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dimanche 31 octobre 2010

Machete [Grindhouse]

En avant-première :


Fiche du film :
Réalisateurs : Robert Rodriguez et Ethan Maniquis
Scénaristes : Robert Rodriguez et Alvaro Rodriguez
Année : 2010
Genre : Action
Acteurs principaux : Danny Trejo, Jessica Alba, Robert De Niro
Résumé : Le légendaire agent de police Machete perd tout quand il est trahi par un collègue et que sa famille se fait tuer devant ses yeux. Désormais à la rue, survivant comme il peut, il est obligé d'accepter un travail risqué qu'on lui propose : tuer le sénateur McLaughlin.

Introduction :
Ce qui devait devenir le projet Grindhouse trouva ses origines dans l'esprit de Robert Rodriguez avant qu'il ne réalise Sin city, à partir d'idées autour d'un film de zombies qui, une fois assemblées, ne pouvaient que constituer un moyen-métrage d'une heure, et éventuellement un double-programme où se succèderait une autre histoire. Cette idée laissée de côté refit surface lorsque, de visite chez son collègue et ami Quentin Tarantino, Rodriguez remarqua que tous deux possédaient le même poster pour la projection en duo de Dragstrip girl et Rock all night, ce qui fit réémerger en eux des souvenirs de cette époque où le cinéma d'exploitation envahissait les salles de quartiers par ses pellicules abîmées et ses bandes-annonces pour des productions aussi grotesques les unes que les autres.
C'est ainsi que naquit Grindhouse, bannière portant le nom de ces salles de cinéma disparues et sous laquelle se réunirent un groupe de compagnons cinéastes comprenant également Eli Roth, Edgar Wright et Rob Zombie qui participèrent aux bandes-annonces de l'entracte, pour livrer au public l'ambiance Grindhouse au delà des séances privées que Tarantino se fait avec ses amis, jusqu'aux grandes salles de cinéma qui, le temps d'une séance, régressent sciemment vers des temps plus modestes mais à l'ambiance unique. Si ce n'est que, pour l'occasion, Tarantino et Rodriguez cherchèrent à ce que la programmation soit à la hauteur de la folie des affiches et des bandes-annonces qui la promouvait.


Avis sur le film :
Machete ne devait être qu'une fausse bande-annonce parmi celles placées au milieu du programme Grindhouse, mais comme l'avait prédit Quentin Tarantino, le public exigerait qu'elles deviennent de vrais films. Après plusieurs années d'hésitation quant à savoir si "la Machette" se fraierait ou non un chemin vers les salles de cinéma qui réserveraient une heure et demie de projection rien que pour lui, la concrétisation du projet fut annoncée en même temps que le début du tournage en 2009.
Les origines du film remontent pourtant avant Grindhouse, qui n'a fait qu'annoncer le projet grâce à l'opportunité présentée par la réalisation d'une bande-annonce, puisque c'est lorsque Danny Trejo travailla avec Robert Rodriguez sur Desperado que ce dernier vit en l'acteur la possibilité de créer un héros d'une série de films latinos, comme un équivalent Mexicain de A toute épreuve et The killer.
Ce n'est qu'avec la révélation publique du scénario écrit depuis 1993 que le projet se met en marche, l'occasion pour Danny Trejo, "gueule" pourtant déjà connue du cinéma par ses rôles de méchants ou d'hommes de mains dans une centaine de films, d'avoir pour la première fois un rôle principal.


Le contexte de Machete s'appuye sur un problème toujours d'actualité et qui a connu des remous récemment : les immigrés clandestins de plus en plus nombreux qui outrepassent la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Cependant Robert Rodriguez ne réalise pas un film engagé, malgré des piques destinées aux partisans d'une politique rude, et même avec ses recherches sur le travail illégal soutenu par des membres du gouvernement et sa représentation des activités clandestines connues de l'homme de la rue, tout n'est fait que pour servir de toile de fond à l'histoire et mettre en avant Machete comme le badass ultime. Que sa famille ou son coéquipier soient tués n'est pas tant dramatique, mais ne sert qu'à donner une raison au héros de vouloir se venger sauvagement et le valoriser de la même façon que Charles Bronson dans la saga Death wish.
Du reste, Danny Trejo a déjà de quoi s'imposer par sa seule présence, son visage marqué par des aléas violents de sa vie et les longs couteaux qu'il arbore à sa veste.
L'acteur est le représentant de l'aspect brutal et de la culture Mexicaine dont le réalisateur est adepte, plaçant des allusions à ce pays sans se faire d'illusions sur sa pauvreté, néanmoins sans réelle moquerie mais plutôt avec la fierté d'un peuple aux moyens modestes. C'est dans la même logique qu'est choisi le reste du casting, rassemblant des acteurs hispaniques d'hier et d'aujourd'hui face à des comédiens blancs dans des rôles de méchants, piochés parmi des personnalités cultes ou au contraire has-been, qui se prêtent au jeu pour abîmer ou détruire leurs images en incarnant des personnages qui leur vont pourtant si bien.


Robert Rodriguez sait choisir ses collaborateurs, selon qu'ils conviennent à leurs rôles comme Tom Savini en méchant et Lindsay Lohan en fille riche pourrie-gâtée qui se débauche, ou qu'ils soient en total décalage comme Cheech Marin en prètre et Steven Seagal en surpoids armé d'un katana, le principal est de faire rire d'une façon ou d'une autre. Quoi qu'il en soit, la combinaison effectuée avec chacun apporte des répliques hilarantes, des questionnements idiots, et une critique sévère de la société qui ne se prend à aucun moment au sérieux.
C'est par leur ridicule que les ennemis de la justice en deviennent méchants et, bien qu'au nombre de cinq, Machete vient les abattre un à un sans donner l'impression d'un scénario surchargé par ses promesses, arrivant aussi à placer de courtes mais superbes reprises d'éléments du cinéma Grindhouse comme les catcheurs masqués et la nunsploitation, le tout parfaitement imbriqué dans une histoire qui a l'air simple mais qui se démène pour tout ordonner sans avoir l'air de vouloir trop en faire. L'absurdité de ces films d'antan se retrouve même à coïncider avec des aberrations de la vie moderne devenues drôles et acceptables une fois Danny Trejo mis en scène, capable de faire approuver, en même temps que rire, l'utilisation des low-riders une fois qu'il y est placé au volant en brandissant sa machette. Cette arme favorite, préférée aux pistolets, est utilisée avec une diversité jamais lassante et toujours estomaquante, et est devenue une emblème d'un retour aux plaisirs simples, mais avec une abondance exorbitante de violence qui va toujours plus loin grâce à des coups supplémentaires inutiles mais admirables ; et en dehors de cela un usage létal d'objets se trouvant à chaque lieu visité qui, à la sauvagerie déjà prodigieuse, ajoutent des effets comiques qui achèvent de couper le souffle.


Avec cette tuerie dans tous les sens du terme, Robert Rodriguez a, jusqu'à sa prochaine réalisation du moins, atteint le sommet de ce qu'il savait déjà faire, car il y a encore la possibilité de faire mieux et surtout de créer un crescendo où actes démentiellement saugrenues et démembrements barbares mèneraient à un final qui cette fois surpasserait le reste par un réel coup d'éclat. Il a néanmoins bâti un nouveau personnage terriblement badass que méritait Danny Trejo pour couronner sa carrière cinématographique, et a étonnamment réussi à prolonger l'action et la frénésie sans temps morts qui aurait pu ne pas fonctionner au delà de la bande-annonce qu'il avait monté.

Réplique culte :
"You just fucked with the wrong Mexican" - Michael Booth

Fausse bande-annonce VO :


Bande-annonce VO :

vendredi 29 octobre 2010

Planète terreur [Grindhouse]


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Robert Rodriguez
Année : 2007
Genres : Horreur / Action
Acteurs principaux : Rose McGowan, Freddy Rodriguez, Marley Shelton, Josh Brolin
Résumé : Dans un patelin contaminé par un gaz transformant en zombies, la survie réside en l'action d'un groupe de survivants parmi lesquels se trouvent un criminel, une infirmière et une go-go danseuse unijambiste.

Introduction :
Ce qui devait devenir le projet Grindhouse trouva ses origines dans l'esprit de Robert Rodriguez avant qu'il ne réalise Sin city, à partir d'idées autour d'un film de zombies qui, une fois assemblées, ne pouvaient que constituer un moyen-métrage d'une heure, et éventuellement un double-programme où se succèderait une autre histoire. Cette idée laissée de côté refit surface lorsque, de visite chez son collègue et ami Quentin Tarantino, Rodriguez remarqua que tous deux possédaient le même poster pour la projection en duo de Dragstrip girl et Rock all night, ce qui fit réémerger en eux des souvenirs de cette époque où le cinéma d'exploitation envahissait les salles de quartiers par ses pellicules abîmées et ses bandes-annonces pour des productions aussi grotesques les unes que les autres.
C'est ainsi que naquit Grindhouse, bannière portant le nom de ces salles de cinéma disparues et sous laquelle se réunirent un groupe de compagnons cinéastes comprenant également Eli Roth, Edgar Wright et Rob Zombie qui participèrent aux bandes-annonces de l'entracte, pour livrer au public l'ambiance Grindhouse au delà des séances privées que Tarantino se fait avec ses amis, jusqu'aux grandes salles de cinéma qui, le temps d'une séance, régressent sciemment vers des temps plus modestes mais à l'ambiance unique. Si ce n'est que, pour l'occasion, Tarantino et Rodriguez cherchèrent à ce que la programmation soit à la hauteur de la folie des affiches et des bandes-annonces qui la promouvait.


Avis sur le film :
C'est à l'époque du tournage de The faculty, en discussion avec Elijah Wood et Josh Hartnett, que Robert Rodriguez leur présenta le début d'une trentaine de pages de son projet de film de zombies, un genre à l'époque inactif qu'il voyait revenir en force. Passant ensuite à d'autres réalisations, alors qu'entretemps les zombies envahirent de nouveau les écrans grâce à Shaun of the dead, Rodriguez remarqua son erreur de ne pas avoir poursuivi son ébauche. Même sans les jeunes acteurs sus-mentionnés, qu'il dirigea pourtant de nouveau dans Sin city, c'est avec le projet Grindhouse qu'a l'occasion de voir le jour son hommage aux films de morts-vivants.


S'il a grandi avec la même culture que Quentin Tarantino, et si à son comparse il emprunte une partie de son univers en faisant apparaître des cigarettes "Red apple" et en prolongeant l'histoire de personnages anciens tel qu'Earl McGraw existant depuis Une nuit en enfer ou récents tel que Dakota Block, faisant à la fois allusion au fait que se croisaient de même acteurs dans les deux films d'un double-feature grindhouse, Robert Rodriguez préfère aux longs discours un divertissement plus direct.
Il se sert lui aussi de l'altération de l'image, avec un montage aux transitions amusantes, mais s'axe par la suite vers d'autres aspects du cinéma d'exploitation à détourner.
Le scénario est d'une bêtise écrasante, prétexte simple pour des poussées de délires d'un mauvait goût prononcé et assumé, souligné par des dialogues scabreux ou à l'air volontairement idiot à hurler de rire, mais plus élaborés qu'il n'y paraît derrière une traduction Française impossible, parfois venant de personnages ridiculement pas crédibles comme celui de Fergie. La chanteuse paraît totalement irréelle par ses paroles, comme si le réalisateur cherchait à donner de la profondeur en décalage complet avec un personnage uniquement présent pour exposer ses attributs mammaires et se faire tuer.
Ce ne sont pas des idées plagiées mais un esprit, basé sur ce qu'on imaginerait qui aurait pu germer dans des esprits malades des 70's et serait tombé à plat faute de budget qui aurait rendu les choses encore plus grotesques, que Robert Rodriguez adopte et rend euphoriquement bon sans prise au sérieux mais sans non plus la nécessité d'un recours au 37ème degré. C'est cette réussite authentique avec usage appliqué de ce qui serait théoriquement incorrect et raté que le réalisateur peut s'autoriser de dépasser les limites.


Pour accomplir son délire cinématographique, Rodriguez a su s'entourer d'acteurs ouverts à cette sorte de bizarrerie et prêts à accepter la gratuité décomplexée des images, comme le concepteur légendaire d'effets spéciaux Tom Savini qui se voit attribuer plus de présence à l'écran que dans Une nuit en enfer, et Rose McGowan qui confirme après Scream et Phantoms qu'elle s'attache à l'épouvante.
Souvent oubliée dans le cinéma d'horreur où l'on nous habitue à des souffrances et des décès dépersonnalisés, la douleur réaliste et cruelle des pauvres personnages est ici mise en scène pour le malin plaisir du réalisateur, même s'il retient essentiellement l'action spectaculaire à laquelle il avait habitué son public dès Desperado.
La musique d'ambiance déjà contrôlée alterne avec une bande-son d'enfer qui rentre dans le crâne du spectateur et l'emporte dans des massacres aux effets spéciaux exagérés à l'extrême : un coup de feu provoque une surenchère de sang gluant qui éclate en ayant abandonné toute logique, mais Rodriguez peut se permettre de pareils traitements à ses zombies, devenus contaminés en suivant la voie de Danny Boyle, et de leur coller des têtes disproportionnées d'Elephant man ou des membres pendants de The Thing, en prolongement de la démesure de Desperado 2 devenue complètement acceptable dans ce contexte où les plus grandes divagations imaginables sont automatiquement justifiées.


En gardant le meilleur en réserve, l'explosion finale va encore un peu plus loin dans tout ce qui fait le caractère unique de Grindhouse, son apparente stupidité intelligemment constituée et sa violence excessive qui fait couler la chair et jaillir le sang comme une fontaine.
Ces dernières années ont vu naître de nombreux films de zombies, mais même en arrivant en retard Robert Rodriguez fait bien mieux que la plupart, car une fois les règles posées il trouve un point où le mauvais goût peut devenir pur plaisir sans complexes.

Bande-annonce Planet terror VOST :


Bande-annonce alternative Grindhouse VO :


Fausses bandes-annonces VO :

dimanche 27 décembre 2009

Zack and Miri make a porno


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2008
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Seth Rogen, Elizabeth Banks, Craig Robinson
Résumé : Zack et Miri sont deux amis d'enfance cohabitant depuis des années dans le même appartement. Ils se débrouillent comme ils peuvent, jusqu'à ce qu'on leur coupe l'eau et l'éléctricité. Pour payer leurs factures, ils ont l'idée de tourner un film pornographique amateur.

Avis sur le film :
Zack and Miri make a porno marque une rupture dans la filmographie de Kevin Smith, deux ans après la clôture (définitive ou non) du View Askewniverse avec Clerks II. C'est le premier film à ne pas se situer dans le New Jersey, et même si des acteurs récurrents comme Jeff Anderson ou Jason Mewes sont présents, ils tiennent des rôles différents.
Kevin Smith continue néanmoins dans le genre qu'il préfère : la comédie, adjointe avec une intrigue romantique peu ordinaire, puisque les deux personnages principaux se rendent compte qu'ils s'aiment sur le tournage d'un film porno.


La présentation des personnages est succinte, nous ne savons d'eux que ce qui est superficiel et tout ce qui est suffisant afin de bâtir une relation amoureuse entre les deux. Ce n'est donc pas l'histoire d'amour qui est mise en avant, comme le laissait penser le synopsis préliminaire, mais c'est la comédie des situations qui en découlent. La réunion des anciens élèves en début de métrage aurait pu nous en apprendre plus sur les personnages, mais cela sert de nouveau la comédie, qui atteint dans cette scène un point élevé dans le film, avec l'apparition du personnage de Justin Long. Son petit rôle en tant qu'acteur porno gay est sûrement la meilleure prestation de toutes, grâce à son ton et son attitude qui conviennent parfaitement au personnage et qui, avec les répliques écrites par Smith, rendent sa présence hilarante.
Nous sommes bien loin de l'écriture de Clerks, mais cette forme d'humour différente baignant dans le grivois reste drôle, dans la mesure où cela ne va pas trop loin, et rien n'est montré de façon gratuite.
Il est quand même dommageable de voir que la vulgarité s'est accru. Elle se trouve dans des phrases qui n'en ont pas besoin, et passe moins bien que dans Jay & Bob contre-attaquent où les grossièretés étaient pourtant plus nombreuses.


Les acteurs comme Justin Long ou Seth Rogen se concurrencent pour remporter la palme de l'improvisation, au point de se demander où se cache le travail du réalisateur, mais la patte de Kevin Smith se retrouve tout de même, puisqu'il retourne malgré tout à ses racines sur certains points. Zack and Miri make a porno s'inspire des expériences du réalisateur lors du tournage de Clerks, certaines anecdotes réelles se retrouvant dans ce film, tout comme une scène coupée dont l'idée est reprise ici. D'autres éléments personnels transparaissent, comme avec les références habituelles à Star Wars et au hockey. Kevin Smith se sert aussi de son oeuvre pour faire part de ses (dé)goûts, avec quelques références à Zombie, notamment de par l'apparition de Tom Savini, que le réalisateur admire. Une autre allusion cinématographique est celle faite à Edward penishands, parodie d'Edward aux mains d'argent de Tim Burton, qui s'est ouvertement opposé à Smith de nombreuses fois.


Smith parvient avec tout cela à faire rire et à marquer le spectateur, malgré une fin qui sacrifie de nouveau l'histoire entre Zack et Miri, nous laissant sur notre faim. Cette fois Kevin Smith place sa nouvelle oeuvre aux côtés de Boogie nights ou Captain Orgazmo, il aura exploré au cours de sa filmographie de nombreux aspects du film comique, mais toujours au dessus d'un certain échelon de qualité.

Bande-annonce VOST :