vendredi 4 novembre 2011

The human centipede 2 (Full sequence)


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Tom Six
Année : 2011
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Laurence R. Harvey, Ashlynn Yennie, Bill Hutchens
Résumé : Un homme au physique ingrat et dérangé psychologiquement devient obsédé par le film The human centipede, et se met en tête de le faire devenir réalité.

Avis sur le film :
Il y a encore pas longtemps, je ne voulais pas voir The human centipede, et plus récemment après l'avoir regardé, j'étais presque impatient de voir sa suite.
Tom Six continue à faire dans l'originalité, plutôt que de faire une simple suite où quelqu'un prendrait la relève du docteur Heiter en complétant son mille-pattes, il fait un second film qui reprend le premier mais pas trop non plus, puisqu'il est question d'un fou qui veut imiter la fiction.
J'ai trouvé que les scènes au début où est exprimée son obsession sont plutôt bien pensées, rien qu'avec son regard on croirait que le personnage principal est obnubilé par ce qu'il voit sur l'écran, et qu'en même temps il s'en imprègne. Certes, il n'est pas compliqué de faire un champ/contrechamp incluant un individu au regard fixe, mais la représentation de la fascination, que j'ai bien ressentie, passe aussi par des détails comme l'inscription du nombre de personnes à kidnapper sur la main du protagoniste, ou la reproduction en dessins du schéma présenté dans le premier film par le chirurgien.
Notre héros, Martin, regroupe ses illustrations, réalisées au feutre argenté, dans un carnet qui fait penser à un cahier de collage d'enfant. Ca participe à ce qu'on y croie.
Dans ce carnet, on retrouve aussi des images du précédent film de Tom Six, ainsi que des photos des acteurs à des festivals, et ça m'amuse de voir comme ce qui pourrait être relativement innocent et à la portée de tous sur internet est réutilisé ici pour participer à quelque chose de bien "creepy".
Lors d'une scène où Martin feuillette son livre d'images, il rembobine son DVD de The human centipede 1. Je ne sais pas si cet homme est un gros naze en informatique et n'est pas conscient qu'on peut retourner au début du film sans faire ça, mais en tout cas le bruit des cris inversés et en accéléré, lors du défilement des pages, est un très bon effet.


The human centipede 2, au-delà de son idée de base, est un film qui fait bien remarquer qu'il est conscient d'en être un, et sait s'amuser de son statut et celui de son prédécesseur.
Ce n'est sûrement pas un hasard déjà si l'action se déroule en angleterre cette fois-ci. Tom Six se targuait dans la bande-annonce de son nouveau film que celui-ci était banni du Royaume-Uni, mais il avait déjà dû prévoir cela avant, en connaissant la sévérité de la censure de ce pays. Même si ce n'est probablement que ce que j'imagine, j'aime l'idée que ce soit à Londres qu'il ait fait vivre son nouveau personnage de dégénéré.
(par ailleurs, j'ai peut-être vu la version anglaise du film, car je n'ai pas vu le personnage utiliser de fil de fer barbelé avant la fameuse scène dont j'ai lu la description sur le net).
J'étais content de voir qu'une actrice du premier film était de retour, mais malheureusement ce n'était pas le cas de la seconde.
Retour ou non, dans les deux cas, c'est inclus dans le film ; ça approfondit la mise en abyme en même temps que ça tire parti de cette opportunité qu'est la présence d'une des actrices, et désavantage qu'est l'absence de l'autre.
On ne peut pas trop blâmer quelqu'un pour ne pas vouloir jouer dans la suite d'un film pareil, et il est déjà étonnant que l'actrice Ashley Yennie ait accepté de revenir. Surtout qu'après qu'elle joue plus ou moins son propre rôle d'actrice qui prend soin de son apparence, elle se retrouve encore à quatre pattes et seins nus, à devoir faire le chien.
Je ne sais pas sinon comment on a pu trouver d'autres acteurs en si grand nombre pour faire partie du centipede, surtout que cette fois leurs bouches sont vraiment collées aux fesses des autres, en sachant que dans l'autre film il y avait de la gaze pour dissimuler le raccord entre les corps et éviter qu'un acteur soit vraiment le nez dans le derrière d'un autre.


Je me souviens que parmi les news que j'avais vues sur le net, dans celles qui m'ont lassé au point que j'ai fini par voir The human centipede 1, j'en avais regardée une annonçant fièrement qu'il y avait une photo de l'acteur principal du 2.
Il faut dire qu'il est drôlement bien casté, c'est un homme qui a dû être choisi uniquement pour son physique et non sa formation, puisque c'est le premier film dans lequel il joue. Et il n'est pas sûr qu'il en fasse d'autres, ou seulement des projets tout aussi déviants. Il est petit, bedonnant, a des yeux qui ressortent comme si on lui avait compressé la tête, et il a accepté de mettre en avant toutes les parties de son physique ingrat face à la caméra.
L'image frontale qui était disponible sur le net, avec Martin et son regard fixe, est vraiment saisissante une fois arrivée dans le film.
Et à un moment on a le plaisir de le voir rassurer un bébé.
Le personnage ne parle jamais, mais il a toute une série de bonnes expressions faciales.
Je ne reproche qu'une scène où il grogne, s'arrête pour faire coucou au bébé, puis repart en grognant de rage à nouveau. Enfin ça c'est la faute de Tom Six, pas de l'acteur.
C'est marrant comme pour un même réalisateur/scénariste, d'un film à un autre la qualité peut radicalement varier. C'est encore plus frappant quand les deux sont autour d'un sujet similaire.
The human centipede était un film d'horreur pas toujours fin, mais qui savait se libérer du carcan imposé par la plupart des œuvres du genre contemporaines.
Le 2 tape dans la psychologie à même pas deux francs, c'est utilisé en tant qu'excuse comme dans la plupart des films, mais ici Six ne cherche pas à ce que ce soit un minimum crédible, c'est ridicule d'emblée. Si le personnage principal est dérangé, c'est que son père le violait, ce qui nous est indiqué grossièrement dans une scène où Martin dort et réentend la voix de son paternel qui parle de son érection. La vulgarité du propos du père, c'est pour y aller fort. On rajoute des couches à la fois dans le n'importe quoi et dans les raccourcis faciles pour soi-disant "choquer" sans se casser la tête : on a un psy qui fait direct le lien entre le mille-pattes et un symbole phallique/l'abus par le père, et du coup, comme si c'était logique, il annonce que les personnes qui ont subi ce genre de traitements ont tendance à se mutiler le sexe. Et en plus la mère de Martin lui reproche d'avoir causé le départ de son père, et le psy est un obsédé qui veut se le faire.
J'ai l'impression que Tom Six n'a pas du tout voulu éviter le ridicule, au contraire il l'a cherché, comme quelqu'un qui entre dans une réunion d'Hell's angels en insultant tout le monde cherche les ennuis.
Bon, faut dire que Martin, ce personnage de gardien de parking qui tire sur pleins de gens sur son lieu de travail sans jamais se faire repérer, c'est douteux aussi.


Cette suite a été filmée en couleur mais, après une décision de Six qui trouvait que c'était plus effrayant ainsi, est finalement presque entièrement en noir et blanc (il y a des taches de couleur vers la fin, je n'en dis pas plus), et c'est un choix qui ne me plaît pas tellement. Ce n'est pas vraiment plus beau, et ça retire une grande partie de l'aspect gore. Ce choix rend aussi difficile l'identification des personnages, entre ceux qui sont attaqués dans le parking et ceux qui se retrouvent dans l'entrepôt.
Il faut dire que les coups violents que chacun se reçoit, en général à la tête, laissent à penser qu'ils sont morts. Ainsi, quand on comprend que ce sont bel et bien les mêmes qui sont récupérés pour réaliser le "centipede", on se demande comment il se fait qu'ils soient encore vivants.
On dirait un cartoon façon Tom & Jerry, dans lequel on peut taper avec un pied de biche n'importe qui, n'importe où, et avec n'importe quelle force, pour assommer à défaut d'avoir de quoi endormir. Et peu importe la quantité de sang qui jaillit, la personne ne meurt pas. Il aurait fallu que Martin essaye de faire tomber une enclume ACME sur quelqu'un, voir si ça marche aussi.
A un moment, je ne savais pas si une des victimes était morte à cause des coups, ou morte de faim ; en effet, Martin garde ses cobayes plusieurs jours sans les faire boire ou manger, c'est étrange.


Pendant la majorité du film, c'est décevant mais la violence est hors champ et/ou on ne voit que les résultats gores d'un meurtre. Mais il y a au moins ce mannequin très impressionnant d'une personne après qu'elle ait eut la tête écrasée au pied de biche...
Ce n'est que vers la fin que ça se lâche, avec des dents enfoncées au marteau de façon incroyablement réaliste, des tendons coupées, une hémorragie de la fesse, ...
Mais à aucun moment vraiment on ne ressent la douleur des personnages, ni l'horreur, comme c'était le cas dans le premier film.
Pour couronner le tout, je vais citer un faux-raccord flagrant : sur un plan deux femmes se serrent la main, ce qui est repris du premier film, mais au plan suivant ce n'est plus le cas. Les mains, par le geste de solidarité des deux femmes, sont quand même devenus le centre de l'attention pendant un moment, alors pourquoi ne pas avoir fait gaffe à ça au montage ?


The human centipede 2, par rapport à mes attentes et le résultat après le visionnage, effectue une inversion avec le premier film. Ce dernier, je n'en attendais pas grand chose, et j'ai été agréablement surpris.
Pire que ça, le 2 est comme la réalisation d'une de mes craintes concernant le 1 : que tout ne repose que sur l'idée de départ. Le premier film avait su faire en sorte qu'il se passe d'autres choses, mais le second ne fait que préparer longuement avant la création du "human centipede", et pour rien qui en vaille la peine finalement.

Il faudra quand même voir ce que Tom Six va bien pouvoir inventer pour The human centipede 3 (Final sequence).

Bande-annonce VO :

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