dimanche 21 août 2011
Hack/Slash : Trailers [Comic book]
Fiche du comic :
Auteur : Tim Seeley
Dessinateurs : Skottie Young, Sean Dove, Tim Seeley, Mike Norton, Stefano Caselli, Josh Medors
Date de publication : Février 2006
Avis sur le comic :
Il y a du changement par rapport à d'habitude, car nous n'avons pas un récit des aventures de Cassie et Vlad, mais plutôt des aperçus, sous la forme de "bandes-annonces" sur papier. Ca ne fait pas de mal de varier un peu, mais je ne savais pas trop ce que cela allait donner et ce que cela vaudrait par rapport aux numéros classiques, mais l'idée en tout cas était originale. L'auteur Tim Seeley est visiblement lui aussi un grand amateur de cinéma, plus particulièrement de cinéma d'horreur, et les bandes-annonces occupent une place importante dans cette passion.
Le premier trailer est "Blood & nuts", où l'écureuil de BD fictivement inspiré de Cassie prend vie pour s'attaquer à elle. Ce n'est pas vraiment original, pas vraiment drôle ; il y a des phrases qui s'apparentent à des accroches de trailers idiots mais pas assez pour vraiment amuser. Cela aurait pu être passable si les dessins de Skottie Young, celui-même qui est apparu dans le troisième numéro de Hack/slash en tant que dessinateur de Chippy, ne rendaient pas l'ensemble grotesque. Tout ce qu'on voit est difforme, les corps surtout, et les traits des personnages sont horribles. Il y a une envie de faire dans l'exagération mais excessive et qui devient lourde : la visière d'une casquette plus grosse que la tête, un cendrier rempli d'un tonnes de cigarettes, ...
La mise en couleur n'est pas mieux, elle est trop clairement réalisée à l'ordinateur, et le pire doit être la façon dont est colorisé le sang, puisqu'on le croirait épais comme de la gouache ou de la sauce bolognaise.
Cette introduction aux trailers n'est donc pas drôle, et simplement laide.
Dans "Hack/slash, Redegade knife : Itai !", nous nous retrouvons au Japon, où un chef yakuza cherche un slasher pour qu'il vienne à bout d'un autre, et Cassie et Vlad doivent affronter les deux. Rien de bien original là non plus, je retiens surtout une blague médiocre et une référence à la boîte de production Toho. Le dessin n'est pas brillant non plus, mais Sean Dove a certainement été choisi pour son travail qui se rapproche du manga, en moins peaufiné toutefois. Le fait de voir inutilement pratiquement à chaque case la culotte de Cassie a aussi certainement pour but de parodier les illustrations asiatiques. Du manga nous avons les traits, mais pas les détails qui font de la plupart des dessins de ces oeuvres orientales des merveilles.
La couleur quant à elle est sans nuances, le travail y est faible.
Il faut croire que dans ce numéro spécial "Trailers", la qualité augmente plus on avance, et on croirait que les bons artistes ont été réservés pour les meilleures histoires.
Dans "Tub club" nous nous retrouvons dans une école réservée aux jeunes filles, et le commentaire, qu'on imagine être celui d'une voix-off typique de bandes-annonces, imite un message qui serait la présentation de l'établissement, pour en arriver finalement à faire comprendre que celui-ci est assez particulier : les filles y sont toutes lesbiennes. J'adore la façon dont est repris le cliché de certains slashers avec ses adolescentes vues comme des objets sexuels, avant qu'elles ne servent plus qu'à être découpées.
Et Cassie doit infiltrer cette école en tant qu'élève ! Apparemment ce "Tub club" est la seule bande-annonce du lot à être devenu un vrai comic Hack/slash ; j'ai hâte de le lire.
C'est Tim Seeley lui-même cette fois qui dessine, et je ne sais pas s'il s'est chargé aussi de la version longue de cette histoire, mais j'aime beaucoup ses dessins ; il prouve qu'il n'est pas bon uniquement à l'écriture. Les couleurs sont plutôt ternes, comme si tout ce qui pouvait être vif en avait été retiré, même pour les chevelures blondes ou les habits rouges, mais cela a un très bon rendu.
Tim Seeley est décidément un fan de films d'horreurs en tous genres, ce n'est plus la peine de le prouver avec toutes les allusions qu'il a incluses dans sa série, mais il le confirme encore une fois dans "Obituary", où il reprend le concept de la suite qui se déroule dans l'espace.
Pour citer la voix-off : "sooner or later, most horror franchises run out of ideas for sequel, and when that happens, they end up... here."
C'est en effet ce que l'on a pu constater avec Leprechaun in space, Critters 4 ou encore Hellraiser IV, et j'adore rien que l'idée de baser l'histoire là-dessus. L'intrigue reprend en partie celle de Jason X, puisqu'ici nous avons pleins de tueurs cryogénisés dans une station spatiale, et qui bien entendu se réveillent... et deviennent des zombies ! Et Cassie et Vlad sont envoyés dans l'espace les combattre ! Même si tout repose sur la seule idée de la parodie des suites spatiales, ce trailer pourrait très certainement donner suite à un comic mémorable, surtout lorsqu'on voit les dernières cases avec le vaisseau en direction vers la Terre et l'intérieur en flammes, avec Cassie toujours aussi battante dans sa combinaison déchirée.
Les dessins, de Mike Norton, sont très bons là aussi, avec une impression de grand détail grâce à de la couleur nuancée et appliquée. On croirait voir du Marvel récent, sauf pour Cassie et Vlad, dont les traits sont un peu plus épais, plus cartoon-esques, comme s'ils débarquaient dans un univers autre que le leur, quoique la différence n'est pas si grande. Il est dommage de ne pas voir Cassie plus longtemps, car elle est superbement dessinée.
Après "Obituary" dont l'idée de départ est une critique du genre de cinéma d'où est issu Hack/slash, il est un peu étrange de se retrouver avec "Dead celebrities" et son principe tiré de nulle part : un tueur psychopathe assassine des stars, et Vlad est le suspect. Peut-être que l'idée qui a lancé Seeley sur cette voie est simplement le sondage dont il parle en tout début, celui qui indique que 15% des enfants de moins de 10 ans pensent que le plus important dans la vie est d'être célèbre. Ainsi l'auteur s'en prendrait dans une certaine mesure aux stars, en retour ?
Je retiens d'amusant les caricatures de célébrités, les petites références à Seeley et le dessinateur Stefano Caselli placés parmi eux, celle faite à The day the earth stood still, et le gag de fin.
Les dessins de Caselli sont agréables mais peut être un peu trop caricaturaux eux aussi dans leur représentation des corps humains, quoique l'artiste a sans doute été choisi, justement, pour caricaturer des personnes comme Jay Leno et Tom Cruise.
Pour finir, une parodie de Les dents de la mer avec "Once bitten", qui s'en prend cette fois aux blondes siliconées qui peuplent les films d'horreur récents, dont de nombreux de remakes. Il y a une ambiguité concernant l'appât utilisé par Cassie et Vlad, on peut tout aussi bien comprendre que le silicone évoqué concerne la poitrine uniquement, ou tout le corps de ce qui se révèlerait ainsi être celui d'une poupée ; dans les deux cas il y a une moquerie envers ces femmes qui sont des produits de films hollywoodiens qu'on peut ne pas voir comme des gens mais des objets, des "poupées" pour reprendre Cassie qui parle de "sex dolls".
Ce trailer fait deux pages contrairement aux autres qui en font quatre, mais cela suffit pour les quelques gags qu'il y a, sans qu'il ne puisse y avoir de vide.
Les dessins de Josh Medors sont très bons aussi, et il y a quelque chose de plus brut dans les traits, ça se voit à la façon de réaliser les ombres, la chevelure de Cassie, les taches de sang, et les dents du requin, qui correspondent très bien au mélange de beauté et de violence du comic.
Cet épisode de Hack/slash propose des trailers aussi variés que les films dont on fait la promotion dans les salles de cinéma : il y a du très bon et du moins bon ; en tout cas la présentation de chacun ne dure pas longtemps et après tout on en ressort avec une bonne impression générale.
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