dimanche 17 octobre 2010

Little red riding hood [Court-métrage]


Fiche du film :
Réalisateur et scénariste : David Kaplan
Année : 1997
Acteurs principaux : Christinna Ricci, Timour Bourtasenkov, Quentin Crisp


Avis sur le film :
Avec The frog king et Little suck-a-thumb, Little red riding hood se place dans la série des contes folkloriques repris par David Kaplan pour les illustrer sous forme de courts-métrages avec un regard plus sombre et mordant.

S'ouvrant sur une jeune fille aux habits de petit chaperon rouge classiques dans un décor champêtre, la modernisation du conte n'est pas de suite apparente puisque l'ambiance ressemble jusque là à un Walt Disney où l'héroïne aurait pris vie.
Ce n'est qu'à l'arrivée du loup, incarné par un acteur aux mouvements de danseur de ballet et au costume qui donne l'impression d'être issu de Cats, élément pertubateur dans l'histoire et dans le cadre bucolique typique, que l'aspect arty apparaît. Il se prolonge par la présence burlesque d'une marionette de chat et l'utilisation expressioniste des décors, mais ne va pas au bout de ses influences qui ne ressemblent plus qu'à des ébauches de stylisation qui laissent place aux situations grotesques.

Kaplan a retranscrit une vision contemporaine non pas par l'environnement mais par les moeurs des personnages, et a cherché à donner un exemple de la maturité des adolescents de nos jours exposés encore jeunes à la perversion. Le petit chaperon rouge n'a plus besoin d'être secourue par un chasseur, mais se déprave en se jetant dans la gueule du loup pour le prendre à son propre piège.
Mais entre l'intention et le résultat, il y a un écart qui donne lieu à des situations qui rendent les motivations des personnages étranges ; ainsi pourquoi l'héroïne mangerait des tripes, d'origine humaine ou non ?

La narration par Quentin Crisp rappelle celle de Vincent Price dans Vincent, mais là où les commentaires en voix-off portaient sur les actions en cours des personnages animés par Tim Burton, les paroles rapportées au moment de leur énonciation par les protagonistes dans Little red riding hood ont un effet étrange sur des acteurs qui restent la bouche close. De plus, cette narration, malgré la touche esthétique apportée, accompagne des actions et des dialogues loins de la finesse et qui s'abaissent au "pipi-caca", selon une intention qui reste vague, entre l'humour impropre et l'amoralité simple réduite à la compréhension des enfants.

Les dernières paroles prenant de l'avance sur des images qu'on ne verra jamais laissent le spectateur sur une impression d'inachevé, sans qu'on ait pu cerner les personnages ou saisir les intentions du réalisateur.
Alors âgée de 16 ans, une mineure qui rajoute du malsain au court-métrage, Christina Ricci est, par sa simple présence, le plus grand atout du film qui, contrairement à elle, n'est pas promis à la durabilité.

Bande-annonce VO :

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