jeudi 17 décembre 2009

Clerks, les employés modèles


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année de production : 1993
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Marilyn Ghigliotti
Résumé : Une immersion dans la vie de Dante et Randall, deux employés d'une épicerie et d'un vidéo-club respectivement. Leur journée s'écoule au fil des discussions, de l'arrivée de clients inopportuns ou encore une partie de hockey sur le toit du magasin. Sans oublier la venue de temps à autres de Jay et Silent Bob, les deux dealers du coin.

Avis sur le film :
En 1993, Kevin Smith travaille à l'épicerie Quick stop, dans le New Jersey. C'est la vision du film Slacker qui marque pour lui un déclic, décidant alors de réaliser son propre film, à partir de ce qu'il sait et ce qu'il a.
Il se lance dans l'écriture du scénario, prend quelques cours de réalisation et réunit ses amis ainsi que quelques acteurs afin de faire partie du casting. Après avoir réuni assez d'argent à partir d'emprunts sur divers cartes de crédits, prêts par la famille ou encore la vente de comics books coûteux, Smith se lance dans le tournage de son premier film, sur lequel tous ses espoirs reposent.
Après maints problèmes, le film a pu obtenir une réputation suffisamment importante grâce à quelques festivals pour pouvoir enfin être distribué en salle, et c'est avec une certaine impatience que les spectateurs vont voir en salle ce film déjà encensé par les critiques : Clerks.


C'est à partir de ses discussions entres amis et les comportements des clients que Smith a construit son scénario, essentiellement basé sur les dialogues. Pratiquement tout se passe dans l'épicerie Quick stop et le vidéoclub, avec la plupart du temps les personnages qui discutent. Oui, c'est ce que l'on suit pendant une heure et demi de film : les discussions entre les personnages. Et pourtant, en partant de ce quotidien en apparence ordinaire, inspiré de conversations réelles, Smith réussit à rendre celles-ci intéressantes au point que tout le film repose sur le talent d'écriture des dialogues, qui arrivent à fasciner le spectateur.
C'est aussi parce que l'écriture est ancrée dans la vie réelle que les spectateurs peuvent se reconnaître dans ces personnages dans lesquels Kevin Smith a placé une partie de son vécu, se reconnaissant lui-même en la personne de Dante.


Il y a tout de même certains évènements bouleversant le quotidien de ces deux flemmards que sont Dante et Randall, comme une veillée mortuaire ou une partie de hockey sur le toit, qui ajoutent un brin de folie à l'histoire, mais ce sont surtout les dialogues qui sont remarquables.
Avec un tel talent d'écriture rendant fluide et crédible l'intercalation des répliques porteuses de pensées abouties, mêlant des réflexions poussées sur la vie ou sur certaines oeuvres cinématographiques, Kevin Smith s'affirme comme un génie du scénario drôle et vulgaire teinté de pop culture à tendance geek, certes, mais un génie tout de même.


Il ne faut pas omettre de mentionner deux autres éléments contribuant au succès du film. Premièrement, le jeu des acteurs, dont pour certains Clerks est la première, voire seule, expérience en tant que comédiens, mais sans qui toute crédibilité de l'écriture, aussi bonne qu'elle soit, serait détruite.
Deuxièmement, la bande-son, qui a coûté une bonne partie du budget de seulement 30 000$. Elle inclut quelques légers éléments sonores qui ajoutent parfois une touche d'humour supplémentaire, mais aussi de très bonnes chansons particulièrement bien choisies, sans lesquelles Clerks ne serait pas vraiment ce qu'il est puisque certaines semblent enchevêtrées dans le film, au point que leur évocation ne peut être dissociée du métrage.


La chronique de la vie des deux losers qui tiennent les rôles principaux est concentrée en un seul jour, résultat de la distillation de tous ces éléments combinés formés par les dialogues et les situations cocasses, Clerks devient alors un pur bijou d'humour condensé en 1h30 qui nous paraissent alors trop courtes.
En étant parti de rien, Kevin Smith a réussi à user comme il faut de son habileté derrière la caméra, liée à son scénario sublime, afin de nous livrer ce chef-d'oeuvre culte à hurler de rire.

Réplique culte :
"I'm not even supposed to be here today !" - Dante Hicks

Bande-annonce VOST :

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