jeudi 14 janvier 2010

Batman : The killing joke [Autour du cinéma]


Fiche du comic-book :
Auteur : Alan Moore
Dessinateur : Brian Bolland
Année : 1988
Résumé : Alors que Batman se rend à l'asile d'Arkham afin de mettre les points sur les i avec le Joker, il se rend compte que ce dernier a réussi à s'échapper. A partir de ce moment là, le célèbre tueur tente de manipuler le comissaire Gordon, afin de prouver que tout ce qu'il suffit pour qu'un homme sombre dans la folie, c'est une mauvaise journée.

Avis sur le comic-book :
A la fin des années 80, la série des Batman a été renouvelée grâce à quelques romans graphiques qui ont connu un grand succès, en ayant exploré plus en profondeur cet univers : son passé avec Batman année un en 1986, son futur avec Dark knight returns la même année, et en 1988 c'est sur le Joker qu'on en apprend d'avantage, au travers de The killing joke.


C'est Alan Moore, auteur de Watchmen, qui décide de se lancer dans le projet audacieux de scénariser ce comic. Non seulement c'est le Joker qui est au centre de l'histoire, mais de plus on découvre enfin ses origines, ou en tout cas une version qui pourrait provenir de son esprit malade. Cela se fait au travers de flash-backs qui réapparaissent pour torturer ce fou en cavale, après qu'il se soit évadé de l'asile d'Arkham.
Ces retours en arrières sont interposés entre l'intrigue principale, et les deux histoires mêlées l'une à l'autre se confondent très bien, ajoutant du suspense à chaque fois lorsque l'on attend de voir ce qu'il va se passer avant que le récit ne soit coupé pour passer d'une histoire à une autre.
Le passé du Joker n'est pas tout rose, et c'est encore moins le cas pour ses actions dans le présen, son plan étant de faire passer Gordon de la raison à la folie, en lui faisant subir les pires atrocités. Le comic book s'avère alors beaucoup plus sévère et dérangeant que ce que l'on a vu sur tout autre support, c'en est presque trash au point que l'on ne pourrait jamais voir un récit pareil transposé à l'écran. Les destins de personnages comme Gordon et sa fille Barbara sont scellés à cause de la dépravation dans laquelle ils sont entraînés par un Joker au sourire machiavelique et crispé.


Les dessins de Brian Bolland et ses couleurs pour la ré-édition du comic rendent plus limpide cette descente en enfer, aussi bien pour le Joker que pour Gordon.
Les illustrations sont pleines de détails et accompagnent fluidement n'importe quelles scènes de l'album, mais insistent surtout sur les aspects dramatiques quand il le faut, avec le dessin du visage du Joker faisant transparaître sa folie et sa cruauté, et les visages de ses victimes figés par l'horreur de leur situation.
Les transitions entre passé et présent sont du plus bel effet et sont traitées de façon quasi cinématographique, on ne peut qu'admirer le travail fait à ce niveau là.
Quant aux couleurs, le talent se remarque surtout dans les flash-backs, où les éléments sont effacés et ternes, à l'exception de quelques détails de couleur rose tournant peu à peu au rouge, jusqu'à ce que cela devienne le rouge du sang, le rouge du costume de Red hood, déterminant la transformation du Joker.


Le comic débutait par un questionnement de la part de Batman, et il se termine par une blague de la part du Joker, en guise de réponse. Celle-ci résume sous forme de métaphore toute la situation de rapports entre les deux personnages, et la blague suivie de son fou rire nous fait comprendre que le conflit ne se terminera jamais, si ce n'est par la mort de l'un des deux.
Avec The killing joke, Moore et Bolland ont réussi le pari risqué de pouvoir nous rendre leur version des origines du Joker, et ils ont réussi à tel point que ce comic est considéré comme l'un des meilleurs, et a été la source d'inspiration de nombreux autres récits sur différents supports, comme Batman de Tim Burton ou The dark knight de Christopher Nolan.

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