mardi 15 février 2011

Meurtres à la St-Valentin 3D


Fiche du film :
Réalisateur : Patrick Lussier
Scénaristes : Todd Farmer et Zane Smith
Année : 2009
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Jensen Ackles, Jaime King, Kerr Smith
Résumé : Dix ans après un massacre le jour de la St-Valentin perpétré par Harry Warden, un mineur devenu fou qui tua de sa pioche une vingtaine d'innocents, Tom Hanniger revient en ville. Les choses ont beaucoup changé depuis son départ, si ce n'est que le tueur a repris du service.

Avis sur le film :
En 2001, le réalisateur George Mihalka proposait à Paramount de faire une suite à Meurtres à la St Valentin, son slasher devenu populaire au fil du temps, mais son offre fut refusée. Le projet fut de nouveau évoqué en 2006, avec pour idées de développer les personnages du premier film et de faire de l'emplacement de la mine un parc d'attraction. Cela ne déboucha pas, Paramount se montrant en général peu fier de ses slashers, tel que l'on peut le constater par le traitement subi par la saga Vendredi 13, ou par le refus de sortir en DVD une version non-censurée de ce film d'horreur dédié à la fête de Cupidon.
Lions gate racheta donc les droits pour sortir en vidéo la version uncut, en même temps que pour produire un remake en 3D, sorti en 2009 un mois avant le jour des amoureux.


En cinq minutes, le film présente déjà tous les symptômes du mauvais remake d'horreur rempli de facilités et de clichés afin de s'adresser à une nouvelle jeune génération qui a besoin d'un amas disproportionné de chair fraîchement mise à vif, en 3D qui plus est, pour hurler dans les salles de cinéma. C'est tout naturellement que les personnages ont pris un coup de jeune, présentés d'abord comme des adolescents vulgaires et buvant en faisant la fête sur une musique rock, et que les premiers meurtres, effectués sans qu'il y ait besoin de la moindre justification si ce n'est le simple désir de placer une dizaine de cadavres en un minimum de temps, sont d'une abusive gratuité et d'une démesure outrancière agaçante car dénuée d'un recul comique indispensable. Tout juste sorti du coma, Harry Warden laisse derrière lui un hôpital aux murs exagérément recouverts de sang et plein de cadavres grossièrement mutilés, dans lequel le sheriff déambule avec une nonchalance propre à une situation ordinaire, comme si le réalisateur pensait pouvoir attribuer un caractère sérieux à une scène si grotesque.
D'autre part, la 3D évite d'avoir à perfectionner les effets gores, ceux-ci trop clairement réalisés en CGI, comme à demi-achevés ; et l'usage de cette technologie imposant le port de lunettes spéciales ne donne pas dans le cas présent l'impression d'avoir évolué depuis les années 80, avec Meurtres en trois dimensions ou Les dents de la mer 3, car tout est prétexte à filmer un poing ou une pioche en gros plan pour percuter le spectateur en pleine face.


La même débauche visuelle que pour les tueries se retrouve dans l'autre part du film axée sur les habitants, avec des scènes effarantes dont celle où une femme court nue pendant un bon moment, armée puis traquée et tuée, tout cela en tenue d'Eve. Meurtres à la St-Valentin 3D se permet ce genre de libertés alors que du reste l'intrigue du film original est globalement reprise, avec quelques modifications de statuts chez les protagonistes. Par contre concernant le tueur, si son excuse pour assassiner en masse était légère dans le premier film, il n'y a désormais plus aucune raison évoquée pour justifier le massacre, et si cela arrive le 14 février, il faut en déduire que c'est par pur hasard.
A croire que le remake a pioché chez le slasher de 1981 en ne l'ayant vu que d'un oeil distrait, oubliant des morceaux essentiels pour que l'ensemble tienne debout, mais peu d'importance semble être accordée à la consistance du scénario. Le tueur a le pouvoir d'apparaître où et quand bon lui semble, et les acteurs ne sont pas plus convaincants, peu aidés par les situations et dialogues saugrenus qui façonnent leurs rôles.


Pour couronner le tout, la réalisation et l'esthétique se rapprochent plus d'un téléfilm que d'une grosse production, le montage ne se montre pas assez réactif lors des combats, et la musique fait le minimum en enchaînant principalement des sons souvent atonaux censés évoquer une émotion.
Meurtres à la St-Valentin 3D est un modèle de remake raté, échouant sur pratiquement toute la ligne, même les mises à mort parvenant difficilement à remonter le niveau. A espérer que la fin ouverte, qui se situe juste après un twist risible, ne donne pas lieu à une suite.

Bande-annonce VOST :

2 commentaires:

  1. Tu veux dire que ça t'attire par sa médiocrité ? Je comprends, sauf que dans ce cas-là, même au second degré, le film n'en devient pas vraiment comique.
    Dans les bons slashers récents, un remake lui aussi, je ne vois que Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel.

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