mardi 5 avril 2011

La machine à démonter le temps


Fiche du film :
Réalisateur : Steve Pink
Scénaristes : Josh Heald, Sean Anders, John Morris
Année : 2010
Genre : Comédie / Fantastique
Acteurs principaux : John Cusack, Craig Robinson, Clark Duke, Rob Corddry
Résumé : Deux amis et le neveu de l'un d'eux veulent remonter le morale d'un quatrième compère qui a tenté de se suicider. Ils se rendent dans une station de ski qui ravive des souvenirs de leur jeunes années, mais le lieu n'est plus aussi charmant qu'il l'était. Tout s'arrange quand les quatre compagnons reviennent en 1986, grâce à un jacuzzi à remonter le temps.

Avis sur le film :
La machine à démonter le temps, passé totalement inaperçu lors de sa sortie en salles dans l'hexagone, sera renommé pour sa commercialisation en DVD "Very hot tub". Derrière ces titres extravagants s'éloignant de plus en plus de celui original pour se rapprocher d'une tromperie sur la marchandise qui exploitera la crédulité de clients libidineux se cache "Hot tub time machine", le dernier film de Steve Pink, réalisateur surtout connu pour son High fidelity. Il retrouve l'acteur John Cusack, accompagné de quelques figures comme Craig Robinson et Clark Duke appartenant à la bande de Judd Appatow, pour un film beaucoup plus excentrique que ce qu'il a fait jusque là, autour d'une histoire imaginée par Josh Heald dont c'est la première création.


La présentation de quelques vieux amis se fait un à un, chacun ayant une situation actuelle des plus déplorables. Les personnages disent eux-même bien rapidement dans le récit qu'ils ont connu des temps meilleurs, tandis qu'ils constatent la disparition de lieux de leur jeunesse ou la décrépitude d'un hôtel où ils ont passé des soirées mémorables. L'introduction à ces quatre amis ne durant qu'une dizaine de minutes, elle ne se fait pas avec finesse : des situations extrêmes rendent comptent de leur misère, seuls sont abordés leurs malheurs comme le divorce, l'envie de suicide et un travail montré sous son aspect le plus dégoûtant ; et de plus en si peu de temps ont déjà été placées deux blagues scatophiles.
Les protagonistes sont immatures, de grands enfants avant même d'avoir retrouvé une nouvelle jeunesse en revenant dans les 80's, et ils regrettent le passé maintenant que la vie les a délaissés sur le bord de la route. S'ils ont vieilli ils ne sont sûrement pas plus adultes qu'ils l'étaient autrefois, à en juger par leurs blagues qui restent au ras du sol, sûrement car la plupart visent sous la ceinture quand il n'est pas question de vulgarité gratuite. Les situtations autour d'eux et les autres personnages qu'ils croisent n'ont pas de quoi les assagir, pour preuve ce porteur handicappé loin d'être un modèle de politesse et qui, incarnant un gag médiocre rien que par le fait qu'il soit chargé de transporter des valises alors qu'il lui manque un bras, n'est guère plus drôle.


Une fois que le groupe a remonté le temps grâce au fameux jacuzzi, Hot tub time machine reprend les règles basiques du voyage temporel déjà posées dans d'autres fictions, sauf que les personnages âgés et leurs alter-egos jeunes occupent le même corps afin que des stars comme John Cusack ne soient pas totalement remplacées par d'autres comédiens moins expérimentés et surtout moins connus, aperçus uniquement lorsque les héros se regardent dans le miroir dans le passé. Situations cocasses venant de l'incompréhension des personnages et obligations afin d'éviter les effets papillons sont dès lors les éléments qui apportent le plus de gags, ou du moins les meilleurs, car persistent encore des sottises de bas-étage qui touchent le fond lorsque Chevy Chase pète, au milieu d'une discussion, sans raison.
Le scénario se montre plus inventif quant à l'exploitation des principes du retour vers le passé, avec des évènements qui n'arrivent pas comme ils auraient dû, ou d'autres prévus mais dont on ne connaît pas encore les conditions et que nous attendons de découvrir, comme l'identité du père de Jacob, ou la perte du bras de Phil qui semble être proche plusieurs fois pour narguer le spectateur et se fait attendre.


Finalement les quatre losers se fichent de toutes les contraintes fixées pour le respect du continuum espace-temps et font ce qu'ils veulent, pour finir sur une morale très classique sur la prise en main de son destin pour une vie meilleure, le futur n'étant pas écrit comme dirait Doc Brown. D'ailleurs, avec Crispin Glover à proximité et les termes employés fréquemment, Retour vers le futur n'est jamais loin, bien qu'aucune allusion directe n'y soit faite.
Il n'y a pas à douter que Hot tub time machine est un film bête et qui s'assume comme tel mais, contrairement à l'orange et bleu qui envahit l'image pour changer la couleur des vêtements et donner aux visages un air maladif, n'est pas totalement désagréable à condition de tolérer certaines aberrations.

Bande-annonce VO :

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