dimanche 2 janvier 2011

The descent


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Neil Marshall
Année : 2005
Genre : Horreur
Actrices principales : Shauna MacDonald, Natalie Jackson Mendoza, Alex Reid
Résumé : Pour changer les idées de Sarah après le décès de son mari et de son fils, ses amies l'emmènent faire de la spéléologie. Seulement ce que certaines n'ont pas dit, c'est que la grotte qu'elles explorent est encore nouvelle. Elles se perdent, mais tel est le cadet de leur souci dès lors que des monstres tapis dans le noir les attaquent.

Avis sur le film :
Son second long-métrage, Dog soldiers, avait fait connaître le cinéaste Anglais Neil Marshall, dès lors poussé à faire d'autres films d'horreur. Refusant d'abord le projet The descent pour ne pas être catégorisé comme réalisateur d'un seul genre, il accepta finalement, jugeant que ce film-ci serait différent de son précédent. C'est même à l'opposé qu'il se situe de par la troupe de militaires Anglais cédant la place à un casting aux nationalités hétéroclites, pour ne pas uniquement toucher le public britannique, et entièrement consituté de femmes ; ce qui différencie également The descent de la plupart des films d'épouvante.


Bien que nous nous retrouvions au milieu d'un groupe d'amies, aucun attachement ne se crée auprès des personnages. Au contraire, l'héroïne a de quoi nous arracher du mépris après avoir été responsable par sa négligence de la mort de sa famille ; et par la suite nous ne nous intéressons pas d'avantage à ses amies, présentées en plus de cela que brièvement. Certes, tel est un des choix du réalisateur que de créer des protagonistes neutres ou désagréables, et pourtant plus tard interviennent tout de même des séquences émotion qui traînent en longueur à la mort de quelques unes des spéléologues. L'attardement des autres personnages, qui en oublient même le danger alentour, et la musique lancinante n'y font rien : le manque d'empathie crée l'ennui pendant plusieurs minutes au lieu de l'accablement.
Pour ces mêmes raisons, qui nous empêchent même de distinguer les personnages entre eux, et parce que le peu d'éclairage dans ces cavernes étroites obscurcissent grandement l'écran, la première partie du film durant le parcours souterrain n'est pas aisée à suivre. Les difficultés à progresser au coeur des roches créent un peu d'inquiétude en attente de l'arrivée des monstres, mais encore une fois plus à cause du risque encourru qu'à cause de l'anxiété concernant ce qui pourrait arriver aux protagonistes.


Neil Marshall déclarait vouloir se démarquer des films Américains qui misent tout dès le début, en choisissant plutôt de faire monter la tension. Cependant, il tombe dans d'autres pièges comme tant d'autres avant lui : pour faire patienter le public qui n'attend que de trembler, des chauve-souris surgissent, des spéléologues apparaissent dans le cadre sans prévenir, comme un avant-goût de la peur à venir qui ne surprennent aucunement et qui ne sont que des artifices déjà vus beaucoup trop souvent.
Cependant, le festival de clichés ne démarre vraiment qu'à l'apparition des créatures vers la moitié du film. Décharnées, arcées, chaînon manquant entre l'homme et l'animal, elles ne font que correspondre à un archétype qui date de Vendredi 13, repris également par Creep, Je suis une légende et Constantine après avoir été relancé par Gollum dans Le seigneur des anneaux. Les monstres ont ici tout de même la particularité de ne se guider que par leur ouïe, mais cela aussi n'a rien de bien original.
The descent ne se prive bien sûr pas de scènes de rêve censées rajouter de l'horreur supplémentaire sans avoir à la justifier. Du reste tout ce qui est destiné à nous faire sursauter se place en des moments on ne peut plus prévisibles, par exemple lorsqu'une fillette, de dos, se retrouve présente dans la grotte sans raison, avant de se retourner pour dévoiler un visage horrible. Même la musique d'angoisse est stéréotypée au possible.


L'affiche a la pertinence de faire la distinction entre films d'horreur, qui sont légion sans forcément tous faire peur, et les films qui, justement, ont de quoi pétrifier le spectateur. The descent toutefois se placerait plutôt dans la première catégorie. Son succès est probablement du au fait que, encouragés par les critiques, le public néophyte s'est dirigé vers ce film, et a découvert ce que les habitués ont déjà vu trop de fois pour ne pas en être lassé. Toutefois, contrairement à un Paranormal activity qui exploite la crédulité de ceux qui se cramponnent à leur siège pour une porte qui claque, le film de Neil Marshall est doté d'une réalisation correcte, et ne semble pas tant se moquer du public qu'il vise.

Bande-annonce VF :

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