samedi 29 janvier 2011

The green hornet


Fiche du film :
Réalisateur : Michel Gondry
Scénaristes : Evan Goldberg, Seth Rogen
Année : 2011
Genre : Action / Comédie
Acteurs principaux : Seth Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz, Christoph Waltz
Résumé : Fils du milliardaire et homme d'affaire James Reid, Britt préfère aux finances les fêtes où l'argent lui permet tous les excès. Cependant à la mort de son père, il se rend compte n'avoir rien fait de sa vie. Découvrant qu'un de ses employés, Kato, est expert en arts martiaux et concepteur de gadgets incroyables, Britt a l'idée de se rattrapper en formant avec lui un duo de justiciers chargés d'enrayer le crime en ville.

Avis sur le film :
Héros d'un programme de radio dans les années 30, le Frelon vert connut plus tard une carrière sur le petit écran avec des téléfilms et une série devenue populaire par la présence de Bruce Lee dans le rôle de Kato, et poursuit de nos jours ses aventures par le biais de la bande-dessinée. Kevin Smith, geek lecteur et lui-même auteur d'un comic book sur le personnage en question, était d'ailleurs prévu comme réalisateur par ses amis les frères Weinstein, mais refusa car considérait que le budget et l'importance du projet même pour les fans le dépasseraient.
Michel Gondry fut de nouveau considéré pour la réalisation en 2009, lui qui avait déjà été embauché en 1997 alors qu'il n'avait encore dirigé que des clips vidéos. Sa filmographie depuis crée un curieux mélange avec le sujet de son nouveau long-métrage, et avec les scénaristes finaux que sont Seth Rogen et son acolyte de Supergrave, Evan Goldberg.


Pour sa première production dédiée au cinéma, les autres films sortis ayant été des montages d'épisodes de la série télévisée, le Frelon vert voit son nom emblématique devenir un prétexte servant à mettre plus facilement sur le devant de la scène le principe choisi par les scénaristes : celui d'un super-héros immature, un anti-Bruce Wayne qui n'a comme point commun avec ce dernier que l'argent et qui profite des soirées arrosées pour avoir des filles faciles, jusqu'à ce qu'il décide d'aider les gens car l'idée l'amuse.
Une réinvention totale du personnage risquée, dont le ton de la comédie saugrenue aurait pu ne pas plaire aux puristes. Seth Rogen, aussi interprète du principal protagoniste, n'en fait néanmoins pas trop, ne se lâche plus dans ses improvisations habituelles, et son personnage est drôle quoique suffisamment sobre. En revanche, Reid commence en étant immature et le reste, conformé au rôle comique si commun de la personne égocentrique et bornée qui se croit le meilleur et ne voit pas qu'il serait mort sans son ami, dans la même branche que l'inspecteur Clouseau dans le remake de La panthère rose, et qui finit par aller trop loin pour avoir sa place dans un film de super-héros. Un schéma plus classique mais évolutif où la prise de conscience de la part de Reid de l'infantilité de ses actes aurait, dans le cas présent, été plus adapté que de voir le héros traiter son sidekick de bébé et se moquer de son rédacteur en chef plus expérimenté.
L'histoire n'est quoiqu'il en soit pas ce qui importe le plus, les personnages suivant une ascension prévisible jusqu'à l'affrontement avec le grand méchant.



Michel Gondry, dont le nom surprend par sa place au générique de ce film d'action sur le papier très loin de La science des rêves ou Eternal sunshine of the spotless mind, justifie pourtant sa présence par une mise en scène qui est le plus gros atout du métrage.
Si les transitions qui font qu'un élément de la fin d'une scène se raccorde avec celui du début d'une autre sont devenu courantes de nos jours, à travers Wanted, Kick-ass ou encore Futurama, The Green hornet peut rester en mémoire par sa représentation des combats qui, après tout ce qui a été fait depuis l'existence du cinéma, trouve encore de quoi innover. Ces scènes interloquent au premier abord, puisque Kato a une vision qui lui permet d'analyser chaque ennemi et chaque arme en les cernant d'un éclairage rouge et ce, contrairement à ce que l'on peut penser, sans aucun gadget mais seulement par une représentation stylisée de la poussée d'adrénaline qui donne des ailes au personnage. Une fois ce principe inexpliqué accepté, les ralentis et les éléments du décors se démultipliant sans raison, font plaisir à voir.
Seth Rogen a perdu du poids pour obtenir le rôle titre, bien qu'il se batte peu contrairement à son camarade Jay Chou, qui fait pâle figure à côté de son prédécesseur Bruce Lee, mais qui se voit doté d'une force surhumaine par les effets spéciaux. Si les coups bas à mains nues sont nombreux, ça tire et explose aussi largement, et sans jamais ressembler à tout autre film d'action, ce grâce à des idées apportant une once de surprise dans ce qui a déjà été fait, notamment avec un pistolet à double canon ou des mitrailleuses dans des portières de voiture, et autres excentricités.
L'esthétique particulière apportée par Gondry donne aussi lieu à une séquence de résolution à tendance surréaliste, mais la plus grande prouesse, qui justifierait à elle seule la vision du film, réside en un split-screen incroyable à rendre jaloux Brian de Palma.


Parce qu'elle s'éloigne de la personnalité traditionnelle du personnage qu'elle reprend, sans oublier de faire plaisir en ressortant la fabuleuse musique de générique de la série TV originale, la version cinéma du Green hornet se place dans les bonnes adaptations de super-héros grâce au style spécifique qu'elle se crée. Le film est assimilable au couteau Suisse évoqué par Seth Rogen : alors que l'on croit avoir tout vu, quelque chose d'encore plus cool apparaît ; sans oublier un humour déjà vu mais qui fonctionne encore, servant une oeuvre faite par et pour ceux qui jouaient à être Batman dans la cour de récré durant leur enfance.

Bande-annonce VOST :

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