jeudi 23 septembre 2010

Magnum force


Fiche du film :
Réalisateur : Ted Post
Scénaristes : John Milius et Michael Cimino
Année : 1973
Genre : Policier
Acteurs principaux : Clint Eastwood, Hal Holbrook, Tim Matheson
Résumé : Depuis quelques jours, des malfrats se font tuer quand la loi ne peut rien pour les mettre sous les verrous. Sans que la police n'ait aucun indice, Harry se sent obligé d'agir.

Avis sur le film :
Clint Eastwood aurait pu être le réalisateur pour cette suite, lui qui avait déjà dirigé la scène de suicide dans L'inspecteur Harry, mais c'est finalement Ted Post, autre collaborateur de l'acteur avec qui il avait tourné Pendez-les haut et court, qui occupe le poste.
Harry Callahan jetait son insigne à la fin de sa première apparition au cinéma, mais est tout de même de retour dans Magnum force, après un geste qui ne signifiait pas qu'il quittait la police, mais qu'il n'avait plus foi en l'application de la loi. Ses méthodes sont toutefois remise en question dans ce script basé sur une ébauche de Terrence Malick qui était à l'origine prévue pour le précédent film, le scénariste ayant eu en tête que le héros soit confronté à un justicier assassinant des criminels qui auraient échappé à une juste condamnation.


C'est l'aspect glorieux de la vie du policier qui est retenu, avec ses répliques et son arme brandie érigés en symboles dans le générique de début, alors qu'est laissé aux oubliettes l'inspecteur totalement désabusé qui donnait le mot de la fin dans Dirty Harry. Comme si presque rien n'avait changé depuis l'affaire "Scorpio", il semblerait que nous retrouvions Callahan tel qu'il était au début, toujours armé d'une répartie incisive et prêt à se mettre en danger de manière peu conventionnelle. Pourtant, là encore ce n'est pas exactement le même homme, car c'est l'environnement autour de lui qui est surtout modifié, il ne tient plus de la simple caricature mais est devenu trop étrange pour se rapprocher de la réalité, et cependant Harry l'accepte, comme s'il n'était plus au dessus des choses de ce monde. Le personnage a perdu de son aigreur, de son dédain pour les plus faibles qui ne peuvent se sauver eux-mêmes, et ne rejette ni la voisine qui se glisse dans son lit à la première rencontre, ni le coéquipier afro-américain qui finira rapidement à la morgue comme les autres.


Dans une autre mesure, l'exploration de ce personnage changeant est approfondie par deux figures policières opposées qui reflètent des facettes d'Harry qui croit voir en eux son futur et son passé. Il y a d'un côté son ami plus âgé et dépassé, sans autre avenir que la mort durant son service, et de l'autre de jeunes recrues plus douées que le héros et prêtes à le détrôner. Bloqué entre les deux, l'inspecteur Callahan se trouve dans une situation incertaine, surtout en une époque où les règles ont changé avec plus de violence de la part des criminels, contre lesquels on ne peut répliquer sans complications légales.
Pour ce qui est du groupe de recrues, les jeunes hommes se présentent comme une menace qui se montre pour le moment amicale, mais bien plus dangereuse qu'il n'y paraît, car ils commencent par pousser Harry à se questionner sur son statut, avant d'en arriver à une élimination littérale de la génération précédente.
Il n'y a aucun doute quant à l'identité du ou des tueurs de malfrats, d'où la légère tension lors de la présentation des "vigilantes". Leurs exploits lors de la compétition de tir deviennent bien plus qu'un exercice, et se révèlent être un avertissement auprès de l'adversaire du danger qu'il court, tandis que l'inspecteur fait passer lui aussi un message et fait avancer l'enquète durant cette scène d'apparence banale pour un policier mais qui sert grandement l'histoire.


Pour les besoins du scénario, Harry n'est plus tellement le "Charognard" que nous connaissions et continue à faire respecter le système pour contraster avec une bande d'amis à la gachette facile qui vont trop loin ; mais le héros règle encore une fois le problème en tuant ceux qu'il ne peut replacer dans le droit chemin.
Ce Magnum force comporte de l'action et des poursuites présentés avec des plans soignés, et même si nous ne retrouvons pas le personnage pivot avec exactitude, nous en savons d'avantage sur un protagoniste recentré sur le plan éthique afin de riposter auprès des détracteurs du premier film, et de bonnes questions restent sans réponses afin que le spectateur se questionne lui-même sur la morale et l'équilibre de la justice selon la loi des Etats-Unis.

Réplique culte :
"There's nothing wrong with shooting, as long as the right people get shot." - Harry Callahan

Bande-annonce VF :

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