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mardi 6 avril 2010

The dark knight


Fiche du film :
Réalisateur : Christopher Nolan
Scénariste : David Goyer
Année : 2008
Genre : Action / Drame
Acteurs principaux : Christian Bale, Maggie Gyllenhaal, Heath Ledger, Aaron Eckhart
Résumé : Le nouveau procureur de Gotham, Harvey Dent, fait bouger les choses et grâce à lui la ville sera bientôt débarassée de ses plus grands criminels. C'est sans compter sur un nouvel arrivant, ne faisant partie d'aucune des mafias sévissant déjà. Lui aussi aime la mise en scène, jouer un rôle derrière son maquillage, et il se fait appeller le Joker.

Avis sur le film :
Batman begins n'était que le début du reboot organisé par Warner Bros ; tout comme la fin de ce dernier le laissait présager et grâce à un accueil chaleureux du public et des critiques, la suite se met en place dans la même lignée avec toujours Christopher Nolan et David Goyer aux commandes.
En continuant dans le même sillon tracé par Tim Burton, c'est à un gros morceau que l'on s'attaque avec l'apparition du Joker. Mais s'il semble que ce soit le même univers dont il est question, la façon dont il est traité est totalement différente entre les deux films, presque comme s'il était question de deux sujets antagonistes, alors qu'il s'agit de deux visions très différentes de Batman.


La scène d'intro nous expose ce contraste lorsque les deux némésis nous sont présentés de façon à surprendre le public. De bonnes idées innovantes sont introduites, comme la question des copycats concernant le justicier de Gotham, mais cela se fait beaucoup trop expéditivement : l'Epouvantail est arrêté sans difficultés, et dans l'ensemble les scènes en elles-mêmes ne ressemblent qu'à un avant-goût nous laissant sur une faim qui n'est pas comblée.
Le personnage du Joker n'a rien des versions vues par le passé, et cette intention de changement est soutenue par le fait que Jack Nicholson avait montré un grand intérêt à l'idée de reprendre le rôle, qui lui a été refusé. L'humour de ce criminel dans The dark knight n'est plus aussi extravagant mais plus fin, à l'image de l'humour général du film qui touche surtout à l'ironie et au sarcasme. Mais justement, le personnage perd son aspect clownesque marquant, qui était présent même dans les comics les plus sérieux comme Arkham asylum. L'accent est plutôt mis sur sa démence dans le sens dangereux du terme, et si ce psychopathe fait sourire c'est finalement par le sadisme de ses idées.


Cet épisode cinématographique, second d'une nouvelle série instaurée par Christopher Nolan, est marqué par le bouleversement pour ranimer l'attention du spectateur par rapport à l'épisode précédent qui posait les bases. Le trouble s'installe dans la vie sociale de Bruce Wayne, arborant autant de femmes qu'il veut avec lui lorsqu'il arrive à une fête mais n'arrivant pas à concilier sa doublie vie et ses sentiments pour Rachel Dawes ; et quant à Batman il est remis en question non seulement par la population mais aussi par l'arrivée du Joker. L'apparition d'Harvey Dent est par contre liée aux deux visages de Wayne, pour son bien comme pour son mal.
Gotham était proche de la salvation grâce à l'intervention de l'homme chauve-souris, mais le chaos est ramené par le Joker. L'histoire progresse en même temps que le scénario très élaboré brasse des actes criminels et magouilles de la mafia ainsi que des affaires judiciaires, à côté de celles financières de Wayne Enterprise.
Batman portait déjà ce pseudonyme avant, mais il est désormais le Chevalier noir plus que jamais grâce à des moments très sombres faits de morts, de déceptions et de révélations, alors même qu'une lueur d'espoir était proche.


Mais à vouloir trop insister sur le sérieux, Batman perd son essence même, qui avait pourtant été bien cernée dans Batman begins. Qu'il y ait des chamboulements n'est pas du tout dérangeant en soi, mais les personnages ne sont plus ce qu'ils devraient être. Les caractéristiques de l'univers se perdent même, la Batcave en premier lieu qui n'a plus le charme d'antan et est devenue une immense salle aseptisée semblable à une grande chambre d'hôpital.
Les diverses branches de l'histoire prennent une place trop vaste pour être suivie dans ses moindres détails et deviennent trop envahissantes pour ne pas affaiblir d'autres aspects du film. Les scènes d'actions par exemple se font plus rares, et bien qu'elles soient impressionnantes par leur démesure, elles le sont moins que dans Batman begins.
Néanmoins, les dispositifs mis en place préparent comme il faut le final d'une grande noirceur pleine de pessimisme, le mal l'emportant en partie sur le bien, jusqu'à l'ultime sacrifice qui nous fait retrouver l'héroïsme du Chevalier noir sous une forme nouvelle et donne une justification toute nouvelle pour ce surnom qui redéfinit complètement la perception du personnage.


Mais encore dans la dernière partie, il est dommage d'avoir mis fin trop tôt aux ennemis de Batman. Le film pose un rythme lent en son début et s'accélère quand les deux grandes figures du mal qui nous sont exposées prennent de l'importance et affichent leur potentiel qui est finalement trop peu exploité.
Il est tout de même impossible en 2h30 de rendre pleinement honneur à ces personnages capitaux du comic book, mais ils articulent tout de même une histoire qui est en définitive marquante, et dont le mot de la fin réconforte.

Bande-annonce VOST :

jeudi 14 janvier 2010

Batman : The killing joke [Autour du cinéma]


Fiche du comic-book :
Auteur : Alan Moore
Dessinateur : Brian Bolland
Année : 1988
Résumé : Alors que Batman se rend à l'asile d'Arkham afin de mettre les points sur les i avec le Joker, il se rend compte que ce dernier a réussi à s'échapper. A partir de ce moment là, le célèbre tueur tente de manipuler le comissaire Gordon, afin de prouver que tout ce qu'il suffit pour qu'un homme sombre dans la folie, c'est une mauvaise journée.

Avis sur le comic-book :
A la fin des années 80, la série des Batman a été renouvelée grâce à quelques romans graphiques qui ont connu un grand succès, en ayant exploré plus en profondeur cet univers : son passé avec Batman année un en 1986, son futur avec Dark knight returns la même année, et en 1988 c'est sur le Joker qu'on en apprend d'avantage, au travers de The killing joke.


C'est Alan Moore, auteur de Watchmen, qui décide de se lancer dans le projet audacieux de scénariser ce comic. Non seulement c'est le Joker qui est au centre de l'histoire, mais de plus on découvre enfin ses origines, ou en tout cas une version qui pourrait provenir de son esprit malade. Cela se fait au travers de flash-backs qui réapparaissent pour torturer ce fou en cavale, après qu'il se soit évadé de l'asile d'Arkham.
Ces retours en arrières sont interposés entre l'intrigue principale, et les deux histoires mêlées l'une à l'autre se confondent très bien, ajoutant du suspense à chaque fois lorsque l'on attend de voir ce qu'il va se passer avant que le récit ne soit coupé pour passer d'une histoire à une autre.
Le passé du Joker n'est pas tout rose, et c'est encore moins le cas pour ses actions dans le présen, son plan étant de faire passer Gordon de la raison à la folie, en lui faisant subir les pires atrocités. Le comic book s'avère alors beaucoup plus sévère et dérangeant que ce que l'on a vu sur tout autre support, c'en est presque trash au point que l'on ne pourrait jamais voir un récit pareil transposé à l'écran. Les destins de personnages comme Gordon et sa fille Barbara sont scellés à cause de la dépravation dans laquelle ils sont entraînés par un Joker au sourire machiavelique et crispé.


Les dessins de Brian Bolland et ses couleurs pour la ré-édition du comic rendent plus limpide cette descente en enfer, aussi bien pour le Joker que pour Gordon.
Les illustrations sont pleines de détails et accompagnent fluidement n'importe quelles scènes de l'album, mais insistent surtout sur les aspects dramatiques quand il le faut, avec le dessin du visage du Joker faisant transparaître sa folie et sa cruauté, et les visages de ses victimes figés par l'horreur de leur situation.
Les transitions entre passé et présent sont du plus bel effet et sont traitées de façon quasi cinématographique, on ne peut qu'admirer le travail fait à ce niveau là.
Quant aux couleurs, le talent se remarque surtout dans les flash-backs, où les éléments sont effacés et ternes, à l'exception de quelques détails de couleur rose tournant peu à peu au rouge, jusqu'à ce que cela devienne le rouge du sang, le rouge du costume de Red hood, déterminant la transformation du Joker.


Le comic débutait par un questionnement de la part de Batman, et il se termine par une blague de la part du Joker, en guise de réponse. Celle-ci résume sous forme de métaphore toute la situation de rapports entre les deux personnages, et la blague suivie de son fou rire nous fait comprendre que le conflit ne se terminera jamais, si ce n'est par la mort de l'un des deux.
Avec The killing joke, Moore et Bolland ont réussi le pari risqué de pouvoir nous rendre leur version des origines du Joker, et ils ont réussi à tel point que ce comic est considéré comme l'un des meilleurs, et a été la source d'inspiration de nombreux autres récits sur différents supports, comme Batman de Tim Burton ou The dark knight de Christopher Nolan.

vendredi 8 janvier 2010

Batman


Fiche du film :
Réalisateur : Tim Burton
Année : 1989
Genre : Action / Fantastique
Acteurs principaux : Michael Keaton, Jack Nicholson, Kim Basinger, Robert Wuhl, Michael Gough
Résumé : A Gotham City, ville rongée par le crime et la corruption, un être non-identifié à l'apparence d'une chauve-souris géante terrorise les malfrats. Il s'agit de Batman, l'alter ego du milliardaire Bruce Wayne. Un soir, lors d'une descente de police visant à capturer le criminel Jack Napier, Batman le fait accidentellement tomber dans une cuve de produits chimiques. Jack Napier est mort, le Joker est né, le nouveau grand fléau de Gotham.

Avis sur le film :
Tim Burton est connu pour ses films aux univers très sombres, et de plus le premier des comics qu'il ait aimé est The killing joke, le roman graphique le plus populaire parmi ceux dépeignant le personnage du Joker, qui a lui aussi marqué le réalisateur. Il est donc presque logique que ce soit à lui qu'ait été confié le script de Batman, écrit par Sam Hamm et Warren Skaaren.


Le métrage nous place dans l'ambiance adéquate dès le générique de début où l'on parcourt le célèbre logo de la chauve-souris, sur la musique de Danny Elfman. Le compositeur a créé de nombreuses musiques de films prestigieuses, Batman en fait partie grâce à son thème principal mémorable, qui semble dès le départ esquisser les contours du Chevalier noir et son univers, et qui annonce une aventure de grande envergure.
Le début du film confirme déjà que le milieu dépravé et menaçant de Gotham est respecté, son essence étant concentrée dans les premières minutes.
Apparaît ensuite peu à peu le personnage éponyme, qui reste très mystérieux et imperceptible au premier abord, étant pris pour un monstre géant aux pouvoirs surhumains.
Le personnage de Bruce Wayne est interprété par Michael Keaton, acteur qui avait été très contesté pour le rôle par les fans du comic. Keaton rentre pourtant très bien dans le rôle, remplissant comme il faut chacune des deux personnalités de son personnage. Il arrive à jouer l'étrange playboy milliardaire ainsi que le héros masqué semant la peur dans le coeur de ses ennemis.
Le caractère du personnage de Wayne se dévoile notamment au travers de sa relation avec la journaliste Vicki Vale, qui nous en apprend plus sur lui en dehors de sa façade habituelle de milliardaire ou de justicier et nous montre ses problèmes humains. Les relations et les personnalités sont développées de cette façon, avec quelques autres dialogues donnant une contenance et une histoire crédible aux personnages. L'attachement entre Bruce et son majordome Alfred se fait aussi ressentir par la même occasion.


Mais de tous les personnages, celui qui se détache du lot est le Joker, interprété par Jack Nicholson. Plutôt que d'en faire un comédien raté comme dans le comic, il a été choisi d'en faire un meurtrier, ayant déjà un pied dans le vice. Il chute donc de moins haut dans la folie criminelle, mais son passage d'un homme normal au Joker se fait de façon appropriée : d'abord sa transformation physique, puis son passage peu à peu dans le délire après avoir vu le résultat de sa défiguration. Et dès le premier rire tonitruant poussé par sa nouvelle identité, le Joker va aller de plus en plus loin dans la démence.
C'est sûrement le méchant le plus connu parmi les comics de Batman, d'où ce choix là, qui s'avère très bon pour ce premier opus. Le personnage en lui-même est déjà la folie incarnée, son pouvoir vient de sa puissance alliée à sa folie pure qui le rend hallucinant et hystériquement drôle. Nicholson est au sommet de son art dans ce personnage de plus en plus colossal et dingue, qui lui semble être taillé sur mesure tellement il l'incarne parfaitement bien, trouvant la gestuelle et le ton des répliques qu'il faut pour pousser le délire jusqu'à son paroxysme.
Le Joker en vient même à éclipser le personnage de Batman. En toutes occasions du début à la fin il est pris par, et même personnifie, la folie furieuse, et ce même après sa fin, puisque son rire se fait encore entendre en quelque sorte après sa mort. Cela atteste parfaitement de la puissance du Joker et de son humour ravageur, dont la démence outrepasse la mort.


Batman est une très bonne adaptation du comic book destinée à un plus grand public, mais surtout un film spectaculaire mêlant atmosphère sombre, excellent humour noir et des scènes d'action impressionnantes.

Bande-annonce VF :