jeudi 4 mars 2010

Machine girl


Fiche du film :
Réalisateur : Noboru Iguchi
Année : 2008
Genres : Action / Comédie
Acteurs principaux : Minase Yashiro, Asami Sugiura, Kentarô Shimazu
Résumé : Asami était une écolière normale, jusqu'à ce que son frère se fasse tuer par le fils d'un yakuza. Elle ne cherche désormais qu'à prendre sa revanche sur chaque personne impliquée dans le meurtre.

Avis sur le film :
Cette fois, le réalisateur Noboru Iguchi se lance vraiment dans le courant qui nous intéresse avec ce Machine girl grâce auquel il fait preuve de plus de professionnalisme et de sérieux, si on peut dire.
La scène d'introduction donne toujours le ton et est particulièrement réussie, il y a de quoi faire honte à des films d'actions à gros budget. La première scène d'action est très bien rythmée par la musique et par un montage dynamique, et l'étalage de violence et de créativité gore est immense. Les mâchoires en tombent tellement les astuces des effets spéciaux sont extraordinairement bonnes et l'orchestration des combats est remarquable, donnant un tout d'une grande puissance visuelle.
Si le concept de base fait penser à Planet terror, Machine girl va dix fois plus loin dès les cinq premières minutes qui sont à couper le souffle.
Mais un tel concentré d'énergie au début peut laisser à penser que la suite n'atteindra pas un tel sommet de fureur.


Pour une fois, le film prend le temps de nous faire connaître les personnages pour leur donner une vraie personnalité et une histoire à laquelle se raccrocher qui, pour ce qui est d'Ami, explique la soif insatiable de vengeance qui s'ensuivra. C'est ce qui fait que l'insertion de quelques éléments dramatiques fonctionne et donne l'occasion à Asami, l'actrice principale de Sukeban boy, de montrer qu'elle sait jouer comme il faut.
On suit également de temps à autres les ennemis, la famille de yakuzas ; leur environnement est bâti tandis que l'on suit leur quotidien peu ordinaire. Pour cela le scénariste-réalisateur s'est inspiré du Japon traditionnel avec son esthétique particulière, ses ninjas et ses yakuzas, mais en y ajoutant un gros grain de folie supplémentaire. Il est à remarquer que l'interprète du chef des yakuzas, Kentarô Shimazu, est formidable dans son rôle, on le croirait possédé par le démon qu'est son personnage. Sa femme et son fils sont aussi interprétés par des comédiens quelque peu délurés, qui donnent à leurs rôles un sadisme mesuré rehaussé par une touche d'arrogance et d'orgueil.


La démence initiale se réinstalle au fur et à mesure, et les sévices des personnages ne sont pas seulement dingues mais dégoûtants comme jamais, mais on prend bien sûr plaisir à y assister.
Le film réussit dans tous les domaines auxquels il touche : les scènes de combats sont impressionnantes par la coordination entre chorégraphie et mouvements de caméra, les effets spéciaux sont hallucinants, et il y a du gore plus qu'il n'en faut. Les idées sont novatrices tout en revisitant quelques classiques filmiques ou culturels dans un sens plus large : les ninjas et yakuzas (avec une allusion à Hattori Hanzo au passage), la guillotine volante redéfinie, la tronçonneuse façon Evil dead, la mitrailleuse ; ou encore des inventions stupéfiantes comme le "drill-bra".


Machine girl est le résultat maîtrisé de la mise en application des idées farfelues qui débordent de l'esprit tordu dans tous les sens de Noboru Iguchi. Avec un rythme qui ne faiblit pratiquement jamais, ce film est un tour en manège jusque dans les tréfonds d'une folie qui dépasse l'entendement commun. Machine girl est le produit d'un amalgame entre une culture cinématographique ingérée et réutilisée comme le ferait Tarantino, et la concentration du meilleur du pire d'une imagination détraquée ; mais cette œuvre va beaucoup plus loin qu'un Kill Bill qui reste relativement grand public et égale presque un Braindead quant à la quantité de sang versé.
De la scène d'introduction au final inouï, et avec seulement quelques moments de répit qui ne rompent pas pour autant la cadence, Machine girl est un feu d'artifice jubilatoire de sang, de démembrements et d'ignominie inventive qui partent dans tous les sens.

Bande-annonce :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire