mardi 14 décembre 2010
Douce nuit, sanglante nuit 3 : Coma dépassé
Fiche du film :
Réalisateur : Monte Hellman
Scénaristes : Carlos Laszlo, Arthur Gorson, Monte Hellman
Année : 1989
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Bill Moseley, Samantha Scully, Eric DaRe, Laura Harring
Résumé : Un médecin, pour des raisons inconnues, a reconstitué le corps criblé de balles de Ricky Caldwell. Ce dernier s'était fait connaître pour avoir porté un costume de père Noël tandis qu'il découpait ses victimes. Maintenant qu'il est rescussité, il part sur les traces d'une médium avec qui il communique mentalement, non sans laisser quelques cadavres derrière lui.
Avis sur le film :
Malgré les faibles gains obtenus par Douce nuit, sanglante nuit 2 qui ne récupéra même pas aux Etats-Unis l'argent qui avait été consacré à son budget déjà limité, un troisième opus fut ajouté à la saga. Pour continuer à faire des suites à moindre coût, cet épisode 3 est le premier à sortir directement en vidéo. Et en effet, après qu'un premier script ait été rejeté le projet s'est concrétisé en vitesse, la ré-écriture prit une semaine et en quelques mois le film fut prêt pour être projeté dans un festival.
Le désastre causé par le second long-métrage n'a pas empêché Douce nuit, sanglante nuit 3 de reprendre les mêmes scènes du film initial et de les ré-insérer ici, ni de poursuivre l'histoire dans la continuation du précédent épisode. Les flashbacks ont par ailleurs la même fonction que par le passé, à savoir rallonger la durée, mais en dehors de cela n'apportent aucune tension, puisque les spectateurs ayant suivi la série depuis ses débuts savent que les images d'un Santa Claus tueur ne présentent pas un danger ancré dans le présent.
Ces retours en arrière sont d'ailleurs, si on excepte la présence d'un ivrogne en costume de Saint-Nicolas, les seuls liens qui existent désormais avec l'idée du père Noël assassin. Nous avons à la place un scénario encore plus insensé, qui ne cherche pas à faire dans le second degré alors que c'est bien ce dont le public a besoin pour s'amuser d'une bêtise qui, autrement, est effarante à travers les actions et dialogues absurdes.
La vulgarité et la méchanceté purement gratuites ne viennent non pas du tueur mais des personnages, parmi lesquels se trouvent néanmoins quelques acteurs reconnus mais qui n'ont pas ici l'occasion de déployer leur talent. Laura Harring, vue plus tard chez David Lynch, a un petit rôle alors que celui de l'héroïne est attribué à une actrice peu motivée ; quant à Bill Moseley, il est encore plus mou comme l'exige son personnage lobotomisé, lui qui a pourtant un potentiel énorme comme il l'avait démontré quelques années plus tôt dans le rôle du survolté Chop-Top issu de Massacre à la tronçonneuse 2. Le jeu d'acteur est quoi qu'il en soit décrédibilisé par un montage qui ne coupe pas quand il le faudrait, éternisant des scènes où les comédiens restent sur place à crier comme s'ils enchaînaient plusieurs fois la même prise.
Le milieu du récit est handicappé par un très long passage à vide où, entre les personnages principaux et les autorités à leur recherche, le script alterne les situations de mise en scène du néant narratif grâce à des dialogues creux meublés par des blagues et les rires qui s'ensuivent dont la fonction n'est pas d'amuser mais simplement de faire perdre du temps.
Douce nuit, sanglante nuit 3 reste à partir de là mou jusqu'à la fin, sans plus aucun gore auquel raccrocher son attention. Bien que sans intérêt, il a au moins le mérite de nous montrer un méchant au look délicieusement ridicule, qui ne semble pourtant pas perturber pour autant les passants, et qui conclut en nous souhaitant une bonne année. Et surtout, cette suite n'est pas aussi scandaleuse que l'épisode 2, ce qui aurait tout de même été une prouesse.
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