jeudi 10 mars 2011

The Rage


Fiche du film :
Réalisateur : Robert Kurtzman
Scénaristes : John Bisson et Robert Kurtzman
Année : 2007
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Ryan Hooks, Misty Mundae, Andrew Divoff
Résumé : Un savant fou expérimente plusieurs versions de son produit qu'il a nommé la "Rage" en l'injectant dans le corps de cobayes humains. L'un deux, devenu fou furieux sous les effets du sérum, s'échappe et va semer la désolation hors du laboratoire qui l'a transformé en monstre.

Fiche du film :
Surtout connu pour avoir inventé l'histoire de Une nuit en enfer développée par Quentin Tarantino, Robert Kurtzman n'a pas cessé de travailler sur des maquillages et effets spéciaux depuis une trentaine d'années, mais est revenu récemment à la réalisation, 10 ans après Wishmaster, avec deux films qu'il sort en 2007. L'un est Buried alive, l'autre est The rage, un film de contaminés dont il a eu l'idée en voyant tout simplement un vautour exposé dans un musée de New York, d'où les volatiles mutants dans son film.


Le film s'ouvre directement sur une scène gore, sans qu'un prétexte ait réellement été recherché. Une astuce vieille comme le monde est utilisée, il s'agit de celle qui justifie les pires crimes par la présence d'un savant fou, qui se décrit lui-même comme tel et avoue souhaiter détruire le monde. Il ne ne se cherche pas d'excuses et ne se fait pas d'illusions sur la gratuité de ses actes et le spectacle qu'il donne à voir, et découpe sans problèmes des innocents devant sa caméra.
Bien que le réalisateur se soit chargé des maquillages de nombreux long-métrages, certains même prestigieux comme Pulp fiction ou La ligne verte, pour ce film-ci il laisse le travail à d'autre personnes visiblement moins douées. L'apparence des zombies ou celle des torturés à la peau arrachée rend de suite compte de l'aspect fauché de cette production, et il en est de même avec les effets numériques trop présents, avec ce générique désargenté, et avec ce sens du rythme manquant dans le montage effectué par Andrew Sagar, habituellement superviseur d'effets numériques, et qui est nouveau dans ce domaine de la post-production.
Tout indique l'amateurisme dans The Rage, les noms de famille récurrents au générique et les nombreux couples aux postes de producteurs poussant à se demander si Robert Kurtzman, dont de nombreux membres de la famille figurent parmi les acteurs, n'est pas allé chercher des financeurs et des participants n'importe où, partout où il pouvait en trouver.


L'argent ne manque pourtant pas pour dénuder les actrices et en employer une de films érotiques, ou pour le plus simplement possible badigeonner de sang les créatures. Car en effet, malgré la piteuse figure des morts-vivants, tout est misé sur l'horreur et le gore irraisonné. Il n'y a pas à douter du peu d'importance du scénario, tout de même encore trop présent lorsqu'il s'agit de nous présenter des dialogues et des situations d'une bêtise très conventionnelle par rapport à notre époque mais non pas moins ridicules, et qui tournent autour de chamailleries concernant des conquètes dérobées et un ménage à trois conflictuel.
Le saignant à l'excès assumé pourrait sauver le film par un potentiel purement divertissant, comme l'avait si bien fait dans le même genre Infantry of doom avec un budget encore plus faible, mais ici il est désolant de voir Kurtzman perdre tout mérite dans le travail des effets spéciaux et en plus de cela s'abaisser au niveau des innombrables illustres inconnus qui prennent leur caméra amateur et mobilisent leurs amis durant un week-end pour pondre un délire horrifique honteux corrigé tant bien que mal par l'incrustation de CGI navrants par la suite.
Le réalisateur de Wishmaster, qui lui-même brillait auparavant par ses trucages, ne surprend plus dans The Rage que par une seule astuce lors d'une scène, et qui est surtout relative au manque de moyens. Surtout, il en vient à ce qu'il y a de plus regrettable dans le cinéma d'horreur moderne : le recours automatique aux effets spéciaux digitaux, que ce soit pour le sang, les explosions, ou les vautours, bien que ces derniers ne soient pas pires que ceux de Birdemic, mais pourraient très bien faire penser à des images d'un hypotéthique remake de ce dernier.


Les bubons en mouvement sur le visage des zombies rappellent un Planet terror appauvri ; le serum, bleu dans à l'écran mais devenu vert sur l'affiche, transformant en créatures assoiffée de sangs rappelle inévitablement Re-Animator ; mais de Robert Kurtzman on ne trouve plus que le nom, loin de ce qu'il faisait auparavant, et il ne semble pas avoir fait tellement d'efforts pour proposer un spectacle un tant soit peu correct.

Bande-annonce VO :

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