Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Gus Van Sant
Année : 2003
Genre : Drame
Acteurs principaux : John Robinson, Alex Frost, Eric Deulen
Avis sur le film :
Gus Van Sant s'inspire du massacre de Columbine, un drame que tout le monde connaît, mais l'approche du réalisateur s'éloigne de l'idée de l'évènement que l'on peut avoir en tête pour poser une atmosphère tranquille lorsque l'on suit en même temps que la caméra des élèves variés mais tous banals, sans qu'il ne se passe de spécial, improvisant dans le calme ce que l'on s'imagine être leur quotidien.
La paisibilité de ce qui passe devant nos yeux nous place dans une certaine confiance sur fond de Sonate au clair de lune, quand bien même nous sommes conscients du drame flottant dans l'air sans savoir quand il surviendra. Nous suivons sereinement ces étudiants même lors des scènes de marche dans un profond silence, car on ne sait pas si nous assistons ou non à leurs derniers instants ; la mort rôdant sans que l'on sache encore qui sont les tueurs en puissance.
Les deux meurtriers nous sont d'abord présentés durant un court instant, le danger est bien présent sans qu'il se soit encore installé et sans que l'on sache quand il va frapper.
Le mal est déjà injecté dans le film parmi quelques scènes qui sont remplacées de nouveau par la contemplation de portraits authentiques et de destins croisés comme si de rien n'était. Seul le spectateur est au courant, mais les adolescents que l'on voit ne s'en soucient pas, dans la même indifférence à laquelle ils sont habitués et qui a poussé deux souffre-douleurs à se venger.
Au fil du temps qui s'écoule avant le drame, ces séquences alternent plus souvent avec le duo dont la présence se fait de plus en plus imposante. Gus Van Sant ne cherche pas réellement à expliquer leur acte, s'inspirant que très légèrement des faits, tout comme son film est inspiré des évènements survenus à Columbine mais sans complètement les transposer à l'écran ; mais le fait d'en avoir fait des victimes poussées à se pencher vers l'homosexualité avant leur mort et de les avoir montré jouer à un "shoot'em up" nous questionne sur le choix du réalisateur sur ces éléments qui ne peuvent qu'apporter des conclusions hâtives.
Mais toute raison nous échappe une fois que le moment tant redouté arrive, précédé par une impuissance de la part des élèves ou du simple spectateur qui ne peuvent rien faire face à l'incrédulité des personnes en danger.
On ne peut pas savoir qui va mourir ou non, la surprise nous attend à chaque tournant des couloirs de l'établissement. Et même en étant habitué à la violence et en sachant ce qui se prépare, le calme instauré avec tant de patience et soudain brisé par les détonations nous surprend.
Il est compréhensible que pour certains Elephant soit ennuyeux et dénué d'intérêt, mais il faut pour l'apprécier entrer dans l'histoire comme si nous étions aux côtés de ces étudiants que l'on croise et recroise dans les corridors. L'exploit de Gus Van Sant est d'avoir raconté une histoire connue par chacun de nous mais de façon à nous choquer et nous surprendre, pour mieux comprendre l'ampleur des conséquences de la tragédie.
Bande-annonce VOST :
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