jeudi 25 novembre 2010
Punisher : Zone de guerre
Fiche du film :
Réalisateur : Lexi Alexander
Année : 2008
Genre : Action
Acteurs principaux : Ray Stevenson, Dominic West, Julie Benz, Wayne Knight
Résumé : Dans une de ses innombrables descentes dans un repaire de malfrats, le Punisher a fait deux erreurs. La première, étant d'avoir tué un innocent, le mène à remettre en question ses missions en tant que justicier solitaire. La seconde est d'avoir laissé en vie un mafieux qui, dès lors, se jure d'avoir la peau de celui qui l'a défiguré.
Avis sur le film :
Avant même la sortie de The Punisher en 2004, les studios Lions Gate annoncèrent leur désir de faire une suite. Il s'agissait d'une envie soutenue par Avi Arad, patron de Marvel studios, et qui fut encouragée plus tard par la vente en grand nombre des DVD.
Le tournage devait commencer en 2007, avec toujours Jonathan Hensleigh aux commandes annonçant vouloir retravailler avec Thomas Jane, mais le départ du premier fut suivi par celui du second, ce dernier parlant de divergences créatrices. En effet l'acteur principal du premier film, pas lui-même fan des comics, voulait emmener le protagoniste vers une direction similaire à celle de Travis dans Taxi driver, car la similitude de ces deux personnages l'avait initialement attiré vers le rôle.
Son départ poussa néanmoins à revoir entièrement le script prévu, celui-ci passant dans les mains d'un auteur de The Shield avant d'arriver dans ceux de deux scénaristes d'Iron Man. La réalisatrice d'Hooligans, Lexi Alexander, accepta de porter le projet après avoir lu la série de comics "MAX" du Punisher et s'être assuré de pouvoir apporter au film une atmosphère nouvelle, plus fidèle à ses lectures, par rapport à la précédente adaptation.
Présentés furtivement bien que clairement caractérisés pour le public qui ne les connaît pas encore, les personnages tels que Jigsaw et Micro qui renouent avec le "Punisher" des 70's, retirés précédemment par Hensleigh car il ne les aimait pas, sont liés dans la noirceur du récit avec des protagonistes plus récents de la période de Garth Ennis. L'humour propre au détective Soap, par ailleurs interprété par un acteur parfaitement choisi lors du casting, a heureusement l'exagération cartoonesque en moins par rapport au comic ; quoiqu'ailleurs il y ait de petites absurdités scénaristiques assumées, comme la façon dont le héros remet son nez brisé en place. Les dialogues par contre correspondent à un humour plus classique, qui fonctionne très bien par la justesse de son écriture. Punisher War Zone arrive à se positionner entre univers réaliste et fantaisies de BD.
Ray Stevenson n'est pas tellement crédible en père de famille éploré ou en bon chrétien, mais possède la carrure du Punisher et a un air de ressemblance avec les illustrations de couvertures de Tim Brastreet.
Il est dommage que malgré tout, pour reconstituer l'ambiance bande-dessinée, le film ait cédé aux clichés du cinéma moderne avec ces teintes typiques verdâtres ou oranges et bleues, et autres modifications de colorimétrie trop artificielles.
Frank Castle conserve une humanité et des valeurs qui lui amène des remords, dans ce cas-là l'adaptation cherche toujours à donner une image moins discutable du personnage, mais la réalisatrice a compris ce que le cinéma peut visuellement apporter en plus par rapport aux comics, et dont il faut profiter pour brosser plus en détail les contours du Punisher.
Cette suite partait avec un budget plus faible que son prédécesseur, mais réussit à obtenir 35 millions de dollars, plus du double de ce qui était accordé à la version de 2004 mais encore inférieur à la somme accordée à la plupart des films d'action. Et pourtant, par un mélange d'effets traditionnels et de CGI qui cachent correctement leurs artifices, ce film en arrive à des scènes de tuerie d'une brutalité hystérique.
Il marque le coup par une entrée en matière cinglante dans une famille mafieuse où les impossibilités physiques s'enchaînent à grande cadence, pour revenir plus tard par à-coups ahurissants où l'utilisation des poings et des armes est déjà d'une rare violence avant d'alterner avec des usages spéciaux et très plaisants des lieux et d'objets du quotidien, quand les armes conventionnelles ne suffisent plus à secouer le spectateur.
Même si on ne retrouve pas la frénésie du début, le plus gros est, comme d'ordinaire, gardé pour la fin, où la mise en scène sert sur un plateau d'argent un nombre conséquent de victimes pour un pur plaisir décomplexé.
Punisher War Zone n'a rien d'illustre, cependant au niveau de l'adaptation il fait bien mieux que son comparse de 2004, reprenant de bons morceaux de la série MAX et respectant non seulement le personnage de Marvel mais le glorifiant même puisque sa "justice" est montrée avec humour comme étant la seule valable ; et ce long-métrage comporte plus ou moins tout ce que l'on attend d'un film d'action qui franchit les limites.
Bande-annonce VO :
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