dimanche 13 février 2011

Meurtres à la St Valentin


Fiche du film :
Réalisateur : George Mihalka
Scénaristes : John Beaird et Stephen A. Miller
Année : 1981
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Paul Kelman, Lori Hallier, Peter Cowper
Résumé : Il y a 20 ans, le mineur Harry Warden s'est retrouvé enterré vivant après une explosion, qui n'a pu être empêchée car les responsables du lieu étaient partis pour un bal de la St Valentin. Harry a survécu en mangeant ses collègues, et une fois ressorti des décombres, il est devenu fou et s'est vengé de ceux responsables de son calvaire. De nos jours, la ville tente d'oublier cet évènement fâcheux, mais alors qu'une nouvelle fête des amoureux se prépare, Harry revient, courroucé, tuant les organisateurs afin que le bal de cette année soit annulé.

Avis sur le film :
Grâce à sa première réalisation, la comédie Pinball summer, George Mihalka fut contacté par les directeurs de Cinepix productions pour réaliser un slasher, sous-genre du film d'horreur en vogue dans les eighties. A l'origine titré The secret, le film devient Meurtres à la St Valentin pour mieux insister sur le fait qu'il apporte la terreur en un jour de fête populaire, et se place par la même occasion à la suite de Black christmas, Halloween ou Vendredi 13, avec lesquels il partage également un statut de culte.


Le film s'est surtout fait connaître pour la censure qu'il a subie, la première version ayant été classifiée "X" avant d'être coupée, Paramount se méfiant par ailleurs de la violence excessive après les critiques envers leur saignant Vendredi 13 sorti un an auparavant. Toutes les scènes de meurtre ont ainsi été amputées, sans quoi Meurtres à la St Valentin aurait pu briller par ses effets gores placés avec autant de complaisance que dans le film de Jason Voorhees. Ce n'est que 28 ans après, peu avant le remake, qu'est sortie la version non-censurée, telle que le réalisateur souhaitait que sa création soit.
Le grain de l'image inscrit le film dans son temps, avec en supplément des défauts de pellicule lors des scènes qui ont été originellement coupées ; il en est de même pour les effets spéciaux d'antan qui sont loins de l'esthétique moderne, mais probablement plus proches de la réalité. La peau transpercée semble palpable, le coeur arraché paraît dégonflé mais n'a rien de théâtral, un réel travail sur la matière est constatble ; les trucages sont bons la plupart du temps, et toujours plaisants par leur violence très démonstrative.
L'oeuvre se sert tout de même d'astuces ridicules, relatives à cette époque où elles étaient acceptées car surprenaient encore le public. Pour tenter de donner quelques frayeurs totalement gratuites, les cinéastes font appel à un personnage faisant une farce à ses amis, allant ici jusqu'à se couvrir de faux-sang, comme cela a aussi été fait plus tard dans Vendredi 13 chapitre final.
La réalisation fait également appel à de grosses ficelles risibles par leur manque de subtilité, notamment lors du flashback où les responsables de l'incident dans la mine ne sont présentés que par leur rire tonitruant prouvant leur vilenie.


Le récit se déroule dans une petite ville vivant de l'activité de sa mine, et le film s'en sert pour ses proies et pour son prédateur, avec d'un côté ces gais lurons de mineurs et de l'autre le maniaque qui bâtit son look sur l'aspect inquiétant de sa tenue de travail équipée d'un masque à gaz. Comme Michael Myers ou Jason Voorhees, le tueur se montre peu expressif et on ne voit jamais son visage, et pourtant il a une histoire. Cependant celle-ci, purement basique, s'arrête au prétexte aussi écervelé que le serait un fou furieux sorti de l'asile, et n'a pour but que d'attacher le 14 février à une série de meurtres brutaux.
Du côté des jeunes fêtards, les scènes tournent régulièrement autour d'une histoire de reconquète amoureuse, qui est plus un moyen de relier les apparitions des victimes entre elles qu'une intrigue digne d'intérêt. Leurs déboires laissent indifférent, et en plus de cela comme tout bon troupeau issu d'un slasher et prêt à être abattu, ils persistent à se jeter dans la gueule du loup en se rendant, amusés, dans la mine, lieu sombre et reculé d'où il est difficile de sortir. Le comportement des protagonistes est parfois inexplicable, une des filles venant de voir son amie tuée pousse à se demander pourquoi elle ne prend pas ses jambes à son cou, mais ce genre de problèmes est probablement lié à un processus de montage complexifié par la censure.


La réalisation a ses bons aspects, aux moments opportuns, elle sait se servir des bruits de l'environnement ou d'une action dans la scène pour créer une ambiance angoissante, mais ce sont tout de même les massacres qui constituent une grande part de l'intérêt du film. Leur disparition de la version cinéma a de quoi causer une grande frustration, surtout à cause de leurs coupes visibles, ainsi qu'un manque de compréhension puisque les ellipses ainsi causées font découvrir, sans explication, qu'un personnage est mort ou a perdu un bras.
Difficile de s'imaginer, dans ces conditions, comment le public de l'époque a pu apprécier le film, surtout qu'une fois restauré Meurtres à la St Valentin, malgré une mise en scène et un scénario convenables, n'est qu'un slasher correct.

Bande-annonce VO :

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