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samedi 24 avril 2010
Evil dead III : L'armée des ténèbres
Fiche du film :
Réalisateur : Sam Raimi
Scénaristes : Sam et Ivan Raimi
Année : 1992
Genre : Comédie / Fantastique
Acteurs principaux : Bruce Campbell, Embeth Davidtz, Marcus Gilbert, Ian Abercrombie
Résumé : Aspiré par un vortex, Ash se retrouve transporté en 1300 où il est d'abord condamné à mort, puis reconnu comme étant Celui venu du ciel, qui sauvera le château du seigneur Arthur de l'emprise du mal.
Avis sur le film :
Une deuxième suite à Evil dead était déjà envisagée après la première, mais dans l'incapacité de se décider quant à l'histoire, une période de pause fut instaurée pour Sam Raimi avec la réalisation de Darkman en 1990. Une fois le moment venu, il fut décidé de sortir Ash de sa bicoque pour le mener en l'an 1300, déjà évoqué dans Evil dead 2.
Raimi ayant gagné une certaine notoriété, ce troisième épisode est marqué par un changement de studio pour passer à Universal, et par conséquence le budget qui va avec. Mais, comme l'indique la rupture du titre qui en reste à Army of darkness, il y a également un changement de ton, accompagné de restrictions, en cette fin de trilogie.
Les remaniements se font nombreux : les décors, le genre, le style, et le personnage principal. L'humour est devenu primordial avec un second degré perpétuel malgré les évènements contés, même lorsqu'il s'agit de nous placer au milieu des deadites.
La réalisation bien spéciale de Sam Raimi apporte cette fois un ridicule voulu parmi des situations médiévales qui auraient pu relever du déjà-vu, mais qui provoquent des éclats de rire dénués de moquerie, le but recherché étant clairement humoristique.
L'ambiance presque clownesque est accentuée dans la VF par des ajouts qui se révèlent être hilarants sans aucunement gâcher les scènes, et qui correspondent à l'aspect de cartoon et au kitsch du cadre ambiant, avec ses effets spéciaux grotesques aux ficelles apparrentes.
Ash était déjà le personnage central mais il se retrouve vraiment au devant de la scène dorénavant ; Bruce Campbell déploie l'artillerie lourde pour faire rire aux éclats, ses répliques font rire à gorge déployée mais le rendent à la fois encore plus badass. Il tue des deadites de sang froid, reste de marbre en toutes situations et parfois même afin de prendre sa revanche sur une femme, et monte pendant ce temps au sommet de la hiérarchie de la petite communauté au sein du château. Campbell adopte cette image qui lui colle désormais à la peau de misogyne comique, résultat de cette attitude de dur à cuire imbu qui le fait pourtant triompher à tous les niveaux.
Le combat final déterminant reste toujours dans le domaine humoristique mais avec de grands moyens mis en place pour ce choc des cultures entre le 14ème et fin 20ème siècle, la technologie permettant à Ash d'être en position de supériorité au volant de sa voiture et armé de dynamite, et d'être porté au rang d'héros épique en ce lieu et époque qui s'y prêtent.
Mais la toute dernière séquence, où un démon du passé ressurgit dans le présent pour être renvoyé dans la tombe à coups de fusil sur fond de lumière clignotante par un Ash qui est définitivement le Roi, est la plus anthologique de toutes en dépit de sa courte durée.
Il est étonnant de voir que les trois composants d'un même triptyque soient si différents l'un de l'autre, mais sont tous très bons dans leur genre. Cet Armée des ténèbres cherche à faire rire et y parvient totalement, au delà de ce à quoi l'on pouvait s'attendre. L'horreur fait pourtant quelque peu défaut, alors que les précédents épisodes en regorgaient, mais la trilogie se clot tout de même de façon grandiose.
Réplique culte :
"This is my... boomstick !" - Ash
Bande-annonce VO :
Libellés :
Bruce Campbell,
Sam Raimi,
Ted Raimi
jeudi 22 avril 2010
Evil dead 2
Fiche du film :
Réalisateur : Sam Raimi
Scénaristes : Sam Raimi et Scott Spiegel
Année : 1987
Genres : Horreur / Comédie
Acteurs principaux : Bruce Campbell, Denise Bixler, Sarah Berry, Dan Hicks
Résumé : Ash et Linda partent passer du temps en couple dans une vieille bicoque abandonnée en pleine forêt, mais dès leur arrivée la remise en marche d'un enregistrement audio libère des démons issus des bois alentours.
Avis sur le film :
Avec le succès inespéré du premier Evil dead et le flop commercial de Mort sur le gril, Sam Raimi qui avait tout de même prévu une suite à son premier long-métrage s'est vu obligé de se mettre à sa réalisation, avec un budget beaucoup plus important mais encore très restreint et l'obligeant à renoncer à certaines des idées qu'il avait en tête.
Cette fois on va droit au but dans le récit, encore moins de temps est accordé au développement de l'histoire sentimentale entre les deux premiers personnages, ce qui fait de Ash un être moins "humain" pour en faire un vrai dur qui n'hésite pas à décapiter sa petite-amie devenue démon depuis peu seulement ; cela pour installer plus rapidement le fantastique sans nous laisser aucun répit.
Certaines scènes du premier opus sont refaites en meilleure qualité, mais Sam Raimi a toujours recours à ses astuces pour impressionner par des effets impensables, étant perpétuellement prêt à maltraiter ses acteurs au prix de quelques secondes présentant un élément nouveau dans la réalisation, et à se sacrifier avec l'argent disponible pour réussir un plan rapide mais qui marque les esprits par son côté innovant.
Le film se joue des spectateurs en même temps que les démons se jouent de Ash, et Bruce Campbell est formidable dans cette partie de manipulation, donnant encore plus de sa personne qu'auparavant lorsqu'il joue le pantin, se casse des plats sur la tête, s'étrangle de ses propres mains ; pour exprimer sa descente dans la folie.
Le génie comique de Campbell à disposition est plus mis en avant, son personnage restant pendant un moment le seul à se trouver dans la cabane, alors que les êtres maléfiques le cernent. Evil dead 2 devient alors plus une comédie sanglante qui va jusqu'à s'inspirer des Three Stooges à la sauge gore, plutôt qu'un film d'horreur qui prend au tripes comme le premier épisode de la trilogie. Les scènes basées sur des idées démentielles abondent pour le prouver, lorsque Ash se bat contre sa propre main, se débat contre un arbre qui l'aggripe, ou lorsqu'il est trempé du sang craché par le mur.
Les cadrages qui adjoignaient de la bizarrerie à Evil dead sont conservés, mais désormais même les transitions surprennent, et tous deux mettent Ash en valeur. Le seul survivant du premier film, qui était pourtant le moins brave, devient désormais un héros armé d'une tronçonneuse et d'un fusil à canon scié qui explose les têtes en décochant des répliques assassines. Sa transformation en l' "homme venu du ciel" du troisième épisode s'amorce déjà.
Evil dead 2 reprend l'histoire du 1 mais est pourtant bien différent par son développement, mais reste très bon dans un domaine différent, nous faisant passer du rire à l'horreur et parfois les deux emmêlés avec adresse.
Bande-annonce VOST :
Libellés :
Bruce Campbell,
Sam Raimi,
Ted Raimi
mardi 20 avril 2010
Evil dead
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Sam Raimi
Année : 1981
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Bruce Campbell, Ellen Sadnweiss, Richard DeManincor, Betsy Baker
Résumé : Un groupe d'amis se rend en week-end dans un cabanon perdu en pleine forêt. Une fois arrivés, des évènements étranges surviennent et mènent à la découverte d'un vieux grimoire ainsi qu'une cassette audio enregistrée par l'ancien habitant qui, une fois écoutée, fait ressurgir des démons qui sommeillaient jusqu'à maintenant.
Avis sur le film :
En 1978, Sam Raimi réalisait Within the woods dans l'intention de financer Evil dead, parti de l'idée de réaliser en six mois un film d'horreur avec quelques uns de ses amis. Raimi a néanmoins eu la chance de tomber sur les bonnes personnes pour mener son projet à bien, Robert Tapert l'a produit et Tom Sullivan s'est occupé des effets spéciaux, en plus des aptitudes du réalisateur qui recherche en permanence à innover et faire dans l'original.
Les moyens sont faibles et ça se voit, mais le film se rattrape sur d'autres points. La spécifiticité de la réalisation à la Sam Raimi dont les caractéristiques majeures sont instaurées ici est un atout majeur, réunissant autaut que possible ce qu'il y a de nouveau et de jamais vu. Cela contribue à l'ambiance du film et sa cabane dans les bois qui devient inquiétante avec les différentes caméras inventées par l'équipe pour des mouvements spéciaux, les bruitages sinistres et le montage intriguant qui retranscrivent l'étrange qui occupe le lieu.
Evil dead s'aventure sur des terrains inexplorés sur lesquels personne n'avait encore osé ou même pensé à s'hasarder, en témoigne la scène du viol surnaturel non pas dans mais par la forêt, qui est toujours surprenante de nos jours et qui a du l'être encore plus et de façon impensable au début des années 80. Même si la censure a poussé à des restrictions concernant la couleur du sang, c'est certainement le fait que le film soit amateur et donc sans studio pour le diriger qui fait que de telles prises de liberté ont été possibles.
Il n'y a pas non plus de dépeçage sauvage de zombies comme par la suite dans Evil dead 2, Ash n'est pas le héros que nous laissent présager les affiches ; la terreur est avant tout psychologique de par les bruitages, le suspense, l'appel aux sentiments des personnages et aux sens du spectateur, avant que ce ne soit une horreur visuelle.
Bien sûr au bout d'un moment les maquillages et effets spéciaux occupent une place majeure, car en effet le film ne brille pas par son scénario simpliste et ne serait autrement qu'une succession de mauvaises blagues entre jeunes gens. Mais la connaissance en anatomie de Sullivan efface les joyeux instants pour viser là où ça fait mal, et faire que les visages se déforment et les corps se démembrent après une agonie rendue insupportable par le doublage trafiqué des corps possédés et des maquillages qui rendent les acteurs singulièrement monstrueux et terribles à voir.
L'abomination graphique accenture la souffrance physique et insiste de nouveau sur celle psychologique, Bruce Campbell en particulier dans le rôle principal y donne de sa sueur et de son sang pour imager la torture subie par son personnage.
Evil dead n'est pas avare sur les flots de liquide rouge bien gluant et le gore qui dégouline, mais la dernière séquence marquante met fin en beauté à ce cauchemar gorgé d'hémoglobine multicolore par un feu d'artifice de corps putréfiés qui se décomposent à toute vitesse en exhibant leurs langues de serpents pour mieux rebuter le spectateur qui se sent sali de décalitres de plasma.
En partant d'un projet qui aurait pu sombrer dans l'oubli, Sam Raimi et son équipe ont su apporter les éléments cruciaux qui ont conduit leur film à des sommets de l'épouvante, grâces à des efforts majeurs qui se sont révélés payants par leur ajout de petites touches qui font toutefois toute la différence.
Réplique culte :
"Switch it off !" - Cheryl
Bande-annonce VF :
Libellés :
Bruce Campbell,
Sam Raimi,
Ted Raimi
mardi 13 avril 2010
Spider-man 3
Fiche du film :
Réalisateur : Sam Raimi
Année : 2007
Genre : Action / Fantastique
Acteurs principaux : Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Thomas Haden Church, Bryce Dallas Howard, Topher Grace
Avis sur le film :
Avec un nouveau succès rencontré à la sortie de Spider-man 2, une suite est immédiatement prévue avec une date fixée, et cette fois les frères Ivan et Sam Raimi accompagnent Alvin Sargent dans le processus d'écriture, décidant eux-même des personnages et des thèmes qui seront traités.
Cette fois les choses ont l’air d’aller pour le mieux dans la vie de Peter, le second film s’étant cette fois terminé sur une note positive, ce troisième épisode n’efface pas les accomplissements réalisés. Mais il y a néanmoins un problème qui persiste et qui s’est même aggravé : celui d’Harry Osborne, le fil conducteur de la trilogie, instauré en même temps que son père le Bouffon vert, et qui revient sous une nouvelle forme comme pour boucler la boucle une fois pour toutes.
Alors qu’il n’y avait précédemment qu’un seul ennemi sur lequel le script se concentrait, bien que les premiers jets prévoyaient déjà Doc Ock dans Spider-man 1 ainsi que le Lézard dans le 2, ce nouveau segment de la saga choisit de placer trois ennemis au total.
C’est ainsi que l’on découvre l’Homme-sable, pour lequel les scénaristes se sont appliqué à montrer le côté humain avant qu’il ne mute. Il ne s’agit pas d’un méchant caricatural dont il est très facile de n’afficher que les défauts, mais on nous le montre en premier lieu auprès de sa fille malade avec autant de soin que lorsque l’on nous fait voir tante May donnant sa bague de fiançailles à Peter. C’est cela qui fait preuve d’un talent de la part des scénaristes, qui développent leurs personnages pour leur donner une dimension réelle même dans un univers pareil, et c’est ce qui fait par exemple que le public retient son souffle quand Spider-man, en plein milieu des gratte-ciels, perd la bague qu’il peut presque saisir du bout des doigts.
Le projet de mariage entre Peter et Mary-Jane ainsi que le trou de mémoire d’Harry qui fait qu’il est en permanence de bonne humeur sont le calme avant la tempête, mais sont favorables à l’insertion de scènes comiques plus nombreuses. Parmi les deux grandes figures comiques de la trilogie, Jameson prend une plus grande place à l’écran rien que pour faire son show ; et l’acteur Bruce Campbell est de retour dans le rôle surprenant et désopilant d’un restaurateur Français qui lui permet encore une fois d’étaler devant nos yeux tout son talent de comédie.
Encore une fois, il y a besoin de perturber la vie presque tranquille de Peter Parker par une remise en question du héros. Venom, à disposition parmi les méchants du comic book, est parfait pour remplir ce rôle. Cette fois, le problème n’est plus extérieur mais littéralement intérieur à Spider-man, dont c’est finalement le tour de dévoiler son côté obscur, après Norman Osborne et Otto Octavius contre qui il s’était battu.
Mais c’est là que la situation devient caricaturale. Avant même d’être contaminé, Peter se comporte de façon inexplicable et sème le trouble dans son couple ; mais une fois que le symbiote s’est accroché à son organisme, notre héros se comporte comme un emo en manque de rebellion et qui prouve que le mal est en lui en se coiffant de travers. Pourtant les possibilités d’actes de cruauté auxquels pourraient mener le symbiote sont infinies. C'est comme si l'envie de chambouler le quotidien de Parker était toujours présente, mais sans en en faire trop non plus pour éviter d'en arriver à des actes irréparables. Ce point là est vraiment raté, mais on peut à la limite rire en ne le prenant pas au premier degré lorsque l'on voit Peter Parker se déhancher en pleine rue.
Toutefois les combats sont toujours superbes, repoussant encore plus loin leurs limites. La scène de la formation de l'Homme-sable était déjà le produit d'un aboutissement technologique incroyable, mais l'affrontement final tant attendu mettant en scène les quatre personnages dotés de pouvoirs surhumains redéfinit les notions de titanesque et d'épique qui avaient accompagné la trilogie.
Le sang neuf parmi les opposants et leurs pouvoirs permettent de donner des coups beaucoup plus sévères et stupéfiants de brutalité ; et la grandeur phénoménale du spectacle nous fait comprendre pour quelle raison Spider-man 3 était le film le plus cher de l'histoire du cinéma à sa sortie.
La conclusion complète l'histoire de la mort de l'Oncle Ben, suivie d'une leçon de moral pour le héros qui découvre que le mal n'est pas forcément là où il le croit.
On pourrait croire que la boucle est définitivement bouclée, comme ce devait être le cas, mais la relation entre Spidey et Mary-Jane reste en suspens, alors que ce que le public attendait avant même la sortie du film était le mariage concluant leur relation tout comme ce fût le cas dans la série animée.
Malgré le grandiose du divertissement, cette déception entâche quelque peu cette super-production.
Bande-annonce VF :
samedi 10 avril 2010
Spider-man 2
Fiche du film :
Réalisateur : Sam Raimi
Scénaristes : Alvin Sargent, Alfred Gough, Miles Millar, Michael Chabon
Année : 2004
Genre : Action
Acteurs principaux : Tobey Maguire, Kirsten Dunst, Alfred Molina
Avis sur le film :
Dès la fin du tournage de Spider-man, Sam Raimi voit déjà une suite, qui est clairement annoncée dans la scène finale du premier film. Ce dernier avait pourtant placé haut la barre et s'était terminé de façon à donner de la difficulté à raconter ce qui allait s'ensuivre, car les réponses aux nombreux problèmes de Peter restaient en suspens.
Et des problèmes, il en a désormais plus que l'on ne s'imaginait. Les premières minutes sont à la fois surprenantes et drôles, on assiste au malheur de Peter mais toujours entouré d'humour. Le scénario prend de nombreuses libertés, en nous montrant le héros en livreur de pizzas par exemple, mais ça colle toujours au personnage et est dans la continuation de ce qu'on nous avait déjà montré.
Cette fois encore, l'humour alterne avec un sérieux plus grave, Peter étant le seul super-héros qui doit gérer sa vie d'étudiant fauché et son rôle de justicier masqué. Il doit jongler entre ses devoirs et son passé qui le rattrappe : la mort de son oncle et l'abandon de la fille qu'il aime, qui sont justement dus à sa double identité. Il y a également son ami Harry dont le père a été tué par l'homme araignée ; les conséquences du premier film ne sont donc pas oubliées, elles sont bien ré-intégrées pour pratiquement structurer les intrigues de ce second épisode. Spider-man est un héros qui traverse une crise qui est compréhensible par le public, il est harassé, humilié et le mauvais sort s'acharne sur lui. On prend un plaisir malsain à le voir souffrir, car les concours de circonstances sont clairement poussés jusqu'à l'éxagération, mais c'est d'un dramatique qui pousse aussi à la compassion.
Les personnages que l'on suit au cours du film nous sont déjà connus, nous nous y sommes déjà attaché, c'est pourquoi leur tiraillement est partagé, et le départ de Spider-man placé à l'aboutissement d'un engrenages d'évènements tragiques est compris.
C'est le moment choisi par Dr. Octopus pour faire son apparition. Il a la particularité, par rapport aux ennemis habituels, d'être un homme gentil de nature, mais qui se tourne vers le crime à cause du contrôle exercé sur lui par ses bras mécaniques. Sa genèse est même accompagnée d'une sévère violence, presque effrayante, et pourtant sans la moindre goutte de sang cette fois.
Avant sa transformation, l'attachement d'Octavius exprimé à l'encontre de Peter Parker remplace Norman Osborne du premier opus. C'est une variation sur le même thème de la dualité des rapports entre les personnages selon qu'ils sont dans leur état normal ou leur statut de héros ; si ce n'est que le drame accompagne aussi la nouvelle vie de Doc Ock, rongé par le remord qui nourrit le côté obscur de son être, après la mort de sa femme et le ratage de l'expérience qui lui a pris toute sa vie.
Le côté sombre de sa personnalité est symbolisé par ses tentacules douées d'une grande intelligence artificielle, et dont la formidable animation donne vie de façon inattendue pour nous montrer qui détient vraiment le pouvoir.
Le retour du héros est bien entendu inévitable, il est accueilli chaleureusement par des New-Yorkais dont l'attitude fait chaud au coeur, et par un combat de titans entre ce Spider-man plus expérimenté et un Doc Ock plus habile grâce à ses huit membres, suivi d'une démonstration de pouvoirs aux proportions épiques.
Parker arrivera finalement à panser ses plaies issues du passé en les confrontant, et concilie enfin ses deux identités en ne les faisant plus qu'une aux yeux de Mary-Jane, le personnage s'assume alors et devient réellement "lui-même" en faisant une amalgame de ses deux personnes.
Spider-man 2 est une suite à la hauteur de son prédecesseur, voire même meilleure, en conservant les mêmes atouts tout en allant légèrement plus loin. Le héros est cette fois en pleine puissance et nous fait preuve de toute l'étendue de ses pouvoirs face à un ennemi coriace qui nécessite l'application non seulement de la force physique mais aussi intellectuelle de l'Araignée.
Les personnages sont mieux explorés encore, et même complétés grâce aux réponses apportées par rapport au premier épisode ; et ce toujours avec de prodigieuses scènes d'actions.
Bande-annonce VF :
vendredi 9 avril 2010
Spider-man
Fiche du film :
Réalisateur : Sam Raimi
Scénariste : David Koepp
Année : 2002
Genre : Action
Acteurs principaux : Tobey Maguire, Kirsten Dunst, Willem Dafoe, James Franco
Résumé : Lors d'une visite dans un centre de recherche avec sa classe, Peter Parker se fait mordre par une araignée modifiée génétiquement. Il détient désormais les pouvoirs de plusieurs races d'arachnides et, lui qui était le bouc-émissaire de ses camarades, s'en sert pour devenir Spider-man.
Avis sur le film :
Avec la vague de super-héros déferlant sur les écrans au début des années 2000, Colombia Pictures redonne sa chance à l'un des personnages les plus populaires de Marvel en essayant d'effacer les trois nanars produits dans les années 70. Le scénariste David Koepp reprend ce qu'avait écrit James Cameron au début des années 90 pour Carolco pictures, mais en collant plus au comic book pour finalement conserver essentiellement l'idée de la toile fabriquée de façon organique par le héros.
Sam Raimi se charge de la réalisation, pour une fois sans qu'il ait été impliqué dans l'écriture, mais son intérêt est du à sa passion pour le comic book original.
Spider-man est un film qui rend honneur à son personnage et le comic book éponyme, partant de ses origines de loser typique, qui arrive à faire rire même avec un brin d'éxagération, jusqu'à ce qu'il devienne le super-héros que l'on connait. C'est une histoire qui semble familière à tous, mais sa revisite accompagnée d'une légère modernisation donne un air nouveau à l'image traditionnelle du zéro qui passe au héros. Tobey Maguire convient d'ailleurs bien à son rôle double, il passe de l'une de ses personnalités à une autre de façon crédible, en étant le nerd générique d'une part puis le super-héros qui garde dans sa voix une marque de son statut d'adolescent.
En même temps que le personnage acquiert ses pouvoirs, ils nous sont présentés et expliqués de façon astucieuse en associant la science-fiction à ce qui existe déjà dans la nature parmi les araignées. Généralement, les films du genre nous présente les pouvoirs en flash-back pour mieux nous montrer le héros dans toute sa puissance dans un temps présent, mais ici nous assistons à la découverte des pouvoirs tout comme leur contrôle progressif, avant qu'il ne devienne le vengeur masqué et ne vive des moments plus sombres.
Cette insistance de Columbia pictures pour que l'on suive l'évolution de Parker correspond bien au moment de sa vie dans lequel cela se déroule : son adolescence. Et le fait de placer l'histoire dans cette période précise implique la possibilité de dresser une parallèle avec sa crise d'adolescence, et la découverte sexuelle représentée au travers d'allusions par ses pouvoirs qui se développent.
Le scénario nous place même par la suite dans une situation de mal-être qu'est celle de ce jeune homme qui doit faire des choix à l'aube de sa vie d'adulte, la mort de son oncle se change en un tourment partagé avec le spectateur, qu'aurait-il fallu faire dans une telle situation ?
A tout bon héros, il se doit d'y avoir un méchant à la hauteur, et parmi la vaste cohorte d'ennemis issus du comic, c'est le Bouffon vert qui est choisi. Il introduit par la même occasion le personnage de son fils, Harry Osborn, un ami de Peter jouant un rôle très important dans sa vie. Se noue alors une intrigue triangulaire, entre Norman Osborn aka le Bouffon vert qui est comme un père de substitution pour Peter, délaissant son fils Harry et ami du héros. La métamorphose de deux d'entres eux en surhommes masqués envenime encore plus ces rapports relationnels qui construisent une intrigue bien ficelée dont les diverses histoires sous-jacentes se recroisent et s'entrechoquent.
Norman Osborn est joué par Willem Dafoe, qui convient au rôle de scientifique qui sait se montrer affectueux, mais sur son visage se dessine déjà ce mal qui est en lui et qui s'apprête à frapper, tout comme les couleurs de son environnement annoncent celles de son futur costume.
Avoir choisi le Bouffon vert permet d'exploiter plusieurs possibilités inclues en sa personne, et sert aussi d'équivalent au Joker dans Batman par son sens de l'humour qui s'avère tordu lors des quelques scènes où il en use. C'est le premier ennemi à affronter, il se montre démoniaque non seulement en tant que monstre derrière son masque grimaçant mais aussi en tant qu'être arrivant à tromper son entourage en maintenant ses pulsions le jour afin d'avoir l'air normal, et laissant libre cours à son sadisme derrière son costume.
Les effets spéciaux rendent la puissance des pouvoirs de Spider-man dans toute son intensité, et ils deviennent plus époustouflants encore par des mouvements de caméras originaux qui traduisent l'action dans laquelle nous sommes plongés, accentuée par la sublime musique de Danny Elfman.
C'est alors là que l'on retrouve la marque de Sam Raimi, qui a toujours essayé des effets nouveaux et audacieux à l'écran. Il y a aussi la présence de Bruce Campbell, l'acteur fétiche du réalisateur, et Ted Raimi qui donne la réplique à J. K. Simmons qui est hilarant en Jameson. Telle est la façon de s'exprimer de Sam Raimi, à travers un film qu'il n'a pas écrit mais auquel il donne un peu de lui-même.
Le style du film est épatant, nous sommes bien loins de L'armée des ténèbres réalisé 9 ans plus tôt par Raimi et dans lequel les fils transportant les démons étaient visibles ; et même si un large public est visé, la violence ne nous est pas épargnée. Il y a peu de sang, on pourrait presque compter les quelques gouttes versées, mais la violence graphique est plus stylisée et s'avère tout de même rude dans les combats les plus vifs.
Spider-man brise l'image du super-héros instaurée dans les années 80 pour se trouver fièrement à la tête d'une nouvelle ère dans ce genre-ci. C'est du grand spectacle qui respecte le comic book tout en apportant une dose de modernité qui ne lui fait pas de mal et sans essayer de l'édulcorer, avec de l'action et de la violence suffisantes pour divertir sans trop choquer ; et de part la maîtrise des artifices cinématographiques, le résultat est plus adulte qu'il n'y paraît.
Bande-annonce VF :
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