vendredi 9 avril 2010

Spider-man


Fiche du film :
Réalisateur : Sam Raimi
Scénariste : David Koepp
Année : 2002
Genre : Action
Acteurs principaux : Tobey Maguire, Kirsten Dunst, Willem Dafoe, James Franco
Résumé : Lors d'une visite dans un centre de recherche avec sa classe, Peter Parker se fait mordre par une araignée modifiée génétiquement. Il détient désormais les pouvoirs de plusieurs races d'arachnides et, lui qui était le bouc-émissaire de ses camarades, s'en sert pour devenir Spider-man.

Avis sur le film :
Avec la vague de super-héros déferlant sur les écrans au début des années 2000, Colombia Pictures redonne sa chance à l'un des personnages les plus populaires de Marvel en essayant d'effacer les trois nanars produits dans les années 70. Le scénariste David Koepp reprend ce qu'avait écrit James Cameron au début des années 90 pour Carolco pictures, mais en collant plus au comic book pour finalement conserver essentiellement l'idée de la toile fabriquée de façon organique par le héros.
Sam Raimi se charge de la réalisation, pour une fois sans qu'il ait été impliqué dans l'écriture, mais son intérêt est du à sa passion pour le comic book original.


Spider-man est un film qui rend honneur à son personnage et le comic book éponyme, partant de ses origines de loser typique, qui arrive à faire rire même avec un brin d'éxagération, jusqu'à ce qu'il devienne le super-héros que l'on connait. C'est une histoire qui semble familière à tous, mais sa revisite accompagnée d'une légère modernisation donne un air nouveau à l'image traditionnelle du zéro qui passe au héros. Tobey Maguire convient d'ailleurs bien à son rôle double, il passe de l'une de ses personnalités à une autre de façon crédible, en étant le nerd générique d'une part puis le super-héros qui garde dans sa voix une marque de son statut d'adolescent.
En même temps que le personnage acquiert ses pouvoirs, ils nous sont présentés et expliqués de façon astucieuse en associant la science-fiction à ce qui existe déjà dans la nature parmi les araignées. Généralement, les films du genre nous présente les pouvoirs en flash-back pour mieux nous montrer le héros dans toute sa puissance dans un temps présent, mais ici nous assistons à la découverte des pouvoirs tout comme leur contrôle progressif, avant qu'il ne devienne le vengeur masqué et ne vive des moments plus sombres.
Cette insistance de Columbia pictures pour que l'on suive l'évolution de Parker correspond bien au moment de sa vie dans lequel cela se déroule : son adolescence. Et le fait de placer l'histoire dans cette période précise implique la possibilité de dresser une parallèle avec sa crise d'adolescence, et la découverte sexuelle représentée au travers d'allusions par ses pouvoirs qui se développent.
Le scénario nous place même par la suite dans une situation de mal-être qu'est celle de ce jeune homme qui doit faire des choix à l'aube de sa vie d'adulte, la mort de son oncle se change en un tourment partagé avec le spectateur, qu'aurait-il fallu faire dans une telle situation ?


A tout bon héros, il se doit d'y avoir un méchant à la hauteur, et parmi la vaste cohorte d'ennemis issus du comic, c'est le Bouffon vert qui est choisi. Il introduit par la même occasion le personnage de son fils, Harry Osborn, un ami de Peter jouant un rôle très important dans sa vie. Se noue alors une intrigue triangulaire, entre Norman Osborn aka le Bouffon vert qui est comme un père de substitution pour Peter, délaissant son fils Harry et ami du héros. La métamorphose de deux d'entres eux en surhommes masqués envenime encore plus ces rapports relationnels qui construisent une intrigue bien ficelée dont les diverses histoires sous-jacentes se recroisent et s'entrechoquent.
Norman Osborn est joué par Willem Dafoe, qui convient au rôle de scientifique qui sait se montrer affectueux, mais sur son visage se dessine déjà ce mal qui est en lui et qui s'apprête à frapper, tout comme les couleurs de son environnement annoncent celles de son futur costume.
Avoir choisi le Bouffon vert permet d'exploiter plusieurs possibilités inclues en sa personne, et sert aussi d'équivalent au Joker dans Batman par son sens de l'humour qui s'avère tordu lors des quelques scènes où il en use. C'est le premier ennemi à affronter, il se montre démoniaque non seulement en tant que monstre derrière son masque grimaçant mais aussi en tant qu'être arrivant à tromper son entourage en maintenant ses pulsions le jour afin d'avoir l'air normal, et laissant libre cours à son sadisme derrière son costume.


Les effets spéciaux rendent la puissance des pouvoirs de Spider-man dans toute son intensité, et ils deviennent plus époustouflants encore par des mouvements de caméras originaux qui traduisent l'action dans laquelle nous sommes plongés, accentuée par la sublime musique de Danny Elfman.
C'est alors là que l'on retrouve la marque de Sam Raimi, qui a toujours essayé des effets nouveaux et audacieux à l'écran. Il y a aussi la présence de Bruce Campbell, l'acteur fétiche du réalisateur, et Ted Raimi qui donne la réplique à J. K. Simmons qui est hilarant en Jameson. Telle est la façon de s'exprimer de Sam Raimi, à travers un film qu'il n'a pas écrit mais auquel il donne un peu de lui-même.
Le style du film est épatant, nous sommes bien loins de L'armée des ténèbres réalisé 9 ans plus tôt par Raimi et dans lequel les fils transportant les démons étaient visibles ; et même si un large public est visé, la violence ne nous est pas épargnée. Il y a peu de sang, on pourrait presque compter les quelques gouttes versées, mais la violence graphique est plus stylisée et s'avère tout de même rude dans les combats les plus vifs.


Spider-man brise l'image du super-héros instaurée dans les années 80 pour se trouver fièrement à la tête d'une nouvelle ère dans ce genre-ci. C'est du grand spectacle qui respecte le comic book tout en apportant une dose de modernité qui ne lui fait pas de mal et sans essayer de l'édulcorer, avec de l'action et de la violence suffisantes pour divertir sans trop choquer ; et de part la maîtrise des artifices cinématographiques, le résultat est plus adulte qu'il n'y paraît.

Bande-annonce VF :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire