mercredi 30 juin 2010

Les clowns tueurs venus d'ailleurs


Fiche du film :
Réalisateur : Stephen Chiodo
Scénaristes : Stephen, Charles et Edward Chiodo
Année : 1988
Genres : Comédie / Fantastique
Acteurs principaux : Grant Cramer, Suzanne Snyder, John Allen Nelson, John Vernon
Résumé : Un couple pense avoir vu une étoile filante s'être écrasée à proximité, et décide d'aller voir ce qu'il en est. Arrivés sur place, ils découvrent un chapiteau abritant des clowns de l'espace venus sur terre pour tuer et boire le sang des humains.

Avis sur le film :
N'ayant auparavant travaillé que pour les effets spéciaux ou les animations de certains films tels que Vincent de Tim Burton ou Critters dont ils ont créé les Krites, les frères Chiodo se lancent en 1988 dans la réalisation de leur propre film. Ils mettent encore une fois en application leur talent en inventant eux-même les Klowns, ce qui leur permet de conserver le faible budget, qu'ils compensent de plus par la richesse de leurs idées.


Avec un titre et un sujet aussi risibles, le film est évidemment volontairement comique. Les frères Chiodo détournent avec adresse chaque élément typique du personnage clownesque et de l'invasion extra-terrestre pour en faire un mélange homogène dont on rit volontiers et sans moquerie, conscient du second degré bien mené. De la barbe à papa fait d'humain, des pistolets à popcorn, ces idées folles et bizarres font rire encore plus dans un environnement coloré qui y est favorable ; mais ce n'est pas parce que le sujet prête à la rigolade que le travail n'est pas effectué avec sérieux. Les héros ont chacun leur histoire, même furtivement évoquée, qui les font correspondre à un personnage type d'un film d'horreur banal où ils auraient très bien pu s'intégrer s'ils n'avaient pas foulé l'étrange territoire des Killer Klowns. Même en ce qui concerne le fermier ouvertement caricatural, l'acteur ne prend pas son rôle à la légère et affiche des sentiments humains crédibles lors de la disparition de son chien, même si juste auparavant ses paroles insensées étaient de l'ordre de la bouffonerie.


Bien entendu l'affliction et l'horreur ne prennent pas, étant couverts par les éclats de rire, mais Killer Klowns n'est pas non plus un film pour enfants malgré l'identité des envahisseurs. Si l'on excepte le happy-end suspect alors que l'on aurait été enclin à penser que tous ne survivraient pas, les meurtres, quoiqu'à peine sanglants, ne sont pas dissimulés et font preuve d'un zeste de cruauté lorsqu'une tête est arrachée ou encore un qaund un corps est liquéfié ; le tout est simplement garni de tartes à la crême qui ne sont là que pour la touche d'humour noir.
Le maquillage des clowns est bien élaboré, alliant le grand-quignolesque avec une déstructuration monstrueuse, à l'instar du Joker. Cela va de pair avec le comique bien singulier animé par des idées remarquables et des effets spéciaux qui insistent sur l'absurdité de la situation tout en étant surprennement bien conçus.


La superbe bande-originale de The Dickies bénéficie d'une musique se rapprochant de celle d'un spectacle de cirque tout en étant engageante de par son rythme, et est constituée de paroles toutefois comiques lorsque l'on prend la peine de les écouter. Cette chanson illustre parfaitement le film, car en effet Killer klowns et ses créatures grotesques prolongent pendant 1h20 une hilarité persistante couplée à une impression d'extraordinaire ineptie qui naît dès la simple lecture du titre. Le trio Chiodo a trouvé le bon thème à exploiter pour mélanger habilement humour et horreur ; il reste maintenant à espérer que la suite évoquée voie le jour pour prolonger le plaisir des amateurs de cette oeuvre devenue culte.

Réplique culte :
"There was these things, these killer clowns, and they shot popcorn at us!" - Mike Tobacco

Bande-annonce VO :


Clip de The Dickies :

lundi 28 juin 2010

Wanted : Choisis ton destin


Fiche du film :
Réalisateur : Timur Bekmambetov
Scénaristes : Michael Brandt, Derek Haas, Chris Morgan
Année : 2008
Genre : Action
Acteurs principaux : James McAvoy, Anglina Jolie, Morgan Freeman
Résumé : Le jour suivant le décès de son père, l'hyper-stressé Wesley Gibson apprend qu'il faisait partie de la Fraternité, une association de tueurs dont le but est de protéger des innocents en mettant à mort ceux qui leur nuiront. Sous la tutelle de Fox, Wesley rejoint le groupe et apprend à manier les armes pour prendre la relève.

Avis sur le film :
Le comic book ayant attiré l'attention du studio Universal, il y avait de quoi s'inquiéter pour ceux ayant lu l'oeuvre de Mark Millar qui paraît impossible à adapter sans dégoûter la majorité du public. La première version du script avait modéré l'histoire et embelli l'image du héros, et ce avant que le réalisateur Timur Bekmambetov ne s'occupe du projet. Le créateur de Night watch obtint dès lors le soutien de Millar, malgré les modifications massives en dehors desquelles ne sont gardés que quelques scènes et dialogues du début, agrémentés d'une narration rappellant fortement Fight club tout en comprenant quelques justes réflexions qui n'ont pas été reprise de l'extérieur.


Après cela, Wanted part dans un tout autre délire dans lequel il est difficile de pénétrer en l'absence d'éléments catégorisés avec certitude dans le fantastique. Rien ne nous prépare aux premières aberrations, le spectateur est jeté en plein dans une absurdité innomable précédée d'un apparent sérieux qui renforce le choc. C'est en restant bouche bée devant cette excessivité démente qui nous saute au visage que l'on doit choisir d'y adhérer ou non, quoique le camp des opposants tienne une position plus compréhensible.
La limite entre plaisir et dégoût à voir le film est ténue tellement le style inventé pour l'occasion est particulier, et c'est dans le feu de l'action que l'on se rend compte de cette extravagance surréaliste alliée à un humour bien dosé qui achève les derniers neurones sur une musique de film d'action agréablement cadencée par Danny Elfman.


Morgan Freeman égratigne quelque peu son image, alors qu'Angelina Jolie a un rôle que l'on a malheureusement vu lui être attribué trop souvent, restant toujours de marbre à part lorsqu'il s'agit de donner des coups ou se dénuder. La seule révélation est James McAvoy, qui arrive à se placer correctement dans la peau de Wesley Gibson, se plaignant et gémissant de manière crédible.
Il est curieux de voir quelques têtes connues ayant signé pour figurer dans cette production, alors que l'histoire en elle-même est d'une grande ânerie qui corrompt les raisonnements illogiques et rebondissements qui en découlent, mais mieux vaut laisser ses méninges de côté. Wanted vaut pour ses meurtres et scènes d'action impensables qui ont justement lieu grâce à une absence de raison qui lierait le film à notre monde.


Le film peut à peine être considéré comme une adaptation du comic de par la complète divergence entre les deux : la version cinéma est plus morale, moins trash ; elle ajoute l'idée des balles à trajectoire courbée, sûrement venue à la suite de la vision d'une des couvertures de la bande-dessinée qui montre un coup de feu de façon stylisée. Ne sont conservés que la vanité des répliques et le message fumeux, qui ne fonctionne toujours pas.
Wanted est tout de même un merveilleux n'importe quoi absolu qui en met plein la vue, et reste admirable dans son propre genre décomplexé.

Bande-annonce VOST :

dimanche 27 juin 2010

Wanted [Autour du cinéma]


Fiche du comic :
Auteur : Mark Millar
Dessinateurs : J.G. Jones, Dick Giordano
Années : 2003 à 2005
Résumé : Wesley Gibson est un loser qui se fait exploiter par pratiquement toutes les personnes qu'il connaît alors que son père était, sans qu'il le sache, le plus grand tueur de tous les temps. Après sa mort, Wesley pénètre dans l'univers de son géniteur, et est à son tour entraîné pour rejoindre les super-vilains de la Fraternité.

Avis sur le comic :
Durant son enfance, Mark Millar fut émerveillé par la découverte de Superman, ce défenseur tout-puissant de la justice. Ainsi, quelle ne fut pas sa déception lorsque son frère aîné lui raconta que si le monde assiste à autant de désastres, c'est parce que les super-méchants ont tous pris le pouvoir en anéantissant leurs opposants. L'inspiration tirée de son enfance avait déjà assuré à l'auteur le succès avec Superman : Red son, et c'est à partir du récit de son frère qu'est imaginé un monde dominé et réglé par le mal dans Wanted.

Les premières pages nous présentent pourtant Wesley Gibson, un perdant comme tant d'autres dans le monde normal, un simple humain qui se croit être au 36ème dessous et dont le seul échappatoire est fait de ses pensées injurieuses. C'est ainsi que la surprise se crée à l'arrivée du Killer et ses compagnons, des individus improbables aux paroles et actes insensés, en décalage avec la norme jusque dans les détails des costumes ou les postures qui évoquent discrètement des bribes de Spiderman ou Batman, alors qu'ils sont placés là comme si de rien n'était, au cours de discussions qui leur semblent banales. Mais le lecteur qui croit déjà se trouver au coeur de la folie de Wanted n'a encore rien lu.
Wesley Gibson avait déjà un grain de par ses pensées ahurissantes, mais il les laisse s'échapper hors de son esprit dérangé seulement une fois placé dans l'environnement déroutant des tueurs de masse qui se situe hors de toute raison, les membres de la Fraternité soutenant par exemple que le don pour le meurtre est inscrit dans l'ADN. Le groupe entraîne le "héros" pour qu'il devienne un vrai homme, lui faisant perdre toute once de morale et de remords impliqués par ce principe futile, ce qui constitue un passage obligé pour le lecteur lui aussi s'il ne veut pas haïr ce qu'il a devant les yeux.


Effectivement, Wanted est totalement immoral et véhicule une sensation de stupidité permanente à travers les dialogues effarants, quoique l'auteur n'est pas si sot lorsqu'il remplit chaque case d'une imagination insensée qui fait appel à tout ce qu'il y a de plus trash et brutal, et pioche régulièrement dans les classiques du comic book, hésitant entre hommage et parodie cruelle, témoignant toutefois d'une vaste connaissance du genre avec un recul suffisamment grand pour placer des allusions subtiles malgré leur grossièreté, que l'on comprend avec stupéfaction sans que le jeu de devinette ne soit trop aisé.
Ayant découvert que le paradis n'existe pas et pouvant faire n'importe quoi grâce au pin's accroché à leur veste, les tueurs se permettent tout en l'absence de dieu et de maître, mais comme ses prédécesseurs Wesley en arrive à un point où cet excès de liberté personnelle dépasse les limites de la violence décérébrée pour renverser le plaisir procuré au personnage et au lecteur. Mais l'équilibre est retrouvé en apposant une légère restriction dans ce trop-plein d'impunité, et c'est reparti pour le délire malsain quoique divertissant.


Ce comic est une folie furieuse réjouissante de bout en bout, ou presque, car arrivé aux deux dernières pages le ton change radicalement. Le message que Millar veut faire passer est comparable à celui de Kick-ass, où seul un comportement anormal correspondant au déchaînement des passions nous permet de sortir du troupeau. Sauf que le personnage de Wanted nous prend de haut, comme s'il était à la portée de tous d'obtenir la gloire en étant un super-méchant qui atteint sa cible à chaque balle tirée. Le propos est comparable mais la différence se situe dans le contexte dissemblable, le message de Wanted tombe à l'eau là où celui de Kick-ass parvenait à nous atteindre grâce à un traitement de l'histoire proche de la réalité. Dans l'ouvrage dont il est question ici, seule la raillerie demeure de ce message, qui a d'autant plus de mal à passer au vu de la voie indiquée par le personnage.
Le comic book est donc très bon tout du long lorqu'il nous emmène aux tréfonds de la démence du "Millarworld", à condition de bien vouloir oublier l'échec de l'auteur en fin de parcours.

samedi 26 juin 2010

Joe's apartment


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Joe Payson
Année : 1996
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jerry O'Connell, Megan Ward
Résumé : Joe vient d'arriver à New York et a du mal à trouver un appartement. Une fois ce problème réglé, il découvre que son nouveau logement est peuplé de cafards bien décidés à rester, et avec qui il va devoir cohabiter.

Avis sur le film :
En 1992, il ne s'agissait que d'un court-métrage de trois minutes destiné à être diffusé entre les émissions de MTV, mais Joe's apartment a évolué quatre ans plus tard, toujours sous la direction de son créateur Joe Payson, pour devenir le premier film produit par la même chaîne qui a vu naître le projet.


Le matériel d'origine se retrouve principalement dans une scène, autour de laquelle le scénariste a du broder une histoire. Ayant cette fois en 1h20 la possibilité de sortir de l'appartement, nous découvrons que l'intrigue se situe à New York, avec tous les clichés typiques utilisés pour en arriver très vite à un humour noir burlesque, légèrement sot mais maîtrisé. Le réalisateur porte en même temps un regard acerbe sur la société moderne, reproduite à l'écran de façon abusive, mais tout s'enchaîne à une cadence telle que les fins humoristiques saugrenues du film se comprennent facilement, aidées par le cabotinage des acteurs et les jeux de mots puérils des cafards.
En ce qui concerne ces derniers, ils sont nombreux et parfaitement incrustés dans l'image, la technique d'animation a demandé un travail colossal et heureusement le résultat est une réussite qui donne vie à ces amusantes bestioles, même si elles ne sont pas toujours montrées, mais parfois seulement imaginées par le mouvement d'un objet les recouvrant.


Quoiqu'il en soit les insectes sont hilarants, comme pratiquement tous les personnages, mais ont l'avantage d'être mis en valeur par leur omniprésence et leurs quelques scènes musicales, toujours drôles mais tout de même bien rhytmées et chorégraphiées avec toujours un usage prépondérant des objets de la vie quotidienne, devenus instruments du décor à dimension gigantesque pour les cafards.
L'humour est certes absurde mais reste amusant, et derrière l'idiotie apparente se cache une habileté, non seulement pour l'animation des blattes, mais aussi l'adresse du réalisateur pour l'originalité audacieuse des effets de transitions, suprenantes et originales, preuves d'une créativité débordante.


Joe's apartment est un film drôle qui n'a pas peur de toucher à tous les sujets pour provoquer le rire, et les touches rafraîchissantes d'originalité font regretter que ce long-métrage ne soit pas plus connu, et que le réalisateur ne se soit pas lancé dans d'autres projets du même type qui auraient certainement donné un produit aussi surprenant.

Court-métrage original :


Bande-annonce VO :

jeudi 24 juin 2010

Freddy contre Jason


Fiche du film :
Réalisateur : Ronny Yu
Scénaristes : Damian Shannon et Mark Swift
Année : 2003
Genres : Fantastique / Horreur
Acteurs principaux : Monica Keena, Jason Ritter, Robert Englund, Ken Kirzinger
Résumé : A Elm Street, les parents ont trouvé un moyen de faire oublier le terrible Freddy Krueger, lui retirant ainsi la possibilité de revenir dans les rêves des adolescents. Pour que l'on se rappelle son nom, le meurtrier de Springwood incite Jason Voorhees à tuer à sa place, mais bientôt ce dernier devient trop gourmand et ne peut plus être arrêté.

Avis sur le film :
Le projet de confronter Freddy Krueger à Jason Voorhees avait déjà été envisagé depuis la fin des années 80, mais ce n'est que lorsque Paramount céda ses droits à New Line après l'échec commercial de Vendredi 13 : L'ultime retour qu'il fut alors possible de placer les deux personnages dans un même film. New Line commença par Jason va en enfer en 1993, dans lequel est placée une allusion à un probable crossover entre les deux grands, mais le film suivant fut Jason X, en attente d'un bon script pour opposer les deux monstres sacrés.


Ils sont tous deux pour la première fois placés dans le contexte du début du nouveau millénaire : pour Jason sa dernière aventure se passait dans le futur, et avant cela nous ne l'avions pas vu depuis 1993 ; et en ce qui concerne Freddy, Wes Craven avait achevé sa saga en 1994. Avec cette toile de fond moderne où l'on suit encore un groupe de jeunes, le film tombe en plein dans le trio sexe, drogue et alcool, et pourtant cela fonctionne car s'y jette sciemment sans offrir une représentation abusive, et y perpétue la tradition du monde du slasher avec ses propres codes.
Du passé, certains éléments sont repris pour respecter la série, comme l'utilisation de l'hypnocil apparu dans Les griffes du cauchemar, et servent à élaborer les grandes lignes d'une intrigue bien construite quoique l'on puisse la résumer en quelques phrases, mais donnant lieu à l'affrontement au bout d'un cheminement bordé de scènes mémorables.
Du cinéma d'horreur moderne, Freddy contre Jason tire des effets spéciaux numériques qui autorisent de nouvelles prises de liberté dans les rêves quand c'est nécessaire, tout en valorisant d'abondantes effusions de sang à l'ancienne quand cela est possible.


Au milieu de la folie sans limites de son monde, Freddy s'amuse comme un enfant, emporté par un Robert Englund au meilleur de sa forme. Nous pourrions nous attendre à du favoritisme pour le tueur d'Elm street, né chez New Line, mais le scénario reste impartial en rendant honneur aux deux stars. Si Fred Krueger nous apparaît d'abord par un récapitulatif de ses exactions contées d'une voix rocailleuse, Jason reste comme toujours muet mais s'illustre par les premiers meurtres, d'une violence et d'une rapidité peu communes.
Cependant, brisant avec la coutume, Freddy n'utilise que peu ses pouvoirs au service de son imagination, ne fixant qu'un seul décor de chaufferie où il entraîne toutes ses victimes. Il est ainsi placé sur un pied d'égalité avec son adversaire, ne ramenant pas toute la gloire vers lui, et n'ayant pas encore recouvré toute sa force.
Il en est de même pour l'affrontement final où les deux personnages se tiennent enfin tête, dans le monde réel et non celui des songes.


La fin de Freddy contre Jason est un combat au sommet composé d'un environnement propre à la destruction permettant la mise en scène de très bonnes idées où les victimes du duo se prennent des coups sévères comme jamais, ce que l'on retrouve chez les deux immortels sans pitié l'un pour l'autre, qui se relèvent toujours, même tailladés, pour continuer leur escalade de violence disproportionnée.
Bien qu'aucun ne peut gagner ou perdre pour de bon, cette confrontation est un évènement spectaculaire qui vaut le détour, même rien que pour revoir ces personnages pleins de vitalité après une longue absence.

Bande-annonce VF :

mardi 22 juin 2010

Freddy sort de la nuit


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Wes Craven
Année : 1994
Genres : Fantastique / Horreur
Acteurs principaux : Heather Langenkamp, Miko Hughes, Robert Englund
Résumé : Depuis plusieurs mois, l'actrice Heather Langenkamp a des cauchemars où apparaît le méchant du film dans lequel elle a joué dix ans plus tôt : Les griffes de la nuit. De plus, des appels téléphoniques et des évènements étranges lui font penser que le personnage devient réel.

Avis sur le film :
Après avoir participé à Les griffes du cauchemar, Wes Craven revient pour la première fois en tant que réalisateur, en reprenant l'idée qu'il voyait d'abord comme étant l'histoire du troisième opus. Pour lui, les suites sont trop nombreuses et s'éloignent trop de ce qui avait été fait originellement, c'est pourquoi Craven revient aux sources en sortant ses personnages de l'enclos du monde du cinéma, pour les placer dans le monde réel, où Freddy n'est plus stoppé par ses décès à l'écran.


Le réalisateur colle de près à sa création originelle selon ses intentions, et même de trop près, car il s'avère que seule la scène initiale de Freddy sort de la nuit est inédite, quoique son principe soit idiot. Mais au bout de trois minutes à peine, l'innovation se tarit pour laisser place à la récupération, le cliché et le ridicule.
Fred Krueger se fait attendre, mais tel que nous l'explique le fils d'Heather, il ne peut venir pour le moment à cause d'une peluche de dinosaure qui protège l'entrée vers notre monde, qui se situe au fond du lit du petit garçon sus-mentionné.
Nous patientons donc en devant nous contenter de bribes de Freddy, qui témoigne d'un ersatz de présence à travers les apparitions de son interprète Robert Englund, ou par des canulars téléphoniques venus d'outre-tombe.
Ce que nous suivons parallèlement c'est ce que l'on veut nous faire passer pour la vie d'Heather Langenkamp qui, d'après la vision de Wes Craven, n'a pour amis que des acteurs issus de Les griffes de la nuit. La "vie" de la star reste quoi qu'il en soit d'un intérêt limité et ne nécessite aucune inspiration de la part du scénariste.
Pour ce qui est présenté comme étant le fils d'Heather, Dylan, il est à un point irritant qu'il est à lui seul un gros défaut du film. Ce n'est pourtant pas la faute de l'acteur mais ce qu'on lui donne à jouer : vouloir faire peur en faisant imiter Freddy par l'enfant échoue piteusement et provoque un ridicule doublé d'un agacement redoutable.


Les autres personnages ne sont pas mieux et abusent du spectateur en cherchant à faire passer un comportement outrancier qui a la capacité de décrédibiliser toute une séquence.
A cela s'ajoute une mise en abîme où Wes Craven annonce qu'il écrit un film, qui est celui que l'on a sous les yeux où il nous explique qu'il écrit un film basé sur ses cauchemars, et ainsi de suite. Il y est question d'une histoire à la sottise d'autant plus accablante qu'elle se veut sérieuse, où une entité maléfique est prisonnière des films en incarnant Freddy, et c'est ce pourquoi il faut continuer à faire des suites.
Il faut tout de même attendre une heure avant que l'on ne voit le boogeyman à proprement parler, mais dans quel état ! Le maquillage est pire que ce qui avait été vu par le passé, et ne ressemble plus à une peau brûlée mais arrachée par morceaux. Fred Krueger a également perdu son imagination, en effet il ne fait que recréer à l'identique ses tours de Les griffes de la nuit, en ayant encore moins de mérite que s'il ne s'agissait que d'une simple copie, car la facilité des effets spéciaux modernes reste inférieure à la débrouillardise du premier film à petit budget. Le personnage n'est plus même drôle, et sa faiblesse exprimée par son incapacité à attraper un enfant renforce le sentiment de voir un vieillard dépassé par son temps.


Après La fin de Freddy, il ne reste plus que la déchéance pour le fameux tueur d'enfants, et les fans, aussi bien ceux au sein du film que ceux qui voient le film dans le film, auraient préféré ne pas souhaiter son retour s'ils avaient su.
Au nom d'une offre avantageuse financièrement, Wes Craven se moque de son public en lui servant un recyclage qui fait que le "nouveau cauchemar" qu'évoque le titre original est tout simplement le visionnage du long-métrage lui même.

Bande-annonce VOST :

lundi 21 juin 2010

La fin de Freddy : L'ultime cauchemar


Fiche du film :
Réalisatrice : Rachel Talalay
Scénaristes : Rachel Talalay et Michael De Luca
Année : 1991
Genres : Fantastique / Comédie
Acteurs principaux : Lisa Zane, Shon Greenblatt, Lezlie Deane, Yaphet Kotto, Robert Englund
Résumé : En 1999, il ne reste plus qu'un seul adolescent à Elm Street. Ce dernier pense que la raison pour laquelle il est le dernier survivant est qu'il est le fils de Freddy, et ainsi le seul qui puisse le vaincre sans craindre d'être tué.

Avis sur le film :
Productrice sur presque tous les Freddy, Rachel Talalay passe désormais à l'écriture et la réalisation de ce qui est son premier long-métrage, avec l'idée en tête de tuer une fois pour toutes Fred Krueger, dont le nombre de spectateurs a décliné avec L'enfant du cauchemar, dans un dernier film plus axé vers le comique et qui ne s'en cache pas. Un humour latent était déjà présent dans Les griffes de la nuit, mais mêlée à une terreur qui s'efface complètement ici.


La comédie semble être un passage obligé de toute saga horrifique en fin de course, mais contrairement à d'autres La fin de Freddy réussit la transition grâce à des gags qui correspondent toujours à la personnalité du personnage éponyme et qui s'intègrent très bien dans l'univers des rêves.
Nous nous retrouvons dans un Springwood vide d'enfants, une perspective qui respecte la lignée des Griffes de la nuit, le boogeyman s'étant mis au cours du temps à ne plus tuer uniquement les enfants de ceux qui l'ont brûlé vif. L'état de la ville à la population vieillissante est une conséquence inéluctable de tous ces meurtres, mais est néanmoins un sujet prore au rire et bien utilisé selon le but recherché par le film, bien que la folie des habitants soit poussive.
Cependant c'est ce choix de faire dans le comique qui fait que le réalisme du maquillage de Freddy ou la raison de son retour n'ont plus autant d'importance que lorsque le sérieux était recherché, la visée du film n'étant plus la même.


L'ultime cauchemar ne se prend pas au sérieux, est sans prétention et auto-dérisoire, comme le prouvent la moquerie envers les citations du début apparues depuis Le cauchemar de Freddy, ou encore le constat des morts diverses effectué par le "maître des rêves" lui-même.
Ce qui n'empêche pas pour autant qu'il y ait de très bonnes idées, les scénaristes se servant toujours de la grande liberté au sein des songes, si bien que les mises en scènes des morts sont parmi les plus originales et distrayantes de la saga, preuve que ce n'est pas le nombre de meurtres qui compte.
Même Freddy paraît plus puissant que jamais grâce à des effets impressionnants qui vivifient ses pouvoirs, avec un Robert Englund qui s'éclate, et nous de même en le voyant déclamer ses répliques hallucinantes qui font aussi de Krueger un plus grand salaud qu'il ne l'était déjà.


Même s'il s'est inscrit dans le temps avec ses effets spéciaux datés et des gags périssables tels que l'allusion au spot TV "This is your brain on drugs" ou l'usage du Powerglove, Freddy a une fin à la hauteur de sa personne. Mort par "l'épée" par laquelle il a vécu, la source de ses pouvoirs dévoilée, c'est dans une explosion qu'il nous quitte après nous avoir généreusement alloué de bons moments d'amusement, comme toujours.

Bande-annonce VF :

dimanche 20 juin 2010

Freddy 5 : L'enfant du cauchemar


Fiche du film :
Réalisateur : Stephen Hopkins
Scénaristes : John Skipp, Craig Spector, Leslie Bohem
Année : 1989
Genres : Fantastique / Horreur
Acteurs principaux : Lisa Wilcox, Danny Hassel, Robert Englund
Résumé : Alice, qui avait vaincu Freddy Kruger en libérant les âmes qu'il avait emprisonné, sent que son ennemi est de retour, par le biais de l'enfant qu'elle porte.

Avis sur le film :
Freddy a beau avoir été brûlé, mis en morceaux, enterré, pulvérisé vers on ne sait où, il trouve encore le moyen de revenir. Non pas par sa progéniture, comme le titre et les affiches ont voulu le faire croire à tort, mais par le bébé d'Alice. Il s'agit d'une idée partie du fait que l'enfant en devenir rêve presque constamment lorsqu'il est dans le ventre maternel.


Le retour du boogeyman est pourtant effectué sans plus d'explication que dans Le cauchemar de Freddy. En effet il réapparaît dans les rêves, comme toujours, sans que l'on sache comment il a échappé à la mort, comme si l'anéantir à chaque fin de film n'est qu'une broutille inutile dont il se déleste n'importe quand par nécessité.
Il esquisse tout de même un éclaircissement en disant avoir trouvé la "clé", c'est à dire l'enfant, mais ce n'est que contourner la question, car s'il ne peut revenir à travers les rêves de la mère, comment est-il arrivé à pénétrer dans ceux de son fils ?
L'univers instauré par Les griffes de la nuit n'est de toute façon pas respecté, nous n'avons pas l'impression de voir un film de la saga mais quelque chose qui y ressemble, sans les spécificités qui lui sont propres.


Le nombre de meurtres diminué n'est pas le vrai problème contrairement à ce que pense le réalisateur interviewé, mais l'histoire, même en reprenant les personnages qui ont survécu ou en explorant le passé de Krueger, n'est pas en adéquation avec l'esprit instauré par les quatre premiers constituants de la saga. Ce Freddy 5 refait les mêmes erreurs que La revanche de Freddy, car le personnage éponyme agit de nouveau dans la réalité, ou alors il faudrait que ses victimes s'endorment en marchant ou en conduisant une voiture.
Pas seulement ses caractéristiques mais aussi le maquillage de Krueger est modifié, pour en arriver à un résultat ressemblant de plus en plus à un masque en latex, et se retrouve bien loin du visage ensanglanté du premier film.
Le grimage est également gâché lors de la mort de Greta, exacerbée par l'ambiance stupide de la séquence de rêve entière, et en fait sans aucun doute la scène de meurtre la plus ridicule de la saga.


La réalisation est bonne mais c'est le scénario qui ne l'est pas, et ne comporte qu'un seul moment fort qu'est le rêve du fan de comic books, dans lequel il affronte "Super-Freddy". En dehors de cela c'est l'ennui qui prime quand ce n'est pas l'agacement provoqué par les personnages.
L'enfant du cauchemar est un passage dispensable des aventures de Fred Krueger, qu'il vaut mieux oublier comme s'il s'agissait d'un mauvais rêve.

Bande-annonce VOST :

samedi 19 juin 2010

Le cauchemar de Freddy


Fiche du film :
Réalisateur : Renny Harlin
Scénaristes : William Kotzwinkle, Brian Helgeland, Jim Wheat, Ken Wheat
Année : 1988
Genres : Fantastique / Horreur
Acteurs principaux : Lisa Wilcox, Tuesday Knight, Andras Jones, Robert Englund
Résumé : Kristen Parker, qui avait vaincu Freddy avec ses amis par le passé, a l'impression que ce dernier est de retour pour achever son travail.

Avis sur le film :
Les griffes du cauchemar ayant attiré plus de spectateurs que les deux films précédents, New Line s'empresse de fixer la sortie d'une suite pour surfer sur la vague de ce succès. Un réalisateur est embauché à plusieurs mois de la sortie, l'écriture du scénario est chaotique ; la production privilégie la rapidité à la qualité et malheureusement ça se voit, malgré la prétention de vouloir être à la hauteur de Freddy 3.


Patricia Arquette, enceinte à l'époque, ne reprend pas son rôle mais est remplacée afin que l'on puisse tout de même retrouver tous les survivants du dernier épisode, cependant ce n'est que pour les voir mourir sous les coups de griffe d'un Freddy revenu sans aucune explication. La déception de les voir périr, à l'exception de l'un d'entre eux, comme si leurs efforts combinés pour s'en sortir n'avaient servi à rien, n'est pas même consolée par une mort originale et divertissante, comme c'était le cas dans Les griffes du cauchemar où le décès nous partageait entre le plaisir et une moindre amertume. De plus, le passage de flambeau se fait à des personnages moins attachants et, pour certains, à la limite du caricatural.
Néanmoins par la suite, même si les idées n'ont rien de novateur, l'amusement nous saisit, non pas par un renouvellement mais par des variations de ce qui avait déjà été fait. Amusant ainsi de voir Freddy à la plage, Freddy qui se met aux arts martiaux, Freddy qui mange une pizza faîte d'âmes d'enfants, etc.


Les scènes réussisent ou non à captiver aléatoirement, les spectateur est balloté entre de très bons effets spéciaux usés à bon escient alors que certains sont placés inutilement, nous passons d'idées géniales à d'autres qui ne fonctionnent pas, quelques fois à cause des acteurs. Mais le problème pour adhérer au film est déjà posé par la quasi-indifférence quant à ce qu'il advient des personnages, qui traversent quelques moments incompréhensibles au cours du long-métrage.
Et ce jusqu'à la fin pourtant magistrale où un déluge d'effets spéciaux fait subir un véritable cauchemar à Fred Krueger, dont le corps se rebelle si terriblement que nous l'imaginons souffrir le martyr durant cet épatant spectacle d'épouvante.

 
En ayant connaissance du contexte de la production, Le cauchemar de Freddy offre plus que l'on ne pourrait l'espérer. Les grosses lacunes qu'il comporte sont sauvées par des instants superbes, toujours mis en valeur par un grand méchant qui s'investit quoi qu'il arrive, et qui ont réussi à s'extirper d'une collaboration entre plusieurs scénaristes qui ont pu apporter une organisation dans le désordre de leurs idées entremêlées.

Bande-annonce VOST :

vendredi 18 juin 2010

Freddy 3 : Les griffes du cauchemar


Fiche du film :
Réalisateur : Chuck Russel
Scénaristes : Wes Craven, Bruce Wagner, Frank Darabont, Chuck Russel
Année : 1987
Genres : Fantastique / Horreur
Acteurs principaux : Patricia Arquette, Heather Langenkamp, Robert Englund
Résumé : Dans la petite ville de Springwood, une vague de suicide frappe les adolescents, qui finissent internés pour leur propre sécurité. Mais l'origine de ces décès ne réside pas dans le mal-être de la puberté, mais ils sont causés par Freddy Krueger, qui prend sa revanche sur les parents qui l'ont tué en sévissant parmi leurs enfants.

Avis sur le film :
Après deux ans d'absence, Freddy revient. A la suite de la déception de La revanche de Freddy, la réapparition du personnage éponyme s'explique par le retour de Wes Craven à la scénarisation, avec de grands noms comme Chuck Russel et Frank Darabont à ses côtés. Le créateur du tueur au pull rayé de rouge et de noir tient à reprendre les bases de sa saga tout en allant plus loin avec des apports nouveaux.
Et effectivement, dès l'introduction nous pouvons remarquer que ce Freddy 3 renoue avec ses racines par la présentation d'une fille seule en guise de victime, pour nous rappeller Nancy Thompson qui refait elle-même surface plus tard, mais innove aussi avec succès, dans l'histoire et la réalisation notamment.

Une parodie de la célèbre affiche de Breakfast club, sorti deux ans plus tôt.

La musique est en premier lieu représentative de cette combinaison réussie entre ancien et renouveau, elle est neuve mais rapelle le rythme des poursuites de Les griffes de la nuit en étant toujours aussi dynamique et agréable.
Mais c'est l'union qui fait la force principale de ce troisième épisode. Il n'y a plus un seul personnage privilégié mais plusieurs qui forment un groupe dont chaque affilié a son importance. Ils apportent un peu plus d'humour avant l'horreur, et bien qu'ils aient des caractères très variés, ils sont tous attachants, ce qui nous place dans une réelle désolation une fois l'heure de leur mort arrivée.
Coincés dans leur folie présumée et condamnés par leur besoin de sommeil, les jeunes internés sont transportés de force dans un univers aux visions proprement cauchemardesques, issues d'une imagination qui n'a pour limite que le budget restreint du film, qui ne se fait pourtant sentir à aucun moment lors du visionnage, en partie grâce à un montage astucieux qui laisse croire à la dimension fantastique.


Néanmoins cette fois nous sommes emmenés au delà des rêves puisques les scénaristes prennent le risque de dévoiler l'origine de Freddy, de manière plutôt inhabituelle qui plus est, mais qui fonctionne toutefois, le fantastique ne dérangeant plus car était présent dès le tout début.
Et pourtant le boogeyman n'a pas beaucoup plus de place à l'écran, restant parfois dans l'ombre pour n'élancer que ses griffes, mais il est juste suffisamment présent pour que ses apparitions soient remarquées.
Chacun des héros est impuissant face à lui, surtout avec ses pouvoirs renforcés par l'obligation de dormir imposée par les médecins à ces jeunes patients qu'ils ne veulent pas croire ; tandis que l'acteur Robert Englund prend toujours plaisir à jouer son rôle, nous improvisant même la réplique la plus connue du personnage.


Freddy 3 réussit à égaler le premier du nom en marquant cependant sa différence. On y retrouve Freddy Krueger comme nous l'avions aimé, et de très bonnes idées perfectionnées par la réécriture des nombreux scénaristes exploitent admirablement ses capacités surréelles. Et tout comme les âmes des enfants qui le nourrissent, les surprises qu'il réserve au spectateur en cours de route ne font qu'accroître son pouvoir sur nous.

Réplique culte :
"Welcome to prime-time, bitch !" - Freddy Krueger

Bande-annonce VOST :

vendredi 4 juin 2010

La revanche de Freddy


Fiche du film :
Réalisateur : Jack Sholder
Scénariste : David Chaskin
Année : 1985
Genres : Horreur / Fantastique
Acteurs principaux : Mark Patton, Kim Myers, Robert Englund
Résumé : Jesse et sa famille ont emmenagé dans la même maison où, quelques années plus tôt, Nancy Thompson avait combattu Fred Krueger. Par le biais du nouvel adolescent présent dans la propriété, Freddy tente de revenir à la vie.

Avis sur le film :
Les griffes de la nuit, comme les slashers à succès qui l'ont précédé tel qu'Halloween et Vendredi 13, obtient sa propre suite qui est l'occasion pour le studio de production New line, qui ne marchait pas tant à l'époque, d'exploiter un bon filon pour gagner immanquablement de l'argent. Robert Englund reprend son rôle, mais cette fois Wes Craven ne revient pas à la réalisation ou à l'écriture, le scénario étant écrit par David Chaskin ne lui ayant pas plu.


Cette suite a la bonne idée de commencer par une séquence de rêve qui voit grand, cela débute comme une scène normale puis glisse vers le fantastique pour terminer dans un environnement imaginaire impressionnant, mais sans être non plus effrayant. Cette scène de départ ne va pas au bout de son développement, et aurait été plus efficace si le passage du vraisemblable au fantastique s'était effectué de façon plus abrupte.
Au réveil, nous faisons la connaissance de Jesse, un personnage à l'androgynie ambigüe jusqu'à son prénom. Ce jeune homme est constamment entouré d'une forte symbollique homosexuelle dont l'introduction dans la saga -qui se fait par un pantalon tiré, un embarras en présence des filles, des répliques à double tranchant, ou encore un professeur sado-masochiste qui finit fouetté, nu, par Freddy- est très curieuse et à questionner quant à sa place dans l'histoire, même si l'équipe du film dit ne pas s'en être rendu compte lors du tournage.


La limite entre rêve et réalité est maladroitement brouillée : ce qui aurait normalement sa place dans un cauchemar fait partie du contexte scolaire de Jesse, où l'on tolère l'utilisation d'un serpent pour faire des farces. Se crée dès lors tout un environnement déconcertant de loufoquerie involontaire et même pas comique à quelque degré que ce soit.
Les acteurs ont beau avoir un tant soit peu de talent, les rapports entre les personnages se forment d'une façon toute aussi irréaliste que le monde où ils se trouvent. Tandis que Jesse utilise un jouet comme phallus de substitution tout en se déhanchant sur une chanson nommée "Touch me", une de ses camarades de classe arrive avec la singulière idée de l'aider à ranger sa chambre, et ce garçon renfermé sur lui-même qu'est le héros de ce second opus finit par sortir avec elle.
C'est à déplorer que le scénariste soit parti dans de telles élucubrations car l'histoire concernant Freddy, qui passe finalement au second plan, avait pourtant du potentiel. Le boogeyman cherche à prendre corps à force de tourmenter Jesse, se trouvant en lui et cherchant à s'en extirper aussi bien métaphoriquement que littéralement, durant une scène aux effets spéciaux exceptionnels.


La revanche de Freddy n'est pas si mauvais, mais les quelques bonnes scènes qu'il comporte sont contrebalancées par trop d'idées bizarres et déplaisantes. Freddy est désormais présent dans le titre mais l'est bien moins dans le film, et est même dépossedé de ce qui faisait sa spécificité : l'attaque dans les rêves.

Bande-annonce VF :