloir repartir de zéro, et faire comme s'il était un amateur.
On retrouve pourtant de nombreuses têtes connues, même si ce n'est pas dans les rôles principaux dans tous les cas : Michael Parks (le sheriff McGraw des films de Tarantino et Rodriguez et qui, ironiquement, a joué Adam dans La Bible de John Huston), Stephen Root (Milton dans Office space, film culte aux USA), Patrick Fischler (Mulholland drive), Damian Young (Californication), Kyle Gallner (remake de Les griffes de la nuit), et pour les habitués de Smith, Betty Aberlin (une nonne dans Dogma, déjà), et Jennifer Schwalbach Smith, même si le réalisateur s'est détaché de ses acteurs habituels les plus connus. Pas de Jay & Silent Bob, bien entendu.
L'intention de Kevin Smith n'en est pas moins claire, dès les titres du début qui auraient pu être faits sur Windows movie maker, ensuite dans le film la caméra tremble, l'image est grisâtre, tout fait amateur. Le chaos du montage qui rend certaines images difficiles à discerner, et la cohue des paroles qui s'accumulent trop vite participent aussi à donner un air de cinéma pris sur le vif comme le ferait quiconque avec une caméra DV à la main qui filmerait le réel.
C'est cette impression que cherche à donner Smith, même si on sait que c'est de la fiction, et on n'arrive pas non plus à nous donner l'illusion du contraire.
La scène de classe me fait penser à celle de Scream 2, dans le sens où j'ai ressenti exactement la même facticité. La prof se montre familière et se permet de blaguer plusieurs fois avec les élèves, ces derniers prennent des libertés durant le cours et leurs réflexions personnelles du genre "they're assholes" sont prononcées à haute voix de façon à devenir le sujet sur lequel l'enseignante dérive. On ressent trop fortement que tout est écrit, avec pour intention précise d'amener à un but unique : expliquer aux spectateurs qui est ce fameux "Abin Cooper".
Et il faut savoir que tout cela s'enchaîne très rapidement, en moins de deux minutes peut-être, ce qui rend encore moins crédible ce qu'on voit.
Evidemment, dans la scène d'après, quand les trois jeunes s'imaginent aller se taper un coup qui, comme par hasard, se trouve justement près du lieu où Abin Cooper habite, il n'y a aucune surprise.

 
Alors que jusque là, Kevin Smith avait toujours fait le plus simple possible dans sa mise en scène, dans Red state il y a des partis pris pour certains plans, ce qui est complètement inédit avec ce réalisateur. Il essaye de nouvelles choses, des caméras fixées face à un comédien, des plans un peu plus construit, etc...
Mais à vouloir donner plus de style à sa réalisation, des fois il s'égare ; je prends pour exemple ce flashback inutile quand le sheriff parle de son accident, qui ne nous montre que les images qu'on a déjà vu juste quelques scènes auparavant. Ca fait croire que Kevin Smith est revenu en arrière non pas seulement en donnant l'air de faire un film un peu fauché, mais aussi par rapport à sa mise en scène, qui fait des erreurs qu'on ne trouverait pas dans une réalisation qui se trouverait dans la moyenne.
Enfin, ce flashback est inutile mais relève surtout du cliché, et il y a bien pire que cela, je pense à cet irrespect de la règle des 30° vers la fin du film, où l'on voit John Goodman en gros plan et soudain on a l'impression que l'image saute, et que le décor derrière lui n'est plus le même, alors que la caméra a juste légèrement changé de position. Kevin Smith n'ayant jamais vraiment suivi de formation pour être réalisateur, peut-être qu'une fois qu'il veut perfectionner son travail il en oublie des choses, comme de bouger suffisamment la caméra sur le tournage pour le bien du montage après. J'allais dire "La faute est peut-être aussi celle du monteur", mais c'est Kevin Smith aussi. Je me demande pourquoi il n'a pas inséré un contre-champ entre les deux plans, pour que le raccord passe.
Au moins, durant la séquence du monologue, Smith sait comment monter et varier les plans pour éviter la lassitude.

 
J'ai tendance à favoriser des œuvres dès qu'il y a un message fort, et subversif. Parfois il en suffit d'un seul suffisamment puissant pour me faire carrément adorer.
Dans Red state, ce message arrive avec le monologue de Michael Parks.
Seul Kevin Smith pouvait faire ça, à ma connaissance c'est le seul cinéaste qui croit en dieu, qui connaît bien la Bible, mais qui a un regard sérieusement critique envers la religion et qui ose placer ses reproches envers cette institution dans ses films.
Des gens ont manifesté pour cette comédie qu'est Dogma, et si Red state avait été diffusé de façon courante, je me demande à quel point certains en auraient été retournés.
Le personnage d'Abin Cooper est quelqu'un qui lui aussi connaît par cœur les textes saints, mais en a une vision pervertie. Et en même temps, même si ce qu'il prône va à l'encontre de ce qui est politiquement correct ou sain, il y a une logique dans la vision qu'il a de Dieu, il a les preuves pour soutenir ce qu'il pense, et il justifie ce qu'il fait par des passages qui sont tout simplement dans la Bible, ce qu'aucun chrétien ne peut contester.
Et évidemment ça requiert une bonne connaissance des textes religieux pour faire ça, donc heureusement que Kevin Smith est là.
Je m'étais dit que l'explication de Cooper sur son droit à tuer les homosexuels, s'appuyant sur le fait qu'il les voit comme des "insectes", était facile, mais finalement là aussi il s'appuie sur la Bible.
Sa justification pour le piège sur internet est plus faible, mais elle est soutenue par cette idée géniale : "sheeps among wolves".
On croit qu'il y a une faille dans leur système de pensée quand l'un des leurs meurt, mais là encore le culte a dans ce cas-là une justification. Elle fait d'ailleurs penser à celles que peut trouver un prêtre normal quand il doit expliquer pourquoi quelqu'un de bon a été emporté prématurément, et faire en sorte que ça n'entre pas en contradiction avec l'idée qu'un comportement en adéquation avec la religion protège de la colère de Dieu.


J'aime les films d'horreur. J'aime Kevin Smith. C'est pour ça que le mélange des deux m'effrayait.
Je m'inquiétais pour la partie "épouvante", Smith n'étant pas connu comme un amateur de ce genre. On connaît tous des gens qui y sont extérieurs et qui en ont une vision corrompue, croyant assister à quelque chose de fabuleux là où ça a en réalité été déjà fait des centaines de fois. Je craignais que Smith fasse pareil en réalisant son film. En fait pas du tout, il échappe à tout ça, à part peut-être quelques effets en CGI ; mais aussi après tout Red state est plus un thriller qu'un film d'horreur.
Et par la suite, le réalisateur de Clerks offre un spectacle intense et très pessimiste.
Face aux fanatiques religieux, il place des agents du gouvernement, qui eux sont également montrés sous un jour peu favorable.
Ils ne sont pas là pour incarner le bien face à des fous de Dieu qui tuent les pécheurs. Smith ne place dans son film aucun jugement qui soit supérieur aux deux groupes.
Vers la fin, quand on croit venir voir l'Apocalypse, j'aurais aimé voir Dieu sortir des cieux et foudroyer Cooper et sa famille, ça aurait été un WTF hilarant, mais on n'y a pas droit. Il n'y a aucune intervention divine ou venant tout simplement d'une force supérieure pour dire qui a raison et qui fait ce qu'il faut, si jamais c'est le cas d'un des deux groupes. En tant que personne "censée" du 21ème siècle, on se dit que Cooper et compagnie se trompent, mais par rapport à qui et à quoi ? Par rapport à la Bible par exemple, ils ne sont pas tant dans l'erreur.
Je pense que la confrontation entre les fanatiques et les représentants du gouvernement cherche simplement à ne donner raison à personne, ce qui ne veut pas dire non plus que la raison ne se trouve nulle part ; et c'est bien plus fort que si Kevin Smith avait pris position de façon manichéenne.

Red state n'est pas exempt de défauts, mais je l'ai trouvé puissant.

Teaser VO :
C'est la première vidéo parue, autant dire qu'on ne comprenait rien à ce qu'on voyait. En ayant vu le film, ça aide un peu.


Bande-annonce VO :

mercredi 13 avril 2011

Scream 3


Fiche du film :
Réalisateur : Wes Craven
Scénariste : Ehren Kruger
Année : 2000
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox
Résumé : "Stab 3" s'apprête à être réalisé, il s'agit de la nouvelle suite du film inspiré des meurtres de Woodsboro, mais le tournage est interrompu par de nouvelles manifestations d'un tueur en série. Non seulement il s'en prend aux survivants des massacres antérieurs, mais il s'attaque aussi aux acteurs de la version cinématographique.

Avis sur le film :
Scream 2 avait obtenu un plus gros budget que le 1, et avait rapporté un peu moins, mais le bénéfice était suffisamment gros pour qu'un épisode trois soit réalisé, déjà prévu alors même que Kevin Williamson écrivait le second film. Pour cette autre suite, il était aussi prévu pour l'écriture, mais fut remplacé par un autre.
De quoi placer le second retour de Ghostface sous de mauvaises auspices, puisque Wes Craven a failli ne pas être de la partie non plus, mais accepta de revenir au poste de réalisateur lorsque le studio Miramax accepta de lui laisser les commandes pour la comédie dramatique La musique de mon coeur, un de ses seuls films à ne pas être liés à l'épouvante.


Contraitrement aux slashers des 80's où les protagonistes changeaient sans cesse car leur durée de vie était très limitée, la trilogie Scream a ses figures récurrentes, et la plupart du temps ce sont les nouveaux venus qui meurent ; cela permet déjà d'intéresser rien qu'en montrant au public ce que sont devenus les héros. Avec ce troisième épisode, la saga étend son univers propre en même temps qu'elle y fait allusion, se basant sur ce qu'avaient bâti les précédents films, ce qui fonctionne comme des clins d'oeil aux spectateurs fidèles qui comprennent de suite les indices habilement placés dans le scénario concernant ce qui est arrivé à un protagoniste depuis la dernière fois. Cotton a réalisé son rêve de célébrité, Sidney est enfin traitée comme une personne traumatisée qui est sûrement dégoûtée du reste du monde et de l'idée d'avoir un petit-ami, bien qu'elle ait trouvé un moyen de ne pas totalement se couper du monde, et Dewey travaille sur le tournage de "Stab 3". Par contre, Gale n'a pas progressé mais régressé, la voilà aussi égoïste qu'avant, visiblement pour que le troisième film présente de nouveau une évolution positive en elle, sans quoi il y aurait eu un enjeu en moins. Globalement, les personnages principaux sont fidèles à ce qu'ils étaient , et ce n'est pas là que le changement de scénariste se remarque.
Ehren Kruger fait ce qu'il peut pour imiter Kevin Williamson, et reprend les caractéristiques que ce dernier avait attribué aux deux premiers films, comme le fait que l'introduction rentre directement dans le vif du sujet. Elle n'est pas aussi forte qu'auparavant, mais a le mérite de présenter un plan machiavélique du tueur, et de surprendre en assassinant d'emblée un personnage important, le retirant immédiatement de la liste des suspects dont il faisait partie depuis l'épisode 1.


Si Scream 3 s'appuye beaucoup sur ce qui avait été établi par ses deux prédécesseurs, il en subit aussi les choix scénaristiques qui rendent difficile la création d'une autre suite. Comme l'évoquent les acteurs de "Stab 3", la mort de l'un des personnages cruciaux dans "Stab 2", Randy, a mécontenté les fans, et en plus de cela il était celui amenant la plupart des réflexions pertinentes sur le cinéma d'épouvante, c'est à dire la base même de la saga. Le film trouve une autre solution pour nous plonger dans le même milieu : donner une place plus importante dans l'intrigue au tournage des "Stab", dont le premier épisode était déjà apparu dans Scream 2. Cette fois nous nous intéressons à la critique du cinéma d'horreur de série B, car c'est clairement dans cette catégorie que se place "Stab 3", depuis l'intérieur, avec le point de vue des cinéastes et des acteurs. Il y a des plaintes de leur part concernant la traditionnelle scène de douche injustifiée, concernant les personnages accessoires destinés à mourir, ou les trop nombreuses modifications du script ; mais aussi l'introduction dans l'intrigue des problèmes survenus durant les tournages de Scream 1 et 2, voire même du 3. Le réalisateur fictif se plaint d'avoir à faire de l'horreur avant de pouvoir s'occuper de sa comédie romantique, et les différentes versions du scénario de son slasher, écrites afin que, comme dans la réalité, la fin ne soit pas dévoilée sur le net, trouvent dans le récit une fonction servant au suspense.
Randy ressurgit néanmoins, le scénariste voulant sans aucun doute réparer l'erreur du second opus qui l'a mis dans l'impasse, mais le moyen de faire réapparaître cet ancien protagoniste est grotesque, invoquant le personnage de la soeur que l'on n'a jamais vu avant et qui vient apporter une cassette que son frère cinéphile a enregistrée avant sa mort, en prévision d'une troisième attaque de Ghostface. La scène échoue à être émotionnelle par le ridicule du dispositif pour faire revenir de l'au-delà un défunt, et ce dernier ne livre même pas de bonnes remarques sur les épisodes trois conclusifs, certaines des règles qu'il cite pouvant s'appliquer tout simplement à certaines sagas d'horreur entières telles que Vendredi 13 ou Les griffes de la nuit.


Scream 3 n'a plus tellement à dire sur le slasher, surtout que tout ce qui pouvait être évoqué se trouve dans l'original et sa suite, l'un et l'autre se complétant, et au delà d'un épisode deux il n'y a plus réellement de règles à dégager, quoiqu'en dise ce film de Wes Craven.
Le propos a toujours été l'essentiel dans cette saga, car du côté du traitement plus classique du film d'horreur, la série n'est pas connue pour ses frayeurs ou pour son gore, le sang ayant même diminué au fil des années. Ce nouvel épisode s'abaisse même à tenter d'effrayer par des procédés si faciles qu'ils en sont depuis longtemps devenus honteux : l'utilisation du cauchemar, et de personnages apparaissant sans prévenir à l'écran.
Pendant un moment, le film divertit par la confrontation des héros à leur doubles de cinéma, quelques décès cruellement inventifs, et des caméos, dont celui de Carrie Fisher et de Jay et Silent Bob, faisant suite au jeu de réponses entre Kevin Smith et Craven, l'un ayant placé Clerks dans Scream, l'autre ayant fait jouer son collègue dans une de ses réalisations se déroulant aussi, en partie, dans les studios de Miramax. Ces apparitions sont placées trop gratuitement, bien qu'elles fassent forcément plaisir à voir, mais pendant ce temps le scénario se dégrade au fur et à mesure que l'intrigue se développe pour dévoiler où on veut en venir.
Comme pour tout nouvel ajout non prévu, Scream 3 essaye désespérément de se lier à ses prédécesseurs, mais n'y parvient pas correctement. Ce qui était affirmé dans le premier épisode est remis en question, et des faits antérieurs sont inventés afin d'explorer ce qui jusque là n'était nullement porteur de mystère, et pas même évoqué ; en cela le film reprend un principe vu ailleurs, comme dans certaines suites d'Halloween, mais n'a pas assez de recul et prend au sérieux, et non plus avec ironie, cette histoire de passé trouble dissimulé dans la famille de Sidney.


Le besoin de trouver un tueur, quel que soit les moyens employés, se ressent encore plus dans ce Scream 3. Malgré des bonnes idées toujours présentes et des références toujours plaisantes au cinéma, cet épisode est celui de trop, n'ayant plus que peu à offrir par rapport au principe qui était la base de la saga, et le faisant tout de même, en dépit des incohérences qu'entraîne le scénario qui sert à disposer ces quelques trouvailles.

Bande-annonce VF :

vendredi 25 mars 2011

Clerks : The lost scene [Court-métrage]


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Kevin Smith
Année : 2004
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Joey Lauren Adams

Avis sur le film :
The lost scene fait référence à une scène qui devait se trouver vers le milieu de Clerks, lorsque Dante et Randal se rendent à l'enterrement de Julie Dwyer. Si l'ellipse dans le film entre l'entrée et la sortie du funérarium semble tout à fait naturelle, le script de départ contenait le récit de ce qu'il se passait à l'intérieur du bâtiment, mais la scène n'avait pas été filmée faute de moyens.
Elle avait été révélée en 1998 sous la forme d'un comic book, mais avec la sortie du DVD Clerks X pour les 10 ans du film, une version en dessin animé dans le même style visuel que celui de la série a été réalisée pour cette "scène perdue".


Randal est le même salaud qu'il était, Dante est toujours aussi précautionneux ; le film nous fait retrouver des personnages tant appréciés et nous ramène des années en arrière d'une des seules façons possibles maintenant que les acteurs ont vieilli, mais sans oublier tout ce que Kevin Smith a fait depuis sa première réalisation. Il n'y a certainement pas de cinéastes plus auto-référentiel que lui, Jay & Bob contre-attaquent étant le sommet des allusions au View Askewniverse, mais The lost scene ne fait pas exception à la pratique habituelle de Smith. Le réalisateur reste fidèle à son script originel mais rajoute quelques éclaircissements sur des évènements survenus dans Mallrats, une référence visuelle au Jesus de Dogma, et quant à l'apparition d'Alyssa, elle prend un sens nouveau dès lors que le spectateur a vu Chasing Amy.
L'animation permet d'aller plus vite tant que le doublage peut suivre et enchaîne plus rapidement les gags, mais certaines situations sont tirées par les cheveux, certainement modifiées et exagérées pour ce court-métrage, car il serait difficile d'imaginer comment une scène telle que celle où la clef se perd dans le cercueil aurait pu être crédible dans un film avec de vrais acteurs.


The lost scene est à voir en dehors de Clerks, bien que le DVD propose la vision de l'un intégré dans l'autre, car le rythme du film original en est brisé. La suppression de cette scène n'était pas un mal, mais le court-métrage reste à voir, malgré le fait qu'il retire toute part d'imagination sur ce qui a pu se passer à la veillée funéraire, comme un document inédit et important pour en savoir plus sur la première œuvre de Kevin Smith.

Le film en VO :

mardi 22 mars 2011

The flying car [Court-métrage]


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Kevin Smith
Année : 2002
Genre : Comédie
Acteurs : Brian O'Halloran, Jeff Anderson

Avis sur le film :
Premier film commandé pour le Tonight show with Jay Leno, le court-métrage The flying car est l'occasion pour Kevin Smith de consacrer une nouvelle histoire rien que pour ses personnages de Dante et Randall qui, depuis Clerks huit ans auparavant, étaient apparus dans des films du View Askewniverse mais seulement dans des rôles secondaires.


Même s'il manque la traditionnelle référence à Star Wars, les grivoiseries et références à la pop culture typiques chez Kevin Smith se retrouvent ici comme dans toutes ses créations. Le réalisateur n'a pourtant pas, visiblement, tellement recherché son sujet afin de répondre à la commande, puisqu'il recycle un passage qui se trouvait dans une ancienne version du script de Clerks II, et qui par ailleurs rappelle fortement une autre scène en voiture dans Clerks premier du nom. Smith fait tout de même ici encore preuve de son talent d'écriture et d'un sens de la mise en scène d'un gag qui, en dépit de la chute prévisible, font fonctionner ce court-métrage.
Les faciès de O'Halloran y sont aussi pour beaucoup, mais pas autant que la performance d'Anderson qui donne vie aux insistances et répétitions du script sans les rendre monotones. Randall est un personnage toujours ambigu, à l'origine d'expressions indicatrices d'une certaine bêtise mais capable par ses mots bien dosés de faire prendre de l'ampleur à son stratagème qui donne de l'importance au gag en même temps qu'il le fait fonctionner.
The flying car est un ajout à l'univers fictif de Kevin Smith sans surprises mais divertissant le temps de quelques minutes, bien que le principal attrait soit certainement le fait d'avoir pu retrouver des personnages chers aux fans du premier film quelques années avant le grand retour dans Clerks II.

Le film en VOST :

vendredi 9 juillet 2010

Top cops


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Scénaristes : Robb et Mark Cullen
Année : 2010
Genres : Comédie / Action
Acteurs principaux : Bruce Willis, Tracy Morgan
Résumé : Ne pouvant pas payer le mariage de sa fille après avoir été suspendu de son travail, le policier Jim Monroe cherche à revendre une carte de baseball rarissime, mais se la fait dérober alors qu'il avait trouvé un acheteur. Avec l'aide de son co-équipier Paul Hodges, il est prêt à tout pour retrouver son objet de collection, même s'il doit faire affaires avec un chef de gang.

Avis sur le film :
Jusqu'alors, Kevin Smith avait toujours écrit les films qu'il avait réalisés, produits par son ami Scott Mosier sous l'enseigne de la maison de production ViewAskew. En 2009, le réalisateur de Clerks annonce qu'il portera à l'écran un scénario des frères Cullen car il s'agirait du genre d'histoire qu'il aurait écrit et que son père aurait aimé, et malgré les avis négatifs suite aux bande-annonces, c'est un projet que Smith défendit jusqu'au bout.


Cop out, renommé Top cops en France, reprend un genre délaissé ainsi que ses caractéristiques restées immuables avec le temps. Il y a de quoi se demander où se trouve l'intérêt d'exhumer le buddy movie car nous retrouvons encore une fois les éléments typiques que sont un duo de policiers, l'un blanc et l'autre noir, en compétition avec un autre binôme parmi leurs collègues, et se faisant réprimander par leur supérieur à cause de leur irrespect des règles. Bruce Willis, habitué à jouer un agent des forces de l'ordre, demeure le plus sérieux quoiqu'il ne puisse s'empêcher d'afficher un léger sourire douteux même dans les pires situations. Son partenaire joué par Tracy Morgan est censé être le personnage comique mais surjoue parfois sans raison apparente, dans des moments où son élocution déjà suspecte se fait plus arrièrée et désolante, bien que ce ne soit que lorsqu'il pleure que ces tentatives désespérées d'être drôle deviennent le plus pénible.


Jimmy et Paul en viennent même à causer la mort d'innocents par leur imcompétence, ce qui fait intrus dans ce film qui se veut être une comédie, et les deux personnages ne se différencient en bien d'un couple comme celui de L'arme fatale que par le troc d'affaires policières habituelles contre des problèmes qui leur sont personnels.
La plupart du temps n'est repris que ce qui a fonctionné ailleurs, reproduit en moins bon et tartiné de références variées que chaque personnage comprend immédiatement comme si chacun était un cinéphile éclairé. Une dose de modernité est adjointe à ce genre qui marchait très bien dans les années 80, ce qui donne lieu à quelques gags originaux qui se servent des dérèglements de la société actuelle, mais toutes les blagues du film restent bêtes. Il en est de même pour celles, plus fréquentes, qui ne font pas mouche et restent simplement affligeantes de bêtise. L'improvisation de Sean William Scott en braqueur blagueur est le meilleur exemple de ce qu'il n'aurait pas fallu laisser faire, l'acteur étant libre de répéter plusieurs fois le même processus de plaisanteries qui ne faisaient pas rire la première fois.


On ne reconnaît à aucun moment Kevin Smith à travers ce Top cops qui n'a rien à voir avec ses propres scénarios, impossible d'y trouver l'humour qui a pu plaire au réalisateur, bien loin de la comédie hilarante ou de l'écriture brillante. Même s'il ne peut s'approprier le script, il n'appose pas même sa touche dans la réalisation qui reste standard, servie par une bande originale composée essentiellement de rap et de hip-hop et qui ne correspond pas à ce que l'on voit à l'écran.

Bande-annonce VOST :

jeudi 8 avril 2010

Daredevil


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Mark Steven Johnson
Année : 2003
Genre : Action
Acteurs principaux : Ben Affleck, Jennifer Garner, Michael Clarke Duncan, Colin Farrell
Résumé : Matt Murdock est un avocat aveugle le jour, qui fait de son mieux pour rendre justice. Mais lorsqu'il faillit, son alter ego prend la relève la nuit. En tant que Daredevil, il punit les criminels.

Avis sur le film :
La Fox avait déjà posé une option sur Daredevil à la fin des années 90, mais c'est avec le succès des adaptations de comics Marvel dans les années 2000, et ce quelle que soit la qualité des films en question, qui a poussé le studio à accélérer le processus. En s'inspirant des comic books récents tout comme des classiques écrits par Frank Miller, Mark Steven Johnson s'occupe de la réalisation et du scénario, qui a d'ailleurs été apprécié par Harry Knowles du site Ain't it cool news. Pour ce qui est de l'interprère du rôle principal, il a été conseillé par le fan et scénariste de comic books Kevin Smith. Pour les fans du support original, Daredevil avait de quoi se présenter sous les meilleures auspices.


La première chose frappante dès les toutes premières images, c'est l'usage outrancier des images de synthèse pour lesquelles le film n'a sûrement pas manqué de budget. C'est d'ailleurs sûrement cet argent mis à disposition qui a motivé le choix de certains plans impossibles et nécessitant des retouches par ordinateur, mais justement il y en a trop et ils n'apportent rien aux scènes dans lesquelles ils sont placés. C'est un choix stylistique qui essaye de se développer au sein du scénario, mais est beaucoup trop artificiel, et malheureusement on découvre qu'il fait partie intégrante des pouvoirs du héros lorsqu'il est capable de voir son environnement grâce à son audition et son odorat surdéveloppés.
Les effets spéciaux et le montage ont un rendu parfois impressionnant mais qui n'est pas crédible la moindre seconde, notamment lorsque Matt a une force surhumaine ou fait des bonds titanesques sans se blesser, ce qui n'est pas expliqué par ses pouvoirs.


On peut alors décider d'apprécier le spectacle pour ses séquences d'action, mais encore une fois les choix artistiques entravent un quelconque plaisir à cause de la décision prise de montrer les choses telles qu'elles sont vues et senties par Daredevil. Le résultat est chaotique : la musique baisse ou monte de ton, les ralentissements sont suivis d'accélération et toute la panoplie de bruitages qui vont avec sont utilisés excessivement.
De plus, tout est prétexte au combat, que ce soit un règlement de compte avec un violeur ou la rencontre de Matt avec une femme, et même si les chorégraphies sont bonnes, le contexte est ridicule.
Les autres personnages n'ont pas, non plus, résisté au grotesque. Il n'est pas si important dérangeant que le Caïd ait changé de couleur de peau en passant du comic à l'écran, mais lui et le Tireur sont tombés sous la coupe de l'éxagération maladive. L'un casse des nuques d'une seule main tandis que l'autre tue avec une cacahuète et se pavane comme s'il était le roi du monde. Les deux personnages, en particulier le Tireur, auraient pu être intéressants s'il n'y avait pas tout ce cabotinage.


Mais les clichés nous assaillent de partout, dans l'histoire romantique avec Elektra ou dans la mise en scène, dans le montage et ses bruitages, dans le personnage du side-kick qui se veut drôle alors qu'il accumule les déjà-vus, ou dans le personnage joué par Coolio pour qui, décidément, le cinéma ne réussit pas (Dracula 3000, Leprechaun 5, Batman & Robin, Gangland 2010, ...)
Il y a quelques allusions agréables à John Romita, Jack Kirby, Stan Lee, ou encore Kevin Smith qui fait une apparition ; il y a aussi de bonnes idées tel que la remise en question de ce héros qui se costume en diable et dont la justice est discutable, mais rien de tout cela ne sauvent le film du trop grand nombre d'idées saugrenues qui l'anéantissent.

Bande-annonce VF :

lundi 4 janvier 2010

Jay & silent Bob do Degrassi



Fiche des épisodes :
Réalisateurs : Philip Earnshaw, Graeme Campbell
Année : 2005
Genre : Dramatique
Résumé : Kevin Smith tourne son prochain film au Canada, et plus précisément au lycée de Degrassi dans lequel ses personnages de Jay et silent Bob vont étudier.

Avis sur les épisodes :
Kevin Smith ne le cache pas, il est fan de Degrassi junior high aka Les années collèges. Ce depuis qu'il regardait cette série lorsqu'il travaillait au Quick stop, le lieu de tournage de Clerks, et a fait par la suite des références fréquentes à la série dans ses autres films. Aussi, il accepta de tourner avec son ami Jason Mewes dans quelques épisodes de la nouvelle série Degrassi the next generation dans son propre rôle et celui ce son alter-ego Silent Bob, accompagné de Jay joué par Mewes.



Si Smith est fan de Degrassi et y apparaît de son plein gré, le spectateur a de quoi se questionner dès le début du premier épisode quant à la connaissance du View Askewniverse par les scénaristes de la série. Bien que dans la toute première scène figurent Alanis Morisette (apparue dans Dogma et Jay & Bob contre-attaquent) ainsi que les deux dealers, ce qui suit n'a rien à voir avec l'univers de Kevin Smith. Le fait que toute profanité soit supprimée est compréhensible, mais il est par contre révoltant de voir que Bob parle -face à la caméra de plus- dès le départ ! Le fan de Smith est d'ores et déjà abasourdi par son incompréhension totale, et n'en a pas fini puisque c'en est ainsi durant tous les épisodes.
A la suite de cette première scène-choc, l'histoire se focalise sur les personnages principaux de la série et leurs histoires sentimentales dont l'intérêt est réduit, surtout pour ceux ayant été attirés uniquement par l'évocation des noms de Jay et Bob. Malheureusement, Kevin Smith lui même a été entraîné dans ce flot de mièvrerie ambiante puisque lui aussi a une histoire romantique avec un des personnages. Cela se finit assez abruptement puisqu'immédiatement après qu'elle ait embrassé le réalisateur, la femme en question demande son petit ami en mariage.



Mais même lorsque l'on en revient aux apparitions de Smith et de Mewes, c'est la même chose : leur univers propre n'est présent qu'en apparence, mais est substitué par un ersatz de scénario façon Kevin Smith, qui est en réalité complètement dépossédé de ce qui fait son caractère et est remplacé par une niaiserie propre à la série.
Même si Smith a réécrit ses répliques pour qu'elles lui ressemblent, tout ce qui se trouve autour gâche l'ensemble. Le film fictif qu'il réalise n'a rien de "Kevin Smith" en lui, car malgré les quelques efforts comme la référence à Star wars ou une blague presque grivoise qui consiste à se mettre des tampons périodiques dans le nez, le reste est complètement absurde et ne correspond pas du tout à la filmographie de Smith. A aucun moment il n'est expliqué pourquoi les deux dealers trentenaires se retrouvent au lycée, ni pourquoi certains éléments de leur vie fictive ont été effacés, ni pourquoi Smith engage des élèves incompétents pour jouer et composer la bande-son de son film.
Cela va parfois même plus loin que la contradiction, puisque l'on frôle presque l'irrespect dans le comportement de certains personnages par rapport à Smith et ses films.
Mais au grand désespoir des fans, le sommet du n'importe quoi est atteint dans une scène de bal réunissant toutes les invraisemblances qui étaient déjà présentes : l'univers de Smith massacré, des improbabilités quant à la réalisation, une histoire d'amour bancale, et comme cerise sur le gâteau l'arrivée de ninjas canadiens ; le tout interrompu à cause d'une histoire secondaire dans l'épisode qui nous plonge d'avantage dans le ridicule.



Les épisodes ont sûrement de quoi satisfaire les spectateurs de Degrassi ; mais pour les fondus de Jay et Bob, le mélange de crétinerie et de saccage d'un univers qui leur est cher devient très rapidement indigeste.
Jay & silent Bob do Degrassi est donc à éviter car, que les deux dealers du View Askewniverse soient présents ou non, c'est une déception nauséeuse sur toute la ligne.

mardi 29 décembre 2009

Clerks : the animated series



Fiche de la série :
Développé par : Kevin Smith, Scott Mosier, David Mandel
Année : 2000
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Jason Mewes, Kevin Smith
Résumé : De nouvelles aventures dans la vie trépidante de Dante et Randall, les deux employés de Clerks.

Avis sur la série :
Avant Jay & Bob contre-attaquent ou Clerks II, le retour des personnages principaux de Clerks s'est fait en dessin-animé, avec les acteurs originaux prêtant leur voix et Kevin Smith ainsi que Scott Mosier (producteur de View Askew) à l'écriture.



Le format cartoon implique quelques modifications, afin de ne pas offenser un public différent de celui du film. Ainsi Jay & Silent Bob passe de dealers de drogue à vendeurs de feu d'artifice, et toute vulgarité est supprimée.
Mais ces changements n'altèrent en rien la qualité du dessin animé, puisqu'au contraire il est majoritairement gagnant concernant cette transpositon d'un médium à un autre. Le cartoon permet de mettre en application des idées qui n'auraient jamais pu voir le jour autrement, et de nouvelles et très nombreuses possibilités deviennent envisageables. Les scénaristes peuvent se permettre n'importe quel fantaisie extravagante et n'hésitent pas aller toujours plus loin dans l'improbable, comme lorsque Dante et Randall deviennent chirurgiens pour quelques secondes, ou lorsque les héros se retrouvent dans la Matrice, ou encore lorsqu'ils se retrouvent dans un décor similaire au temple maudit d'Indiana Jones après s'être préparés pour une finale de baseball. Tous ces élucubrations abracadabrantesques sont réalisables afin de servir un humour d'autant plus fort.



L'humour du cartoon est bien différent du film, le rythme rapide et frénétique qui est permis par l'animation amène des gags très nombreux qui s'entrechoquent dans l'esprit qui les perçoit, et provoquent de grands éclats de rire dans la stupéfaction la plus totale.
Par moment, les scénaristes ont réussi à détourner la contrainte de la censure en plaçant des gags compréhensible par un public plus âgé, et on retrouve par moments quelques éléments rappelant les films de Kevin Smith, comme le début de chaque épisode reprenant et dérivant de celui du film, les habituelles références à Star wars et Les dents de la mer, d'autres marques significatives comme la présence du nombre 37 (chiffre fétiche du réalisateur) et autres références et parodies innombrables à la culture cinématographique ; mais dans l'ensemble le cartoon Clerks est très différent du film. Non en mal, au contraire, car nous retrouvons les personnages de Dante et Randall dans un univers similaire mais très différent en même temps, avec des détournements de codes spécifiques à une série TV et un sens de la comédie totalement absurde mais très plaisant.
L'auto-dérision est très présente aussi, et elle atteint son point culminant dans le dernier épisode nommé "The last episode ever", dans lequel des fans mécontents demandent à ce que le cartoon ressemble plus au film dont il est dérivé. A la parodie du cartoon s'ajoute alors une parodie du premier film de Smith, où toutes ses caractéristiques sont reprises mais détournées afin d'être éxagérées à l'extrême. Tout ce qui était crédible et composait l'histoire de Clerks devient complètement idiot, mais incroyablement drôle.



Il est bien dommage que cette série agréablement surprenante ait été supprimée si tôt, au bout de six épisodes dont deux seulement ont été diffusés, car parmis les nombreux aspects qu'aura revêtu le View Askewniverse, Clerks the animated series fait partie de ceux qui sont à hurler de rire tellement ce cartoon est hystériquement hilarant.

Bande-annonce VO :

dimanche 27 décembre 2009

Zack and Miri make a porno


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2008
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Seth Rogen, Elizabeth Banks, Craig Robinson
Résumé : Zack et Miri sont deux amis d'enfance cohabitant depuis des années dans le même appartement. Ils se débrouillent comme ils peuvent, jusqu'à ce qu'on leur coupe l'eau et l'éléctricité. Pour payer leurs factures, ils ont l'idée de tourner un film pornographique amateur.

Avis sur le film :
Zack and Miri make a porno marque une rupture dans la filmographie de Kevin Smith, deux ans après la clôture (définitive ou non) du View Askewniverse avec Clerks II. C'est le premier film à ne pas se situer dans le New Jersey, et même si des acteurs récurrents comme Jeff Anderson ou Jason Mewes sont présents, ils tiennent des rôles différents.
Kevin Smith continue néanmoins dans le genre qu'il préfère : la comédie, adjointe avec une intrigue romantique peu ordinaire, puisque les deux personnages principaux se rendent compte qu'ils s'aiment sur le tournage d'un film porno.


La présentation des personnages est succinte, nous ne savons d'eux que ce qui est superficiel et tout ce qui est suffisant afin de bâtir une relation amoureuse entre les deux. Ce n'est donc pas l'histoire d'amour qui est mise en avant, comme le laissait penser le synopsis préliminaire, mais c'est la comédie des situations qui en découlent. La réunion des anciens élèves en début de métrage aurait pu nous en apprendre plus sur les personnages, mais cela sert de nouveau la comédie, qui atteint dans cette scène un point élevé dans le film, avec l'apparition du personnage de Justin Long. Son petit rôle en tant qu'acteur porno gay est sûrement la meilleure prestation de toutes, grâce à son ton et son attitude qui conviennent parfaitement au personnage et qui, avec les répliques écrites par Smith, rendent sa présence hilarante.
Nous sommes bien loin de l'écriture de Clerks, mais cette forme d'humour différente baignant dans le grivois reste drôle, dans la mesure où cela ne va pas trop loin, et rien n'est montré de façon gratuite.
Il est quand même dommageable de voir que la vulgarité s'est accru. Elle se trouve dans des phrases qui n'en ont pas besoin, et passe moins bien que dans Jay & Bob contre-attaquent où les grossièretés étaient pourtant plus nombreuses.


Les acteurs comme Justin Long ou Seth Rogen se concurrencent pour remporter la palme de l'improvisation, au point de se demander où se cache le travail du réalisateur, mais la patte de Kevin Smith se retrouve tout de même, puisqu'il retourne malgré tout à ses racines sur certains points. Zack and Miri make a porno s'inspire des expériences du réalisateur lors du tournage de Clerks, certaines anecdotes réelles se retrouvant dans ce film, tout comme une scène coupée dont l'idée est reprise ici. D'autres éléments personnels transparaissent, comme avec les références habituelles à Star Wars et au hockey. Kevin Smith se sert aussi de son oeuvre pour faire part de ses (dé)goûts, avec quelques références à Zombie, notamment de par l'apparition de Tom Savini, que le réalisateur admire. Une autre allusion cinématographique est celle faite à Edward penishands, parodie d'Edward aux mains d'argent de Tim Burton, qui s'est ouvertement opposé à Smith de nombreuses fois.


Smith parvient avec tout cela à faire rire et à marquer le spectateur, malgré une fin qui sacrifie de nouveau l'histoire entre Zack et Miri, nous laissant sur notre faim. Cette fois Kevin Smith place sa nouvelle oeuvre aux côtés de Boogie nights ou Captain Orgazmo, il aura exploré au cours de sa filmographie de nombreux aspects du film comique, mais toujours au dessus d'un certain échelon de qualité.

Bande-annonce VOST :

samedi 26 décembre 2009

Clerks II


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2006
Genre : Comédie
Acteurs princpaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Rosario Dawson, Trevor Fehrman
Résumé : Plus de 10 ans après les évènements de Clerks, Dante et Randall travaillent travaillent désormais dans une fast-food, après qu'un incendie ait détruit l'épicerie Quick stop. Clerks II suit la dernière journée de Dante à son travail, avant qu'il ne parte en Floride avec sa future épouse. Randall décide de préparer une soirée très spéciale pour son ami.

Avis sur le film :
En 1994, Kevin Smith avait écrit le scénario de Busing, dont on voyait une affiche dans Jay & Bob contre-attaquent alors qu'il n'avait pas encore été porté à l'écran. Busing étant décrit comme un "Clerks dans un restaurant", Smith y a retravaillé depuis jusqu'à ce que cela devienne Clerks II.


Pour la première fois depuis Clerks, nous retrouvons Dante et Randall comme personnages principaux, alors qu'ils n'avaient fait qu'une apparition dans Jay & Bob contre-attaquent. Ce dernier devait d'ailleurs clore le View Askewniverse, mais Smith reprend sa "saga du New Jersey" avec ce Clerks II, qui nous permet de retrouver les personnages cultes immortalisés dans le premier épisode.
L'humour est par contre radicalement différent, le premier film misait sur l'excellence des dialogues sur lesquels tout reposait, alors que cette suite fait preuve d'un humour plus potache et moins recherché, mais qui fonctionne tout de même. En dehors de ça, nous retrouvons Dante et Randall comme ils étaient, ou presque, puisque le personnage de Randall semble avoir perdu quelques points de QI : son sens de l'humour qui venait auparavant de ses répliques acerbes est ici substitué par un comportement plus idiot et immature.
Heureusement ce changement chez Randall occasionne encore de bonnes discussions avec ses collègues. Smith a toujours le talent de rendre passionante une quelconque conversation anodine entre amis, qui peuvent tout aussi bien critiquer Transformers et Le seigneur des anneaux que parler d' "érotisme sans frontières".


Clerks II nous plonge donc dans une certaine nostalgie quand ses deux personnages principaux se montrent encore une fois comme des héros lorsqu'il s'agit d'une confrontation verbale, Randall arrivant même à faire vomir un fan du Seigneur des anneaux ; mais Smith ne se contente pas de montrer les deux employés en train de discuter sans encombres, comme s'ils se trouvaient encore dans leurs jeunes années à travailler au Quick stop. En milieu de récit, un élément perturbateur issu du passé de Dante et Randall vient les remettre en question, eux qui se lancent dans leurs longues discussions alors qu'ils travaillent dans un fast-food, la trentaine passée. Grâce à cette contrariété, nous en apprenons plus sur les personnages et leur vision des choses puisqu'ils démarrent une courte analyse de leur vie, interrompue ensuite par une scène au rythme plus vif.
Dans ce passage-ci, le montage prouve d'ailleurs le talent de Kevin Smith (qui est également le monteur), qui innove grâce à de nouveaux procédés. La musique aide à la transition entre les différentes scènes, et est choisie avec justesse pour correspondre parfaitement au ton de chacune d'elles. D'autres éléments comme la façon de filmer et d'entrecouper les plans immerge le spectateur dans la situation d'angoisse des personnages lors de scènes plus sérieuses.


Clerks II nous fait passer du drôle à l'émouvant même, avec une intrigue romantique entre Dante et Becky la gérante du fast food, qui est un bref témoignage du passage à la trentaine de la part de Smith, dont les problèmes sont transposés dans la vie de Dante.
Le film est fortement marqué par l'anti-conformisme recherché volontairement, ça passe par Dante et Randall mais aussi Becky, qui rejette l'idée de romantisme. Ainsi après avoir de nouveau suivi une journée mouvementée dans la vie de Dante et Randall, ces deux losers du New Jersey, tout se termine au mieux pour chacun. Les réponses aux questions des deux personnages principaux sur eux-même sont apportées à la fin, lorsqu'on retrouve les deux employés comme ils étaient auparavant, deux caissiers au Quick-stop et heureux d'y être, assumant pleinement leur statut d'ados dans un corps d'adulte et leur refus d'apporter du changement dans leur vie, et cela sans plus avoir à se soucier de leur vie sentimentale. La boucle est bouclée, puisque les problèmes posés dans Clerks II tout comme dans Clerks sont résolus, et les personnages sont de nouveau tels qu'on les aimait.


Clerks II a de quoi combler les adeptes du premier opus, aussi bien en tant que suite qu'en tant qu'hommage.
Suite car nous retrouvons avec un plaisir non dissimulé les personnages que l'on avait aimé dans Clerks, dans lequel nous les suivions au cours d'une journée trop courte et dont on aurait aimé voir le lendemain.
Hommage car les références aux autres films de Smith sont nombreuses, avec une majorité pour Clerks bien entendu. Kevin Smith n'a pas négligé ses fans et n'a pas épargné le moindre détail que tout autre n'aurait pas remarqué. Pour la scène finale, il aurait pu s'agir de n'importe quel client achetant des cigarettes, mais Smith a décidé que ce soit Walter Flanagan, acheteur de cigarettes dans le premier Clerks déjà, ce qui prouve un dévouement envers les fans les plus acharnés.
Clerks II clot de façon sublime et touchante la saga après nous avoir rappelé la joie qu'elle a apporté au public, et on n'aurait pu imaginer meilleur conclusion afin de satisfaire les spectateurs les plus fidèles du View Askewniverse.

Bande-annonce VOST :

jeudi 24 décembre 2009

Père et fille



Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2004
Genre :  Comédie dramatique
Acteurs principaux : Ben Affleck, Raquel Castro, Liv Tyler, Jennifer Lopez, Jason Biggs
Résumé : Ollie Trinkie est un agent publicitaire voué au succès qui s'apprête à devenir papa, mais sa vie bascule lorsque sa femme décède durant son accouchement. Il se retrouve désemparé, obligé de gérer seul son travail et à la fois son rôle de père.

Avis sur le film :
Kevin Smith est devenu en 1999 le père de Harley Quinn Smith, et il use de nouveau de son expérience personnelle, comme pour Méprise multiple, et de ses difficultés à élever sa fille pour écrire le scénario de Père et fille auquel il consacrera une bonne partie de son temps, au point de sacrifier les comics book sur lesquels il travaillait.



L'idée de départ du film a de quoi surprendre lorsque l'on suit la carrière de Smith, puisqu'à la lecture du résumé, cela ressemble à une comédie dramatique quelconque comme Hollywood en sort en masse. Sauf qu'ici, le sujet est traité par Kevin Smith. Il y a donc de quoi surprendre quand ceux qui s'attendaient à du cinéma à l'eau de rose bien gentillet voient les personnages débiter des dialogues dont l'humour est agrémenté d'une vulgarité bien gratinée digne de n'importe quel film de Smith. Les dialogues typiques du réalisateur se font tout de même discret, pour laisser place à un film plus grand public, n'allant que très peu vers les scènes crues.



Par la suite le film vire donc plus au sentimental, avec une histoire romantique sous-jacente. La touche d'humour reste à partir de là très légère, avec des scènes tragiques plus fréquentes, qui réussissent par moments à nous toucher grâce à l'écriture et à l'interprétation des acteurs, Ben Affleck en tête.
Après un début témoignant de la marque de Kevin Smith, Père et fille tourne malheureusement trop à la banalité par la suite. On n'arrive plus à retrouver le bouleversement créé à la vision de Méprise multiple qui avait des conditions d'écritures similaires, mais qui s'inscrivait dans le dramatique tout en conservant le ton audacieux caractéristique du réalisateur. Malgré les qualités énoncées précédemment, le métrage se perd malheureusement dans ce que l'on pouvait craindre aux premiers abords, et qui avait pourtant été réfuté lors du début du visionnage.



Il est à regretter qu'une partie de ce qui faisait la particularité de l'écriture façon Kevin Smith se perde, même si Père et fille se révèle être une comédie dramatique d'assez bonne facture lorsque l'on y porte un regard qui se détourne du reste de la filmographie de son réalisateur.

Bande-annonce VF :

mercredi 23 décembre 2009

Jay & Bob contre-attaquent


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2001
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jason Mewes, Kevin Smith, Shannon Elizabeth, Ben Affleck, Jason Lee, Will Ferrell
Résumé : Jay et Silent Bob apprennent qu'un film adapté de la BD dont ils sont l'inspiration va être tourné. Ils n'ont pourtant pas été rémunérés, et de plus des gens sur internet insultent leurs personnages. Les deux dealers décident donc de se rendre à Hollywood pour empêcher ce film de se faire.

Avis sur le film :
Jay et Silent Bob sont apparus dans chacun des films de Kevin Smith jusque là, étant à chaque fois relégués au second plan, mais leurs apparitions, aussi courtes qu'elles soient, ont suffi pour leur ériger un statut d'icône parmi les amateurs du travail de Smith. Il était donc temps que le duo ait leur propre film, et l'attente des fans fût enfin récompensée en 2001 avec Jay & Bob contre-attaquent.


C'est l'occasion d'en voir et en savoir d'avantage sur ces personnages assez énigmatiques. Dès le début du métrage, il y a de quoi ravir ceux qui ont suivi ces deux dealers depuis leurs origines, puisqu'on les voit étant bébés. Le film commence sur les chapeaux de roues, et le rythme effrené auquel se succèdent les gags ne s'arrêtera à aucun moment avant le générique de fin. Nous suivons un Jason Mewes déchaîné, plus à fond dans son personnage que jamais. Quant à Kevin Smith en tant que Bob, il reste silencieux comme toujours, mais sa gestuelle et ses mimiques sont suffisantes pour faire rire.
Les deux acolytes évoluent ainsi dans un univers qui est un concentré de tout le View Askewniverse (l'univers de View Askew, la boîte de production de Kevin Smith), avec un maximum d'éléments des précédents opus qui ont été regroupés en ce seul et même film. Nous retrouvons avec un inévitable sourire au lèvres des personnages comme Holden McNeil, Randall et Dante. D'autres références plus ou moins obscures parsèment le film et sont autant de pépites pour le passionné de Smith qui les trouve. Les allusions sont même poussées jusqu'à l'utilisation de la musique des films précédents.


Tout cet amas de références est aussi l'occasion pour Kevin Smith de se pencher vers l'auto-dérision. C'est le cas lorsque Alyssa Jones dit que Méprise multiple n'aurait pas marché au cinéma, après que Tricia Jones ait critiqué Les glandeurs (et par la même occasion, les liens entre les films se resserrent puisque l'on en déduit que les personnages sont de la même famille).

Il en est de même pour les personnages de Jay et Bob, le film permet d'en savoir plus sur eux et l'explication du terme "snoogans" de Jay sert à tourner cela à la plaisenterie, mais c'est de nouveau visé essentiellement aux adeptes de Smith.
Le délire déjà présent propre à l'univers de Kevin Smith peut s'étendre désormais au delà de ce qui a été fait auparavant, grâce à un budget beaucoup plus conséquent qui nous emmène dans des scènes complètement improbables et inimaginables. Le meilleur exemple est l'apparition des personnages de Scooby-doo, qui souffrent des plaisanteries dévastatrices du scénario et des personnages principaux. C'est une partie de notre enfance qui s'envole lorsque l'on voit Sammy, Scooby-doo et le reste de la bande fumer des joints tendus par Jay, mais cela ne nous empêche pas d'éclater de rire
Jay et Bob progressent encore plus loin qu'auparavant en s'aventurant à Hollywood, ce qui laisse une immensité de possibilités. Aux noms désormais prestigieux de Ben Affleck et Matt Damon, amis de Kevin Smith depuis qu'il les a aidé à produire Will Hunting, s'ajoutent d'autres grands noms du cinéma, présents pour casser leur image de marque grâce à cette comédie hors normes.


Il est assez incroyable qu'une oeuvre aussi référentielle soit sortie dans notre contrée, mais même si de nombreux aspects du film sont destinés aux initiés, il reste suffisament de matière pour faire se tordre de rire les autres.
Pour ce qui est des mordus de Kevin Smith et de Jay & Bob par contre, ils sont transportés de surprises en surprises toutes plus réjouissantes les unes que les autres grâce à ces deux dealers de fiction devenus cultes, qui sont au centre de ce film qui fait leur apologie de façon tout à fait jubilatoire.

Bande-annonce VOST :

lundi 21 décembre 2009

Dogma


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1999
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Linda Fiorentino, Ben Affleck, Matt Damon, Jason Mewes, Kevin Smith
Résumé : Loki et Bartleby, deux anges déchus, trouvent un moyen de rentrer au paradis. La dernière descendante de la famille du Christ est alors missionnée par un Metatron afin de les arrêter. Elle reçoit par la suite l'aide de deux prophètes, dont l'un est extrêmement bavard et l'autre est silencieux.

Avis sur le film :
Avant même Clerks, Kevin Smith avait déjà écrit Dogma, qu'il considère comme sa profession de foi mais sous la forme d'un film. Ce n'est qu'en 1999 et après 3 productions cinématographiques qu'il se lance dans le tournage, après avoir réuni un budget suffisamment conséquent pour les effets spéciaux.
Avant même la sortie du film, celui-ci était pourtant déjà soumis à la controverse par de nombreuses associations religieuses, voyant en Dogma un message anti-catholique.


C'est pourtant ironique en sachant que le réalisateur est croyant. La plupart des protestataires n'ont pas vu le film en lui-même, mais il est pourtant clair à sa vision que Smith a une grande connaissance de la Bible et du dogme, puisqu'il s'y tient et s'en sert afin de bâtir tout son script. Les références à la religion sont très nombreuses, plus ou moins recherchées, mais s'en servent adroitement et sans détournement afin d'élaborer la trame principale et les embûches sur le chemin des divers personnages.
Tous les personnages du film ne sont pas croyants, au contraire. C'est très varié à ce niveau là, il y a des anges déchus propageant un message athée, une descendante du Christ ayant perdu la foi, un cardinal cherchant à booster la religion de façon nouvelle, un 13ème apôtre mécontent par la Bible ou encore une muse reconvertie au strip-tease.
Au travers de ses personnages Smith pose de bonnes questions sur des zones d'ombres concernant le récit de la Bible, mais même si certains protagonistes remettent en question la foi, cela se termine par un retour vers la religion.


Dogma est à voir comme une comédie, c'est d'ailleurs à cause des contestataires qu'il y a cet avertissement au début du film, qui rappelle à certains que cette oeuvre de fiction a été réalisée à des fins humoristiques.
Et bien entendu, dans cette catégorie-ci, Smith réussit de nouveau. Aux réflexions sur la religion s'ajoutent le mordant de ses répliques, comme toujours.
Il est toutefois à regretter que l'humour déborde sur les scènes d'actions. Celles-ci sont entrecoupées par des répliques placées de façon inadéquate, qui cassent le rythme de la scène et la décrédibilisent.
Heureusement, Smith a depuis démontré qu'il est capable de tourner des scènes d'actions, avec son pilote de la série Reaper.


Dogma nous emmène dans un contexte différent mais se place dans la lignée des autres films de Kevin Smith, et s'avère être une très bonne comédie qui peut plaire à n'importe quel public, croyant ou non, du moment que l'on donne une chance au film.

Bande-annonce VF :