samedi 31 juillet 2010
Night train
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Brian King
Année : 2009
Genres : Thiller / Fantastique
Acteurs principaux : Danny Glover, Leelee Sobieski, Steve Zahn
Résumé : Parmi les trois voyageurs du wagon d'un train de nuit, l'un décède en laissant une mystérieuse boîte renfermant des pierres précieuses. Aidés du contrôleur, les deux passagers restants cherchent à se débarasser du défunt pour récupérer son bien en toute impunité.
Avis sur le film :
Scénariste du téléfilm The day the world ended et du long-métrage de science-fiction Cypher, Brian King se met à la réalisation de l'un de ses scripts pour la première fois en 2009, avec un budget moins confortable que pour le précédent réalisateur ayant adapté l'un de ses scénarios. Le thriller Night train a la chance d'avoir Danny Glover parmi ses acteurs, mais les restrictions monétaires se font sentir dans ce huis-clos par le nombre de décors qui se comptent sur les doigts de la main, et cependant la nécessité de l'usage d'images de synthèse pour plusieurs plans d'extérieur du train.
L'histoire de Night train n'est pas nouvelle, tout comme les personnages n'ont rien d'original, mais c'est le lieu de l'action qui change la donne, même si ce dernier explique sa provenance par le biais d'une référence à Une femme disparaît d'Hitchcock, qui n'a à part cela aucun rapport avec le film de Brian King. L'espace est fermé, en mouvement donc limitant le temps, et peuplé de voyageurs ; ce qui pose suffisamment de problèmes quant aux déplacements et le débarras du corps pour corser l'intrigue, sans compter sur des rebondissements innatendus qui font que le cadavre n'était que le cadet des soucis des trois complices.
La rivalité grandissante, née de de la cupidité de chacun, était à attendre, mais les relations des personnages et l'illusion d'une bienveillance entre eux, envenimée par un jeu de manipulations, poursuivent le récit pour lui conférer des touches de machiavelisme auxquelles seul le spectateur peut sourire.
Les stratagèmes et manigances des protagonistes sont parfois très exagérés dans leurs méthodes, mais ne dérangent pas autant qu'ils le devraient du moment que les acteurs y croient, ou du moins y font croire.
Le film reste humble dans ses moyens, mais arrive à compenser, voire dissimuler ses défauts. L'unique toile de fond est aménagée et éclairée avec soin et diversité ; pour ce qui est de l'extérieur, Brian King ne se fait pas d'illusion sur la qualité des CGI et les fait camoufler dans les ombres, uniquement interrompues par quelques lumières. Les rares scènes en dehors du train font preuve de juste assez de débrouille pour tromper un public qui ne ferait pas tellement attention.
Alors que cette boîte de Pandore attire la convoitise des passagers, c'est la curiosité du spectateur qu'elle ne fait qu'amplifier jusqu'au bout, poussant à l'interrogation sur son contenu depuis le début. La réponse nous est finalement apportée de la seule façon qui puisse mettre tout le monde en accord et correspondre aux indications semées le long du trajet jusqu'à la conclusion.
L'écriture de Brian King pour Cypher avait été comparée à celle de Philip K. Dick, ce Night train ne peut avoir l'honneur de voir son script qualifié de la même façon, comportant de nombreuses incohérences, mais malgré quelques incidents de parcours, l'équipage du train de nuit nous fait passer un agréable voyage, dont la fin du trajet nous colle au siège, avec l'impatience de savoir ce qu'il va se passer à l'arrivée.
Bande-annonce VO :
Libellés :
Danny Glover
mercredi 28 juillet 2010
Severance
Une affiche faisant partie d'une campagne publicitaire sanglante comme on en voit peu en France. |
Fiche du film :
Réalisateur : Christopher Smith
Scénaristes : James Moran et Christopher Smith
Année : 2006
Genres : Comédie / Horreur
Acteurs principaux : Danny Dyer, Laura Harris, Andy Nyman
Résumé : Un groupe d'employés d'une société d'armement se rend en week-end dans un châlet au milieu de la forêt pour participer à des activités qui renforceront leurs liens pour un travail d'équipe plus efficace. Pris pour cible par des tueurs, les sept collègues de bureau vont devoir pousser la coopération plus loin que prévu.
Avis sur le film :
S'inspirant de Délivrance, auquel le titre de ce second long-métrage de Christopher Smith fait clairement référence, et de l'humour de la série britannique The office, Severance cherche à se classer dans les comédies horrifiques, s'éloignant de Creep pour se rapprocher de Shaun of the dead, grand succès du cinéma Anglais qui a relancé en 2004 les films mêlant horreur et comique.
Se basant sur un script de James Moran dont l'ébauche fait penser à Saw de par sa morale où des vendeurs d'armes doivent payer durement leur salut, Christopher Smith apporte de nombreuses modifications, avec une ironie plus prononcée.
Suite à une introduction violente et saignante à l'humour suggéré uniquement par un mouvement de caméra particulier, le film présente les employés de Palisade Defence et se concentre sur des gags légers, la plupart provenant du drogué et farfelu Steve et ses élucubrations puériles.
En dépit ce que l'on veut nous faire croire à tort à travers la bande-annonce, les affiches, les publicités, les ressemblances des personnages et des répliques, Severance se trouve très loin de Shaun of the dead, non seulement par ses blagues qui n'atteignent pas des sommets, mais aussi par son objectif radicalement différent, qui est de faire du survival l'élément principal, et le faire avec une sévère cruauté.
Malgré quelques passages amusants comme la scène de Nose-feratu, le long-métrage glisse peu à peu vers vers l'horreur. Cela débute par des astuces nouvelles dans le montage faites pour stupéfier, troubler et tromper le spectateur de façon très espiègle, avant d'en arriver véritablement à la chasse à l'homme brutale.
C'est le côté humoristique qui aide en partie la seconde facette du film, contrairement à Creep qui se prenait au sérieux en plus d'être mauvais. Alors que l'on souriait quelques secondes auparavant, le drame survient soudainement pour nous toucher plus gravement que si l'atmosphère n'était pas aussi détendu, tandis que les acteurs prouvent leur talent pour s'égosiller et jouer la souffrance. L'humour est aussi une façon de créer un attachement du public auprès des protagonistes ; on en vient à regretter leur mort, et à prendre du plaisir à les voir contre-attaquer sauvagement.
La comparaison entre le film de zombies d'Edgar Wright et Severance aurait tendance à nuire à ce dernier plutôt que l'avantager ; pour être apprécié à sa juste valeur il doit être vu comme un survival moderne avec quelques mises à mort originales et surtout très douloureuses, et non pas comme une comédie.
Bande-annonce VOST :
Libellés :
Christopher Smith,
Danny Dyer
mardi 27 juillet 2010
Creep
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Christopher Smith
Année : 2004
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Franka Potente, Sean Harris, Vas Blackwood
Résumé : A la sortie d'une fête arrosée, Kate prend le métro mais s'endort sur le quai. Lorsqu'elle s'éveille, la station est fermée, et elle se retrouve aux prises d'un tueur difforme qui arpente la ligne.
Avis sur le film :
Bercé dans le cinéma d'horreur depuis ses 7 ans, Christopher Smith eut l'idée de son premier long-métrage Creep tandis qu'il était dans le métro Londonien auquel il attribue un aspect gothique, s'imaginant comment se sentirait quelqu'un coincé en ce lieu avec un tueur à sa poursuite. A partir de là, le réalisateur s'engage dans le scénario pour en faire un survival avec un monstre souterrain ; nous pourrions croire qu'en ayant grandi avec, Smith aurait appris à tirer ce qu'il y a de bon dans les films qu'il a vus, mais en réalité ne fait que recracher sur la pellicule ce qu'il y a de mauvais.
Les personnages n'ont été que trop rarement développé dans la plupart des slashers, mais dans Creep ils sont franchement agaçants, seuls leurs côtés pénibles étant affichés, parce qu'il sont tous saouls, drogués, ou tout simplement désagréables. Ils sont de plus d'une idiotie intolérable qui mène leurs compagnons à une mort douloureuse, tandis que le public se demande par exemple d'où peut venir l'idée de vérifier si quelqu'un est mort en lui tâtant le pied. Ils en viennent à être détestables quand ils ratent des occasions d'achever le tueur désarmé et à terre. Cela rend impossible l'identification et donc l'attachement, et l'on se moque de la mort des personnages ou ce qui peut bien leur arriver dans les situations dans lesquelles ils sont projetés, guère mieux que les protagonistes eux-même, toujours très stéréotypées et prévisibles car déjà vues tant de fois.
Comme nombre de films d'horreur sans talent, Creep s'essaye à la musique tonitruante pour faire sursauter, mais échoue, donnant encore trop de crédit à son tueur estropié, sur le dos voûté duquel reposent certaines scènes avant qu'elles ne s'effondrent.
Point central du film auquel il a donné son surnom, Craig "Creep" n'est qu'un sous-Jason Voorhees couvert d'eczéma dont les apparitions surprise laissent de glace. A défaut d'être effrayant, il n'est que ridicule et ferait croire à une parodie à force de cris d'animal et de gestes saccadés jusqu'à l'éxagération abusive, qui deviennent d'autant plus piteux lorsque le monstre joue au chirurgien.
Si Christopher Smith a retenu quelque chose parmi les films de son enfance, il n'a gardé que ce qu'il y a d'irritant, décuplé dans sa propre réalisation sans originalité, si ce n'est la fin qui est le seul bon moment de tout le long-métrage, réhaussé par le soulagement de voir l'arrivée du générique qui s'est fait attendre comme une rame de métro en retard.
Bande-annonce VF :
Libellés :
Christopher Smith,
Franka Potente
dimanche 25 juillet 2010
Inception
Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : Christopher Nolan
Année : 2010
Genres : Science-fiction / Thriller
Acteurs principaux : Leonardo DiCaprio, Ellen Page, Ken Watanabe, Joseph Gordon-Levitt, Marion Cotillard
Résumé : Dom Cobb est un spécialiste de l'extraction, son travail est de rechercher des secrets enfouis dans les rêves de ses cibles. Chargé d'une mission difficile après laquelle il pourra enfin rentrer chez lui, il forme une équipe d'élite pour entrer dans le subconscient d'un riche héritier. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu, et dans les rêves de Robert Fischer se mêle le sombre passé de Cobb, qui pourrait bien tout ruiner.
Avis sur le film :
Depuis ses 16 ans Christopher Nolan imagina l'exploration des rêves, comme un moyen de voler des informations au sein du subconscient, tout comme c'est le cas lors d'une intrusion dans une base de donnée d'un ordinateur. Ce n'est que dans les années 2000, avec d'autres films comme Dark city ou Matrix qui traitent de la dangereuse ressemblance entre le réel et l'imaginaire ainsi que le passage de l'un à l'autre, que le réalisateur de Memento se mit à l'écriture d'Inception, qui lui prit 10 ans à être finalisé, après s'être entraîné à la réalisation de films à très gros budget que sont Batman begins et The dark knight.
Inception nous fait plonge dans le bain des rêves en nous plaçant directement dans un songe qui se finit submergé par l'eau d'une baignoire, nous apprenons sur le tas ce qu'il se passe en attente d'éclaircissements qui viendront plus tard. Après quoi Dom Cobb, ayant besoin d'un remplaçant, enrôle la jeune Ariadne qui se retrouve dans la même position que le spectateur et est là pour le guider. Les règles de l'extraction et du fonctionnement des rêves, basées sur les expériences que nous en avons dans la réalité et dont chaque particularité est réutilisée pour en faire les principes du film qui s'articule autour, nous sont enseignées pas à pas et de manière ludique. Le personnage d'Ellen Page y évolue avec amusement, apprenant au fur et à mesure dans quel univers elle déambule et se met déjà à le détourner, pour son divertissement et celui du public.
Une fois les bases posées, l'extraction avec trois strates de rêves imbriqués peut commencer.
Le plan se corse, sans quoi cela aurait été trop simple, Nolan ayant tendance à aimer la complexité dans ses scénarios. A l'inception s'ajoutent d'autres intrigues à problèmes en attente d'être résolus, dont le drame qu'a subi Cobb. L'arrivée de défenses du subconscient font le plaisir du public pris entre deux feux lors de scènes d'actions amplifiées lors de la vision en Imax, qui font littéralement vibrer le spectateur dans son siège.
Il ne faut pas perdre une miette des dialogues pour suivre l'histoire de bout en bout le long de ses nombreux rebondissements, mais les plaisirs les plus simples ne sont pas oubliés. Les effets spéciaux rendent à l'écran l'idée d'illimité inhérente aux songes et sont proprement époustouflants lorsque les lois de la physique sont défiées, ou que les personnages se retrouvent au milieu de jaillisements issus d'objets en implosion. Inception arrive à concilier action fiévreuse et thriller intelligent.
Avec ce dernier ajout à sa filmographie, Christopher Nolan a su traiter un sujet entièrement nouveau qui réussit à chaque genre qu'il embrasse ; seule la fin cède à la facilité, prévisible rien qu'en connaissant le thème général, quoiqu'elle dépose un voile de mystère qui rend impossible le choix d'une seule interprétation du film dans son intégralité.
Il se cache un véritable talent derrière ce long-métrage, mais reste à savoir s'il mérite réellement toute la ferveur dont a fait preuve le public. Se concentrant en totalité sur le scénario, Nolan en oublie presque le côté humain trop peu présent. En 2h30, le spectateur n'a pas même le temps de s'attacher aux personnages qui paraissent distants, c'est le cas même pour l'histoire de couple de Cobb, qui s'étale devant nous sans arriver à être touchante.
Bande-annonce VOST :
vendredi 23 juillet 2010
Le prestige
Fiche du film :
Réalisateur : Christopher Nolan
Scénaristes : Christopher et Jonathan Nolan
Année : 2006
Genres : Thriller / Fantastique
Acteurs principaux : Christian Bale, Hugh Jackman, Scarlett Johanson, Michael Caine
Résumé : Deux amis préstidigitateurs deviennent ennemis après la mort de la femme de l'un par la faute de l'autre. S'engage dès lors un combat sans merci dans lequel le meilleur magicien sera le vainqueur.
Avis sur le film :
Durant la tournée publicitaire pour Memento, Christopher Nolan lut le roman Le prestige de Christopher Priest, en parla à son frère avec qui il retravailla finalement lorsque les droits du livre furent disponibles pour en faire la transposition cinématographique. Les procédés littéraires, dont les multiples mises en abîmes lors des lectures de journaux, on été adaptés en fonction et les frères Nolan en ont fait un film plus complexe à leur manière avec une non-linéarité de l'histoire ; les acteurs de Batman begins que l'on retrouve au casting confirment la présence de la touche Nolan.
Le prestige nous immerge dans l'univers des magiciens faisant des prodiges sur scène, les personnages principaux sont des équivalents d'Houdini à une époque où ces illusionnistes font légion, cette position temporelle répondant aux besoins scénaristiques concernant la peine de mort et le public peu éclairé, aux balbutiements de l'ère de l'électricité.
Le spectacle nous apparaît sous tous les angles, les tours nous sont présentés et segmentés en trois parties par Michael Caine, et l'importance de la magie dans l'intrigue est telle que ces trois étapes se reportent sur la structure du film, organisé comme un tour de magie de deux heures.
Cela démarre par l'introduction des merveilles de la représentation, avant une entrée en coulisses où, même si les trucages sont révélés, l'artifice reste prodigieux de par son inventivité.
Mais l'émerveillement peut tourner à l'effroi, et de ces enchantements ressort la rivalité entre Borden et Angier, qui constitue l'attraction principale. Il s'agit là de la "Promesse", où l'on assiste au début de l'ascension de ces deux magiciens déjà bons mais devant s'améliorer au cours d'une escalade de représailles et d'ingéniosité pour inventer ou déjouer des tours qui se doivent d'être toujours plus remarquables, ce qui nous fait dire que rien n'a encore été vu.
Le "Tour" se voit comme un tournant dans le récit, avec de nouvelles intrigues amoureuses, des trahisons répétées et retournements de situations, et des rebondissements dramatiques servis par des acteurs passionnés qui font oublier le manque de sentiments humains du début.
Pour un long-métrage nommé Le prestige en référence au final magique des tours, il y avait de quoi s'attendre à un dénouement sensationnel. Or, le twist ending n'est que la confirmation des doutes qui se profilaient ; la conclusion est moins une apothéose que la simple révélation du caractère astucieux de tout le schéma dissimulé derrière la narration. Le montage et l'organisation de la divulgation cherchent à rendre le mot de la fin suffisamment surprenant, quoique la compréhension reste difficile à cause d'explications brumeuses, mais les différentes interprétations possibles permettent de mystifier un peu plus l'histoire.
Bande-annonce VOST :
Libellés :
Christian Bale,
Christopher Nolan,
Hugh Jackman,
Michael Caine,
Scarlett Johanson
jeudi 22 juillet 2010
Memento
Réalisateur : Christopher Nolan
Scénaristes : Christopher Nolan et Jonathan Nolan
Année : 2000
Genre : Thriller
Acteurs principaux : Guy Pearce, Carrie-Anne Moss, Joe Pantoliano
Résumé : Avec le meurtre et viol de sa femme, Leonard Shelby s'est juré de la venger en tuant son assassin, un certain John G. Le problème est que, depuis cet incident, Leonard ayant été frappé à la tête, il n'a plus qu'une mémoire immédiate et son seul moyen de se rappeller ce qu'il s'est passé il y a plus de cinq minutes est de noter tout ce qu'il doit savoir sur des papiers ou son corps.
A partir de Memento mori, une histoire de son frère Jonathan, Christopher Nolan écrit sa propre version du script en 1996, et lui fait subir de nombreuses retouches ingénieuses si bien que le scénario est considéré comme étant le plus innovant qu'ait vu Aaron Ryder, travaillant pour le studio Newmarket Films, à qui la petite-amie de Nolan a donné la version écrite de ce qui devint Memento.
Dans ce premier long-métrage, Christopher Nolan ajoute à l'histoire un procédé qui devient crucial et change tout : raconter son récit en sens inverse, donnant lieu à une plus grande complexité scénaristique, ce qui est devenu une habitude par la suite. Le public n'est pourtant pas perdu, il y a toujours un moyen de lui expliquer ce qu'il se passe, ce qui est fait par le personnage principal qui résume sa situation, comme à chaque perte de mémoire qui le fait se sentir obligé de raconter son état à chaque personne qu'il croit rencontrer pour la première fois. Le spectateur est néanmoins aussi perdu que Leonard, ne sachant uniquement ce que ce dernier sait, d'après ses éclaircissements. L'idée du renversement chronologique apparaît dès lors dans toute sa splendeur car nous place dans la peau du protagoniste, qui ne sait pas ce qui vient de se passer, et nous savons où débouche l'histoire mais pas pourquoi ni comment. Leonard en sait-il seulement plus que nous ?
Il faut donc se raccrocher à n'importe quel indice comme une bouée abandonnée au milieu d'un océan d'incertitude, et savoir rassembler les pièces du puzzle fragmenté par une mémoire défaillante pour connaître son passé et aller de l'avant.
Aux énigmes déjà présentes s'ajoutent ensuite celles du passé, irrésolues dans ce qui a été vu par le public grâce à un découpage rusé des scènes qui conserve le suspense et garde des surprises en réserve.
En voulant suivre chaque indice, nous nous retrouvons sur de fausses pistes, des contradictions, et un amas de nouvelles interrogations se pose au détour de discussions qui ne mènent nulle part et où les questions font écho à d'autres questions.
Aux énigmes déjà présentes s'ajoutent ensuite celles du passé, irrésolues dans ce qui a été vu par le public grâce à un découpage rusé des scènes qui conserve le suspense et garde des surprises en réserve.
En voulant suivre chaque indice, nous nous retrouvons sur de fausses pistes, des contradictions, et un amas de nouvelles interrogations se pose au détour de discussions qui ne mènent nulle part et où les questions font écho à d'autres questions.
Au final, ce n'est plus le sentiment d'être perdu qui prime, mais il est remplacé par un trouble, ne sachant pas si justice a été rendue ou si Leonard se leurre lui-même.
Le spectateur est coincé par les limites des capacité du personnage principal, il est brinqueballé et trompé tout comme Lenny par ceux qui se font passer pour ses amis. Certaines réponses sont apportées, d'autres non, et empêchent que toute la lumière soit faite sur le plus important. Le mystère reste entier.
Le spectateur est coincé par les limites des capacité du personnage principal, il est brinqueballé et trompé tout comme Lenny par ceux qui se font passer pour ses amis. Certaines réponses sont apportées, d'autres non, et empêchent que toute la lumière soit faite sur le plus important. Le mystère reste entier.
Bande-annonce VF :
Libellés :
Carrie-Anne Moss,
Christopher Nolan
vendredi 9 juillet 2010
Top cops
Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Scénaristes : Robb et Mark Cullen
Année : 2010
Genres : Comédie / Action
Acteurs principaux : Bruce Willis, Tracy Morgan
Résumé : Ne pouvant pas payer le mariage de sa fille après avoir été suspendu de son travail, le policier Jim Monroe cherche à revendre une carte de baseball rarissime, mais se la fait dérober alors qu'il avait trouvé un acheteur. Avec l'aide de son co-équipier Paul Hodges, il est prêt à tout pour retrouver son objet de collection, même s'il doit faire affaires avec un chef de gang.
Avis sur le film :
Jusqu'alors, Kevin Smith avait toujours écrit les films qu'il avait réalisés, produits par son ami Scott Mosier sous l'enseigne de la maison de production ViewAskew. En 2009, le réalisateur de Clerks annonce qu'il portera à l'écran un scénario des frères Cullen car il s'agirait du genre d'histoire qu'il aurait écrit et que son père aurait aimé, et malgré les avis négatifs suite aux bande-annonces, c'est un projet que Smith défendit jusqu'au bout.
Cop out, renommé Top cops en France, reprend un genre délaissé ainsi que ses caractéristiques restées immuables avec le temps. Il y a de quoi se demander où se trouve l'intérêt d'exhumer le buddy movie car nous retrouvons encore une fois les éléments typiques que sont un duo de policiers, l'un blanc et l'autre noir, en compétition avec un autre binôme parmi leurs collègues, et se faisant réprimander par leur supérieur à cause de leur irrespect des règles. Bruce Willis, habitué à jouer un agent des forces de l'ordre, demeure le plus sérieux quoiqu'il ne puisse s'empêcher d'afficher un léger sourire douteux même dans les pires situations. Son partenaire joué par Tracy Morgan est censé être le personnage comique mais surjoue parfois sans raison apparente, dans des moments où son élocution déjà suspecte se fait plus arrièrée et désolante, bien que ce ne soit que lorsqu'il pleure que ces tentatives désespérées d'être drôle deviennent le plus pénible.
Jimmy et Paul en viennent même à causer la mort d'innocents par leur imcompétence, ce qui fait intrus dans ce film qui se veut être une comédie, et les deux personnages ne se différencient en bien d'un couple comme celui de L'arme fatale que par le troc d'affaires policières habituelles contre des problèmes qui leur sont personnels.
La plupart du temps n'est repris que ce qui a fonctionné ailleurs, reproduit en moins bon et tartiné de références variées que chaque personnage comprend immédiatement comme si chacun était un cinéphile éclairé. Une dose de modernité est adjointe à ce genre qui marchait très bien dans les années 80, ce qui donne lieu à quelques gags originaux qui se servent des dérèglements de la société actuelle, mais toutes les blagues du film restent bêtes. Il en est de même pour celles, plus fréquentes, qui ne font pas mouche et restent simplement affligeantes de bêtise. L'improvisation de Sean William Scott en braqueur blagueur est le meilleur exemple de ce qu'il n'aurait pas fallu laisser faire, l'acteur étant libre de répéter plusieurs fois le même processus de plaisanteries qui ne faisaient pas rire la première fois.
On ne reconnaît à aucun moment Kevin Smith à travers ce Top cops qui n'a rien à voir avec ses propres scénarios, impossible d'y trouver l'humour qui a pu plaire au réalisateur, bien loin de la comédie hilarante ou de l'écriture brillante. Même s'il ne peut s'approprier le script, il n'appose pas même sa touche dans la réalisation qui reste standard, servie par une bande originale composée essentiellement de rap et de hip-hop et qui ne correspond pas à ce que l'on voit à l'écran.
Bande-annonce VOST :
Libellés :
Bruce Willis,
Kevin Smith
mercredi 7 juillet 2010
Cinéman
Fiche du film :
Réalisateur : Yann Moix
Scénaristes : Yann Moix et Olivier Dazat
Année : 2009
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Franck Dubosc, Lucy Gordon, Pierre-François Martin-Laval, Pierre Richard
Résumé : Régis Deloux n'est qu'un piètre professeur de mathématiques à Montreuil-sous-bois, mais le jour où l'actrice Viviane Cook est capturée et l'appelle à l'aide, il obtient la possibilité d'entrer dans les films et de devenir Cinéman.
Avis sur le film :
Sur une idée partie lors de la vision de Sherlock Jr où Buster Keaton en projectionniste rêvait de passer de l'autre côté de l'écran, Yann Moix sélectionne quelques films issus de la mémoire collective pour faire subir la même aventure à Benoît Poelvoorde. Il ne s'agit pas là d'un concept original, ayant déjà été exploité à maintes reprises par des réalisateurs parfois plus talentueux comme Woody Allen et sa Rose pourpre du Caire. De plus, le tournage de Cinéman ne se fait pas sans difficultés, car en dehors du départ de Poelvoorde remplacé par Dubosc, le tournage comprend des difficultés techniques.
Après un bref aperçu de Cinéman qui distribue de navrantes références comme l'on jetterait des bonbons à des enfants, le public découvre Régis Deloux dans la confusion de son monde réel devenu chaotique par la bêtise dont il est peuplé dès lors que Moix veut signifier que les films sont supérieurs, et en un sens plus authentiques, que la réalité. C'est alors que, voulant pousser l'éxagération au delà des limites, le quotidien de Régis est empli de sexisme excessif et de méchanceté gratuite au sein d'un établissement scolaire aux airs de secte vouant un culte à Ubu roi.
Des chats tombent du plafond, des boucles d'oreilles en forme de banane font "pouët-pouët" ; devant la folie de scènes ordinaires qui ont mal tourné se reflète celle du réalisateur qui provoque l'inquiétude du public même s'il est clair qu'il s'agit là de tentatives d'être drôles qui ont été mises en échec.
Le personnage, qui n'en sait pas plus sur le genre cinématographique que vous et Moix, est pourtant choisi pour vivre les films et ainsi sortir de son cauchemar, ce qui n'est pas encore le cas du spectateur.
S'adressant à un public contemporain et généralement adepte de la légèreté des comédies françaises, les références placées ne sont pas toutes forcément accessibles, passant aussi bien de Les duelistes à Shrek ou Braddock, et en dégoûte en y combinant une grotesquerie vulgaire impropre aux films pastichés qui s'en retrouvent amoindris.
Même les simples bases de la magie du cinéma n'opèrent pas, à cause d'erreurs déplorables. La musique est utilisée n'importe où et n'importe comment, un char roule à reculons dans une scène de Cléopatre passée à l'envers, et le choix des stock-shots incrustés dans le montage est digne d'un nanar Turc.
Le plus pesant reste la séquence où se fusionnent Taxi driver et Orange mécanique qui fait preuve d'un regard obtus porté sur le cinéma, le film de Kubrick étant considéré "le plus violent qui existe", et en ressort un trouble assené par les couleurs criardes et les attaques en dessin-animé portées sur Cinéman.
Dans le casting déjà se trouvait l'inexplicable choix d'une actrice Anglaise pour un second rôle trop visiblement doublé en post-production, comme pour bon nombres d'autres comédiens dans des scènes mal enregistrées qui n'avaient pas besoin de ce ridicule supplémentaire.
Bernard-Henri Lévy écrivait que Cinéman achève les oeuvres auxquelles il fait référence, ce qui est vrai, mais pas dans le sens qu'il l'entend.
Yann Moix voulait que sa création soit une déclaration d'amour, mais à force de bévues comme le placement de Taxi driver dans les bas-fonds du 7ème art, le long-métrage prend une tournure d'insulte à l'image de celles proférées par Dubosc aux figurants.
Bande-annonce :
lundi 5 juillet 2010
La petite boutique des horreurs
Fiche du film :
Réalisateur : Roger Corman
Scénariste : Charles B. Griffith
Année : 1960
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jonathan Haze, Jackie Joseph, Mel Welles
Résumé : Seymour Krelboin risque d'être viré par le fleuriste chez qui il travaille, à force de maladresses répétées. Pour conserver son gagne-pain, il met en exposition une plante unique qu'il a créé et nommé Audrey Junior. Les clients viennent en grand nombre pour la voir, mais Seymour découvre par hasard que son végétal a un goût prononcé pour le sang humain.
Avis sur le film :
Ayant à sa disposition le décor d'un précédent tournage pour deux jours avant sa destruction, Roger Corman tourna en un temps record une histoire de plante cannibale pondue par Charles Griffith, et acceptée par le réalisateur lorsque les deux hommes étaient saouls.
Recyclant également des acteurs des précédentes production de Corman, le film a effectivement un air fauché qui reste apparent malgré des tentatives d'en faire une oeuvre complète de par la bande-son ou une introduction vaguement animée, mais qui restent limités.
Filmé en deux jours et une nuit, le métrage ne dure que 72mn, ce qui est tout de même une prouesse. Non pas seulement tourné mais aussi écrit en vitesse, l'histoire semble n'être qu'un assemblage de sketchs d'abord tournant autour du fleuriste et ses clients peu ordinaires, puis déborde sur le thème du dentiste sadique et ses patients masochistes, introduits de force dans l'intrigue suite à une commande de fleurs et ensuite un mal de dents de Seymour.
L'ivresse du réalisateur peut se comprendre, car l'histoire de la plante ne va pas plus loin, et ses origines ne sont pas expliquées. Elle n'est là que pour articuler le récit et créer des péripéties, mais justement son besoin de chair humaine pousse à une invraisemblance des situations, les meurtres accidentels étant d'une fréquence extraordinaire quand la plante en a besoin.
Les gags ainsi amenés sont bons mais l'humour reste léger, la qualité des blagues ayant sûrement été altérée par le temps, et il y a plus de sourires que de rires malgré de superbes jeux de mots.
La boutique ne détient qu'une seule horreur et n'a rien d'effrayant, à l'exception peut être du dernier plan qui se rapproche de la vision de terreur, mais La petite boutique des horreurs n'est pas un film d'épouvante. Son point fort est l'humour, d'ailleurs très apprécié à l'époque de la sortie, ce qui valut l'accroche "The funniest picture this year" sur l'affiche, ce qui est certainement juste mais signifie aussi que l'humour enraciné dans son époque n'a pas su rester intact à travers les âges.
Réplique culte :
"Feed me !" - Audrey Jr.
Bande-annonce VO :
Libellés :
Jack Nicholson,
Roger Corman
samedi 3 juillet 2010
L'agence tous risques
Fiche du film :
Réalisateur : Joe Carnahan
Scénaristes : Joe Carnahan, Brian Bloom et Skip Woods
Année : 2010
Genre : Action
Acteurs principaux : Liam Neeson, Bradley Cooper, Quinton 'Rampage' Jackson, Sharlto Copley, Jessica Biel
Résumé : Une groupe d'intervention secret de l'armée Américaine se fait piéger et se retrouve emprisonné. Ils étaient les meilleurs pour les missions les plus improbables, et se servent encore une fois de leurs compétences pour recouvrer la liberté, puis retrouver les vrais responsables afin de blanchir leurs noms.
Avis sur le film :
En 1983 apparaissait sur le petit écran la série L'agence tous risques créée par Stephen J. Cannell et Frank Lupo, et bien qu'une adaptation au cinéma était prévue depuis les années 90 avec la guerre du Golfe envisagée comme contexte de l'histoire, ce n'est que 27 ans plus tard que le film voit le jour.
Les interprètes de la série encore vivants ne reviennent que sous forme de caméos, étant remplacés par des acteurs plus jeunes, à l'exception du célèbre Mr T qui a refusé d'apparaître dans cette adaptation à cause du sexe et de la violence qui remplacent l'innocence et l'action non-violente du show télévisé.
Au vu du résultat final, il y a de quoi se questionner sur ces paroles de l'acteur qui donnaient une première impression du film, car celui-ci s'avère en définitive particulèrement fidèle à l'esprit du support original, bien qu'apportant des touches de modernité.
Les héros deviennent des intervenants dans la guerre en Irak, se plaçant concrètement dans ce conflit d'actualité sans que ce nouveau décor ne change quoique ce soit à la nature des évènements et leur influence sur les personnages, qui sont dans la lignée des originaux tout en apportant des informations approfondies sur eux-même. Le casting est plutôt préstigieux et les acteurs, qui ont déjà l'avantage d'avoir un air de ressemblance avec les anciens interprètes, arrivent à rentrer dans leurs rôles et effectuer un remplacement à la hauteur. C'est le cas pour Looping dont les signes de folie offrent quelques éclats de rire tout en étant suffisamment tempérés, comme lorsque Dwight Schultz tenait le rôle. Liam Neeson et Bradley Cooper passent plus inaperçus, n'ayant rien pour se différencier de la norme des gens sensés. Pour ce qui est de Barracuda dont le look et la personnalité sont profondément liés à Mr T, qui a créé le personnage en lui-même avec ses chaînes et sa coupe à l'iroquoise, il était difficile de voir quelqu'un d'autre prendre sa place. Quinton Johnson remplit tout de même bien son rôle, ayant adopté la coiffure et même les éléments liés à Mr T à travers le reste de sa filmographie, comme la réplique "I pity the fool" qui le suit depuis Rocky III.
Au delà de la simple ressemblance visuelle, ce film qui fait figure de préquelle permet d'assister à la genèse d'éléments récurrent de la série, dont la peur de l'avion de Barracuda ou la fameuse affaire qui a fait du groupe des renégats, et qui est le fil conducteur de tous les épisodes. L'agence tous risques se sert des influences des moeurs modernes pour forger la personnalité de ses héros, mais toujours dans le respect de leurs caractéristiques, et dans une retenue qui façonne un film d'action impressionnant mais sans un excès de violence, qui le font demeurer dans le domaine du divertissement tout public.
A partir des grandes lignes d'une histoire affiliée à ce qu'évoque le nom de la "A-team", les scénaristes prennent beaucoup de libertés mais sans trop s'éloigner du point de départ, ainsi même dans les scènes de démesure, nous retrouvons cette mentalité non-violente, notamment avec Barracuda qui renonce au meurtre. Une nouvelle signification est donnée à sa coiffure, en partie liée à la propre enfance de Mr T, et offre un message invoquant Gandhi dans un scénario plus pensé qu'il n'y paraît.
Certes il y a plus d'action que d'humour dans ce long-métrage, à l'inverse du feuilleton télévisé, même si les deux sont accolés et prennent une place significative sans empiéter sur le terrain de l'autre. La part de comédie parvient à faire rire, tandis que l'action est poussée à une immodération tout aussi réjouissante qui devient le propre de l'Agence ; le spectacle va très loin au bout de l'éxagération, mais sans nous faire passer de l'autre côté de la limite avec l'irréalisme.
Plus qu'une simple transposition du petit au grand écran, L'agence tous risques est un divertissement de grande envergure qui sait où se placer entre le respect de la série et le choix de divergences qui ne forment pas un écart trop grand, de façon à ce que l'on ne soit pas désorienté mais que l'on assiste tout de même à quelque chose de nouveau et entreprenant. Le spectateur peut y voir une bonne adaptation, mais aussi un bon film d'action à part entière, dans tous les cas il s'agit d'un plan qui s'est déroulé sans accroc.
Bande-annonce VOST :
Libellés :
Jessica Biel,
Liam Neeson
vendredi 2 juillet 2010
Flic ou zombie
Fiche du film :
Réalisateur : Mark Goldblatt
Scénariste : Terry Black
Année : 1988
Genres : Comédie / Horreur
Acteurs principaux : Treat Williams, Joe Piscopo, Lindsay Frost, Clare Kirkconnell, Vincent Price
Résumé : Les policiers Mortis et Biggelow enquètent sur une bande de braqueurs qui ont la particularité de résister à la douleur, même lorsqu'ils sont mitraillés par les forces de l'ordre. Par la suite, le duo découvre que les braqueurs ont été ramenés à la vie grâce à une machine à ressusciter, qu'ils sont bien forcés d'utiliser lorsque l'un d'eux meurt. Devenu zombie, Mortis est décidé à se servir du temps qu'il lui reste à "vivre" pour retrouver son meurtrier.
Avis sur le film :
Flic ou zombie est la première réalisation de Mark Goldblatt, jusqu'ici uniquement chargé du montage sur Pirhana ou Hurlements, en collaboration avec Terry Black dont il s'agit du premier script. Le résultat, ce curieux mélange entre un buddy movie et des zombies en latex, semblait mal parti. Le duo en tête d'affiche est purement classique, étant constitué du policier sérieux et son ami blagueur qui ne peut s'empêcher d'émettre une plaisanterie à chaque scène. Certaines fonctionnent à peu près, d'autres non à cause de leur présence excessive, mais d'autres encore incluent d'amusantes références allant de L'inspecteur Harry à Sacré Graal.
La première situation où le spectateur trouve les personnages principaux au bout de cinq minutes est tout aussi coutumière puisqu'ils interviennent durant un braquage, sont parmi les seuls à survivre tandis que c'est l'hécatombe parmi leurs collègues, et finissent par arrêter radicalement les bandits sans tenir compte des règles. Ce n'est pas sans rappeller Riggs et Murtough dans L'arme fatale, mais Mortis et Biggelow ont le mérite d'être impressionnants eux aussi malgré un budget léger.
L'histoire continue en usant de la science nanarde pour inclure les zombies dans le scénario, issus d'un laboratoire à la logistique tirée par les cheveux, qui n'est là que pour faire de l'un des deux inspecteurs un mort-vivant. Cependant, même avec la présence de la machine à resurrection, l'intrigue reste calme pendant un moment et mets du temps à se lancer.
Mais une fois dans l'action, Flic ou zombie se démarque avec une utilisation nouvelle des capacités du zombie, même si cela révèle quelques défaillances en fonction de la manière dont cela arrange le scénariste, comme lorsque Mortis est touché de nombreuses fois, alors que son ami vivant passe entre les balles.
Cette série B prend l'aspect d'un téléfilm fauché, avec ses incohérences et ses monstres maquillés à la truelle, et c'est ce qui fait qu'on ne la prend pas au sérieux. Toutefois il y a des avantages à cela, puisque c'est ainsi que s'explique la réussite complète de scènes bien mieux élaborées tel que la surprenante visite du restaurant chinois, sans doute le point culminant du film grâce à son originalité, ses effets spéciaux et une mise en scène réfléchie.
La vraisemblance est mise de côté pour mettre en avant des effets spéciaux souvent grotesque mais qui peuvent aussi s'avérer très bon, notamment lors de la décomposition renversante d'un des personnages.
On ne peut défendre Flic ou zombie face à ses nombreux défauts, avec une idée de départ déjà peu convaincante, mais derrière un titre français ridicule se cache un bon divertissement, qui est une surprise d'autant plus agréable que les attentes sont moindres.
Bande-annonce VO :
Libellés :
Vincent Price,
zombie
Inscription à :
Articles (Atom)