dimanche 12 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit 2


Fiche du film :
Réalisateur : Lee Harry
Scénaristes : Lee Harry, Joseph H. Earle, Dennis Patterson, Lawrence Appelbaum
Année : 1987
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Eric Freeman, James Newman
Résumé : Billy, qui s'était costumé en père Noël dans Douce nuit, sanglante nuit pour perpétrer son carnage, avait un frère dénommé Ricky. Lui aussi, alors qu'il n'était encore que bébé, a vu ses parents se faire tuer et a grandi traumatisé. Il se trouve désormais dans un asile, et raconte à un psychanalyste les meurtres qu'il a commis en son temps.

Avis sur le film :
Trois années après le scandale de Douce nuit, sanglante nuit, une suite put sortir sans le même soulèvement de colère de la part de la presse et de parents outrés. Les problèmes se situent cette fois ailleurs puisque, la compagnie de production ayant changé après que Tri-Star eut des ennuis, le budget est trois fois plus faible. L'argent ne suffisant pas, il fallut user de stratagèmes peu scrupuleux pour rallonger la durée du long-métrage sans augmenter les dépenses.


Il était courant dans les slashers des années 80, comme dans Sleepaway camp ou plus fréquemment dans la saga Vendredi 13, de ré-utiliser des images de l'épisode précédent pour faire un résumé tout en rallongeant quelque peu la durée du nouveau long-métrage. Or, dans Douce nuit, sanglante nuit 2, l'utilisation des flashbacks prend des proportions grotesques puisque les images d'archives doivent bien constituer 1/3 du film.
Dans la cellule d'un asile de fous, nous assistons à une séance de psychanalyse où le personnage principal est dépourvu d'existence, puisque tout le récit de sa vie passe par ce qui a été vécu par son frère dans le premier film. Les images sont reprises telles quelles, les seules coupes effectuées concernant des passages de censure. Dès lors, ce que nous voyons ne ressemble plus qu'à un remontage plus rapide de Douce nuit, sanglante nuit où la voix du personnage de Ricky fait la transition entre les passages vidéos récupérés, souvent grâce à une seule phrase en voix-off qui invente, par la force des mots, un lien entre des séquences sans rapports.


En milieu de parcours, quand il n'y a plus rien d'autre à montrer puisque la réutilisation d'archives s'est épuisée une fois arrivée à la mort du précédent papa Noël, l'histoire se penche enfin réellement sur Ricky. Mais c'est à partir de là, quand le travail d'écriture commence réellement, qu'il commence à montrer ses limites lui aussi.
Les nonnes ne sont plus simplement méchantes mais sont désormais diabolisées, les dialogues sont sots et Ricky nous affirme que le décès de plusieurs personnes dans son enrourage rend paranoïaque ; la direction d'acteurs n'est pas mieux, les interprètes exagèrent leurs mouvements ou se retrouvent dans des situations qui devraient être impossibles. Le fait qu'un médecin perde de vue son patient dans une cellule meublée uniquement de deux chaises et d'une table confirment, comme lors de cette scène où le protagoniste électrocute un homme tandis qu'il le tient par la gorge, que la la logique physique est tout autant délaissée que le script. A la place, les scénaristes essayent de favoriser les effets sur le spectateur, notamment avec quelques passages sanglants qui figurent parmi les rares éléments réussis.


Dans ce fouillis, le seul fil conducteur est la dilatation excessive du temps censée combler le vide. Douce nuit, sanglante nuit 2 est un film qui veut à tous prix profiter de la médiatisation autour d'un autre alors qu'il n'a pas les moyens pour, et qui est prêt à avoir recours aux moyens les plus honteux poussés à l'extrême pour y arriver, peu importe que le résultat soit déplorable.
Les rares plaisirs qui auraient pu être procurés, comme celui de voir la très vilaine mère supérieure du précédent film mourir, est incomplet puisque l'actrice a été changée. Cette suite n'a rien pour être sauvée, et ne peut rester en mémoire que pour "Garbage day", réplique devenue légendaire sur internet, considérée comme étant l'une des pires de tous les temps.

Réplique culte :
"Garbage day !" - Ricky

Réplique résumant le film :
"This movie is so bogus !"

Bande-annonce VO :


Extrait "Garbage day" :

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