samedi 7 mai 2011

The Toxic Avenger part II


Fiche du film :
Réalisateurs : Lloyd Kaufman et Michael Herz
Scénaristes : Lloyd Kaufman et Gay Partington Terry
Année : 1989
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Ron Fazio, John Altamura, Phobe Legere
Résumé : Grâce au Toxic Avenger, Tromaville a été débarassée de tous ses criminels, mais c'est sans compter sur la société Apocalype, qui veut prendre le pouvoir. Ils envoient Toxie au Japon retrouver son père, et profitent de son absence pour faire régner la terreur.

Avis sur le film :
Avec un budget dérisoire de 500.000$, le premier essai de Lloyd Kaufman dans ce qu'il considère comme du cinéma horrifique rapporte, ayant un certain succès en salles. Il poursuit sur la même voie avec deux autres films que sont Troma's war et Class of nuke'em high, présentant eux aussi de la violence irraisonnée et un humour graveleux, mais il garde en tête l'idée de faire une suite à son Toxic avenger. Tel qu'on le sait depuis, Kaufman est un businessman hors pair capable de vendre n'importe quoi dans n'importe quel pays, et en 1989 c'est au Japon qu'il trouve des investisseurs pour son nouveau bébé. Contre quelques millions pour faire son film, le "premier monstre super-héros du New Jersey" continue ses aventures au pays du soleil levant.


Cela se voit que Kaufman et Herz ont eu à leur disposition plus d'argent, car en dehors du voyage à Tokyo qu'ils offrent à leur équipe de tournage, ils se permettent de voir plus grand concernant les décors et le nombre d'acteurs employés, ou de s'offrir le luxe d'articuler l'oeil droit de Toxie, à savoir celui mal placé sur son visage, et d'avoir plus de titres dans la BO que le premier film qui n'en comportait qu'environ trois, avec même désormais une superbe chanson au nom du Toxic Avenger.
Malgré cela, cette suite ne change pas l'esprit décalé propre à Troma, si ce n'est peut être qu'il y a un air de cartoon qui s'y ajoute, comme si le film avait rendu vie à un dessin-animé de Tex Avery, les effusions de sang en plus, même si le fait que la violence improbable des séries pour enfants soit transposée dans la réalité est déjà assez étrange dans l'idée.
A la fin du premier opus, la corruption et le crime avaient été anéantis, et c'est à partir de là que doit reprendre l'épisode 2. Cependant, nous retrouvons déjà l'esprit railleur de Kaufman et ses confrères dès le début, alors même que Tromaville est en paix, par le fait que le film tourne cette paisibilité en ridicule par une parodie du caractère niais d'une tranquilité utopique excessive. La voix du héros qui commente ces images est de nouveau semblable à celle d'un adolescent, celle de Marty McFly dans la version française, au lieu de celle de gros dur qu'il avait acquis lors de sa mutation, comme si le Vengeur s'était ramolli avec toute cette gentillesse insupportable autour de lui.


Pour ajouter à la moquerie de l'introduction le gore nécessaire pour compléter le tableau Troma-esque, le récit fait intervenir de nouveaux méchants faisant partie de la "société Apocalypse", qui débarquent sans problèmes, à se demander comment la criminalité a pu être totalement tenue à l'écart de la ville jusque là. Peu importe car les scénaristes sont loins d'être soucieux de la logique. Un membre du Ku Klux Klan, un homme-chien, un redneck, un travesti, un nain et autres sbires hauts en couleurs s'alignent pour affronter Toxie, sans qu'il n'y ait besoin de justifications autres que l'envie de mettre en scène un bain de sang insensé.
Par contre, malgré les efforts pour trouver une excuse, cette dernière étant placée à la fin d'un long discours censé faire qu'elle soit acceptée plus facilement du public, le périple forcé au Japon est amené de façon ridicule. Le film, toutefois, s'en accomode bien finalement, car n'en est pas à une invraisemblance ou excentricité près et se tourne lui-même en ridicule, comme en témoigne le déplacement au Japon effectué en planche à voile qui achève d'écarter toute prise au sérieux.
Les cinéastes profitent de ce séjour en Asie pour intégrer des références à des armes typiques du film de kung-fu ou des influences du manga, la présence de Gô Nagai en caméo n'étant sûrement pas un hasard, mais quoiqu'il en soit Toxic avenger part II est un grand melting-pot d'éléments divers unis par le goût du n'importe quoi hilarant : des blagues et jeux de mots que les réalisateurs n'ont pas eu honte d'avoir placé dans leur film, un mépris admirable de la cohérence au nom de l'humour trash rocambolesque, et une utilisation inventive et brutale de tout ce qui peut se trouver dans l'environnement, que ce soit des poissons ou un panier de basketball.


Ce second film est aussi l'occasion d'en savoir plus sur le Vengeur Toxique favori du New Jersey, puisque nous rencontrons son père, découvrons les "Tromatons", ce qui arrive quand il pleure et quand il défèque, après l'avoir vu uriner par le passé. Melvin a également une nouvelle copine, Claire, une autre blonde aveugle, qui nous donne un aperçu de ce qu'est la vie en couple avec le monstre-super-héros, et dont l'hystérie et le manque de pudeur sont bien représentatifs de tout le film.
Il n'y a que lors d'une des dernières séquences que l'on peut reprocher à cette production de Troma une narration bâclée, la course-poursuite motorisée ayant visiblement été placée au dernier moment, agencée par la voix-off qui explique précipitamment la situation, et elle sert surtout à écouler de l'argent supplémentaire avec ce passage rempli en action. Il s'agit du défaut le moins excusable de Toxic avenger part II, qui autrement est un spectacle jubilatoire hallucinant de bêtise assumée et maîtrisée, beaucoup plus poussé et délirant que son prédécesseur.
Et cette fois encore, le doublage français participe au caractère rétro grotesque et risible, avec quelques accents et intonations complètement exagérées et une traduction parfois approximative.

Bande-annonce VO :

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