Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2006
Genre : Comédie
Acteurs princpaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Rosario Dawson, Trevor Fehrman
Résumé : Plus de 10 ans après les évènements de Clerks, Dante et Randall travaillent travaillent désormais dans une fast-food, après qu'un incendie ait détruit l'épicerie Quick stop. Clerks II suit la dernière journée de Dante à son travail, avant qu'il ne parte en Floride avec sa future épouse. Randall décide de préparer une soirée très spéciale pour son ami.
Avis sur le film :
En 1994, Kevin Smith avait écrit le scénario de Busing, dont on voyait une affiche dans Jay & Bob contre-attaquent alors qu'il n'avait pas encore été porté à l'écran. Busing étant décrit comme un "Clerks dans un restaurant", Smith y a retravaillé depuis jusqu'à ce que cela devienne Clerks II.
Pour la première fois depuis Clerks, nous retrouvons Dante et Randall comme personnages principaux, alors qu'ils n'avaient fait qu'une apparition dans Jay & Bob contre-attaquent. Ce dernier devait d'ailleurs clore le View Askewniverse, mais Smith reprend sa "saga du New Jersey" avec ce Clerks II, qui nous permet de retrouver les personnages cultes immortalisés dans le premier épisode.
L'humour est par contre radicalement différent, le premier film misait sur l'excellence des dialogues sur lesquels tout reposait, alors que cette suite fait preuve d'un humour plus potache et moins recherché, mais qui fonctionne tout de même. En dehors de ça, nous retrouvons Dante et Randall comme ils étaient, ou presque, puisque le personnage de Randall semble avoir perdu quelques points de QI : son sens de l'humour qui venait auparavant de ses répliques acerbes est ici substitué par un comportement plus idiot et immature.
Heureusement ce changement chez Randall occasionne encore de bonnes discussions avec ses collègues. Smith a toujours le talent de rendre passionante une quelconque conversation anodine entre amis, qui peuvent tout aussi bien critiquer Transformers et Le seigneur des anneaux que parler d' "érotisme sans frontières".
Clerks II nous plonge donc dans une certaine nostalgie quand ses deux personnages principaux se montrent encore une fois comme des héros lorsqu'il s'agit d'une confrontation verbale, Randall arrivant même à faire vomir un fan du Seigneur des anneaux ; mais Smith ne se contente pas de montrer les deux employés en train de discuter sans encombres, comme s'ils se trouvaient encore dans leurs jeunes années à travailler au Quick stop. En milieu de récit, un élément perturbateur issu du passé de Dante et Randall vient les remettre en question, eux qui se lancent dans leurs longues discussions alors qu'ils travaillent dans un fast-food, la trentaine passée. Grâce à cette contrariété, nous en apprenons plus sur les personnages et leur vision des choses puisqu'ils démarrent une courte analyse de leur vie, interrompue ensuite par une scène au rythme plus vif.
Dans ce passage-ci, le montage prouve d'ailleurs le talent de Kevin Smith (qui est également le monteur), qui innove grâce à de nouveaux procédés. La musique aide à la transition entre les différentes scènes, et est choisie avec justesse pour correspondre parfaitement au ton de chacune d'elles. D'autres éléments comme la façon de filmer et d'entrecouper les plans immerge le spectateur dans la situation d'angoisse des personnages lors de scènes plus sérieuses.
Clerks II nous fait passer du drôle à l'émouvant même, avec une intrigue romantique entre Dante et Becky la gérante du fast food, qui est un bref témoignage du passage à la trentaine de la part de Smith, dont les problèmes sont transposés dans la vie de Dante.
Le film est fortement marqué par l'anti-conformisme recherché volontairement, ça passe par Dante et Randall mais aussi Becky, qui rejette l'idée de romantisme. Ainsi après avoir de nouveau suivi une journée mouvementée dans la vie de Dante et Randall, ces deux losers du New Jersey, tout se termine au mieux pour chacun. Les réponses aux questions des deux personnages principaux sur eux-même sont apportées à la fin, lorsqu'on retrouve les deux employés comme ils étaient auparavant, deux caissiers au Quick-stop et heureux d'y être, assumant pleinement leur statut d'ados dans un corps d'adulte et leur refus d'apporter du changement dans leur vie, et cela sans plus avoir à se soucier de leur vie sentimentale. La boucle est bouclée, puisque les problèmes posés dans Clerks II tout comme dans Clerks sont résolus, et les personnages sont de nouveau tels qu'on les aimait.
Clerks II a de quoi combler les adeptes du premier opus, aussi bien en tant que suite qu'en tant qu'hommage.
Suite car nous retrouvons avec un plaisir non dissimulé les personnages que l'on avait aimé dans Clerks, dans lequel nous les suivions au cours d'une journée trop courte et dont on aurait aimé voir le lendemain.
Hommage car les références aux autres films de Smith sont nombreuses, avec une majorité pour Clerks bien entendu. Kevin Smith n'a pas négligé ses fans et n'a pas épargné le moindre détail que tout autre n'aurait pas remarqué. Pour la scène finale, il aurait pu s'agir de n'importe quel client achetant des cigarettes, mais Smith a décidé que ce soit Walter Flanagan, acheteur de cigarettes dans le premier Clerks déjà, ce qui prouve un dévouement envers les fans les plus acharnés.
Clerks II clot de façon sublime et touchante la saga après nous avoir rappelé la joie qu'elle a apporté au public, et on n'aurait pu imaginer meilleur conclusion afin de satisfaire les spectateurs les plus fidèles du View Askewniverse.
Bande-annonce VOST :
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