mardi 30 mars 2010

Batman forever


Fiche du film :
Réalisateur : Joel Schumacher
Scénaristes : Lee Batchler et Janet Scott Batchler
Année : 1995
Genre : Action
Acteurs principaux : Val Kilmer, Chris O'Donnell, Jim Carrey, Tommy Lee Jones
Résumé : Deux des ennemis du chevalier noir s'allient pour mettre en place un plan de domination de la ville. Mais l'Homme chauve-souris n'est plus seul, rejoint par son co-équipier Robin, un jeune trapéziste dont les parents ont été tués par Double-Face.

Avis sur le film :
La fin de Batman le défi présageait une suite, or c'est 3 ans plus tard que celle-ci arrive sur les écrans, mais cette fois sous une toute nouvelle direction, les Batman de Tim Burton ayant été jugés trop sombres par le studio Warner bros. La saga repart à zéro, tout est changé en même temps que l'atmosphère du nouveau film, et en particulier le réalisateur, les scénaristes et les acteurs.
La scène d'ouverture conserve tout de même le grandiose intrinsèque à la figure emblématique de Batman, la scène où le héros se prépare pour arpenter les rues fait presque illusion sans que l'on ne s'aperçoive des modifications apportées notamment au costume, mais tout part en fumée à cause d'une blague maladroite et mal placée qui constitue les premières paroles du long-métrage : "Dois-je vous préparer un sandwich monsieur ?" demande Alfred toujours interprété par un Michael Gough qui essaye de garder son sérieux alors que le chaos se prépare.


Les deux premiers films de la saga (si on excepte celui adapté de la série TV des années 60) recréaient l'univers sombre et glacial des comic books à la perfection, avec la touche de Tim Burton qui ne faisait qu'améliorer le tableau. Schumacher a peut être pris le mot trop au pied de la lettre quant aux directives qu'on lui a donné, ou alors le studio a imposé sa propre vision, mais dans ce 3ème opus les effets de lumières flashent, les costumes sont bariolés, et même le visage nécrosé de Double-Face attaque les yeux par ses couleurs criardes.
Les acteurs, eux, sont pourtant loins d'être mauvais quand on regarde l'ensemble de leur carrière, le choix de Tommy Lee Jones était même très judicieux pour jouer Double-Face, lui qui jouait à merveille le personnage complètement azimuté de Dwight McClusky dans Tueurs nés un an plus tôt. Mais à vouloir trop insister là dessus et trop souvent, l'interprétation de son personnage dépasse le seuil de tolérance du bon goût. Du moins c'est ce que l'on se dit jusqu'à rencontrer l'Homme-mystère, insupportable, joué par un Jim Carrey qui cabotine comme jamais, démultipliant ses mimiques habituelles pour atteindre des pics de pénibilité.
Mais même les interprètes comme Val Kilmer ou Nicole Kidman, qui jouent avec plus de réserve, ne font que parachever le ridicule des dialogues. Dans le cas des méchants, leur aliénation n'excuse pas leurs jeux de mots lamentables ou autres répliques incongrues qui semblent placées totalement au hasard.


Le scénario est donc loin de briller, mais le point culminant est atteint lors de la découverte de l'identité de l'Homme-mystère : les chiffres indiqués dans chacun de ses indices correspondent à des lettres une fois qu'ils sont ajoutés l'un à l'autre d'un façon particulière, ces lettres donnent "M R E", ce qui en toute logique fait référence à Mr Edward Nigma, et de plus "mister" sonne comme "mystère" ; voilà le talent de Batman, le héros des premiers Detective comics, mis en application devant le spectateur abasourdi. Il s'agit là d'une tentative pour se raccrocher à l'humour de la série télévisée, sans qu'il n'y ait de second degré mis en évidence, ce qui trouble davantage un public de nouvelle génération qui n'a pas forcément connu l'époque où Adam West jouait le justicier de Gotham.
Mais rien sur les deux heures de ce trop long métrage ne veut fonctionner correctement, que ce soit les maquillages, les costumes criards, ou les décors dont la fausseté crève les yeux, digne du sado-masochisme mis en vitrine par l'accoutrement des sbires de Double-Face.


Les bonnes idées se font très rare dans ce Batman forever dont la seule prouesse est de démolir ce qui a été établi par ses deux prédécesseurs, un acte qui paraît presque volontaire lorsque Bruce Wayne efface d'une réplique son passé amoureux qui avait pourtant été abordé à deux reprises dans les films de Tim Burton.

Bande-annonce VO :

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