dimanche 11 septembre 2011

Hitcher


Fiche du film :
Réalisateur : Robert Harmon
Scénariste : Eric Red
Année : 1986
Genre : Thriller / Action
Acteurs principaux : C. Thomas Howell, Rutger Hauer, Jennifer Jason Leigh
Résumé : Un jeune homme prend sur sa route un auto-stoppeur, et découvre qu'il s'agit d'un tueur. Il lui échappe une première fois, mais l'inconnu le rattrappe et le persécute où qu'il aille.

Avis sur le film :
Rutger Hauer était à L'étrange festival, et j'aurais préféré qu'il soit présent pour Hobo with a shotgun, mais celui-ci n'était présenté que pour la nuit Grindhouse et non la soirée avec l'acteur, donc il a fallu que je choisisse un autre film pour le voir. The cross and the mill ne m'intéressait pas, j'avais déjà vu La chair et le sang et au cas où j'aurais voulu voir Horny house of horror, ce que j'ai fait, les deux étaient à la même heure, donc j'ai opté pour The hitcher. En général je préfère voir des films nouveaux, en avant-première si possible, qui ne sont donc pas déjà trouvables en DVD, mais la présence de l'acteur principal compensait.
Et j'ai bien fait finalement de choisir cette séance, car nous avons eu droit à une séance de questions-réponses à la fin que les spectacteurs des autres projections n'ont certainement pas eu la chance d'avoir.


Nous découvrons un décor désertique nocturne, dans lequel un jeune homme commence à s'assoupir au volant de sa voiture. Il a failli se faire percuter par un camion, et pour moi ça fait préssentir dores et déjà le danger à venir.
Comme le personnage le dit plus tard, il a pris un auto-stoppeur en pensant que ça le tiendrait éveillé, c'est peut-être là-dedans notamment qu'on trouve l'ironie dont parlait Hauer dans sa présentation, quand il disait que c'était plus qu'un film qui fait peur. Ou dans la scène où le tueur est avec des enfants qui ont des armes en jouet et leur dit "shoot !".
Je m'étais déjà dit quoi qu'il en soit dès le début qu'il avait trouvé un bon moyen de rester éveillé, et effectivement à partir du moment où le jeune Jim Halsey se fait menacer au couteau par l'homme qu'il a pris dans son véhicule, et tout au long de la poursuite qui s'ensuit, il est resté bien en éveil.
L'affrontement m'a fait penser à Rutger Hauer vs Jesse Eisenberg, car l'acteur jouant le héros lui ressemble beaucoup, et ça vous donne une idée de l'innocence qui se lit sur son visage. J'ai même cru à un moment que c'était la personne qui interprêtait Jesse, l'ado dans La revanche de Freddy qui dit que quelqu'un veut rentrer dans son corps la nuit.

 
Toute le monde fait l'apologie de Hauer, c'est lui qui est présent sur chaque visuel du film plutôt que le héros, et apparemment hier il y avait pleins de fans de lui parce que j'imagine qu'il aurait été applaudi au moins cinq minutes avant et après le film s'il n'avait pas interrompu ce vacarme en parlant au micro. Certes il est bon en méchant dans ce film, il a les bonnes expressions faciales aux moments qu'il faut, mais il ne faut pas oublier le jeune acteur en face de lui, C. Thomas Howell, au moins aussi bon. Il fait preuve de son talent rien qu'avec la scène du début où il est menacé, la lame sous la gorge, et a du mal à sortir de sa bouche les mots que l'auto-stoppeur veut entendre de sa part.
Je suis vraiment désolé de voir dans sa filmographie American pie - Les sex commandements et carrément du The Asylum avec The day the earth stopped et War of the worlds 2, car je pense qu'il aurait mérité plus de succès et de reconnaissance.
De toute façon, avec le rôle de John Ryder (mais est-ce vraiment son nom ?) dans la peau duquel Hauer s'est glissé, on voit que c'est typiquement le genre de personnage façonné de sorte à ce qu'aux yeux des spectateurs il apparaisse comme immense, et qui est destiné à atteindre un statut de culte. Tout part déjà d'un nom cool. Ensuite le personnage semble doué d'un don de téléportation et d'omniscience, car il prévoit tout, il se retrouve en chaque lieu où finit le personnage principal, parfois il y est même présent avant lui, et s'est installé bien comme il faut pour le surprendre, par exemple en déboulant hors d'un garage dont il défonce la porte à bord d'un 4x4. Même quand on ne voit personne d'autre sur la route, John Ryder n'est pas loin, il guette, en préférant rouler dans le désert.
Au bout d'un moment, à chaque station service où arrivait Halsey, je me disais que c'était inutile qu'il y entre, car Ryder y serait. Et à chaque véhicule passant, même si ce ne sont que des voitures qui défilent en arrière-plan, je me suis dit que ça pouvait être cette vermine de Ryder.
Quand il entre dans le même restaurant que Halsey, tandis que personne ne regarde, il place un doigt dans un plat, sachant que celui-ci est destiné au héros avant même que lui ne le sache.
Bon sang, John Ryder est tellement fort que derrière une vitre teintée d'une salle d'interrogatoire dans un commissariat, il arrive à se tourner vers le héros juste au moment où ce dernier prononce son nom. Et il est capable de craquer une allumette sur un rétroviseur, tout de même.

 
D'accord, cela donne lieu à tout un tas de bonnes séquences pour un thriller, mais il faut arrêter d'exagérer à un moment. Et quand ce n'est pas Ryder (attention, je ne dis pas "quand Ryder n'est pas là", parce qu'il faut retenir qu'il est tout le temps là. Ne jamais oublier.), ce sont des flics devenus fous qui poursuivent et tirent sur Jim Halsey et son amie. Car effectivement, en cours de route, il est rejoint par Nash, jouée par Jennifer Jason Leigh, qui était déjà avec Hauer dans La chair et le sang. Sans tellement plus de logique, elle prend parti pour cet inconnu d'Halsey pris pour le tueur par la police, et prend l'initiative de le défendre face à un représentant des forces de l'ordre, et ce dès leur seconde rencontre, après qu'il l'ait emmenée dans les toilettes en lui couvrant la bouche pour ne pas qu'elle crie à l'aide. Pas même de bonjour ou de "ravi de vous rencontrer".
Pour expliquer en partie le film, j'ai pensé que le méchant n'était pas réellement quelqu'un mais une entité, et sur ce point-là je rejoins la femme qui demandait après la séance à Hauer si Ryder était réel dans le film, quoique je diffère en pensant qu'il est simplement l'incarnation du Mal. L'acteur par contre, même s'il parlait d'une histoire de fantômes sans que je comprenne pourquoi, attribuait à son personnage des intentions plus terre-à-terre et humaines : il pense qu'à la fin il se laisse tuer car il n'a pas les tripes de le faire lui-même. Mais après tout il n'est pas le scénariste, lui-même ne fait que donner son interprétation du film.

 
L'acteur aurait fait confiance au réalisateur en ayant vu son court-métrage, et puisqu'il n'a fait que mettre en scène le scénario et ne l'a pas écrit, c'est seulement visuellement qu'on peut constater son travail. Le film est tourné dans le désert, et je pense que Robert Harmon a bien compris ce que pouvait apporter l'environnement, en filmant parfois en plan large pour inclure entièrement un paysage avec au fond quelques sommets, et en bas de l'écran, en petit seulement, l'acteur. Il a aussi fait attention à offrir un beau lever de soleil à la fin. Et j'ai apprécié aussi les premiers plans de nuit, dans lesquels passe la voiture du héros uniquement, qui sont bons, en connaissant la difficulté de filmer de nuit.
Concernant la musique, disons que ce n'est pas ce que je mettrais sur mon lecteur mp3, mais elle correspond bien au caractère un peu mystique que peut fournir un tel décor.

 
J'ai finalement bien aimé Hitcher, je me suis laissé porter par l'action, même s'il ne m'a pas semblé y avoir une grande logique dans cette histoire où un homme peut tuer n'importe qui où qu'il aille, même un poste de police, et s'en sortir en faisant croire que quelqu'un d'autre a fait le coup. On ne sait d'ailleurs pas comment il est arrivé à faire porter le chapeau au jeune.
Il s'agit plus d'un divertissement qu'autre chose pour moi, et je ne comprends pas trop le culte autour de ce film.

Bande-annonce VO :


En supplément :
La bande-annonce du remake, qui annonce à elle seule que le film est bourré de clichés, se sent obligé de faire dans la surenchère par rapport à l'original, et qu'il y a des jump-scares lamentables :

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