vendredi 10 décembre 2010

Douce nuit, sanglante nuit

Une affiche qui attire l'oeil par ses qualités graphiques
et qui captive par l'impossibilité physique présentée.

Fiche du film :
Réalisateur : Charles E. Sellier Jr.
Scénaristes : Michael Hickey et Paul Caimi
Année : 1984
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Robert Brian Wilson, Britt Leach, Gilmer McCormick
Résumé : Quand il était encore tout jeune, Billy a vu ses parents se faire assassiner par un homme en costume de père Noël. Il a été traumatisé depuis lors, et le jour où son patron lui demande de porter le costume rouge et blanc lors des fêtes pour mettre de l'animation dans son magasin, Billy devient fou et s'arme d'une hache pour punir tous ceux qui ont été méchants cette année.

Avis sur le film :
Sorti à une époque où les slashers se faisaient encore en grand nombre, Douce nuit, sanglante nuit franchit un pas supplémentaire en costumant son tueur en père Noël. Le film étant distribué par la firme populaire Tri-Star, il se fit remarquer lors de sa promotion, et même plus que prévu puisqu'il déchaîna la colère d'associations et de familles inquiètes pour leurs enfants. Les critiques, dont de très célèbres parmi lesquels Siskel et Ebert, concentrèrent également leur haine sur ce film, s'en servant de bouc-émissaire et prenant des mesures exceptionnelles pour le descendre en flammes.
Bien vite, les affiches furent décrochées et l'oeuvre elle-même retirée des salles. Cette controverse permit néanmoins une bonne vente en vidéo, et fit le bonheur d'un autre distributeur qui joua sur le scandale créé pour ressortir le film en 1985.


Si Douce nuit, sanglante nuit utilise le père Noël, ce n'est pas que pour reprendre cette figure joviale emblématique et en faire un tueur en considérant dès lors que le choc sur le public est acquis, puisque les scénaristes vont plus loin en se servant intelligemment de tout ce que représente le personnage. Les enfants seraient traumatisés, mais pour ce qui est des spectateurs adultes ils risquent de se remémorer cette admiration pour Saint Nicholas doublée d'une peur naïve qui est ici portée à son paroxysme, couplée au passage à la crainte des vieillards inquiétants, avant d'être justifiée par des actes du coup d'autant plus graves.
Le film fait ainsi preuve d'une grande cruauté envers les enfants en exploitant sournoisement leurs phobies au nom du scénario, et par la suite enfonce le clou en détaillant ce qui mène à devenir un psychopathe, avec l'aide de préceptes d'origine religieuse pour rajouter de quoi scandaliser encore plus.


Le malheur s'acharne sur le personnage principal, ce pauvre Billy, condamné à devenir lui-même un Santa Claus meurtrier, car même la stupidité de ses premières victimes semble être en faveur d'un massacre.
Le film a été censuré à l'époque, mais bénéficie aujourd'hui d'éditions uncut qui le dévoilent comme il aurait dû être. C'est un pur slasher qui expose ses images dans toute leur gratuité, qui fait preuve d'imagination dans des meurtres parfois particulièrement douloureux et toujours correctement truqués, et use jusqu'au bout chaque élément, de la hache au costume de papa Noël. Un morceau de la BO fait penser à Les griffes de la nuit, une idée ressemble à l'une d'Halloween, mais dans ce dernier cas elle est ici bien mieux executée et plus tragique.


Douce nuit, sanglante nuit prend un malin plaisir à démolir l'image du gentil barbu préféré des bambins, et "malin" est le mot puisque le film ne se contente pas de son pitch de départ pour attirer les foules de sadiques mais continue de rechercher des touches d'originalité pour faire un slasher à la hauteur.

Bande-annonce VO :


Extrait de "At the movies" par Siskel & Ebert :


Journal télévisé évoquant le retour en salles du film :

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