mercredi 16 décembre 2009

Kick-ass [Autour du cinéma]



Auteur : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Année de création : 2008
Résumé : Dave Lizewki est un adolescent parmi tant d'autres, ne se démarquant d'aucune façon. Jusqu'au jour où l'ennui pousse ce fan de comic books à se demander pourquoi il n'y a aucun vrai super-héros dans la vraie vie. C'est à partir de là qu'il se forme progressivement à devenir un super-héros lui-même, peu importe qu'il n'ait pas de super-pouvoirs.

Avis sur le comic-book :
L'auteur de Wanted et le dessinateur de World war Hulk s'allient en 2008 et après six mois d'ouvrage, le fruit de leur travail sort enfin en magasin en avril 2008. Il s'agit d'un projet nouveau, un comic book publié par Marvel dans lequel les comics eux-même ont une place centrale.
Le succès a été assuré depuis le début grâce à une promotion sur internet, avec une vidéo de Kick-ass et une page Facebook qui sont eux-même placés dans l'intrigue de l'ouvrage. Le coup de pub a été tel que les droits pour l'adaptation ont été vendus avant même la sortie du premier numéro de Kick-ass.


Pour ce qui est du comic en lui-même, l'idée de départ n'est pas si singulière que ça, et pourtant il semblerait que ce soit le premier comic ayant un sujet tel que celui-là. Le questionnement sur l'absence d'un vrai super-héros de la part d'un geek de comic books, puis la façon dont il remédie à ce manque sont traités de façon tout à fait réaliste et donne naissance à une intrigue originale par la suite. Tout en rendant un vibrant hommage aux comics les plus populaires, les codes du genre sont détournés et replacés dans un contexte réel et moderne, les clichés habituels sont confrontés à la réaction d'un anti-héros geek comme tant d'autres. Le personnage lui-même adepte de cette sous-culture la tourne en dérision, mais lui fait référence la plupart du temps avec des comparaisons entre sa vie et les bandes dessinées, souvent à des fins humoristiques.


Même dans les situations les plus insensées rapportées dans le comic, le comportement du héros est terre-à-terre. Cela nous permet aussi de nous attacher au personnage, puisque nombreuses réaction de sa part semblent vraiment authentiques et font inévitablement penser à la façon similaire dont nous même réagirions, ce qui témoigne de la bonne écriture des répliques. Il y a tout de même de temps à autres une part de délire bien amusante dans certaines de ses répliques décalées.
Comme vous l'aurez compris, l'humour est omniprésent, grâce au personnage de Dave et les rebondissements loufoques par lesquels il passe. Le comic fait beaucoup rire grâce à tout ce qui a été évoqué, que ce soit la trame du super-héros ou le contexte autour, qui est exactement tel qu'il le serait dans la vraie vie et qui critique ainsi de façon acerbe et drôle notre quotidien.
Mais niveau gore on est loin d'être en manque aussi, puisque Kick-ass est l'occasion d'offrir aux lecteurs un déchaînement de violence bien sanglante démesurée, tel que c'est souligné sur les couvertures de numéros.
Une grande part du massacre est effectué par Hit-girl, jeune fille de 10 ans, qui constitue un duo très atypique avec son père. Les deux se déguisent aussi en super-héros et sont habitués à exécuter leurs ennemis. C'est alors là que l'on trouve un décalage à la réalité évident, à la fois lorsque l'on voit cette petite fille tuer de sang froid, et lorsqu'elle s'amuse avec son père tout en tuant, ce qui déconcerte le lecteur qui est finalement amusé.


Kick-ass c'est ce mélange explosif de brutalité excessive et de références à la pop-culture qui forment un tout fortement comique, et qui par la même occasion façonne au fur et à mesure un hommage non seulement aux comics mais aussi aux fanboys.
Et pourtant, Mark Millar nous épargne un happy ending qui serait trop conformiste. En plus d'un affrontement final d'une rare violence orchestré de façon innovante et toujours en décalage avec les normes, on nous surprend encore plus avec des éléments se reliant à d'autres évoqués précédemment dans l'ouvrage, mais surtout ce qui nous frappe est une tout autre forme de violence : celle dont Kick-ass finit par être la victime. Encore plus douloureux que ce qu'il a subi précédemment, il se prend une "gifle" monumentale, lui qui s'était forgé une image de super-héros.

Avec Kick-ass, Mark Millar réaffirme qu'il sait écrire des histoires complètement barges comme on les aime, en arrivant à éviter de tomber dans la facilité.
Reste à espérer désormais que l'adaptation au cinéma sera au moins aussi bien que le support original.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire