dimanche 3 octobre 2010

Dick Tracy


Fiche du film :
Réalisateur : Warren Beatty
Scénaristes : Jim Cash et Jack Epps Jr.
Année : 1990
Genre : Comédie / Policier
Acteurs principaux : Warren Beatty, Glenne Headly, Madonna, Charlie Korsmo
Résumé : Dick Tracy ne veut pas devenir maire ni chef de la police, tout ce qu'il cherche c'est à éradiquer le crime dans sa ville. Avant de pouvoir mettre des ennemis hauts en couleurs derrière les barreaux, il doit cependant avoir affaire à une femme fatale et un jeune voyou orphelin qu'il prend sous son aile.

Avis sur le film :
Issu d'un comic book qui continue d'être publié depuis sa création en octobre 1931, le personnage de Dick Tracy avait déjà connu des apparitions sur le petit et grand écran avec une série en 1937 et un moyen-métrage en 1945. A partir de 1975, Warren Beatty eut des idées pour un nouveau film qui rendrait hommage au support papier en le retransposant à l'écran de façon stylisée ; c'est ainsi que les scénaristes eurent à faire des recherches en lisant un bon nombre de numéros de la bande-dessinée et broder autour du peu qu'ils aient pu en tirer, sans introduire de la violence à une license à l'origine destinée aux enfants.
Jusque là essentiellement connu pour son rôle de Clyde Barrow dans Bonnie & Clyde, autre personnage vivant au début du 20ème siècle, c'est Warren Beatty qui est choisi pour interpréter le héros éponyme de Dick Tracy ainsi que pour occuper la place de réalisateur, après avoir été acclamé par les critiques pour Reds, film que l'acteur a écrit, produit et réalisé.


Avant Sin city ou The Spirit dans les années 2000, Dick Tracy avait déjà l'ambition de recréer autant que possible une ambiance de bande-dessinée et prouve, avec un regard retrospectif, que c'est possible même sans disposer d'effets numériques qui recréent en mouvement des pages d'une blancheur impeccable recouvertes d'encre de Chine. Les éléments clés du film noir que sont les femmes fatales et les gangsters sont repris, mais sont placés au milieu de couleurs très vives venant des costumes jaune banane ou des décors mauves qui ont du à eux seuls demander un énorme travail et une colossale quantité de peinture.
Le physique des héros est ordinaire afin de ne pas rebuter le spectateur, mais le film se veut tellement proche du comic book que les méchants comme Pruneface ou Flattop sont maquillés de sorte à avoir une tête déformée correspondant à leur nom. Dick Van Dyke et Al Pacino font partie de ceux qui se sont prêté au jeu, ce dernier ressemblant même à un "Satanas" devenu vivant après s'être extirpé d'un épisode des Fous du volant tandis que parmi ses sbires au crâne aplati ou allongé se trouve une version humaine de "The Goon". Cet éventail de freaks fait partie des éléments tellement fidèles au matériel d'origine que ça en devient inquiétant.


Certains gags se basant sur le ridicule de la transposition d'un élément typique de cartoon dans un film arrivent à faire rire et font dès lors penser à un film pour enfants, mais un aspect plus adulte avec Madonna remuant son postérieur au visage de Dick et Caprice traitant le héros de "dumb dick" vient créer le trouble entre ce qui doit être vu avec une âme d'enfant et ce qui est trop explicitement vulgaire pour ne pas être fait exprès et qui ne devrait pas avoir sa place ici.
Dick Tracy aurait du se positionner quant au public visé mais ne le fait pas, et cela lui nuit puisque l'histoire est trop enfantine pour être prise au sérieux, et reste trop banale en reprenant l'intrigue classique d'un film policier prévisible jusqu'au bout.
L'intention première devait alors être de tout miser sur le style, ce qui fonctionne d'abord grâce à de surprenants plans larges sur une ville colorée, mais même si le décor reste le même, la fin oublie ce qui jusque là faisait que le film était plaisant à voir pour ne plus laisser que l'histoire insipide bien obligée de se poursuivre et de se conclure, mais sans plus aucun intérêt.


Un long-métrage comme Dick Tracy collant au comic au point d'en devenir comique aurait pu donner lieu à un ravissement visuel amusant, mais la dernière demi-heure où les caractéristiques de la BD et les touches d'inventivité se font rares créent un ennui qui se transforme en lassitude à cause d'une BO uniquement composée de chansons rétros tombées dans la désuétude.

Bande-annonce VO :

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