mercredi 28 juillet 2010

Severance

Une affiche faisant partie d'une campagne publicitaire
sanglante comme on en voit peu en France.

Fiche du film :
Réalisateur : Christopher Smith
Scénaristes : James Moran et Christopher Smith
Année : 2006
Genres : Comédie / Horreur
Acteurs principaux : Danny Dyer, Laura Harris, Andy Nyman
Résumé : Un groupe d'employés d'une société d'armement se rend en week-end dans un châlet au milieu de la forêt pour participer à des activités qui renforceront leurs liens pour un travail d'équipe plus efficace. Pris pour cible par des tueurs, les sept collègues de bureau vont devoir pousser la coopération plus loin que prévu.

Avis sur le film :
S'inspirant de Délivrance, auquel le titre de ce second long-métrage de Christopher Smith fait clairement référence, et de l'humour de la série britannique The office, Severance cherche à se classer dans les comédies horrifiques, s'éloignant de Creep pour se rapprocher de Shaun of the dead, grand succès du cinéma Anglais qui a relancé en 2004 les films mêlant horreur et comique.
Se basant sur un script de James Moran dont l'ébauche fait penser à Saw de par sa morale où des vendeurs d'armes doivent payer durement leur salut, Christopher Smith apporte de nombreuses modifications, avec une ironie plus prononcée.


Suite à une introduction violente et saignante à l'humour suggéré uniquement par un mouvement de caméra particulier, le film présente les employés de Palisade Defence et se concentre sur des gags légers, la plupart provenant du drogué et farfelu Steve et ses élucubrations puériles.
En dépit ce que l'on veut nous faire croire à tort à travers la bande-annonce, les affiches, les publicités, les ressemblances des personnages et des répliques, Severance se trouve très loin de Shaun of the dead, non seulement par ses blagues qui n'atteignent pas des sommets, mais aussi par son objectif radicalement différent, qui est de faire du survival l'élément principal, et le faire avec une sévère cruauté.


Malgré quelques passages amusants comme la scène de Nose-feratu, le long-métrage glisse peu à peu vers vers l'horreur. Cela débute par des astuces nouvelles dans le montage faites pour stupéfier, troubler et tromper le spectateur de façon très espiègle, avant d'en arriver véritablement à la chasse à l'homme brutale.
C'est le côté humoristique qui aide en partie la seconde facette du film, contrairement à Creep qui se prenait au sérieux en plus d'être mauvais. Alors que l'on souriait quelques secondes auparavant, le drame survient soudainement pour nous toucher plus gravement que si l'atmosphère n'était pas aussi détendu, tandis que les acteurs prouvent leur talent pour s'égosiller et jouer la souffrance. L'humour est aussi une façon de créer un attachement du public auprès des protagonistes ; on en vient à regretter leur mort, et à prendre du plaisir à les voir contre-attaquer sauvagement.


La comparaison entre le film de zombies d'Edgar Wright et Severance aurait tendance à nuire à ce dernier plutôt que l'avantager ; pour être apprécié à sa juste valeur il doit être vu comme un survival moderne avec quelques mises à mort originales et surtout très douloureuses, et non pas comme une comédie.

Bande-annonce VOST :

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