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mercredi 13 avril 2011

Scream 3


Fiche du film :
Réalisateur : Wes Craven
Scénariste : Ehren Kruger
Année : 2000
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox
Résumé : "Stab 3" s'apprête à être réalisé, il s'agit de la nouvelle suite du film inspiré des meurtres de Woodsboro, mais le tournage est interrompu par de nouvelles manifestations d'un tueur en série. Non seulement il s'en prend aux survivants des massacres antérieurs, mais il s'attaque aussi aux acteurs de la version cinématographique.

Avis sur le film :
Scream 2 avait obtenu un plus gros budget que le 1, et avait rapporté un peu moins, mais le bénéfice était suffisamment gros pour qu'un épisode trois soit réalisé, déjà prévu alors même que Kevin Williamson écrivait le second film. Pour cette autre suite, il était aussi prévu pour l'écriture, mais fut remplacé par un autre.
De quoi placer le second retour de Ghostface sous de mauvaises auspices, puisque Wes Craven a failli ne pas être de la partie non plus, mais accepta de revenir au poste de réalisateur lorsque le studio Miramax accepta de lui laisser les commandes pour la comédie dramatique La musique de mon coeur, un de ses seuls films à ne pas être liés à l'épouvante.


Contraitrement aux slashers des 80's où les protagonistes changeaient sans cesse car leur durée de vie était très limitée, la trilogie Scream a ses figures récurrentes, et la plupart du temps ce sont les nouveaux venus qui meurent ; cela permet déjà d'intéresser rien qu'en montrant au public ce que sont devenus les héros. Avec ce troisième épisode, la saga étend son univers propre en même temps qu'elle y fait allusion, se basant sur ce qu'avaient bâti les précédents films, ce qui fonctionne comme des clins d'oeil aux spectateurs fidèles qui comprennent de suite les indices habilement placés dans le scénario concernant ce qui est arrivé à un protagoniste depuis la dernière fois. Cotton a réalisé son rêve de célébrité, Sidney est enfin traitée comme une personne traumatisée qui est sûrement dégoûtée du reste du monde et de l'idée d'avoir un petit-ami, bien qu'elle ait trouvé un moyen de ne pas totalement se couper du monde, et Dewey travaille sur le tournage de "Stab 3". Par contre, Gale n'a pas progressé mais régressé, la voilà aussi égoïste qu'avant, visiblement pour que le troisième film présente de nouveau une évolution positive en elle, sans quoi il y aurait eu un enjeu en moins. Globalement, les personnages principaux sont fidèles à ce qu'ils étaient , et ce n'est pas là que le changement de scénariste se remarque.
Ehren Kruger fait ce qu'il peut pour imiter Kevin Williamson, et reprend les caractéristiques que ce dernier avait attribué aux deux premiers films, comme le fait que l'introduction rentre directement dans le vif du sujet. Elle n'est pas aussi forte qu'auparavant, mais a le mérite de présenter un plan machiavélique du tueur, et de surprendre en assassinant d'emblée un personnage important, le retirant immédiatement de la liste des suspects dont il faisait partie depuis l'épisode 1.


Si Scream 3 s'appuye beaucoup sur ce qui avait été établi par ses deux prédécesseurs, il en subit aussi les choix scénaristiques qui rendent difficile la création d'une autre suite. Comme l'évoquent les acteurs de "Stab 3", la mort de l'un des personnages cruciaux dans "Stab 2", Randy, a mécontenté les fans, et en plus de cela il était celui amenant la plupart des réflexions pertinentes sur le cinéma d'épouvante, c'est à dire la base même de la saga. Le film trouve une autre solution pour nous plonger dans le même milieu : donner une place plus importante dans l'intrigue au tournage des "Stab", dont le premier épisode était déjà apparu dans Scream 2. Cette fois nous nous intéressons à la critique du cinéma d'horreur de série B, car c'est clairement dans cette catégorie que se place "Stab 3", depuis l'intérieur, avec le point de vue des cinéastes et des acteurs. Il y a des plaintes de leur part concernant la traditionnelle scène de douche injustifiée, concernant les personnages accessoires destinés à mourir, ou les trop nombreuses modifications du script ; mais aussi l'introduction dans l'intrigue des problèmes survenus durant les tournages de Scream 1 et 2, voire même du 3. Le réalisateur fictif se plaint d'avoir à faire de l'horreur avant de pouvoir s'occuper de sa comédie romantique, et les différentes versions du scénario de son slasher, écrites afin que, comme dans la réalité, la fin ne soit pas dévoilée sur le net, trouvent dans le récit une fonction servant au suspense.
Randy ressurgit néanmoins, le scénariste voulant sans aucun doute réparer l'erreur du second opus qui l'a mis dans l'impasse, mais le moyen de faire réapparaître cet ancien protagoniste est grotesque, invoquant le personnage de la soeur que l'on n'a jamais vu avant et qui vient apporter une cassette que son frère cinéphile a enregistrée avant sa mort, en prévision d'une troisième attaque de Ghostface. La scène échoue à être émotionnelle par le ridicule du dispositif pour faire revenir de l'au-delà un défunt, et ce dernier ne livre même pas de bonnes remarques sur les épisodes trois conclusifs, certaines des règles qu'il cite pouvant s'appliquer tout simplement à certaines sagas d'horreur entières telles que Vendredi 13 ou Les griffes de la nuit.


Scream 3 n'a plus tellement à dire sur le slasher, surtout que tout ce qui pouvait être évoqué se trouve dans l'original et sa suite, l'un et l'autre se complétant, et au delà d'un épisode deux il n'y a plus réellement de règles à dégager, quoiqu'en dise ce film de Wes Craven.
Le propos a toujours été l'essentiel dans cette saga, car du côté du traitement plus classique du film d'horreur, la série n'est pas connue pour ses frayeurs ou pour son gore, le sang ayant même diminué au fil des années. Ce nouvel épisode s'abaisse même à tenter d'effrayer par des procédés si faciles qu'ils en sont depuis longtemps devenus honteux : l'utilisation du cauchemar, et de personnages apparaissant sans prévenir à l'écran.
Pendant un moment, le film divertit par la confrontation des héros à leur doubles de cinéma, quelques décès cruellement inventifs, et des caméos, dont celui de Carrie Fisher et de Jay et Silent Bob, faisant suite au jeu de réponses entre Kevin Smith et Craven, l'un ayant placé Clerks dans Scream, l'autre ayant fait jouer son collègue dans une de ses réalisations se déroulant aussi, en partie, dans les studios de Miramax. Ces apparitions sont placées trop gratuitement, bien qu'elles fassent forcément plaisir à voir, mais pendant ce temps le scénario se dégrade au fur et à mesure que l'intrigue se développe pour dévoiler où on veut en venir.
Comme pour tout nouvel ajout non prévu, Scream 3 essaye désespérément de se lier à ses prédécesseurs, mais n'y parvient pas correctement. Ce qui était affirmé dans le premier épisode est remis en question, et des faits antérieurs sont inventés afin d'explorer ce qui jusque là n'était nullement porteur de mystère, et pas même évoqué ; en cela le film reprend un principe vu ailleurs, comme dans certaines suites d'Halloween, mais n'a pas assez de recul et prend au sérieux, et non plus avec ironie, cette histoire de passé trouble dissimulé dans la famille de Sidney.


Le besoin de trouver un tueur, quel que soit les moyens employés, se ressent encore plus dans ce Scream 3. Malgré des bonnes idées toujours présentes et des références toujours plaisantes au cinéma, cet épisode est celui de trop, n'ayant plus que peu à offrir par rapport au principe qui était la base de la saga, et le faisant tout de même, en dépit des incohérences qu'entraîne le scénario qui sert à disposer ces quelques trouvailles.

Bande-annonce VF :

lundi 4 janvier 2010

Jay & silent Bob do Degrassi



Fiche des épisodes :
Réalisateurs : Philip Earnshaw, Graeme Campbell
Année : 2005
Genre : Dramatique
Résumé : Kevin Smith tourne son prochain film au Canada, et plus précisément au lycée de Degrassi dans lequel ses personnages de Jay et silent Bob vont étudier.

Avis sur les épisodes :
Kevin Smith ne le cache pas, il est fan de Degrassi junior high aka Les années collèges. Ce depuis qu'il regardait cette série lorsqu'il travaillait au Quick stop, le lieu de tournage de Clerks, et a fait par la suite des références fréquentes à la série dans ses autres films. Aussi, il accepta de tourner avec son ami Jason Mewes dans quelques épisodes de la nouvelle série Degrassi the next generation dans son propre rôle et celui ce son alter-ego Silent Bob, accompagné de Jay joué par Mewes.



Si Smith est fan de Degrassi et y apparaît de son plein gré, le spectateur a de quoi se questionner dès le début du premier épisode quant à la connaissance du View Askewniverse par les scénaristes de la série. Bien que dans la toute première scène figurent Alanis Morisette (apparue dans Dogma et Jay & Bob contre-attaquent) ainsi que les deux dealers, ce qui suit n'a rien à voir avec l'univers de Kevin Smith. Le fait que toute profanité soit supprimée est compréhensible, mais il est par contre révoltant de voir que Bob parle -face à la caméra de plus- dès le départ ! Le fan de Smith est d'ores et déjà abasourdi par son incompréhension totale, et n'en a pas fini puisque c'en est ainsi durant tous les épisodes.
A la suite de cette première scène-choc, l'histoire se focalise sur les personnages principaux de la série et leurs histoires sentimentales dont l'intérêt est réduit, surtout pour ceux ayant été attirés uniquement par l'évocation des noms de Jay et Bob. Malheureusement, Kevin Smith lui même a été entraîné dans ce flot de mièvrerie ambiante puisque lui aussi a une histoire romantique avec un des personnages. Cela se finit assez abruptement puisqu'immédiatement après qu'elle ait embrassé le réalisateur, la femme en question demande son petit ami en mariage.



Mais même lorsque l'on en revient aux apparitions de Smith et de Mewes, c'est la même chose : leur univers propre n'est présent qu'en apparence, mais est substitué par un ersatz de scénario façon Kevin Smith, qui est en réalité complètement dépossédé de ce qui fait son caractère et est remplacé par une niaiserie propre à la série.
Même si Smith a réécrit ses répliques pour qu'elles lui ressemblent, tout ce qui se trouve autour gâche l'ensemble. Le film fictif qu'il réalise n'a rien de "Kevin Smith" en lui, car malgré les quelques efforts comme la référence à Star wars ou une blague presque grivoise qui consiste à se mettre des tampons périodiques dans le nez, le reste est complètement absurde et ne correspond pas du tout à la filmographie de Smith. A aucun moment il n'est expliqué pourquoi les deux dealers trentenaires se retrouvent au lycée, ni pourquoi certains éléments de leur vie fictive ont été effacés, ni pourquoi Smith engage des élèves incompétents pour jouer et composer la bande-son de son film.
Cela va parfois même plus loin que la contradiction, puisque l'on frôle presque l'irrespect dans le comportement de certains personnages par rapport à Smith et ses films.
Mais au grand désespoir des fans, le sommet du n'importe quoi est atteint dans une scène de bal réunissant toutes les invraisemblances qui étaient déjà présentes : l'univers de Smith massacré, des improbabilités quant à la réalisation, une histoire d'amour bancale, et comme cerise sur le gâteau l'arrivée de ninjas canadiens ; le tout interrompu à cause d'une histoire secondaire dans l'épisode qui nous plonge d'avantage dans le ridicule.



Les épisodes ont sûrement de quoi satisfaire les spectateurs de Degrassi ; mais pour les fondus de Jay et Bob, le mélange de crétinerie et de saccage d'un univers qui leur est cher devient très rapidement indigeste.
Jay & silent Bob do Degrassi est donc à éviter car, que les deux dealers du View Askewniverse soient présents ou non, c'est une déception nauséeuse sur toute la ligne.

mardi 29 décembre 2009

Clerks : the animated series



Fiche de la série :
Développé par : Kevin Smith, Scott Mosier, David Mandel
Année : 2000
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Jason Mewes, Kevin Smith
Résumé : De nouvelles aventures dans la vie trépidante de Dante et Randall, les deux employés de Clerks.

Avis sur la série :
Avant Jay & Bob contre-attaquent ou Clerks II, le retour des personnages principaux de Clerks s'est fait en dessin-animé, avec les acteurs originaux prêtant leur voix et Kevin Smith ainsi que Scott Mosier (producteur de View Askew) à l'écriture.



Le format cartoon implique quelques modifications, afin de ne pas offenser un public différent de celui du film. Ainsi Jay & Silent Bob passe de dealers de drogue à vendeurs de feu d'artifice, et toute vulgarité est supprimée.
Mais ces changements n'altèrent en rien la qualité du dessin animé, puisqu'au contraire il est majoritairement gagnant concernant cette transpositon d'un médium à un autre. Le cartoon permet de mettre en application des idées qui n'auraient jamais pu voir le jour autrement, et de nouvelles et très nombreuses possibilités deviennent envisageables. Les scénaristes peuvent se permettre n'importe quel fantaisie extravagante et n'hésitent pas aller toujours plus loin dans l'improbable, comme lorsque Dante et Randall deviennent chirurgiens pour quelques secondes, ou lorsque les héros se retrouvent dans la Matrice, ou encore lorsqu'ils se retrouvent dans un décor similaire au temple maudit d'Indiana Jones après s'être préparés pour une finale de baseball. Tous ces élucubrations abracadabrantesques sont réalisables afin de servir un humour d'autant plus fort.



L'humour du cartoon est bien différent du film, le rythme rapide et frénétique qui est permis par l'animation amène des gags très nombreux qui s'entrechoquent dans l'esprit qui les perçoit, et provoquent de grands éclats de rire dans la stupéfaction la plus totale.
Par moment, les scénaristes ont réussi à détourner la contrainte de la censure en plaçant des gags compréhensible par un public plus âgé, et on retrouve par moments quelques éléments rappelant les films de Kevin Smith, comme le début de chaque épisode reprenant et dérivant de celui du film, les habituelles références à Star wars et Les dents de la mer, d'autres marques significatives comme la présence du nombre 37 (chiffre fétiche du réalisateur) et autres références et parodies innombrables à la culture cinématographique ; mais dans l'ensemble le cartoon Clerks est très différent du film. Non en mal, au contraire, car nous retrouvons les personnages de Dante et Randall dans un univers similaire mais très différent en même temps, avec des détournements de codes spécifiques à une série TV et un sens de la comédie totalement absurde mais très plaisant.
L'auto-dérision est très présente aussi, et elle atteint son point culminant dans le dernier épisode nommé "The last episode ever", dans lequel des fans mécontents demandent à ce que le cartoon ressemble plus au film dont il est dérivé. A la parodie du cartoon s'ajoute alors une parodie du premier film de Smith, où toutes ses caractéristiques sont reprises mais détournées afin d'être éxagérées à l'extrême. Tout ce qui était crédible et composait l'histoire de Clerks devient complètement idiot, mais incroyablement drôle.



Il est bien dommage que cette série agréablement surprenante ait été supprimée si tôt, au bout de six épisodes dont deux seulement ont été diffusés, car parmis les nombreux aspects qu'aura revêtu le View Askewniverse, Clerks the animated series fait partie de ceux qui sont à hurler de rire tellement ce cartoon est hystériquement hilarant.

Bande-annonce VO :

samedi 26 décembre 2009

Clerks II


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2006
Genre : Comédie
Acteurs princpaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Rosario Dawson, Trevor Fehrman
Résumé : Plus de 10 ans après les évènements de Clerks, Dante et Randall travaillent travaillent désormais dans une fast-food, après qu'un incendie ait détruit l'épicerie Quick stop. Clerks II suit la dernière journée de Dante à son travail, avant qu'il ne parte en Floride avec sa future épouse. Randall décide de préparer une soirée très spéciale pour son ami.

Avis sur le film :
En 1994, Kevin Smith avait écrit le scénario de Busing, dont on voyait une affiche dans Jay & Bob contre-attaquent alors qu'il n'avait pas encore été porté à l'écran. Busing étant décrit comme un "Clerks dans un restaurant", Smith y a retravaillé depuis jusqu'à ce que cela devienne Clerks II.


Pour la première fois depuis Clerks, nous retrouvons Dante et Randall comme personnages principaux, alors qu'ils n'avaient fait qu'une apparition dans Jay & Bob contre-attaquent. Ce dernier devait d'ailleurs clore le View Askewniverse, mais Smith reprend sa "saga du New Jersey" avec ce Clerks II, qui nous permet de retrouver les personnages cultes immortalisés dans le premier épisode.
L'humour est par contre radicalement différent, le premier film misait sur l'excellence des dialogues sur lesquels tout reposait, alors que cette suite fait preuve d'un humour plus potache et moins recherché, mais qui fonctionne tout de même. En dehors de ça, nous retrouvons Dante et Randall comme ils étaient, ou presque, puisque le personnage de Randall semble avoir perdu quelques points de QI : son sens de l'humour qui venait auparavant de ses répliques acerbes est ici substitué par un comportement plus idiot et immature.
Heureusement ce changement chez Randall occasionne encore de bonnes discussions avec ses collègues. Smith a toujours le talent de rendre passionante une quelconque conversation anodine entre amis, qui peuvent tout aussi bien critiquer Transformers et Le seigneur des anneaux que parler d' "érotisme sans frontières".


Clerks II nous plonge donc dans une certaine nostalgie quand ses deux personnages principaux se montrent encore une fois comme des héros lorsqu'il s'agit d'une confrontation verbale, Randall arrivant même à faire vomir un fan du Seigneur des anneaux ; mais Smith ne se contente pas de montrer les deux employés en train de discuter sans encombres, comme s'ils se trouvaient encore dans leurs jeunes années à travailler au Quick stop. En milieu de récit, un élément perturbateur issu du passé de Dante et Randall vient les remettre en question, eux qui se lancent dans leurs longues discussions alors qu'ils travaillent dans un fast-food, la trentaine passée. Grâce à cette contrariété, nous en apprenons plus sur les personnages et leur vision des choses puisqu'ils démarrent une courte analyse de leur vie, interrompue ensuite par une scène au rythme plus vif.
Dans ce passage-ci, le montage prouve d'ailleurs le talent de Kevin Smith (qui est également le monteur), qui innove grâce à de nouveaux procédés. La musique aide à la transition entre les différentes scènes, et est choisie avec justesse pour correspondre parfaitement au ton de chacune d'elles. D'autres éléments comme la façon de filmer et d'entrecouper les plans immerge le spectateur dans la situation d'angoisse des personnages lors de scènes plus sérieuses.


Clerks II nous fait passer du drôle à l'émouvant même, avec une intrigue romantique entre Dante et Becky la gérante du fast food, qui est un bref témoignage du passage à la trentaine de la part de Smith, dont les problèmes sont transposés dans la vie de Dante.
Le film est fortement marqué par l'anti-conformisme recherché volontairement, ça passe par Dante et Randall mais aussi Becky, qui rejette l'idée de romantisme. Ainsi après avoir de nouveau suivi une journée mouvementée dans la vie de Dante et Randall, ces deux losers du New Jersey, tout se termine au mieux pour chacun. Les réponses aux questions des deux personnages principaux sur eux-même sont apportées à la fin, lorsqu'on retrouve les deux employés comme ils étaient auparavant, deux caissiers au Quick-stop et heureux d'y être, assumant pleinement leur statut d'ados dans un corps d'adulte et leur refus d'apporter du changement dans leur vie, et cela sans plus avoir à se soucier de leur vie sentimentale. La boucle est bouclée, puisque les problèmes posés dans Clerks II tout comme dans Clerks sont résolus, et les personnages sont de nouveau tels qu'on les aimait.


Clerks II a de quoi combler les adeptes du premier opus, aussi bien en tant que suite qu'en tant qu'hommage.
Suite car nous retrouvons avec un plaisir non dissimulé les personnages que l'on avait aimé dans Clerks, dans lequel nous les suivions au cours d'une journée trop courte et dont on aurait aimé voir le lendemain.
Hommage car les références aux autres films de Smith sont nombreuses, avec une majorité pour Clerks bien entendu. Kevin Smith n'a pas négligé ses fans et n'a pas épargné le moindre détail que tout autre n'aurait pas remarqué. Pour la scène finale, il aurait pu s'agir de n'importe quel client achetant des cigarettes, mais Smith a décidé que ce soit Walter Flanagan, acheteur de cigarettes dans le premier Clerks déjà, ce qui prouve un dévouement envers les fans les plus acharnés.
Clerks II clot de façon sublime et touchante la saga après nous avoir rappelé la joie qu'elle a apporté au public, et on n'aurait pu imaginer meilleur conclusion afin de satisfaire les spectateurs les plus fidèles du View Askewniverse.

Bande-annonce VOST :

mercredi 23 décembre 2009

Jay & Bob contre-attaquent


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2001
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jason Mewes, Kevin Smith, Shannon Elizabeth, Ben Affleck, Jason Lee, Will Ferrell
Résumé : Jay et Silent Bob apprennent qu'un film adapté de la BD dont ils sont l'inspiration va être tourné. Ils n'ont pourtant pas été rémunérés, et de plus des gens sur internet insultent leurs personnages. Les deux dealers décident donc de se rendre à Hollywood pour empêcher ce film de se faire.

Avis sur le film :
Jay et Silent Bob sont apparus dans chacun des films de Kevin Smith jusque là, étant à chaque fois relégués au second plan, mais leurs apparitions, aussi courtes qu'elles soient, ont suffi pour leur ériger un statut d'icône parmi les amateurs du travail de Smith. Il était donc temps que le duo ait leur propre film, et l'attente des fans fût enfin récompensée en 2001 avec Jay & Bob contre-attaquent.


C'est l'occasion d'en voir et en savoir d'avantage sur ces personnages assez énigmatiques. Dès le début du métrage, il y a de quoi ravir ceux qui ont suivi ces deux dealers depuis leurs origines, puisqu'on les voit étant bébés. Le film commence sur les chapeaux de roues, et le rythme effrené auquel se succèdent les gags ne s'arrêtera à aucun moment avant le générique de fin. Nous suivons un Jason Mewes déchaîné, plus à fond dans son personnage que jamais. Quant à Kevin Smith en tant que Bob, il reste silencieux comme toujours, mais sa gestuelle et ses mimiques sont suffisantes pour faire rire.
Les deux acolytes évoluent ainsi dans un univers qui est un concentré de tout le View Askewniverse (l'univers de View Askew, la boîte de production de Kevin Smith), avec un maximum d'éléments des précédents opus qui ont été regroupés en ce seul et même film. Nous retrouvons avec un inévitable sourire au lèvres des personnages comme Holden McNeil, Randall et Dante. D'autres références plus ou moins obscures parsèment le film et sont autant de pépites pour le passionné de Smith qui les trouve. Les allusions sont même poussées jusqu'à l'utilisation de la musique des films précédents.


Tout cet amas de références est aussi l'occasion pour Kevin Smith de se pencher vers l'auto-dérision. C'est le cas lorsque Alyssa Jones dit que Méprise multiple n'aurait pas marché au cinéma, après que Tricia Jones ait critiqué Les glandeurs (et par la même occasion, les liens entre les films se resserrent puisque l'on en déduit que les personnages sont de la même famille).

Il en est de même pour les personnages de Jay et Bob, le film permet d'en savoir plus sur eux et l'explication du terme "snoogans" de Jay sert à tourner cela à la plaisenterie, mais c'est de nouveau visé essentiellement aux adeptes de Smith.
Le délire déjà présent propre à l'univers de Kevin Smith peut s'étendre désormais au delà de ce qui a été fait auparavant, grâce à un budget beaucoup plus conséquent qui nous emmène dans des scènes complètement improbables et inimaginables. Le meilleur exemple est l'apparition des personnages de Scooby-doo, qui souffrent des plaisanteries dévastatrices du scénario et des personnages principaux. C'est une partie de notre enfance qui s'envole lorsque l'on voit Sammy, Scooby-doo et le reste de la bande fumer des joints tendus par Jay, mais cela ne nous empêche pas d'éclater de rire
Jay et Bob progressent encore plus loin qu'auparavant en s'aventurant à Hollywood, ce qui laisse une immensité de possibilités. Aux noms désormais prestigieux de Ben Affleck et Matt Damon, amis de Kevin Smith depuis qu'il les a aidé à produire Will Hunting, s'ajoutent d'autres grands noms du cinéma, présents pour casser leur image de marque grâce à cette comédie hors normes.


Il est assez incroyable qu'une oeuvre aussi référentielle soit sortie dans notre contrée, mais même si de nombreux aspects du film sont destinés aux initiés, il reste suffisament de matière pour faire se tordre de rire les autres.
Pour ce qui est des mordus de Kevin Smith et de Jay & Bob par contre, ils sont transportés de surprises en surprises toutes plus réjouissantes les unes que les autres grâce à ces deux dealers de fiction devenus cultes, qui sont au centre de ce film qui fait leur apologie de façon tout à fait jubilatoire.

Bande-annonce VOST :

lundi 21 décembre 2009

Dogma


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1999
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Linda Fiorentino, Ben Affleck, Matt Damon, Jason Mewes, Kevin Smith
Résumé : Loki et Bartleby, deux anges déchus, trouvent un moyen de rentrer au paradis. La dernière descendante de la famille du Christ est alors missionnée par un Metatron afin de les arrêter. Elle reçoit par la suite l'aide de deux prophètes, dont l'un est extrêmement bavard et l'autre est silencieux.

Avis sur le film :
Avant même Clerks, Kevin Smith avait déjà écrit Dogma, qu'il considère comme sa profession de foi mais sous la forme d'un film. Ce n'est qu'en 1999 et après 3 productions cinématographiques qu'il se lance dans le tournage, après avoir réuni un budget suffisamment conséquent pour les effets spéciaux.
Avant même la sortie du film, celui-ci était pourtant déjà soumis à la controverse par de nombreuses associations religieuses, voyant en Dogma un message anti-catholique.


C'est pourtant ironique en sachant que le réalisateur est croyant. La plupart des protestataires n'ont pas vu le film en lui-même, mais il est pourtant clair à sa vision que Smith a une grande connaissance de la Bible et du dogme, puisqu'il s'y tient et s'en sert afin de bâtir tout son script. Les références à la religion sont très nombreuses, plus ou moins recherchées, mais s'en servent adroitement et sans détournement afin d'élaborer la trame principale et les embûches sur le chemin des divers personnages.
Tous les personnages du film ne sont pas croyants, au contraire. C'est très varié à ce niveau là, il y a des anges déchus propageant un message athée, une descendante du Christ ayant perdu la foi, un cardinal cherchant à booster la religion de façon nouvelle, un 13ème apôtre mécontent par la Bible ou encore une muse reconvertie au strip-tease.
Au travers de ses personnages Smith pose de bonnes questions sur des zones d'ombres concernant le récit de la Bible, mais même si certains protagonistes remettent en question la foi, cela se termine par un retour vers la religion.


Dogma est à voir comme une comédie, c'est d'ailleurs à cause des contestataires qu'il y a cet avertissement au début du film, qui rappelle à certains que cette oeuvre de fiction a été réalisée à des fins humoristiques.
Et bien entendu, dans cette catégorie-ci, Smith réussit de nouveau. Aux réflexions sur la religion s'ajoutent le mordant de ses répliques, comme toujours.
Il est toutefois à regretter que l'humour déborde sur les scènes d'actions. Celles-ci sont entrecoupées par des répliques placées de façon inadéquate, qui cassent le rythme de la scène et la décrédibilisent.
Heureusement, Smith a depuis démontré qu'il est capable de tourner des scènes d'actions, avec son pilote de la série Reaper.


Dogma nous emmène dans un contexte différent mais se place dans la lignée des autres films de Kevin Smith, et s'avère être une très bonne comédie qui peut plaire à n'importe quel public, croyant ou non, du moment que l'on donne une chance au film.

Bande-annonce VF :

dimanche 20 décembre 2009

Méprise multiple



Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1997
Genre : Comédie dramatique
Acteurs principaux : Ben Affleck, Joey Lauren Adams, Jason Lee
Résumé : Banky Edwards et Holden McNeil sont sur la voie du succès grâce à une bande-dessinée qu'ils ont créé. A un convention où ils participent à une séance de dédicace, ils rencontrent Alyssa Jones, une autre créatrice de comic book. Après une soirée passés ensemble, Holden tombe éperdument amoureux d'Alyssa, sans savoir qu'elle est lesbienne.

Avis sur le film :
Méprise multiple devait être dans la lignée de Mallrats mais suite à la mauvaise réception du public pour ce dernier film, Kevin Smith a changé la trame et la visée de son scénario afin d'en faire une métaphore sur sa relation avec Joey Lauren Adams, actrice qu'il a connu sur le plateau de sa précédente production. Alors même qu'ils sortent encore ensemble, Smith débute le tournage de Méprise multiple avec Joey Lauren Adams dans le rôle féminin principal, afin de faire du film une analyse sur leur relation qui servit à conjurer ses craintes et doutes.



Smith nous livre là un film totalement différent de ce qu'il a fait auparavant, et qui ne ressemble en rien à ce qu'il a fait pas la suite non plus. La comédie s'efface presque totalement en faveur du drame, il est d'ailleurs étonnant de voir ce film bien souvent rangé dans la catégorie comédie alors qu'il est incroyablement dramatique.
Smith réussit avec adresse à nous émouvoir, le jeu des acteurs aidant. Ben Affleck et Joey Lauren Adams arrivent à rendre certaines scènes bouleversantes par leur interprétation du scénario qui prend miraculeusement vie, et la très bonne utilisation de la musique ou du silence au montage donnent encore plus d'impact à ces scènes.



Il y a tout de même une touche d'humour, mais elle est très légère et ce n'est pas à hurler de rire comme dans Clerks, du moins pas avant l'arrivée de Jay et Silent Bob. Leur courte apparition est le point culminant de l'aspect comique du film, et pourtant cela en revient au côté plus dramatique au travers du personnage de Bob, interprété par Kevin Smith lui-même. Ce personnage ne prononçant qu'une phrase habituellement tient là l'un des plus longs monologues du film lorsqu'il parle de son ancienne petite amie, Amy. L'implication de Smith ainsi que la rupture que son personnage applique à son image usuelle soulignent bien l'importance de cette séquence très significative.
Mais le personnage qui ressemble le plus au réalisateur est en réalité Holden, qui se retrouve au centre de l'histoire et qui est confronté à un problème similaire à celui de Smith. Il arrive également que le spectateur lui-même se reconnaisse parmi le personnage et les difficultés qu'ils doit franchir.



La fin du film quant à elle est à la fois profondément touchante, sombre d'une certaine façon mais sublime.
La mise en abîme finale souligne de nouveau l'importance de ce film pour Smith, qui se révèle aux yeux des spectateurs au travers de ce scénario extrêmement personnel, et ne peut qu'être poignant quand on sait se qui se cache derrière l'intrigue du métrage.
Essentiellement réalisateur de comédies, le passage au film dramatique n'est pas aisé mais Smith s'y est attelé avec réussite, nous offrant une oeuvre unique et majeure dans sa filmographie.

Bande-annonce VOST :

samedi 19 décembre 2009

Les glandeurs


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1995
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jason Lee, Jeremy London, Shannen Doherty, Claire Forlani
Résumé : Deux amis sont largués par leurs copines le même jour, et décident d'aller au centre-commercial pour se consoler. Sur place, ils retrouvent leurs ex et tentent de les reconquérir.

Avis sur le film :
Quelques années après le phénomène Clerks, Kevin Smith se voit offrir un budget plus conséquent de 5 millions de dollars afin de réaliser son prochain film. Il décide donc de remettre au goût du jour les teen comedies de son adolescence, les films à la façon de John Hughes ou Breakfast club de John Landis. C'est dans cette optique que se présente Mallrats.


On retrouve de nombreux détails qui constituent peu à peu et au fil des films l'univers particulier de Kevin Smith. Les références entre les films commencent à se profiler et on retrouve avec grand plaisir quelques personnages emblématiques comme Jay & Silent Bob, avec un Jason Mewes toujours aussi bon dans son rôle taillé sur mesure.
Il y a également d'autres têtes connues qui, pour certains, sont restés par la suite des acteurs récurrents dans les films de Smith, dont Shannen Doherty ou Ben Affleck dont la popularité a considérablement grandie depuis.
Mais même si on sent la patte de Kevin Smith ici, ce n'est plus la même chose qu'auparavant. Cette volonté d'axer le film vers un public adolescent est à regretter par moments, lorsque l'on sombre dans un humour beaucoup moins subtil voire trop graveleux.
Le réalisateur lui-même avoue depuis avoir fait preuve d'un peu d'inconscience et pense avoir en partie raté Mallrats. Mais n'allons pas jusqu'à dire cela, car il y a quand même de nombreux éléments à sauver.


Kevin Smith a conservé sa superbe écriture pour les dialogues, qui sont moins nombreux mais très intéressants. Ceux de Mallrats mêlent quelques réflexions sur la vie, sur des faits réels ou encore sur la sexualité des super-héros. La scène avec Stan Lee est mémorable non seulement grâce à l'apparition de Stan "The man", mais surtout grâce aux superbes répliques qui lui sont attribuées, lorsqu'il évoque les aspects cachés de ses personnages. Jason Lee quant à lui se voit attribuer la plupart des meilleures paroles, leur donnant vie de façon particulièrement drôle grâce à son jeu d'acteur surprenant.


Si on regarde comme il faut Mallrats, ce film est loin d'être mauvais, au contraire. Ses nombreuses qualités contrebalancent ses quelques défauts perçus aux premiers abords. Le travail des acteurs ainsi que l'intrigue et les répliques concoctées par Smith arrivent finalement à nous tirer des éclats de rire, mais évidemment à condition que l'on ne voit pas le film comme étant un successeur de Clerks. L'humour de Mallrats est totalement différent et est à voir à part entière pour être apprécié pleinement.

Bande-annonce VOST :

jeudi 17 décembre 2009

Clerks, les employés modèles


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année de production : 1993
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Marilyn Ghigliotti
Résumé : Une immersion dans la vie de Dante et Randall, deux employés d'une épicerie et d'un vidéo-club respectivement. Leur journée s'écoule au fil des discussions, de l'arrivée de clients inopportuns ou encore une partie de hockey sur le toit du magasin. Sans oublier la venue de temps à autres de Jay et Silent Bob, les deux dealers du coin.

Avis sur le film :
En 1993, Kevin Smith travaille à l'épicerie Quick stop, dans le New Jersey. C'est la vision du film Slacker qui marque pour lui un déclic, décidant alors de réaliser son propre film, à partir de ce qu'il sait et ce qu'il a.
Il se lance dans l'écriture du scénario, prend quelques cours de réalisation et réunit ses amis ainsi que quelques acteurs afin de faire partie du casting. Après avoir réuni assez d'argent à partir d'emprunts sur divers cartes de crédits, prêts par la famille ou encore la vente de comics books coûteux, Smith se lance dans le tournage de son premier film, sur lequel tous ses espoirs reposent.
Après maints problèmes, le film a pu obtenir une réputation suffisamment importante grâce à quelques festivals pour pouvoir enfin être distribué en salle, et c'est avec une certaine impatience que les spectateurs vont voir en salle ce film déjà encensé par les critiques : Clerks.


C'est à partir de ses discussions entres amis et les comportements des clients que Smith a construit son scénario, essentiellement basé sur les dialogues. Pratiquement tout se passe dans l'épicerie Quick stop et le vidéoclub, avec la plupart du temps les personnages qui discutent. Oui, c'est ce que l'on suit pendant une heure et demi de film : les discussions entre les personnages. Et pourtant, en partant de ce quotidien en apparence ordinaire, inspiré de conversations réelles, Smith réussit à rendre celles-ci intéressantes au point que tout le film repose sur le talent d'écriture des dialogues, qui arrivent à fasciner le spectateur.
C'est aussi parce que l'écriture est ancrée dans la vie réelle que les spectateurs peuvent se reconnaître dans ces personnages dans lesquels Kevin Smith a placé une partie de son vécu, se reconnaissant lui-même en la personne de Dante.


Il y a tout de même certains évènements bouleversant le quotidien de ces deux flemmards que sont Dante et Randall, comme une veillée mortuaire ou une partie de hockey sur le toit, qui ajoutent un brin de folie à l'histoire, mais ce sont surtout les dialogues qui sont remarquables.
Avec un tel talent d'écriture rendant fluide et crédible l'intercalation des répliques porteuses de pensées abouties, mêlant des réflexions poussées sur la vie ou sur certaines oeuvres cinématographiques, Kevin Smith s'affirme comme un génie du scénario drôle et vulgaire teinté de pop culture à tendance geek, certes, mais un génie tout de même.


Il ne faut pas omettre de mentionner deux autres éléments contribuant au succès du film. Premièrement, le jeu des acteurs, dont pour certains Clerks est la première, voire seule, expérience en tant que comédiens, mais sans qui toute crédibilité de l'écriture, aussi bonne qu'elle soit, serait détruite.
Deuxièmement, la bande-son, qui a coûté une bonne partie du budget de seulement 30 000$. Elle inclut quelques légers éléments sonores qui ajoutent parfois une touche d'humour supplémentaire, mais aussi de très bonnes chansons particulièrement bien choisies, sans lesquelles Clerks ne serait pas vraiment ce qu'il est puisque certaines semblent enchevêtrées dans le film, au point que leur évocation ne peut être dissociée du métrage.


La chronique de la vie des deux losers qui tiennent les rôles principaux est concentrée en un seul jour, résultat de la distillation de tous ces éléments combinés formés par les dialogues et les situations cocasses, Clerks devient alors un pur bijou d'humour condensé en 1h30 qui nous paraissent alors trop courtes.
En étant parti de rien, Kevin Smith a réussi à user comme il faut de son habileté derrière la caméra, liée à son scénario sublime, afin de nous livrer ce chef-d'oeuvre culte à hurler de rire.

Réplique culte :
"I'm not even supposed to be here today !" - Dante Hicks

Bande-annonce VOST :