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vendredi 29 octobre 2010
Planète terreur [Grindhouse]
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Robert Rodriguez
Année : 2007
Genres : Horreur / Action
Acteurs principaux : Rose McGowan, Freddy Rodriguez, Marley Shelton, Josh Brolin
Résumé : Dans un patelin contaminé par un gaz transformant en zombies, la survie réside en l'action d'un groupe de survivants parmi lesquels se trouvent un criminel, une infirmière et une go-go danseuse unijambiste.
Introduction :
Ce qui devait devenir le projet Grindhouse trouva ses origines dans l'esprit de Robert Rodriguez avant qu'il ne réalise Sin city, à partir d'idées autour d'un film de zombies qui, une fois assemblées, ne pouvaient que constituer un moyen-métrage d'une heure, et éventuellement un double-programme où se succèderait une autre histoire. Cette idée laissée de côté refit surface lorsque, de visite chez son collègue et ami Quentin Tarantino, Rodriguez remarqua que tous deux possédaient le même poster pour la projection en duo de Dragstrip girl et Rock all night, ce qui fit réémerger en eux des souvenirs de cette époque où le cinéma d'exploitation envahissait les salles de quartiers par ses pellicules abîmées et ses bandes-annonces pour des productions aussi grotesques les unes que les autres.
C'est ainsi que naquit Grindhouse, bannière portant le nom de ces salles de cinéma disparues et sous laquelle se réunirent un groupe de compagnons cinéastes comprenant également Eli Roth, Edgar Wright et Rob Zombie qui participèrent aux bandes-annonces de l'entracte, pour livrer au public l'ambiance Grindhouse au delà des séances privées que Tarantino se fait avec ses amis, jusqu'aux grandes salles de cinéma qui, le temps d'une séance, régressent sciemment vers des temps plus modestes mais à l'ambiance unique. Si ce n'est que, pour l'occasion, Tarantino et Rodriguez cherchèrent à ce que la programmation soit à la hauteur de la folie des affiches et des bandes-annonces qui la promouvait.
Avis sur le film :
C'est à l'époque du tournage de The faculty, en discussion avec Elijah Wood et Josh Hartnett, que Robert Rodriguez leur présenta le début d'une trentaine de pages de son projet de film de zombies, un genre à l'époque inactif qu'il voyait revenir en force. Passant ensuite à d'autres réalisations, alors qu'entretemps les zombies envahirent de nouveau les écrans grâce à Shaun of the dead, Rodriguez remarqua son erreur de ne pas avoir poursuivi son ébauche. Même sans les jeunes acteurs sus-mentionnés, qu'il dirigea pourtant de nouveau dans Sin city, c'est avec le projet Grindhouse qu'a l'occasion de voir le jour son hommage aux films de morts-vivants.
S'il a grandi avec la même culture que Quentin Tarantino, et si à son comparse il emprunte une partie de son univers en faisant apparaître des cigarettes "Red apple" et en prolongeant l'histoire de personnages anciens tel qu'Earl McGraw existant depuis Une nuit en enfer ou récents tel que Dakota Block, faisant à la fois allusion au fait que se croisaient de même acteurs dans les deux films d'un double-feature grindhouse, Robert Rodriguez préfère aux longs discours un divertissement plus direct.
Il se sert lui aussi de l'altération de l'image, avec un montage aux transitions amusantes, mais s'axe par la suite vers d'autres aspects du cinéma d'exploitation à détourner.
Le scénario est d'une bêtise écrasante, prétexte simple pour des poussées de délires d'un mauvait goût prononcé et assumé, souligné par des dialogues scabreux ou à l'air volontairement idiot à hurler de rire, mais plus élaborés qu'il n'y paraît derrière une traduction Française impossible, parfois venant de personnages ridiculement pas crédibles comme celui de Fergie. La chanteuse paraît totalement irréelle par ses paroles, comme si le réalisateur cherchait à donner de la profondeur en décalage complet avec un personnage uniquement présent pour exposer ses attributs mammaires et se faire tuer.
Ce ne sont pas des idées plagiées mais un esprit, basé sur ce qu'on imaginerait qui aurait pu germer dans des esprits malades des 70's et serait tombé à plat faute de budget qui aurait rendu les choses encore plus grotesques, que Robert Rodriguez adopte et rend euphoriquement bon sans prise au sérieux mais sans non plus la nécessité d'un recours au 37ème degré. C'est cette réussite authentique avec usage appliqué de ce qui serait théoriquement incorrect et raté que le réalisateur peut s'autoriser de dépasser les limites.
Pour accomplir son délire cinématographique, Rodriguez a su s'entourer d'acteurs ouverts à cette sorte de bizarrerie et prêts à accepter la gratuité décomplexée des images, comme le concepteur légendaire d'effets spéciaux Tom Savini qui se voit attribuer plus de présence à l'écran que dans Une nuit en enfer, et Rose McGowan qui confirme après Scream et Phantoms qu'elle s'attache à l'épouvante.
Souvent oubliée dans le cinéma d'horreur où l'on nous habitue à des souffrances et des décès dépersonnalisés, la douleur réaliste et cruelle des pauvres personnages est ici mise en scène pour le malin plaisir du réalisateur, même s'il retient essentiellement l'action spectaculaire à laquelle il avait habitué son public dès Desperado.
La musique d'ambiance déjà contrôlée alterne avec une bande-son d'enfer qui rentre dans le crâne du spectateur et l'emporte dans des massacres aux effets spéciaux exagérés à l'extrême : un coup de feu provoque une surenchère de sang gluant qui éclate en ayant abandonné toute logique, mais Rodriguez peut se permettre de pareils traitements à ses zombies, devenus contaminés en suivant la voie de Danny Boyle, et de leur coller des têtes disproportionnées d'Elephant man ou des membres pendants de The Thing, en prolongement de la démesure de Desperado 2 devenue complètement acceptable dans ce contexte où les plus grandes divagations imaginables sont automatiquement justifiées.
En gardant le meilleur en réserve, l'explosion finale va encore un peu plus loin dans tout ce qui fait le caractère unique de Grindhouse, son apparente stupidité intelligemment constituée et sa violence excessive qui fait couler la chair et jaillir le sang comme une fontaine.
Ces dernières années ont vu naître de nombreux films de zombies, mais même en arrivant en retard Robert Rodriguez fait bien mieux que la plupart, car une fois les règles posées il trouve un point où le mauvais goût peut devenir pur plaisir sans complexes.
Bande-annonce Planet terror VOST :
Bande-annonce alternative Grindhouse VO :
Fausses bandes-annonces VO :
mercredi 27 octobre 2010
Boulevard de la mort [Grindhouse]
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Quentin Tarantino
Année : 2007
Genres : Action / Thriller
Acteurs principaux : Sydney Tamaiia Poitier, Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Kurt Russell
Résumé : Dans une petite ville du Texas, des jeunes femmes s'amusant en soirée sont suivies par un tueur bien particulier : Stuntman Mike, le cascadeur usant de sa voiture comme d'une arme.
Introduction :
Ce qui devait devenir le projet Grindhouse trouva ses origines dans l'esprit de Robert Rodriguez avant qu'il ne réalise Sin city, à partir d'idées autour d'un film de zombies qui, une fois assemblées, ne pouvaient que constituer un moyen-métrage d'une heure, et éventuellement un double-programme où se succèderait une autre histoire. Cette idée laissée de côté refit surface lorsque, de visite chez son collègue et ami Quentin Tarantino, Rodriguez remarqua que tous deux possédaient le même poster pour la projection en duo de Dragstrip girl et Rock all night, ce qui fit réémerger en eux des souvenirs de cette époque où le cinéma d'exploitation envahissait les salles de quartiers par ses pellicules abîmées et ses bandes-annonces pour des productions aussi grotesques les unes que les autres.
C'est ainsi que naquit Grindhouse, bannière portant le nom de ces salles de cinéma disparues et sous laquelle se réunirent un groupe de compagnons cinéastes comprenant également Eli Roth, Edgar Wright et Rob Zombie qui participèrent aux bandes-annonces de l'entracte, pour livrer au public l'ambiance Grindhouse au delà des séances privées que Tarantino se fait avec ses amis, jusqu'aux grandes salles de cinéma qui, le temps d'une séance, régressent sciemment vers des temps plus modestes mais à l'ambiance unique. Si ce n'est que, pour l'occasion, Tarantino et Rodriguez cherchèrent à ce que la programmation soit à la hauteur de la folie des affiches et des bandes-annonces qui la promouvait.
Avis sur le film :
A la lumière de l'affection particulière que porte Tarantino pour le cinéma grindhouse nouvellement dévoilée, le reste de sa filmographie est éclairée sous un jour nouveau qui laisse apparaître au moins une référence aux films d'exploitations dans chacune de ses réalisations, comme la séance de trois films de kung-fu dans True romance, quand cela ne va pas jusqu'à l'hommage à la blaxploitation avec Jackie Brown.
Véritable cinéphage qui crée à partir de ce qu'il ingère, Tarantino parsème de clins d'oeil tous ses films, mais ici c'est l'occasion d'en consacrer un entièrement au grindhouse, mais en se penchant particulièrement sur le genre du slasher, avec des courses-poursuites parties de la fascination du scénariste pour ces cascadeurs aux véhicules death-proof, à l'épreuve de la mort.
Tarantino s'amuse d'abord à poser un décor où le rétro s'affiche en tapissant les murs de posters grindhouse et en déteignant les costumes décontractés et les "muscle cars" d'époque déjà tachetés par des imperfections rajoutées sur la pellicule. Plus qu'un traitement de l'image, sur les premières scènes dépourvues d'action c'est un outil comique en partenariat avec un montage qui, feignant une saute, offre des plans alternatifs et enfreint sans problèmes, par un assemblage incorrect de plans, des règles cinématographiques, mais sans trop en abuser non plus. Le n'importe quoi irresponsable d'autrefois, réservé à des salles "restricted", se retrouve dans des plans déplacés et impensables, presque kitschs par leur inesthétisme désormais voulu, qui manifestent par exemple l'envie pressante d'un personnage à l'aide d'un gros plan sur l'entrejambe. Cela reste étrange mais drôle et acceptable de nos jours, le réalisateur traçant des lignes passées et présentes qui se recroisent quand les filles sortent leurs portables, pour ne pas simplement reproduire une époque, bien qu'en dehors de cela l'illusion soit parfaite, mais créer un univers parallèle à la Tarantino dans lequel une machine à remonter le temps se serait enrayé en cours de route, et attribuer à Grindhouse son propre style.
Dans ce cadre déjà enchanteur s'immisce le slasher en disposant un groupe de victimes typiquement 80's composé de filles au langage cru des années 2000, et le loup qui a en après elles. Mais quel que soit le genre où il s'installe, Tarantino fait les choses à sa manière dans de longues scènes qui se font écho dans les deux parties du film. La musique, même en fond sonore, est soigneusement sélectionnée parmi les titres de son propre juke-box apporté sur le plateau, s'imposant à un moment grâce à une fameuse scène de lap-dance. Les dialogues toujours aussi copieux demeurent primordiaux, décrivant les filles branchées, les pervers autour d'elles, le cascadeur désabusé car dépassé, qui lui aussi parle de jours glorieux maintenant derrière lui ; ou tout simplement parce que les répliques se font mordantes, on ne s'ennuie pas tant que l'on se raccroche aux mots. En somme Death proof se regarde comme un Tarantino comme les autres, mais avec un tueur en série qui assassine en se servant de son bolide, et la quiétude des discussions alentour donne alors l'impression que la décharge de violence au montage coup-de-poing est plus forte.
Cette brutale interlude suffit pour être rassasié lors des autres dialogues qui suivent, en parallèle au mode opératoire du meurtrier qui s'apprête à se répéter. Le rythme retombe sans dommages, quelques rires ponctuent l'attente d'une nouvelle dose d'action dont la venue est signalée par des références à Point limite zéro ou La grande casse de la part de cascadeuses dont Zoë Bell qui prend place comme actrice avant de justifier sa présence en mettant ses talents à éxecution.
Tarantino jugeant qu'il n'y a plus de bonnes poursuites depuis des années, Terminator 2 et Destination finale 2 seulement sortant du lot, il ramène sur le devant de la scène des poursuites à l'ancienne, brutes, sans ces CGI contre lesquels Stuntman Mike s'oppose également.
Tout ce qui fait une bonne poursuite, sans la surenchère des effets numériques remplaçant les images réelles, est distillé en une longue séquence où le rythme est soutenu par une grande variété de plans qui se succèdent dans un montage prenant qui s'allie à l'envie viscérale des femmes de rattrapper leur assaillant et de l'attaquer à tout prix, du moins le heurter, et ce désir se ressent, se partage, le suspense se créant, provoqué par la volonté de savoir si elles vont réussir ou non à riposter coupant le souffle comme sous l'effet d'une ceinture trop serrée crispant les muscles, et canalisant la concentration sur le moindre rapprochement éventuel de pare-chocs ; sans toutefois oublier le spectaculaire.
Seule la fin peut paraître en décalage avec ce qui a été vu jusque là, mais poursuit en fait sur un thème continu du film où les femmes dominent sur les hommes, et même si le réalisateur replace Kurt Russell dans un rôle de badass, il reprend ses interrogations concernant la personnalité des cascadeurs en transformant celui qu'il dépeint un moins que rien sans son engin.
Faisant de ce qu'il sait faire de mieux concernant l'écriture, même sans autant de répliques cultes que dans Pulp fiction, Tarantino associe à son style unique un ton moins sérieux, entraîné qu'il est par son ami Robert Rodriguez et sa seconde partie dédiée aux zombies, se rapprochant légèrement du film d'horreur de l'époque de l'inimitable Une nuit en enfer. Et encore, quel que soit la nature du divertissement, Quentin Tarantino offre un plaisir audio et visuel à chaque niveau tout en ouvrant plus amplement au grand public les portes d'un cinéma oublié.
Bande-annonce Death proof VOST :
Tarantino jugeant qu'il n'y a plus de bonnes poursuites depuis des années, Terminator 2 et Destination finale 2 seulement sortant du lot, il ramène sur le devant de la scène des poursuites à l'ancienne, brutes, sans ces CGI contre lesquels Stuntman Mike s'oppose également.
Tout ce qui fait une bonne poursuite, sans la surenchère des effets numériques remplaçant les images réelles, est distillé en une longue séquence où le rythme est soutenu par une grande variété de plans qui se succèdent dans un montage prenant qui s'allie à l'envie viscérale des femmes de rattrapper leur assaillant et de l'attaquer à tout prix, du moins le heurter, et ce désir se ressent, se partage, le suspense se créant, provoqué par la volonté de savoir si elles vont réussir ou non à riposter coupant le souffle comme sous l'effet d'une ceinture trop serrée crispant les muscles, et canalisant la concentration sur le moindre rapprochement éventuel de pare-chocs ; sans toutefois oublier le spectaculaire.
Seule la fin peut paraître en décalage avec ce qui a été vu jusque là, mais poursuit en fait sur un thème continu du film où les femmes dominent sur les hommes, et même si le réalisateur replace Kurt Russell dans un rôle de badass, il reprend ses interrogations concernant la personnalité des cascadeurs en transformant celui qu'il dépeint un moins que rien sans son engin.
Faisant de ce qu'il sait faire de mieux concernant l'écriture, même sans autant de répliques cultes que dans Pulp fiction, Tarantino associe à son style unique un ton moins sérieux, entraîné qu'il est par son ami Robert Rodriguez et sa seconde partie dédiée aux zombies, se rapprochant légèrement du film d'horreur de l'époque de l'inimitable Une nuit en enfer. Et encore, quel que soit la nature du divertissement, Quentin Tarantino offre un plaisir audio et visuel à chaque niveau tout en ouvrant plus amplement au grand public les portes d'un cinéma oublié.
Bande-annonce Death proof VOST :
Bande-annonce Grindhouse VO :
mercredi 15 septembre 2010
13 fantômes
Fiche du film :
Réalisateur : Steve Beck
Scénaristes : Benjamin Carr et Richard d'Ovidio
Année : 2001
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Tony Shalhoub, Matthew Lillard, Shannon Elizabeth, Alec Roberts
Résumé : Une famille hérite d'un oncle maître de l'occulte et se rendent dans son ancienne demeure, qui leur appartient désormais. Il ne s'agit pas en réalité d'une simple maison, car ce dans quoi entrent les Kriticos est une reproduction d'une machine enfermant 12 fantômes qui serviront à ouvrir l'oeil de l'enfer.
Avis sur le film :
Deux ans après La maison de l'horreur, remake de La nuit de tous les mystères, Joel Silver et Robert Zemeckis poursuivent avec la mise à jour de 13 fantômes, autre film à l'origine réalisé par William Castle et scénarisé par Robb White, et ce toujours par le biais de la maison de production "Dak castle", mais avec cette fois le débutant Steve Beck aux commandes.
Pour perpétrer la tradition instaurée par Castle, ce film-ci devait lui aussi user de lunettes, cette fois en 3D, tout comme l'achat d'une place pour La maison de l'horreur donnait droit à un ticket à gratter pour gagner une somme d'argent. L'idée fut toutefois abandonnée pour 13 fantômes, ne laissant que le film à l'appréciation du spectateur.
Réactualisé pour s'adresser au public actuel, l'horreur pure s'accompagne de violence puisque les spectres ne font plus qu'effrayer mais cherchent réellement à causer du tort aux occupants de leur maison. Le générique de début fait preuve d'originalité et d'une maîtrise de la caméra, tandis que les premières scènes laissent présager du gore comme il en est permis à notre époque grâce à quelques meurtres paranormaux particulièrement douloureux, orchestrés par Greg Nicotero, passé maître après avoir été l'apprenti de Tom Savini.
L'envie de viser un public jeune, principale cible de ce genre de production, se ressent par le casting qui comprend Shannon Elizabeth connue par American pie et Scary movie ainsi que Matthew Lillard, qui cabotinait extrêmement à la fin de Scream, et dont on reconnaît ici les grimaces crispées qu'il peut afficher à volonté dès lors qu'il joue un psychique souffrant à chaque vision surgissant dans son esprit. La post-production aussi en est affectée, la bande-son est essentiellement constituée de rock ou de hip hop, et le montage est d'une frénésie qui secoue l'image en tous sens lors de chacune des apparitions fantômatique.
Malheureusement, parmi ces aperçus, ce sont les mauvais éléments qui prennent le dessus et se déploient durant tout le reste du film.
Les lunettes permettant de voir les fantômes, qui ne sont plus désormais qu'en plastique, constituent le seul vrai point commun avec le film d'origine, et le 13 fantômes moderne semble apporter des éléments intéressants de sa propre création, en particulier la maison de verre ainsique les spectres variés et atypiques qu'elle renferme. Seulement, à peine la famille et le notaire pénètrent dans la demeure que l'on peut prédire que le massacre ne sera pas de grande envergure, au vu du peu d'éventuelles victimes présentes. Malgré une première mort inattendue et d'autres personnages faisant irruption sans que l'on sache comment, les esprits se font discrets bien que l'un d'eux soit, apparemment, le "Charles Manson des fantômes".
Si l'on excepte les personnages qui ne peuvent certainement pas mourir afin de ne pas trop heurter le public et qui s'en sortent avec quelques griffures, il ne reste plus qu'un faible choix de personnes à tuer et leur décès, parfois résultat d'une attitude absurde, n'est pas même satisfaisant.
Le destin d'un personnage étonne pourtant, et il s'agit de la nourrice afro-américaine stéréotypée de la famille Kriticos, que l'incompétence rend inutile en tant qu'employée et qui ne sert pas plus en tant que personnage du film, si bien qu'il est tout aussi surprenant de ne pas la voir mourir que de s'apercevoir que le mot de la fin lui est laissé. Car, bien que cela reste difficilement perceptible pour quelqu'un doté d'un sens de l'humour ordinaire, il semblerait qu'elle n'ait été présente que ses blagues.
En dépit du titre assimilable à une promesse, les ectoplasmes pourtant pleins de potentiel ne sont pas même correctement utilisés, tout comme les personnages vivants, pourtant peu nombreux, sont incorrectement gérés au point que l'un d'eux disparait avant la fin.
13 fantômes n'apporte pas de sang nouveau, pas même quelques litres car, plus destructrice que le "Jackal" et le "Juggernaut" réunis, l'aseptisation Hollywoodienne a mis fin à ce qui aurait pu être un film divertissant.
Bande-annonce VF :
Libellés :
Gregory Nicotero,
Tony Shalhoub
mercredi 1 septembre 2010
Piranha 3D
Fiche du film :
Réalisateur : Alexandre Aja
Scénaristes : Pete Goldfinger et Josh Stolberg
Année : 2010
Genres : Horreur / Comédie
Acteurs principaux : Steven R. McQueen, Jessica Szohr, Jerry O'Connell, Kelly Brook, Elisabeth Shue
Résumé : Au fond du lac Victoria, une faille s'ouvre pour libérer des bancs de piranhas qui attendaient de refaire surface depuis des milliers d'années. La date est parfaitement choisi pour que ces carnivores se servent à manger, puisque les vacances de printemps démarrent et des jeunes arrivent en grand nombre à la plage, tous prêts à se jeter à l'eau.
Avis sur le film :
Chuck Russell, dont le dernier film Le roi scorpion remonte à 2002, devait originellement réaliser cette suite de Piranhas pour laquelle il a apporté des modifications au script en y incluant l'histoire du premier film de Joe Dante. Malgré sa participation au projet, le réalisateur de The Mask fut remplacé par Alexandre Aja, jeune Français plus en vogue qui s'était déjà chargé du remake de La colline a des yeux de Wes Craven.
C'est devenu une habitude dans les films d'horreur récents, une mort avant le générique de début donne une idée de ce à quoi s'attendre et sert de mise en bouche pour patienter lors de la présentation des personnages jusqu'à l'arrivée du grand massacre. Seulement cette fois, la scène d'introduction comporte un guest-star de taille, qui est Richard Dreyfuss reprenant son rôle de Matt Hooper. En effet, ce Piranha nouvelle génération réconcilie finalement Les dents de la mer avec la saga qui en a dérivé, ne prenant pas réellement position mais s'emparant de quelques éléments de l'un et de l'autre pour offrir un bon condensé qui en réalité n'est ni plagiat, ni suite, ni remake. Une plage est le lieu des évènements comme dans Les tueurs volants, avec la reprise trente ans plus tard d'une recette en trois ingrédients, "sea, sex and blood" comme le cite l'affiche, poussée plus loin vers des excès qui correspondent au jeune public d'aujourd'hui. La nudité purement gratuite ne fait même plus intrus, puisque cela fait partie de la réalité des Spring breaks, comme le souligne la parodie des "Wild wild girls" qui prend d'ailleurs une place importante dans l'histoire du héros de Piranha 3D.
Les prédateurs que l'on attend tellement n'attaquent que de temps en temps, mais le spectateur s'amuse suffisamment pour que l'attente ne se fasse pas sentir, car les quelques touches d'humour font cette fois sincèrement rire. En dehors de Dreyfuss, le cinéphile averti peut aussi prendre plaisir à repérer les quelques caméos, tel que ceux d'Eli Roth, Gregory Nicotero, Christopher Lloyd toujours excellent dans un petit rôle qui rappelle Doc Brown, ou encore Ving Rhames qui meurt en beauté.
Le spectacle arrive à s'étendre en durée justement grâce à quelques attaques individuelles d'abord, qui sont de bonnes raisons pour ne pas encore alerter les innombrables vacanciers qui sont autant de victimes en devenir, et qui ne veulent de toute manière pas écouter les avertissements, jusqu'à ce que l'on en arrive au festival gore qu'est l'attaque de la plage.
Les piranhas pour la première fois en images de synthèse restent bien conçus, et surtout utilisent raisonnablement la 3D contrairement à ce qu'il arrivait dans les années 80 avec Les dents de la mer 3D ou Meurtres en trois dimensions. Les créatures marines font bien entendu une grande part du travail, mais les scénaristes ont compris l'importance de l'utilisation du décor, qui devient peut être même plus dangereux au milieu de cette panique où les gens ne pensent qu'à leur survie au détriment d'autrui. Tout ce qui se trouve à disposition sur ce bord de mer devient un outil du massacre aussi bien envers les humains que les poissons, et aussi irréaliste que soit le résultat, c'est toujours très spectaculaire.
Le tournage dans l'eau n'a pas du être de tout repos, mais le résultat à l'écran est bien plus récréatif que de traditionnelles vacances au soleil. Piranha 3D n'a pas la prétention de rafler quelques Oscars comme Les dents de la mer mais dévoile un potentiel insoupçonné qui résidait dans l'idée d'utiliser des piranhas comme ennemis, en faisant beaucoup mieux que les autres long-métrages ayant exploité ce sujet par le passé, pour offrir un spectacle audacieux, plein d'une imagination tordue et résolument fun, sans pour autant oublier un léger suspens quand il y en a besoin.
Bande-annonce VOST :
Libellés :
Alexandre Aja,
Christopher Lloyd,
Eli Roth,
Gregory Nicotero,
Jerry O'Connell,
Ving Rhames
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