mardi 30 novembre 2010

Ken Park


Fiche du film :
Réalisateurs : Larry Clark et Edward Lachman
Scénariste : Harmony Korine
Année : 2002
Genre : Drame
Acteurs principaux : James Bullard, Tiffany Limos, Stephen Jasso
Résumé : La vie d'un groupe d'adolescents qui ne sont motivés que par le plaisir de l'instant présent et trompent leur ennui avec de la perversion et de la violence.

Avis sur le film :
Avant tout photographe, Larry Clark fit son entrée dans le monde du cinéma en 1995 en signant Kids où il suivait dans les rues de New York une bande d'ados laissés pour compte. Antérieurement à cette première réalisation est venue l'idée de regrouper en une même trame plusieurs histoires, vécues par des amis de Clark ou lues dans les journaux. Chacune d'elle fut attribué à des personnages fictifs, confiés ensuite à Harmony Korine, scénariste de Kids, qui en fit le script pour Ken Park.


Le personnage qui donne son nom au film se suicide dans la séquence d'ouverture, un acte aux motivations inconnues dont il serait naturel de penser qu'il chamboulera d'autant plus les vies déjà détraquées de ses camarades, alors qu'il ne lui est fait allusion qu'au début pour ensuite oublier ce qui est pourtant l'origine du titre de ce long-métrage et se concentrer sur le quotidien de familles qui n'ont, en réalité, aucun rapport établi avec Ken.
Avec un éclairage excessif en intérieur, Ed Lachman a voulu recréer une image de publicité, où à la perfection qui fait vendre est substituée le disfonctionnement de personnages décadents. La vérité prise en contrepoint par rapport à l'idéalisation télévisuelle aurait pu apparaître avec brillance si la direction inverse empruntée par le duo de réalisateurs n'était pas aussi grotesque que ce qu'ils veulent critiquer.
Les personnages pris à part sont déjà atypiques, à la limite du crédible pour certains, mais une fois rassemblés Ken Park vire vers l'improbabilité complète. Et à vouloir aller au bout de la dépravation, des situations qui jusque là étaient presque acceptables n'apparaissent plus que comme de la provocation gratuite.


Le travail d'artiste se remarque dans le traitement du cadre et de la mise en scène, mais il est clair que Larry Clark n'a cherché qu'à reproduire ce qu'il faisait déjà en photographie : montrer les rapports sexuels chez les adolescents. Or dans un film, le scénario est nécessaire pour rassembler les images, et ici il n'est fait que de perversions et de violences purement gratuites, qui ne sont qu'un prétexte que l'on essaye de dissimuler par quelques formules censées ajouter de la profondeur où il n'y en a pas.

Bande-annonce VOST :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire