C'est l'occasion de revenir ce mois-ci sur les premiers numéros de ce comic book dont les racines sont profondément ancrées dans le cinéma, et plus particulièrement dans les genres du fantastique et de l'horreur.
En France malheureusement, un seul volume est sorti, regroupant uniquement les deux premières aventures de Cassie et Vlad. C'est par cet album que je débuterai, mais en poursuivant avec tous les récits que l'on retrouve dans le premier volume de l'intégrale "Omnibus" publié aux Etats-Unis.
Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateurs : Federica Manfredi et Stefano Caselli
Dates de publication : avril et octobre 2004
Résumé : Cassandra "Cassie" Hack n'a jamais pu s'adapter à la vie normale durant son enfance, mais sa vie bascula vraiment quand elle découvrit que sa mère tuait ses camarades de classe méchants avec elle. Depuis lors elle s'en prend à tous les slashers qu'elle rencontre, les exterminant avec l'aide de Vlad, une montagne humaine au visage difforme mais doué de bonnes intentions.
Avis sur le comic :
Les deux premières histoires parues sont les one-shots Euthanized et Girls gone dead, édités en France sous les titres complètement différents, mais non moins amusants par leurs jeux de mots et références, de La nuit déchiquetée et La main du saigneur.
On ne commence pas avec les origines de Cassie, contrairement à la première histoire de la série en elle-même qui a donné suite à ces one-shots et qui en révèle plus sur le passé de l'héroïne, mais on peut de toute façon considérer Euthanized comme posant les bases.
Dans un camp de vacances, un tueur en série sévit, et Cassie est là pour se déguiser en pauvre pom-pom girl innocente prête à être coupée en morceaux afin de mettre en échec le traqueur qui est en réalité devenu la proie. Avec le décor et le masque de baseball du meurtrier, inutile de dire à quelle fameuse saga de films d'horreur l'auteur fait d'emblée référence.
Hack/slash est, dès son principe, un comic qui a de quoi me plaire. Tim Seeley a visiblement baigné dans le cinéma d'horreur, et transpose ce qu'il a ingurgité sur un autre medium. C'est assez original de reporter le slasher, genre purement cinématographique, dans l'univers du comic book, mais en plus de cela l'auteur nous montre en quelque sorte les coulisses des films. Que se passe-t-il après que la "final girl", celle qui survit contrairement à tout son entourage, a vaincu le tueur ? Elle devient Hack, tueuse de tueurs. Et qu'arrive-t-il aux tueurs en dehors de ce qu'on voit dans les films où leurs actions se résument la plupart du temps à massacrer les jeunes avec tout ce qui se trouve à portée de main ? Ici on voit ce qu'il se passe à côté de ça, aussi bien dans le camp des tueurs revenus d'outre-tombe que celui des vivants, et concernant ces derniers, contrairement à d'habitude, nous avons deux seuls et mêmes héros, qui enquêtent afin de retrouver la trace des slashers et les anéantir, et non des personnages interchangeables entre chaque suite de film.
On ne peut donc pas dire que Hack/slash est un slasher en BD, mais il offre une alternative intéressante pour les amateurs de ce genre de films.
Avoir une héroïne fixe comme Cassie Hack est très plaisant aussi, surtout qu'elle incarne en quelque sorte le rêve des fans de slashers. Sorte d'anti-Jamie Lee Curtis ou Heather Langenkamp aux airs innocents, Cassie est une fille sexy au look gothique, avec une batte à clous et une petite tenue pour, je suppose, être à l'aise quand il faut péter la gueule aux psychopathes ; et elle assume son côté asocial, ce qui la sépare du commun des mortels et en fait un personnage cool qui se démarque.
Avec elle il y a Vlad, un gros type encore plus costaud que Kane Hodder, équipé de hachoirs grands comme des machettes, et portant un masque en permanence sur son visage, avec la lanière s'étant carrément enfoncée dans son crâne, ayant sûrement laissée sa marque au fil du temps, ce qui n'est pas sans rappeler la tête de Jason dans l'épisode 9 de la saga.
Très tôt déjà, on en apprend assez sur les personnages pour s'attacher à eux, même si ça ne passe que par quelques questionnements que l'un lance à l'autre. Nous prenons connaissance dans le premier one-shot de ce qui motive Cassie, et dans le second on s'attaque déjà à ses sentiments, et ce qu'elle ressent en étant à part. On se rend compte que rien qu'entre le tome 1 et 2, il y a déjà de quoi faire référence au récit précédent, avec le personnage de Vlad qui fait allusion, simplement par l'usage d'un terme particulier, à ce qu'ont vécu précédemment les personnages.
Il faut juste qu'à ce rythme là le comic ne s'épuise pas trop vite, mais je suis confiant, surtout que l'avenir paraît prometteur : je sais déjà qu'il y aura une escapade dans un monde façon "Archie", et un crossover avec Chucky.
Hack/slash est un comic très divertissant ; il contient de l'humour, de la violence, et des héros sur lesquels je veux de suite en savoir plus. Et puis un comic qui blague sur les règles des slashers et la distinction avec les tueurs normaux, qui fait référence à pleins de films de façon plus ou moins directe depuis des caricatures de personnages d'Hellraiser et de Freddy à une allusion plus subtile à Carrie, qui cite Linnea Quigley et qui fait apparaître un sticker Troma sur l'ordinateur de l'héroïne, m'est forcément attachant d'emblée.
Pour parler de l'édition française de Hack/slash, j'excuse ses traductions approximatives, (quoique se tromper dans l'orthographe du nom de l'héroïne est assez grave) car il y a des compléments bien sympathiques. Tout d'abord une liste de films et de musiques avant chaque histoire ; je sais que dans le premier cas c'est en fonction des références, mais pour les chansons je ne sais pas si c'est parce que les répliques des personnages font allusion aux paroles ou non, ou alors si c'est seulement pour l'ambiance. J'ai en tout cas écouté les quatre titres donnés juste avant Euthanized, et il n'y a que "Kill'em all" qui m'ait plu.
Pour Girls gone dead, les chansons étaient plus compliquées à trouver, mais parmi elles j'ai apprécié "Trash" d'Alice Cooper.
En fin d'histoire, il y a des dessins bonus, à savoir des pin-up déjà présents dans les comics originaux, ou des croquis. Il est cependant absurde de retrouver des images qui sont simplement des agrandissements tirés de ce qu'on vient de lire, et aussi des dessins de personnages qu'on ne connait pas encore, et qu'on ne connaîtra sûrement pas si on s'en tient aux publications françaises. En même temps, je me demande si ça ne prouve pas que l'éditeur Wetta était un peu conscient qu'il risquait de ne pas aller bien loin dans la série, pour divulguer dès le départ des images qui correspondent normalement à des histoires à venir ?
Et parmi les choses qu'on verra encore moins dans nos contrées, il a la pièce de théâtre Hack/slash : Stagefright.
Dans le même genre d'infos insolites, il faut aussi savoir que Cassie fait partie des Suicidegirls, et elle a sa propre page sur le site.
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