mercredi 31 août 2011

Hack/Slash vs Chucky [Comic book]


Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateur : Matt Merhoff
Date de publication : Mars 2007

Avis sur le comic :
Ce crossover entre Hack/slash et Chucky dont j'attendais tant la lecture clôt ce premier volume de l'intégrale, et c'est aussi le dernier numéro sorti avant que Cassie et Vlad n'ait leur propre série au lieu de comics sortant sporadiquement. L'auteur le savait probablement déjà à l'époque, d'où peut-être ce grand coup qu'est cette rencontre avec une icône du cinéma d'horreur, mais aussi quelques éléments qui donnent l'impression qu'on jette un regard en arrière pour se rendre compte du chemin parcouru. Cassie constate qu'ils se retrouvent dans le bayou de la Nouvelle-Orléans, après être passés au Spring break de Floride lors de l'une de leurs premières aventures. Ils retrouvent d'ailleurs un adversaire qu'ils y avaient battu, et qui tient désormais prisonnières toutes les personnes que le duo de héros a sauvées. De quoi boucler la boucle.
On ne reconnaît pas cet ennemi au premier abord, son look ayant inévitablement subi des changements après que Cassie se soit chargé de lui, et son apparence nouvelle est ce qui participe à apporter un peu de cette originalité qui manquait aux slashers de ce comics, en plus d'une façon de tuer qui démarque ce meurtrier de ce qu'on a vu jusque là.


Le slasher s'accompagne aussi de zombies, non pas ceux du style de Romero mais ceux à l'ancienne, et dont la présence est expliquée par la mise en lien avec la saga de Chucky, puisqu'on savait déjà que l'amulette de ce dernier venait de la culture vaudou.
Le comic étend donc ce qui était évoqué dans les films, et récupère aussi les principes qui y étaient déjà présents, dont l'échange de corps. Le plan du tueur est machiavélique, il s'agit de prendre le corps de Vlad et lui donner le sien, tout amoché. Non seulement l'acolyte de Cassie se retrouve dans un piteux état, mais le slasher se voit doté d'une force surhumaine, en sachant en plus de ça que l'héroïne n'osera pas le tuer sans quoi son ami perdrait aussi son enveloppe corporelle.
Cela fait plaisir également de reconnaître ce qu'on avait vu dans la saga de Jeu d'enfant : l'amulette nous apparaît d'abord, puis viennent les paroles du rituel, que j'ai pu entendre mentalement étant donné le nombre de fois que j'ai vu les films, tout comme c'est le cas aussi un peu plus tard avec le rire sardonique bien spécifique de Chucky ; à la lecture, pour les initiés, c'est comme si on entendait la voix de Brad Dourif.


La confrontation avec Cassie Hack s'annonce énorme, quand ils se voient les deux semblent se connaître, comme si la légende de chacun l'avait précédé. Ils ne s'attaquent pas, car pour rendre la rencontre plus intéressante, Tim Seeley a choisi de ne pas les faire se battre de suite, car à la place ils doivent collaborer. Chacun sert son propre intérêt, mais tous deux veulent le médaillon, pour sauver Vlad, ou pour se trouver un autre corps. Quoique je m'avance en annonçant les motivations de Chucky, elles ne sont pas clairement prononcées, depuis quelques temps de toute façon dans ses films les règles autour de l'amulette se brouillaient et la poupée ne semblait plus trop décidée à vouloir redevenir humaine. En tout cas Chucky veut l'amulette, quelle qu'en soit la raison.
L'entraide entre deux antagonistes a déjà été vue, mais cela fonctionne encore, et peut être que le fait qu'on ait droit à Cassie Hack et Chucky n'y est pas pour rien.


Chucky avait déjà eu ses propres comics, c'est certainement ce qui a aidé à ce qu'il soit présent dans ce crossover, et je ne sais pas exactement ce que valent les dessins précédents de lui en dehors des couvertures de sa série, mais ici le travail de Matt Merhoff reproduit très bien le design de la poupée tel qu'on la voit dans les films. Le dessin est suffisamment détaillé ; les ombres et la colorisation finissent de peaufiner les planches. Cassie et Vlad subissent évidemment un traitement similaire, et on a droit à l'une des plus belles versions d'eux de ce volume.
Chucky n'est pas seulement bien restitué visuellement, puisque Tim Seeley réussit à lui insuffler la vie en lui donnant exactement le même esprit que celui qui est le sien dans les films. Il a des répliques détonantes, il est drôle, violent, obscène, et déverse dans les pages tout un flot de gore qui n'avait pas été si présent que ça jusque là, malheureusement, dans Hack/slash. L'auteur a compris ce qui rendait Chucky si génial, il faudrait maintenant qu'il puisse rendre ses personnages originaux de slashers aussi marquants.
Seeley fait encore référence à Batman, il place une blague geek par le biais d'un t-shirt sur lequel est inscrit "over 9000", et se sert du contexte du vaudou pour citer The serpent and the rainbow, une oeuvre pas si connue de Wes Craven, mauvaise selon moi, mais cela fait plaisir de voir l'auteur se référer à des petits films comme celui-ci.
En tout cas il démontre qu'il ne fait pas qu'être un connaisseur en cinéma d'horreur, il sait assimiler et réutiliser correctement ce qu'il a vu, que ce soit avec ce long-métrage de Craven ou la saga de Chucky à qui il rend très bien honneur.


Je ne sais pas ce que Tim Seeley a pu penser de Le fils de Chucky, et c'est peut être simplement pour la cohérence qu'il fait sortir la poupée d'un poste de police qui se trouve à Hollywood. En tout cas il faudrait faire comme si ce numéro de Hack/slash, un des plus amusants de la série, était le cinquième film de Chucky, au lieu de l'autre abomination. Si le comic devenait un film cela serait encore mieux, mais il ne vaut mieux pas en rêver ; il faudra déjà être content si jamais l'adaptation cinématographique d'Hack/Slash se révèle être à la hauteur. Le rêve serait alors qu'il y ait des suites, et le plus probable s'il devait y avoir un crossover c'en serait un incluant Jack Crowley, le personnage de Hatchet, moins connu donc plus facile pour obtenir les droits que Chucky ou Re-animator, ce dernier ayant lui aussi croisé la route de Cassie dans un comic book. Le personnage de Crowley va justement apparaître dans des numéros nommés "Hatchet/slash", donc dans ce cas-là, il y a de quoi se permettre de rêver un peu, bien qu'il faudrait beaucoup de conditions pour en arriver là.
Mais souhaitons simplement que le film Hack/Slash soit, au minimum, bon et fidèle au matériel original.

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