dimanche 27 février 2011

Saturday the 14th


Fiche du film :
Réalisateur : Howard R. Cohen
Scénariste : Howard R. Cohen et Jeff Begun
Année : 1981
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Richard Benjamin, Paula Prentiss, Jeffrey Tambor, Kevin Brando, Kari Michaelson, Severn Darden
Résumé : Une famille vient d'acquérir une maison par un proche décédé et y emménagent de suite, sans prêter attention à la rumeur d'une malédiction planant sur la demeure, à en croire le notaire juste avant qu'il ne décède subitement. Bien que les parents ne remarquent rien, les enfants vont découvrir que leur nouvelle demeure est, effectivement, étrange et menaçante.

Avis sur le film :
Pour le scénariste de thrillers et de films d'épouvante Howard R. Cohen, Saturday the 14th est une première réalisation de pure comédie. Le titre fait clairement référence à Vendredi 13 distribué par Paramount un an plus tôt, maison de production qui en 1981 sort également Student bodies. Le film dont il est question ici, projeté en salles la même année dès le 30 octobre, n'a pourtant aucun lien avec le précédent, puisque nous le devons à la société New World, et également parce qu'il ne tisse aucun lien avec le fameux slasher mettant en scène Jason Voorhees. Il s'agit essentiellement d'un melting pot réunissant divers monstres en latex et un bon nombre de figures des classiques du film d'horreur d'Universal des années 30.


Le générique s'ouvre sur un dessin médiocrement animé qui inquiète de suite sur la tournure que va prendre le film, mais qui sert en définitive à être surpris, par rapport aux faibles attentes suscitées. Bien moins reconnu et apprécié que Student bodies, Saturday the 14th développe pourtant un humour qui, en comparaison, est plus digeste, bien que peu original.
Les premières plaisanteries suivent l'apparition du vampire Waldemar, un méchant anormal qui dit l'inverse de ce qui serait naturel ou qui joue sur le double sens des mots pour détourner discrètement des expressions à l'insu de son interlocutrice appartenant au monde des vivants. Ce procédé est typique, mais toujours efficace puisqu'il se base en grande partie sur l'inattendu, déclinable de nombreuses façons.
Mais surtout, l'humour n'est pas insistant ni placé de force. Les scénaristes ont pu imaginer quelques blagues sur le cinéma d'épouvante, mais la moitié du temps le contexte horrifique ne sert que de toile de fond pour des plaisanteries qui n'y sont pas directement liés. Le film penche vers une certaine simplicité humoristique, les gags sont dédramatisés et ne se font pas remarquer, comme lorsque la mère époussette un crâne dans son placard nouvellement acquis comme si de rien n'était, ce qui donne des scènes comiques moins prétentieuses, et ainsi plus propres à faire rire. Le même effet est produit par les acteurs qui jouent des scènes de comédie sans l'interprétation caricaturale habituel.


Inévitablement, certains gags tombent à l'eau, mais par le ton adopté par le film, ils ne s'apparentent pas à un échec. De plus, la soulageante absence de lourdeur fait que les ratés n'ont pas l'inconvénient d'agacer, mais laissent seulement un sentiment neutre. Il est dès lors tout naturel de pardonner aux scénaristes les passages à vide de leur travail, par ailleurs souvent absurde mais ni poussif, ni trop idiot.
Il y a des maladresses par moments, preuves d'un petit budget, à voir ce monstre balourd dans la chambre, visiblement un homme en costume bon marché avec une difficulté pour se mouvoir, ou ces fleurs qui se décomposent en stop-motion. Ces scènes ne sont pas totalement abouties, mais ont le mérite d'avoir essayé.
Saturday the 14th n'est pas en manque de surprises : les flashs magiques lumineux fleurent bon les 80's, les effets spéciaux sont surprenamment corrects, et surgissent des allusions amusantes à Rosemary's baby, Les dents de la mer, La petite boutique des horreurs ou, évidemment, Dracula, hilarantes à condition de connaître un tant soit peu ces références cinématographiques.


Saturday the 14th voit son taux de drôleries baisser sur la fin, mais globalement il s'agit d'un agréable, quoiqu'étrange, mélange des genres, introduisant un peu de gore dans ce qui semble être un divertissement familial avec son happy ending mielleux, et rendant hommage à des classiques en les alliant à une ambiance bon enfant. Cependant, la connaissance du genre de la part des scénaristes et du réalisateur, et leur capacité à gérer l'humour, en font un long-métrage très plaisant quoiqu'inégal.
Par rapport à la plupart des parodies, ce film sait se différencier par un genre de gags différent, qui ne rejoint pas la lourdeur que l'on trouve ailleurs, à l'exception d'une unique scène où une femme s'enfuit en hurlant comme une furie et qui rappelle le caractère trop primaire des blagues comme celles d'un Student bodies par exemple, mais qui peut servir à séparer plus clairement le sens de l'humour de cette réalisation d'Howard R. Cohen du reste.
Les manques de moyens et les gaucheries sont visibles, mais participent plus ou moins involontairement à apporter certaines qualités -comme avec ces acteurs qui sont fortement comiques même s'ils ne font pas d'efforts pour- et font également de ce film une parodie avec des situations qui se prêtent à la comédie, mais sans les traits grossiers qui la caractérisent généralement.

Bande-annonce VO :

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