mercredi 15 septembre 2010
13 fantômes
Fiche du film :
Réalisateur : Steve Beck
Scénaristes : Benjamin Carr et Richard d'Ovidio
Année : 2001
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Tony Shalhoub, Matthew Lillard, Shannon Elizabeth, Alec Roberts
Résumé : Une famille hérite d'un oncle maître de l'occulte et se rendent dans son ancienne demeure, qui leur appartient désormais. Il ne s'agit pas en réalité d'une simple maison, car ce dans quoi entrent les Kriticos est une reproduction d'une machine enfermant 12 fantômes qui serviront à ouvrir l'oeil de l'enfer.
Avis sur le film :
Deux ans après La maison de l'horreur, remake de La nuit de tous les mystères, Joel Silver et Robert Zemeckis poursuivent avec la mise à jour de 13 fantômes, autre film à l'origine réalisé par William Castle et scénarisé par Robb White, et ce toujours par le biais de la maison de production "Dak castle", mais avec cette fois le débutant Steve Beck aux commandes.
Pour perpétrer la tradition instaurée par Castle, ce film-ci devait lui aussi user de lunettes, cette fois en 3D, tout comme l'achat d'une place pour La maison de l'horreur donnait droit à un ticket à gratter pour gagner une somme d'argent. L'idée fut toutefois abandonnée pour 13 fantômes, ne laissant que le film à l'appréciation du spectateur.
Réactualisé pour s'adresser au public actuel, l'horreur pure s'accompagne de violence puisque les spectres ne font plus qu'effrayer mais cherchent réellement à causer du tort aux occupants de leur maison. Le générique de début fait preuve d'originalité et d'une maîtrise de la caméra, tandis que les premières scènes laissent présager du gore comme il en est permis à notre époque grâce à quelques meurtres paranormaux particulièrement douloureux, orchestrés par Greg Nicotero, passé maître après avoir été l'apprenti de Tom Savini.
L'envie de viser un public jeune, principale cible de ce genre de production, se ressent par le casting qui comprend Shannon Elizabeth connue par American pie et Scary movie ainsi que Matthew Lillard, qui cabotinait extrêmement à la fin de Scream, et dont on reconnaît ici les grimaces crispées qu'il peut afficher à volonté dès lors qu'il joue un psychique souffrant à chaque vision surgissant dans son esprit. La post-production aussi en est affectée, la bande-son est essentiellement constituée de rock ou de hip hop, et le montage est d'une frénésie qui secoue l'image en tous sens lors de chacune des apparitions fantômatique.
Malheureusement, parmi ces aperçus, ce sont les mauvais éléments qui prennent le dessus et se déploient durant tout le reste du film.
Les lunettes permettant de voir les fantômes, qui ne sont plus désormais qu'en plastique, constituent le seul vrai point commun avec le film d'origine, et le 13 fantômes moderne semble apporter des éléments intéressants de sa propre création, en particulier la maison de verre ainsique les spectres variés et atypiques qu'elle renferme. Seulement, à peine la famille et le notaire pénètrent dans la demeure que l'on peut prédire que le massacre ne sera pas de grande envergure, au vu du peu d'éventuelles victimes présentes. Malgré une première mort inattendue et d'autres personnages faisant irruption sans que l'on sache comment, les esprits se font discrets bien que l'un d'eux soit, apparemment, le "Charles Manson des fantômes".
Si l'on excepte les personnages qui ne peuvent certainement pas mourir afin de ne pas trop heurter le public et qui s'en sortent avec quelques griffures, il ne reste plus qu'un faible choix de personnes à tuer et leur décès, parfois résultat d'une attitude absurde, n'est pas même satisfaisant.
Le destin d'un personnage étonne pourtant, et il s'agit de la nourrice afro-américaine stéréotypée de la famille Kriticos, que l'incompétence rend inutile en tant qu'employée et qui ne sert pas plus en tant que personnage du film, si bien qu'il est tout aussi surprenant de ne pas la voir mourir que de s'apercevoir que le mot de la fin lui est laissé. Car, bien que cela reste difficilement perceptible pour quelqu'un doté d'un sens de l'humour ordinaire, il semblerait qu'elle n'ait été présente que ses blagues.
En dépit du titre assimilable à une promesse, les ectoplasmes pourtant pleins de potentiel ne sont pas même correctement utilisés, tout comme les personnages vivants, pourtant peu nombreux, sont incorrectement gérés au point que l'un d'eux disparait avant la fin.
13 fantômes n'apporte pas de sang nouveau, pas même quelques litres car, plus destructrice que le "Jackal" et le "Juggernaut" réunis, l'aseptisation Hollywoodienne a mis fin à ce qui aurait pu être un film divertissant.
Bande-annonce VF :
Libellés :
Gregory Nicotero,
Tony Shalhoub
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