lundi 12 septembre 2011
Bonnie & Clyde vs Dracula
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Timothy Friend
Année : 2008
Genre : Fantastique / Action
Acteurs principaux : Trent Haaga, Tiffany Shepis, Allen Lowman, Jennifer Friend, Russell Friend
Avis sur le film :
Tout comme Deadgirl, c'est dans ma période "Troma" que j'ai découvert ce film, en fouillant dans la carrière de Trent Haaga, acteur à l'air charismatique et scénariste notamment sur The Toxic avenger IV.
Evidemment dans sa filmographie, il y a un titre qui ne pouvait qu'attirer l'attention : Bonnie & Clyde vs Dracula.
Il interprète Clyde, et en plus de ça, sa compagne est jouée par Tiffany Shepis, nommée à une certaine époque "Super-Tromette", les Tromettes étant les pin-up promouvant la société de Lloyd Kaufman.
Tout cela m'était comme destiné. De plus, j'aimais bien l'idée de voir ces deux personnes jouer un couple. J'étais déjà impatient, mais si je me souviens bien il n'y avait aucun trailer, aucune sortie au cinéma ou en DVD annoncée, et le film n'était passé que dans des festivals. C'était peut être il y a deux ou trois ans de cela. Ce n'est que récemment que j'ai appris la sortie en DVD du film, qui s'est effectuée en mai dernier.
Heureusement en deux ans, j'ai pu voir le film original, Bonnie & Clyde avec Warren Beatty et Faye Dunaway. Je pouvais donc voir cette version nouvelle incluant le vampire de Bram Stoker en ayant fait les choses dans l'ordre.
Pour ceux qui ne connaitraient pas les deux interprètes principaux, le film fait croire que deux autres personnages sont Bonnie et Clyde, du coup c'est un peu gâché pour ceux qui se sont informé un minimum sur le film. Mais le réalisateur a aussi prévu le coup pour ceux dans ce cas-là, puisque l'apparition de Tiffany Shepis est aménagée de sorte à ce qu'elle crée la surprise.
Ce sont effectivement les acteurs dans les rôles de Bonnie et Clyde qui m'ont intéressé, mais qu'est ce qu'ils amènent en plus aux personnages ?
J'avais oublié que Shepis n'avait eu que des petits rôles dans Troma, de simples apparitions dans les films, et à côté de ça elle avait animé Troma's edge TV. Son jeu est correct, ni vraiment bon ni vraiment mauvais, et tout ce qu'elle fournit d'un peu particulier avec son partenaire, c'est un certain accent.
Plus que les comédiens, c'est la façon dont sont façonnés les personnages qui est intéressante. Clyde tue de sang-froid un homme issu de son passé et ordonne de ne pas demander pourquoi il a fait ça ; on voit nettement que c'est une façon de lui donner du caractère et un peu plus de profondeur.
Bonnie pour sa part a de la répartie et est parfois incontrôlable quand on lui parle de travers ; il y a une bonne scène où elle menace quelqu'un qui l'a appelée "girl", le problème c'est que c'est un peu gâché par l'acteur en face d'elle, qui ne joue pas si bien et, pour montrer qu'il est sous le choc, respire comme s'il venait de courir un marathon. Et pourtant il est censé être un hors-la-loi lui aussi...
Pour ce qui est du couple lui-même, le plus amusant doit être leurs disputes. En dehors de ça, leurs discussions concernent par exemple les robes de Bonnie mais, il fallait s'en douter, il est souvent question de sexe. Même quand ils fument un joint, Bonnie en revient à ce sujet, disant qu'elle a entendu que la drogue peut momentanément faire de quelqu'un un "demi-homme". Même avec d'autres personnages, on parle d'une bite à l'épreuve des balles, et d'un bandit qui aurait été puni en se faisant lécher les testicules par un bouc. C'est sûr, les dialogues sont plus efficaces que n'importe quoi d'autre pour rappeler que ce film, malgré l'époque où se déroule l'action, date du 21ème siècle.
Ce qu'on peut constater d'emblée dans ce film, c'est que les costumes et les véhicules correspondent à l'époque, la première arme aussi qui est un pistolet mitrailleur, même s'il est clairement factice puisque c'est l'actrice qui le secoue, et non l'arme qui la secoue quand elle tire. Par contre plus tard, on a des armes à feu contemporaines qui laissent penser que l'accessoiriste n'a pas trouvé ce qu'il fallait. De toute façon, dès les premiers instants, l'illusion ne fonctionne pas à cause de la qualité vidéo, qui premièrement nous ramène à notre époque, mais qui fait aussi penser qu'on a affaire à une production un peu fauchée. D'autres détails viennent le confirmer : les scènes de voiture où le décor en fond est clairement faux, et quand le véhicule doit éviter un camion on a juste droit à un bruitage de klaxon et un tour de volant. Le son est aussi à quelques moments mal calibré, à savoir que la musique couvre un peu les voix, ou alors ça sature quand quelqu'un hausse le ton. Cependant ces cas sont rares, voire uniques dans le film, et ce n'est pas trop grave. En réalité je m'attendais à une œuvre avec un peu plus de moyens, mais une fois que j'ai vu à quoi m'attendre, je peux dire que finalement ça aurait pu être pire.
A remarquer aussi au générique la récurrence du nom "Friend" parmi les acteurs, sûrement tous des proches du réalisateur/scénariste Timothy Friend. Et peut-être même qu’il y a certains de ses… amis.
Le scénario avait tout de même l'air de rattraper les défauts de mise en forme du film. Le début est surprenant, et comporte quelques retournements de situation originaux, mais ça devient bouffon dès qu'on passe à la partie de l'intrigue avec le docteur Loveless, dont l'assistante, qui est sa sœur Annabel, est une adulte à l'esprit de gamine qui joue avec une raquette quand il lui parle, ou enregistre une chanson enfantine par-dessus la bande où il faisait le compte-rendu d'une expérience.
Pendant un long moment, les deux parties du film ne se mélangent pas, aussi bien parce que les personnages restent chacun de leur côté, mais aussi parce que du côté de Loveless il semblait y avoir un humour plus appuyé et surtout assez immature qui marquait la séparation. C'est aussi là qu'il a toutes les idées les plus étranges : Loveless subit un processus régulièrement grâce à sa soeur, on ne sait pas en quoi ça consiste, sa sœur lui branche à sa demande des électrodes sur le torse, il s'évanouit, et sa merde tombe dans un récipient. C'est comme ça qu'ils vont aux toilettes, chez eux ? Et Annabel, qui veut s'échapper, désespère après avoir volé un trousseau de clés sans trouver la bonne parmi celles-ci... et ce n'est que plus tard qu'elle trouve la bonne. Elle ne les avait donc pas toutes essayées ? Pourquoi avoir laissé tomber, sans que rien ne l'en ait empêché ?
Aussi étonnant que ce soit, plus tard on ne retrouve pas l'humour débile du début, et j'ai même trouvé presque touchante l'histoire d'Annabel. C'est peut-être aussi parce que j'ai bien aimé l'actrice, Jennifer Friend.
Je me suis habitué à son personnage, j'ai fini par ne plus voir ça comme un élément comique, et ça a plutôt participé à avoir une sorte de compassion pour elle, en dépit de quelques situations qui sont grotesques au premier abord, comme quand elle joue avec des poupées représentant son frère et elle, et les fait parler. Cette scène fournit d'ailleurs un bon procédé pour faire passer des informations au spectateur, puisqu'en discutant avec ses jouets, Annabel parle du moyen de s'évader, et fait comme si l'idée ne venait pas d'elle mais de sa poupée. Le but de cette scène est clair mais j'ai accepté le procédé, puisqu'il colle aux caractéristiques de ce personnage, déjà introduit comme étant simplet depuis un moment.
Après tout, il y a de bonnes idées de mise en scène comme celle-là dans le film. Je pense aussi à l'allumette que tient un homme sur qui on braque une arme au moment où il voulait fumer une cigarette. Cet élément sert à créer le suspense par la suite, la flamme descendant jusqu'aux doigts du personnage, qui fait l'erreur de pousser un cri de douleur à cause de ça.
Bon, et Dracula dans tout ça ?
Il n'est jamais nommé ainsi, à part dans le titre et au générique de fin, à côté du nom de l'acteur. Et on apprend qu'il ne peut toucher des innocents, sinon ça le fait souffrir, sans que ça ait vraiment de fonction par la suite. A part pour dire qu'Annabelle est innocente, et qu'à la fin elle peut partir sans soucis, en compagnie d'un chien qu'elle trouve sur sa route, avec lequel elle s'en va vers le soleil levant comme dans la conclusion d'une comédie faite pour attendrir les enfants.
Dracula ne doit servir qu'à une seule bonne idée, dans une scène où l'absence de réflexion dans le miroir est utilisée de façon très maligne, ou du moins qui m'a surpris.
Mais sinon le vampire a une voix stéréotypée retouchée en post-prod, ce n'est que vers la fin qu'il rencontre Bonnie & Clyde, il meurt si vite que j'ai cru qu'il allait renaître de ses cendre juste après, les gunfights à la fin n'ont aucune puissance ni rythme, on a droit à un figurant qui joue la peur de façon bien peu naturelle, et apparemment les victimes de Dracula ne sont pas sensibles à la lumière du soleil. Certes, vu comme ça, ça a l'air d'un gros échec, mais c'est ailleurs que j'ai trouvé l'intérêt du film, surtout qu'après tout, cet affrontement ne pouvait être vraiment bon une fois passée la surprise de voir les noms de deux figures historiques associés à celui du vampire le plus connu de tous les temps.
Bonnie & Clyde vs Dracula est un cas spécial, les bonnes idées de mise en scène qui font penser que le réalisateur est un peu expérimenté, ou du moins clairvoyant, côtoient une direction d'acteurs et d'autres éléments maladroits qui font plutôt penser qu'il s'agit d'un amateur.
En tout cas malgré de nombreux défauts, j'ai bien aimé. Peut-être même qu'un jour je regarderai Cadaverella, du même réalisateur, et comportant également Jennifer Friend, aussi rebutant que soient le titre et l'affiche.
Bande-annonce VO :
Libellés :
Dracula,
Trent Haaga
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