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mardi 24 août 2010

Grégoire Moulin contre l'humanité


Fiche du film :
Réalisateur : Artus de Penguern
Scénaristes : Artus de Penguern et Jérôme L'hotsky
Année : 2001
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Artus de Penguern, Pascale Arbillot
Résumé : Angoissé depuis toujours, le malchanceux Grégoire Moulin n'ose pas adresser la parole à celle qu'il aime secrètement. Il élabore donc un plan pour lui donner rendez-vous, qui consiste à lui dérober son porte-monnaie afin d'avoir un prétexte de la rencontrer en le lui rendant. Ce que Grégoire n'avait pas prévu, c'est qu'il donne rendez-vous à Odile dans le bar "Le pénalty" le soir de la finale de la Coupe de France, et il se retrouve de Charybde en Scylla dans une ville enfiévrée par le match.

Avis sur le film :
Jusque là seulement connu sur le grand écran en tant qu'acteur, notamment dans Le fabuleux destin d'Amélie Poulain en 2001, Artus de Penguern réalise, scénarise et joue la même année dans Grégoire Moulin contre l'humanité, film qui pioche dans les courts-métrages de son auteur et autres supports cinématographiques dont la frénésie d'un Albert Dupontel couplée à un sens de l'humour qui se rapproche des Monty Pythons sur une histoire qui fait penser à un After hours amélioré, et une réalisation inspirée de Jean-Pierre Jeunet, afin d'en tirer un résultat unique.


Pourtant à l'origine du script bourré de gags farfelus, et lui-même comédien, Artus de Penguern se garde le rôle le plus sage, celui du personnage principal : Grégoire Moulin, qui rêve d'un peu de poésie et de délicatesse dans ce monde de brutes, à l'instar de la tout aussi maladroite Odile Bonheur dont il est amoureux. Les deux interprètes sont bluffants de crédibilité dans leurs rôles de personnes timides qui sont visiblement faits l'un pour l'autre lorsqu'on les voit se bafouiller un dialogue gauche au téléphone, drôles et touchants à la fois.
C'est pour sa dulcinée que Grégoire s'oppose, dans tous les sens du terme, à une humanité bestialisée qui incarne toute la folie du film, contrairement au héros qui fait contrepoids pour maintenir un équilibre comique entre stabilité et instabilité mentale. Ce dernier va devoir se dépasser et surmonter des obstacles plus fantasques les uns que les autres dans ce qui est sa propre Odyssée de 2001.


Teinté d'une critique sociale qui n'est pas sans rappeler une réalité incongrue, le parcours n'est fait que de rebondissement qui mènent Grégoire bien loin à partir d'un problème tout simple, et quand il cherche à se rebeller légèrement ce n'est que pour récupérer plus de dégénérés à ses trousses. La loufoquerie passe par des dialogues insolites énoncés avec sérieux à la démence d'acteurs survoltés, mais quelle que soit la sorte d'humour cela reste drôle à sa propre façon grâce à des interprètes épatants même si peu payés faute de moyens, et grâce à une bonne direction des comédiens qui les pousse à un délire maximal sans dépasser les bornes. Le réalisateur ayant sollicité l'aide de ses compagnons de courts-métrages pour compléter le casting, le budget a été géré autrement, entres autres pour la superbe bande-son énergique et déjantée qui est particulièrement mise à l'honneur dans la scène de la fête costumée qui permet par la même occasion de déployer ses références avec originalité.


Un des seuls remparts restants, Grégoire Moulin reste ébahi devant tant de violence humaine avant de craquer lui aussi, toujours dans le but de faire rire le spectateur, et au regret de ceux à qui il finit par s'en prendre.
Pour ce qui est du cinéma Français, la surexcitation ne fait en général pas bon ménage avec la comédie qui se veut déjà délirante, mais Grégoire Moulin contre l'humanité n'est pas aussi bête que l'affiche peut le laisser penser, car de ce mélange souvent dangereux en ressort de l'humour qui fonctionne à tous les coups au point de provoquer des éclats de rire à chaque tournant.
Déchaîné, saugrenu, et néanmoins fabuleux, Artus de Penguern donne envie avec ce premier long-métrage de le voir persévérer dans l'industrie du cinéma.

Bande-annonce VF :

dimanche 14 février 2010

Maléfique


Fiche du film :
Réalisateur : Eric Valette
Année : 2002
Genre : Fantastique / Horreur
Acteurs principaux : Gérald Laroche, Philippe Laudenbach, Clovis Cornillac, Dimitri Rataud
Résumé : Dans une cellule de prison, quatre détenus trouvent par hasard le journal d'un prisonnier du début du siècle dernier, qui aurait réussi à s'évader grâce à ses maléfices.

Avis sur le film :
En 2001 fut créé Bee movies, une société de production censée promouvoir des films français sortant du cadre traditionnel. C'est ainsi que sont nés Samouraïs et Bloody Mallory, des essais qui ont échoué à satisfaire le public. Par contre, cela a aussi permis de financer Maléfique, film beaucoup plus réussi réalisé par Eric Valette, qui avait déjà fait ses preuves avec ses courts-métrages Samedi, dimanche et aussi lundi et Il est difficile de tuer quelqu'un, même un lundi.


Nous nous retrouvons quasi-immédiatement dans la cellule avec les co-détenus, le monde extérieur n'est montré que très peu, volontairement. Une fois enfermé dans ce lieu, tout ce que l'on apprend sur les personnages se fait par leurs dires, nous n'apprenons que ce qu'ils veulent bien dévoiler, sans savoir ce qui est vrai ou non. La raison pour laquelle Carrère, le personnage principal, s'est retrouvé ici reste assez floue. Le film prend tout de même le temps de poser le décor et de présenter les personnages au fil des informations égrainées.
En dehors de Carrère, les prisonniers sont très atypiques : le fou, le transsexuel dont les opérations n'ont pas été terminées, et le littéraire meurtrier. Malgré ce que l'on sait d'eux, ils restent en apparence relativement paisibles, ce qui laisse l'inquiétude planer quant à savoir ce dont ils sont capables de faire à tout moment.
Le casting dans l'ensemble est bon, et à l'exception de Picus qui arrive vers la fin de l'histoire et dont l'interprétation remarquable est la seule touche comique, tous les autres acteurs arrivent à créer une atmosphère tendue.


Placer une histoire d'1h30 dans un seul lieu clos c'est un tour de force, mais ici ça tourne à l'avantage car la présence de ces personnages obligés d'être ensemble dans ce lieu clos rend l'ambiance de plus en plus oppressante, surtout après l'arrivée de l'élément fantastique.
Les effets spéciaux sont utilisés pour mettre en image des morts originales, très douloureuses et particulièrement sadiques. Les scénaristes et le réalisateur mettent en image des idées complètement malades, en n'ayant pas peur de risquer de dégoûter le public par des éléments bien trashs comme le patchwork du fou (voyez le film pour découvrir de quoi il est constitué) qui se met à parler à l'un des prisonniers.
Le spectateur est transporté par cette histoire des détenus qui tentent de s'évader à leur tour, sans savoir où cela nous (mal)mène. Ce qui est sûr, c'est que cette histoire très mystérieuse nous mène en bâteau, les rebondissements arrivant en fin de récit renversent la situation et bousculent ce que l'on pensait établi comme des faits dans cet univers obscur.


Maléfique est doté d'un scénario très astucieux et d'une bonne réalisation alliée à des effets spéciaux à la hauteur, ce qui en fait un huis clos horrifique épatant. Eric Valette pourrait bien être le futur du cinéma d'horreur français, affaire à suivre.

Bande-annonce :


Court-métrage "Samedi, dimanche et aussi lundi" :