mardi 20 avril 2010

Evil dead


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Sam Raimi
Année : 1981
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Bruce Campbell, Ellen Sadnweiss, Richard DeManincor, Betsy Baker
Résumé : Un groupe d'amis se rend en week-end dans un cabanon perdu en pleine forêt. Une fois arrivés, des évènements étranges surviennent et mènent à la découverte d'un vieux grimoire ainsi qu'une cassette audio enregistrée par l'ancien habitant qui, une fois écoutée, fait ressurgir des démons qui sommeillaient jusqu'à maintenant.

Avis sur le film :
En 1978, Sam Raimi réalisait Within the woods dans l'intention de financer Evil dead, parti de l'idée de réaliser en six mois un film d'horreur avec quelques uns de ses amis. Raimi a néanmoins eu la chance de tomber sur les bonnes personnes pour mener son projet à bien, Robert Tapert l'a produit et Tom Sullivan s'est occupé des effets spéciaux, en plus des aptitudes du réalisateur qui recherche en permanence à innover et faire dans l'original.


Les moyens sont faibles et ça se voit, mais le film se rattrape sur d'autres points. La spécifiticité de la réalisation à la Sam Raimi dont les caractéristiques majeures sont instaurées ici est un atout majeur, réunissant autaut que possible ce qu'il y a de nouveau et de jamais vu. Cela contribue à l'ambiance du film et sa cabane dans les bois qui devient inquiétante avec les différentes caméras inventées par l'équipe pour des mouvements spéciaux, les bruitages sinistres et le montage intriguant qui retranscrivent l'étrange qui occupe le lieu.
Evil dead s'aventure sur des terrains inexplorés sur lesquels personne n'avait encore osé ou même pensé à s'hasarder, en témoigne la scène du viol surnaturel non pas dans mais par la forêt, qui est toujours surprenante de nos jours et qui a du l'être encore plus et de façon impensable au début des années 80. Même si la censure a poussé à des restrictions concernant la couleur du sang, c'est certainement le fait que le film soit amateur et donc sans studio pour le diriger qui fait que de telles prises de liberté ont été possibles.


Il n'y a pas non plus de dépeçage sauvage de zombies comme par la suite dans Evil dead 2, Ash n'est pas le héros que nous laissent présager les affiches ; la terreur est avant tout psychologique de par les bruitages, le suspense, l'appel aux sentiments des personnages et aux sens du spectateur, avant que ce ne soit une horreur visuelle.
Bien sûr au bout d'un moment les maquillages et effets spéciaux occupent une place majeure, car en effet le film ne brille pas par son scénario simpliste et ne serait autrement qu'une succession de mauvaises blagues entre jeunes gens. Mais la connaissance en anatomie de Sullivan efface les joyeux instants pour viser là où ça fait mal, et faire que les visages se déforment et les corps se démembrent après une agonie rendue insupportable par le doublage trafiqué des corps possédés et des maquillages qui rendent les acteurs singulièrement monstrueux et terribles à voir.
L'abomination graphique accenture la souffrance physique et insiste de nouveau sur celle psychologique, Bruce Campbell en particulier dans le rôle principal y donne de sa sueur et de son sang pour imager la torture subie par son personnage.


Evil dead n'est pas avare sur les flots de liquide rouge bien gluant et le gore qui dégouline, mais la dernière séquence marquante met fin en beauté à ce cauchemar gorgé d'hémoglobine multicolore par un feu d'artifice de corps putréfiés qui se décomposent à toute vitesse en exhibant leurs langues de serpents pour mieux rebuter le spectateur qui se sent sali de décalitres de plasma.
En partant d'un projet qui aurait pu sombrer dans l'oubli, Sam Raimi et son équipe ont su apporter les éléments cruciaux qui ont conduit leur film à des sommets de l'épouvante, grâces à des efforts majeurs qui se sont révélés payants par leur ajout de petites touches qui font toutefois toute la différence.

Réplique culte :
"Switch it off !" - Cheryl

Bande-annonce VF :

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