mercredi 7 juillet 2010

Cinéman


Fiche du film :
Réalisateur : Yann Moix
Scénaristes : Yann Moix et Olivier Dazat
Année : 2009
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Franck Dubosc, Lucy Gordon, Pierre-François Martin-Laval, Pierre Richard
Résumé : Régis Deloux n'est qu'un piètre professeur de mathématiques à Montreuil-sous-bois, mais le jour où l'actrice Viviane Cook est capturée et l'appelle à l'aide, il obtient la possibilité d'entrer dans les films et de devenir Cinéman.

Avis sur le film :
Sur une idée partie lors de la vision de Sherlock Jr où Buster Keaton en projectionniste rêvait de passer de l'autre côté de l'écran, Yann Moix sélectionne quelques films issus de la mémoire collective pour faire subir la même aventure à Benoît Poelvoorde. Il ne s'agit pas là d'un concept original, ayant déjà été exploité à maintes reprises par des réalisateurs parfois plus talentueux comme Woody Allen et sa Rose pourpre du Caire. De plus, le tournage de Cinéman ne se fait pas sans difficultés, car en dehors du départ de Poelvoorde remplacé par Dubosc, le tournage comprend des difficultés techniques.


Après un bref aperçu de Cinéman qui distribue de navrantes références comme l'on jetterait des bonbons à des enfants, le public découvre Régis Deloux dans la confusion de son monde réel devenu chaotique par la bêtise dont il est peuplé dès lors que Moix veut signifier que les films sont supérieurs, et en un sens plus authentiques, que la réalité. C'est alors que, voulant pousser l'éxagération au delà des limites, le quotidien de Régis est empli de sexisme excessif et de méchanceté gratuite au sein d'un établissement scolaire aux airs de secte vouant un culte à Ubu roi.
Des chats tombent du plafond, des boucles d'oreilles en forme de banane font "pouët-pouët" ; devant la folie de scènes ordinaires qui ont mal tourné se reflète celle du réalisateur qui provoque l'inquiétude du public même s'il est clair qu'il s'agit là de tentatives d'être drôles qui ont été mises en échec.
Le personnage, qui n'en sait pas plus sur le genre cinématographique que vous et Moix, est pourtant choisi pour vivre les films et ainsi sortir de son cauchemar, ce qui n'est pas encore le cas du spectateur.


S'adressant à un public contemporain et généralement adepte de la légèreté des comédies françaises, les références placées ne sont pas toutes forcément accessibles, passant aussi bien de Les duelistes à Shrek ou Braddock, et en dégoûte en y combinant une grotesquerie vulgaire impropre aux films pastichés qui s'en retrouvent amoindris.
Même les simples bases de la magie du cinéma n'opèrent pas, à cause d'erreurs déplorables. La musique est utilisée n'importe où et n'importe comment, un char roule à reculons dans une scène de Cléopatre passée à l'envers, et le choix des stock-shots incrustés dans le montage est digne d'un nanar Turc.
Le plus pesant reste la séquence où se fusionnent Taxi driver et Orange mécanique qui fait preuve d'un regard obtus porté sur le cinéma, le film de Kubrick étant considéré "le plus violent qui existe", et en ressort un trouble assené par les couleurs criardes et les attaques en dessin-animé portées sur Cinéman.
Dans le casting déjà se trouvait l'inexplicable choix d'une actrice Anglaise pour un second rôle trop visiblement doublé en post-production, comme pour bon nombres d'autres comédiens dans des scènes mal enregistrées qui n'avaient pas besoin de ce ridicule supplémentaire.


Bernard-Henri Lévy écrivait que Cinéman achève les oeuvres auxquelles il fait référence, ce qui est vrai, mais pas dans le sens qu'il l'entend.
Yann Moix voulait que sa création soit une déclaration d'amour, mais à force de bévues comme le placement de Taxi driver dans les bas-fonds du 7ème art, le long-métrage prend une tournure d'insulte à l'image de celles proférées par Dubosc aux figurants.

Bande-annonce :

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