mardi 2 novembre 2010

Dylan Dog [Autour du cinéma]


Fiche de la bande-dessinée :
Auteur : Tiziano Sclavi
Dessinateurs : Angelo Stano, Giampiero Casertano
Année de création : 1986
Résumé : Dylan Dog est un ancien policier Britannique devenu "Enquêteur en cauchemar". Avec son acolyte, le comique Groucho, il résoud des affaires plus bizarres les unes que les autres qui lui sont confiées.

Avis sur la bande-dessinée :
Continuant de paraître dans son pays d'origine et vendu chaque mois à des millions d'exemplaires si l'on inclut les ré-éditions, Dylan Dog est le plus gros succès mondial du "fumetti".
Né en Octobre 1986 sous la plume du romancier Tiziano Sclavi, le héros éponyme doit son physique proche de celui de Rupert Everett à l'illustrateur des premières couvertures Claudio Villa, et son nom au poète Dylan Thomas. Les inspirations plus ou moins explicites ne s'arrêtent pas là puisqu'un an plus tôt, dans les pages de Swamp thing de l'autre côté de l'Atlantique, un autre détective du paranormal Londonien faisait son apparition, celui-ci nommé John Constantine.


Au premier abord, c'est comme un John "Hellblazer" Constantine davantage dragueur que l'on peut décrire Dylan Dog, se retrouvant souvent au lit avec ses clientes sans avoir nécessairement besoin de chercher à ce que cela arrive. Pourtant la comparaison s'arrête là, puisque plutôt que des critiques sociales et des engagements politiques où interviennent des démons, Dylan Dog dès ses premières aventures préfère les situations drôles au premier degré. C'est principalement ce qui vaut la présence de son comparse Groucho, entres autres look-alikes de célébrités, qui ne laisse planer aucun doute sur la provenance de son nom et de son physique, distribuant à tout va des blagues gratuites mais tout de même risibles. Cela passe également par d'autres références, notamment à La famille Addams avec la sonnette poussant un cri qui, étonnamment, sur le papier surprend de nombreuses fois en faisant penser qu'un meurtre est en cours à proximité. C'est par de tels procédés que l'innatendu se produit, jouant sur les défauts narratifs d'un récit dessiné pour les tourner en qualités déroutant le lecteur, quand l'histoire ne se construit pas par des artifices frappants par leur ressemblance au montage trompeur d'un film rempli de suspense.
Il est certain que Sclavi soit lui-même fan de cinéma, ne cachant plus ses références quand on en vient aux films d'horreur, dont Zombie que les personnages vont voir en salles et d'où le premier tome, L'aube des morts-vivants, tire son titre.


Premièrement considéré comme une vulgaire publication aux dessins encore imparfaits, à la nullité des secrets de l'intrigue que tous, sauf les personnages, peuvent deviner en un instant dès lors que l'on connaît le principe d'un anagramme, c'est par la suite que l'écriture est traitée avec plus de sérieux. La série, à prendre à la légère dans ses débuts, devient bien différente par la complexité de réflexions existentielles admirables, ou par de fausses pistes qui obligent à procéder à une seconde lecture pour tout remettre en ordre quand ce que l'on vient de lire s'avère être faux ou le résultat de l'acte d'imagination de ce qui se serait passé en une hypothétique vie parallèle.
Ce sont des trésors d'écriture très pensée pour ce qui se révèle être un peu plus qu'une bande-dessinée qui se trouvent dans certains numéros de Dylan Dog, comme cet homme invisible qui fait partie de ce fantastique qui déjoue les règles de la narration et qui a toujours de quoi intriguer dès les premières cases.
Une atmosphère constamment étrange et troublante se crée, où des personnages ne peuvent se dépêtrer de leur détresse sans aller d'une misère à une autre, en perpétuel manque de repos, en passant par Dylan et ses amis ou d'autres inconnus dont des tranches de vie malsaines sont saisies, insolites à la limite du crédible, et qui n'en sont pas moins dramatiques.


Unique de pages en pages, la formule peu commune qui mélange zombies, femmes fatales et tueurs en séries avec un onirisme saupoudré d'humour intrusif a de quoi perdre certains lecteurs, avant de se révéler être envoûtant pour d'autres.












Tome 1 Français, paru aux éditions Glénat

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