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jeudi 8 avril 2010

Daredevil


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Mark Steven Johnson
Année : 2003
Genre : Action
Acteurs principaux : Ben Affleck, Jennifer Garner, Michael Clarke Duncan, Colin Farrell
Résumé : Matt Murdock est un avocat aveugle le jour, qui fait de son mieux pour rendre justice. Mais lorsqu'il faillit, son alter ego prend la relève la nuit. En tant que Daredevil, il punit les criminels.

Avis sur le film :
La Fox avait déjà posé une option sur Daredevil à la fin des années 90, mais c'est avec le succès des adaptations de comics Marvel dans les années 2000, et ce quelle que soit la qualité des films en question, qui a poussé le studio à accélérer le processus. En s'inspirant des comic books récents tout comme des classiques écrits par Frank Miller, Mark Steven Johnson s'occupe de la réalisation et du scénario, qui a d'ailleurs été apprécié par Harry Knowles du site Ain't it cool news. Pour ce qui est de l'interprère du rôle principal, il a été conseillé par le fan et scénariste de comic books Kevin Smith. Pour les fans du support original, Daredevil avait de quoi se présenter sous les meilleures auspices.


La première chose frappante dès les toutes premières images, c'est l'usage outrancier des images de synthèse pour lesquelles le film n'a sûrement pas manqué de budget. C'est d'ailleurs sûrement cet argent mis à disposition qui a motivé le choix de certains plans impossibles et nécessitant des retouches par ordinateur, mais justement il y en a trop et ils n'apportent rien aux scènes dans lesquelles ils sont placés. C'est un choix stylistique qui essaye de se développer au sein du scénario, mais est beaucoup trop artificiel, et malheureusement on découvre qu'il fait partie intégrante des pouvoirs du héros lorsqu'il est capable de voir son environnement grâce à son audition et son odorat surdéveloppés.
Les effets spéciaux et le montage ont un rendu parfois impressionnant mais qui n'est pas crédible la moindre seconde, notamment lorsque Matt a une force surhumaine ou fait des bonds titanesques sans se blesser, ce qui n'est pas expliqué par ses pouvoirs.


On peut alors décider d'apprécier le spectacle pour ses séquences d'action, mais encore une fois les choix artistiques entravent un quelconque plaisir à cause de la décision prise de montrer les choses telles qu'elles sont vues et senties par Daredevil. Le résultat est chaotique : la musique baisse ou monte de ton, les ralentissements sont suivis d'accélération et toute la panoplie de bruitages qui vont avec sont utilisés excessivement.
De plus, tout est prétexte au combat, que ce soit un règlement de compte avec un violeur ou la rencontre de Matt avec une femme, et même si les chorégraphies sont bonnes, le contexte est ridicule.
Les autres personnages n'ont pas, non plus, résisté au grotesque. Il n'est pas si important dérangeant que le Caïd ait changé de couleur de peau en passant du comic à l'écran, mais lui et le Tireur sont tombés sous la coupe de l'éxagération maladive. L'un casse des nuques d'une seule main tandis que l'autre tue avec une cacahuète et se pavane comme s'il était le roi du monde. Les deux personnages, en particulier le Tireur, auraient pu être intéressants s'il n'y avait pas tout ce cabotinage.


Mais les clichés nous assaillent de partout, dans l'histoire romantique avec Elektra ou dans la mise en scène, dans le montage et ses bruitages, dans le personnage du side-kick qui se veut drôle alors qu'il accumule les déjà-vus, ou dans le personnage joué par Coolio pour qui, décidément, le cinéma ne réussit pas (Dracula 3000, Leprechaun 5, Batman & Robin, Gangland 2010, ...)
Il y a quelques allusions agréables à John Romita, Jack Kirby, Stan Lee, ou encore Kevin Smith qui fait une apparition ; il y a aussi de bonnes idées tel que la remise en question de ce héros qui se costume en diable et dont la justice est discutable, mais rien de tout cela ne sauvent le film du trop grand nombre d'idées saugrenues qui l'anéantissent.

Bande-annonce VF :

vendredi 2 avril 2010

Batman : année 1 [Autour du cinéma]


Fiche du comic :
Auteur : Frank Miller
Dessinateur : David Mazzucchelli
Année : 1987
Résumé : Le riche héritier Bruce Wayne revient à Gotham après 12 ans d'absence, bien décidé à mettre un terme au crime. En même temps arrive un nouveau policier, James Gordon, qui essaye de se frayer un chemin dans la hiérarchie alors que la corruption règne en maître.

Avis sur le comic :
Un an après avoir écrit le futur plus sombre que jamais du chevalier noir, Frank Miller explore les origines du personnage, on découvre Bruce Wayne avant Batman. Mais s'il s'agit de la genèse du justicier de Gotham, c'est aussi celle du futur commissaire Gordon, ici simple lieutenant. Les deux entrent dans l'histoire en même temps avec une narration double traçant des parallèles, leur soif de justice étant sensiblement la même ; mais ne font que se rater pour mieux attiser l'impatience du lecteur jusqu'à leur rencontre décisive.
Miller nous place dans la tête des personnages, nous offre leur propre vision de chaque chose qu'ils désignent par des périphrases concernant le manoir Wayne ou la cité par exemple, ce qui nous en apprend à la fois sur le sujet en question et sur l'observateur, et toujours avec une écriture soignée et pleine de détails.


Le point de vue de Gordon en tant que policier donne de la crédibilité au personnage et à son passé ; et pour l'homme chauve-souris l'écriture arrive à amener étapes par étapes une raison logique au pourquoi de son costume. L'exploration des racines de ces êtres que l'on croyait déjà connaître les rend plus vivant que jamais, face à une ville de Gotham rongée par le crime qui essaye elle-même de les engloutir.
Frank Miller nous fait voir une réalité fictive presque palpable, il nous affiche non seulement la détermination de Gordon et Wayne, mais nous en montre la dimension et les raisons.
Bruce Wayne n'est pas encore le tas de muscles tel qu'il a souvent été représenté, c'est un homme qui doit se perfectionner pour devenir la bête.


Les dessins de Mazzuchelli mis en couleur par Richmond Lewis correspondent bien à ce retour vers le passé, faisant penser à des images issues de vieilles photographies. Les dessins sont plus enclins à respecter le sentiment de réalité recherché, sans qu'il y ait non plus trop de détails pour pouvoir correspondre à cette idée d'un instant passé éphémère.
Dans les couleurs, le blanc cru et fulgurant qui figure la mort alterne avec le rouge et l'orangé pour signifier le danger au coeur de l'action, mais la différence entre les deux est diminuée par un ton terne tout du long qui conserve aussi l'ambiance recherchée.


En tant que fan de Batman, Frank Miller a réussi à utiliser son talent pour nous éclairer sur ce personnage avec lequel il a grandi, en nous offrant deux ouvrages sur le passé et le futur du chevalier noir qui sont depuis devenus des incontournables de la série.