mercredi 5 mai 2010

[Autour du cinéma] The Mask


Fiche du comic :
Auteur : John Arcudi
Dessinateur : Doug Mahnke
Année de création : 1989
Résumé : Chez un antiquaire, le timide Stanley Ipkiss achète un masque ancien pour sa petite amie. Il le porte à son visage une fois rentré chez lui, devenant alors un personnage de cartoon invincible et au visage vert, qui sème la terreur en ville. Après sa mort, le fameux masque passe de mains en mains pour servir le bien comme le mal.

Avis sur le comic :
Dark Horse comics, habitué à des publications plus "sérieuses" comme Sin city de Frank Miller, voit apparaître parmi ses pages une personnage qui obtient bientôt son propre comic en son honneur : The Mask, surnommé à ses débuts "Big Head".
Un ton sérieux est tout de même adopté lors d'une majeure partie du récit ; en donnant une histoire aux personnages, en nous affichant leurs pensées, leur regard sur leur situation, ... Il est d'abord question d'affaires graves dans une ville dominée par le crime, accompagnées par des dessins beaux et soignés.
Et une fois arrivé le délire du déchaînement engendré par le Mask, le dessin de Doug Mahnke reste le même mais convient parfaitement à la distorsion des situations du réel.


L'hommage aux cartoons du célèbre Tex Avery se fait par la transpositions de ses règles dans le monde du comic book, les dessins adoptant ce genre basé sur l'outrance pour le greffer aux pouvoirs du Mask, en y ajoutant des débordements gores qui avaient été ommis dans les dessins animés pour enfants. Le comic correspond dès lors à un univers qui, s'il n'est pas mature, est du moins plus adulte en se permettant de toucher à quelques points sensibles ; et il est en un sens plus réaliste vis à vis de la démesure des actions cartoonesques, où l'on se met des coups sans qu'il n'y ait habituellement aucune goutte de sang.
Ce mix s'adapte très bien à ce personnage tout nouveau qu'est le Mask, et en devient l'essence même, lui qui affiche un sourire aussi grand que son crâne alors qu'il s'agit d'un fou dangereux tuant ceux qui se mettent en travers de son chemin, que ce soit au nom de la justice ou son propre intérêt, mais toujours pour servir l'humour noir.
Dans la veine de son humour meurtrier, le Mask se sert d'un sarcasme permanent et souvent absurde à chacune de ses paroles qui frôlent le morbide lorsqu'il lie ses blagues à ses actes criminels, mais qui rendent chacune de ses apparitions, pas trop fréquentes, réjouissantes à voir.


Ses intentions, fondamentalement mauvaises ou non, varient selon les porteurs mais mènent régulièrement au chaos. Après avoir assisté à l'origine du masque et d'avoir fait du porteur une femme dans The Mask returns, The Mask strikes back explore plus en profondeur les particularités de l'artefact en question en lui attribuant plusieurs propriétaires à caractères variés, et dont l'un d'eux nous dévoile comment le monde est perçu une fois la transformation en "Big Head" effectuée.
La série continue par la suite à se diversifier avec des auteurs différents à partir d'Evan Dorkin, auteur de Milk and Cheese, dont l'histoire très référencée n'est pas mauvaise en soi malgré une trop grande présence du Mask qui fait qu'il ne contraste plus avec l'autre moitié du récit ; mais le dessin change lui aussi pour devenir trop enfantin et confus dans sa disposition des cases et de leur contenu.


Comme pour toute franchise, les différents auteurs et dessinateurs qui y participent apportent des épisodes de plus ou moins bonne qualité, bien que dans le cas de The Mask ils restent tous relativement bons, même si la fougue des premières aventures permise par l'excellente adéquation de l'histoire et du dessin ne se retrouve pas par la suite. Néanmoins, avec un personnage pareil les combinaisons et possibilités qui en découlent sont infinies, comme le démontrent les spin-offs et crossovers comme le très amusant Joker Mask, il est ainsi dommage que The Mask n'ait pas compté plus de numéros.

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