dimanche 4 septembre 2011

Tucker & Dale vs evil


Fiche du film :
Réalisateur : Eli Craig
Scénaristes : Eli Craig et Morgan Jurgenson
Année : 2010
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Tyler Labine, Alan Tudyk, Katrina Bowden
Résumé : Deux rednecks partent passer des vacances dans une maison qu'ils ont acheté, mais vont avoir affaire à des étudiants qui les prennent pour des tueurs dégénérés.

Avis sur le film :
Après Super, Tucker & Dale vs evil était le film que j'avais le plus envie de voir parmi ceux présentés à L'étrange festival, car son idée de base me paraissait très originale et ouvrait à de nombreuses possibilités.
Tout commence quand de jeunes étudiants tout ce qu'il y a de plus stéréotypés dans le cinéma d'horreur, c'est à dire qu'ils fument des joints et sont accompagnés de bimbos blondes à petites tenues, partent en vacances. Sur la route, ils croisent des rednecks qui leur jettent un regard bizarre.
Normalement, ce serait le début d'un slasher, d'ailleurs cela fait penser aux premières scènes en voiture de Massacre à la tronçonneuse 2.
Mais ce serait être aussi bourré de préjugés que ces jeunes pour qui chaque personne habitant à la campagne est un bouseux idiot, que de penser que Tucker et Dale sont des tueurs fous.

 
Les scénaristes ont très bien retenu leurs leçons en regardant Vendredi 13 ou Massacre à la tronçonneuse, on retrouve immédiatement tous les clichés de mise en scène qui habituellement sont censés nous annoncer que quelque chose de louche se passe, ou censés nous faire peur ou sursauter avec des prétextes absurdes. Aucune règle du slasher n'est énoncée directement, il n'y a que des éléments repris, mis en scène de la même façon, mais désamorcés.
Ce qui est excellent aussi, c'est de voir comment une situation anodine peut, par accident, donner des résultats qui s'apparentent à ce qui peut se passer avec un serial killer, alors même qu'ici personne ne veut faire de tort à quiconque, bien au contraire dans certains cas. Et puis ça tombe mal pour Tucker et Dale, mais est-ce de leur faute si leur maison de vacances fait penser à la cabane d'Evil dead, qui aurait été décorée par Leatherface ?
Le film fait de plus appel à des clichés que n'importe qui peut avoir à l'esprit, donc il n'est pas destiné qu'aux gros fans d'horreur, contrairement à un film comme Scream qui est plus ciblé.

 
Avec les blagues concernant la bière, ou le gag grivois qui se rapproche plus des Farrelly qu'autre chose quand le sheriff croit qu'il se passe un truc entre Tucker et Dale, j'ai cru que les scénaristes commençaient à manquer d'idées et à chercher de quoi faire rire ailleurs que dans la parodie de slasher. Cela restait drôle, mais heureusement tout de même, ces deux passages sont à part, dans un film qui sait très bien se renouveler en restant dans le même domaine parodique qu'il s'était fixé au départ.
Il y a toujours des situations nouvelles qui font dégénérer les choses pour les deux héros, de plus en plus embêtés en voyant que tout le monde meurt autour d'eux sans qu'ils n'aient rien voulu faire de mal.
Il faut remarquer qu'il y a deux acteurs noirs, et qu'ils ne meurent pas en premier. Ca aurait été très bien qu'ils soient les derniers survivants, mais le choix des scénaristes concernant la direction que prend le film est encore mieux, puisque le véritable tueur fou se révèle être un autre des ados. J'ai trouvé ça très bon de se servir d'un procédé qu'on trouve souvent dans les slashers pour faire peur inutilement, et le réutiliser pour instaurer la folie chez le méchant. Il y a souvent un ado abruti pour faire peur à une fille dans ce type de films, de sorte à faire croire aux spectateurs naïfs que c'est le tueur qui frappe. Les scénaristes ont dû se dire qu'il faut être un peu dérangé pour faire des farces d'aussi mauvais goût, ils ont raison, et c'est à partir de là qu'on commence à percevoir qu'il y a quelque chose qui cloche chez l'un des jeunes. Et d'habitude, après une blague aussi mauvaise, le farceur et la fille finissent pas s'embrasser, ou carrément faire l'amour. Ce n'est pas le cas ici, heureusement, et ça donne une raison au futur tueur d'être en colère.

 
Tucker & Dale vs evil c'est des gags, des références, du gore bien amusant, mais j'ai aussi apprécié l'attention portée aux personnages. L'amitié entre les deux personnages principaux éponymes n'a rien de spécial, mais j'ai apprécié qu'ils ne soient pas que des rednecks dont la seule fonction est d'amener des gags.
Dale est un peu plus approfondi, une des adolescentes découvre sa personnalité, et même si ça ne va pas tellement loin, j'apprécie la démarche.
Les acteurs sont aussi très bons, que ce soit simplement pour adopter un accent bien particulier, ou avoir l'intonation qu'il faut pour faire rire dans certaines situations.
La fin de l'histoire avec Dale n'est pas crédible, mais j'ai aimé tout de même car c'est l'aboutissement du projet de prendre à contre-sens les préjugés du cinéma d'horreur habituel.
Le seul vrai défaut auquel je puisse penser, c'est l'élément du pilier, placé dans l'image de telle sorte qu'on sait qu'il va forcément avoir une fonction, et malheureusement c'est ce qui se passe dans chaque scène où il apparait.

 
Tucker & Dale vs evil est une très bonne comédie, qui se montre peut-être encore mieux que ce qu'elle laissait espérer. Sans atteindre le génie d'un Shaun of the dead, elle offre de quoi passer un très bon moment.
 
Bande-annonce VO :

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